L'innovation à la française signée Panhard La France s'est, depuis 1935, signalée par la fabrication et l'utilisation d'une prolifique famille d'engins de reconnaissance blindés à roues, initiée par les réformes des divisions légères mécaniques et l'utilisation d'automitrailleuses à capacité anti-char. Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, le pays doit se reconstruire et se réarmer. La société Panhard ressort alors de ses tiroirs le concept de la AM 40P qui n'avait pu être pleinement exploité en 1939. Sur la base de ce premier essai va naître l'EBR : Engin Blindé de Reconnaissance. La configuration de l'engin est à la fois orignal, innovant, voire avant-gardiste : il est capable de circuler dans les deux sens, peut atteindre 100 km/h sur route, est équipé de huit roues motrices, dont quatre roues intérieures entièrement métalliques qui se relèvent pour la conduite sur route et s'abaissent en terrain difficile. De plus, sa caisse est profilée et les garde-boues et trains de roulement se détachent en cas d'explosion, pour préserver le blindage et l'équipage. Le moteur Panhard 12 H 6000 S est un douze cylindres à plat refroidi par air, très compact et qui s'insère sous le panier de la tourelle. La carrière opérationnelle de l'EBR s'étalera sur presque 30 ans et il fut également exporté au Portugal et au Maroc. Avec ses spécificités en avance sur son temps et une carrière opérationnelle brillante, l'EBR n'avait jusqu'alors jamais fait l'objet d'une étude aussi complète tant sur l'aspect technique qu'opérationnel. Cet ouvrage, fruit du travail méticuleux de son auteur et richement illustré de photos d'archive, fait sortir de l'ombre cet engin exceptionnel.