Les lanceurs d'alertes ont en commun d'avoir porté à la connaissance du public des informations qu'ils avaient acquises dans le cadre de leur profession ou de leurs fonctions, en se prévalant de règles éthiques. Ce sont des Insiders - ils sont à l'intérieur d'un système - et leurs révélations, en raison du contenu et de son importance, va, par ricochet, affaiblir le système lui-même. Aussi, le regard porté sur eux ne peut-il être neutre.
Comment le groupe social, auquel ils appartiennent, les regarde-t-il et les traite-il ? Sont-ce des héros ou de vulgaires « dénonciateurs » ? Par voie de conséquence, comment le droit peut-il intervenir ? Convient-il de les protéger au moyen de la création d'un statut de droit commun, décliné par catégories ? Fautil se contenter d'un statut éclaté, en fonction de législations, nécessairement parcellaires ? Le lanceur d'alerte doit-il vraiment être protégé dans tous les cas ?
Quel est la limite acceptable des révélations ?
Cet ouvrage recueille les recherches menées depuis plus de deux ans sur le thème des lanceurs d'alerte. Il a pour but de confronter les dispositions de droit positif à l'histoire et aux données sociologiques et philosophiques, en particulier la position de la société face à ces « révélateurs » d'un nouveau genre. L'optique choisie est, avant tout, juridique. Eclairage indispensable, les impacts sociétaux et environnementaux font l'objet d'observations empiriques. Les 23 et 24 juin 2016 à Montpellier un colloque a permis à des universitaires et des lanceurs d'alerte de croiser leur analyse.