Au XVIIIe siècle, la Lorraine ducale, celle de la Maison héréditaire comme celle du roi de Pologne, demeure soixante-dix ans durant un exceptionnel centre artistique, pouvant rivaliser avec les meilleurs foyers de cette époque, et qui devait encore perdurer sous le Premier Empire et la Restauration.
La mise en lumière de l'oeuvre laissée par le miniaturiste Jean-Baptiste Soyer (1752-1828) met une fois de plus au grand jour l'habileté et le génie d'un portraitiste complétant la grande lignée des miniaturistes venant de Lorraine tels qu' Augustin, Dumont, Isabey, Singry... Jean-Baptiste Soyer pourrait être qualifié de « peintre du sourire », sachant donner à chacun de ses modèles l'expression inimitable de la vie et de la joie.
Né à Nancy, Jean-Baptiste Soyer reste encore un inconnu. Lui consacrer un premier ouvrage est faire non seulement oeuvre de justice au talent de cet artiste et à son abondante production, mais c'est aussi, faute jusqu'ici de connaissances suffisantes, restituer bien des attributions erronées au sein des plus grandes collections.
Fruit d'un patient travail d'analyse, d'examens et de comparaisons, les recherches entamées par Thierry Jaegy et Laurent Theoleyre, spécialistes en portraits miniatures, permettent de ressusciter l'un des grands virtuoses lorrains de cet art, à la fin de l'Ancien Régime.
Une fois encore, par cette nouvelle publication, l'association des Amis de Lunéville est heureuse de pouvoir prêter son concours à la redécouverte d'un artiste dont la formation dans l'atelier de Girardet renvoie aux grandes heures de la cour du château de Lunéville.