Ce livre explore les racines inconscientes de l'obstination humaine à produire le désastre écologique et climatique en cours et à créer les conditions de sa propre disparition ainsi que, plus largement, de toute vie sur terre.
Pourquoi la connaissance du désastre nous laisse-t-elle si apathiques, si incapables de réagir et encore moins de nous révolter ? Cette absence de réaction pourrait-elle manifester notre obscur désir que cette catastrophe survienne ? Notre accord intime avec ce qui la produit ? Peut-on considérer que la destructivité environnementale serait inscrite non seulement au plus profond des dispositifs économiques, sociaux, administratifs et technologiques de nos sociétés, mais aussi au plus profond de nos inconscients ? L'auteur réfléchit, à partir de la psychanalyse, à notre lien à la nature et à l'environnement, à la trajectoire qui a conduit notre culture à un tel désastre, aux ressorts de notre attachement à cette culture et à ses modes de vie malgré la course suicidaire dans laquelle ils nous entraînent individuellement et collectivement, à notre incapacité à prendre véritablement acte de ce qui est advenu.
Le travail occupe une part centrale dans nos vies modernes. Or bien que capitale, sa dimension esthétique est souvent négligée. Pourtant nous avons besoin de pouvoir faire du beau travail, du travail bien fait, d'avoir de bonnes relations de travail, de travailler dans un cadre acceptable, etc.
La simple rationalité dans le monde du travail, la course éperdue aux réductions de coûts, la seule prise en compte des dimensions économiques a fait voler en éclat les anciennes relations du travail. Il n'est plus question de livrer au client un travail « bien fait », il faut au contraire faire si possible un travail assez bon pour qu'il paraisse acceptable tout en coûtant moins cher à l'entreprise. L'oubli du beau, voire son interdiction, nous rend tous complices d'une trahison généralisée, où les produits ne sont pas ce qu'ils prétendent être, où les services s'avèrent moins efficaces qu'annoncés. A côté de la « souffrance éthique », il y a une véritable « souffrance esthétique » dans l'empêchement de ce beau travail. Celle-ci est très souvent une souffrance par rapport au temps, temps manquant, temps pressé, temps laminé ou haché et dans lequel l'individu a le sentiment que son action est à la fois fatigante et insatisfaisante car inaboutie. La préoccupation esthétique doit être un impératif éthique, une catégorie morale pleinement reconnue car elle concerne chacun dans l'univers du travail. Le beau travail est un droit moral.
A l'heure de la « grande démission », ce livre s'attache à apporter une réponse solide à la question : dans quelles conditions les fonctions de management peuvent-elles s'exercer en ayant un effet humanisant sur les personnes au travail ?
Dans la suite de Éthique et philosophie du management (Erès, 2016), où il explorait les grandes lignes d'un management recherchant le consentement des collaborateurs, au-delà de la simple obéissance hiérarchique, l'auteur s'intéresse à présent à l'influence que le management exerce en tant que processus de socialisation des collaborateurs. Il se demande comment cette influence peut humaniser et émanciper, au lieu de déshumaniser et d'infantiliser, et contribuer à former des citoyens responsables et participatifs. Mettant à profit sa longue pratique, il s'attache à repenser le management pour qu'il contribue efficacement aux trois grandes fonctions d'une organisation de travail : produire, coopérer, innover. Ces trois grands axes qui constituent un enjeu politique à l'échelle de l'entreprise comme de la société, structurent l'ouvrage dans un dialogue constant entre sciences humaines et philosophie.
Pourquoi avons-nous autant besoin d'histoires ? Malgré le côté « commercial » de certaines oeuvres à succès, les adolescent·e·s les investissent de façon personnelle (et collective) et en font le support d'une initiation qui les aide à entrer dans la vie. Les récits de fiction sont pour eux des points de repère cruciaux. Harry Potter (toujours aussi populaire), Naruto, One Piece... dessinent les contours d'une culture adolescente dont ils constituent les nouveaux mythes.
Loin de ne faire que consommer, les jeunes se réapproprient, réinventent, échangent, écrivent, mais surtout vivent, à travers les fictions, une expérience en première personne. Les « fanfictions », récits écrits ou filmés par des fans pour prolonger leur expérience de spectateur-lecteur, en témoignent !
« Tout ce qui ne me tue pas me rend plus fort » est la devise qu'illustrent les combats, la souffrance des héros ou anti-héros, la violence omniprésente ; une violence cependant qui pourrait venir de l'intérieur...
Entre bien et mal, narcissisme et charisme, les personnages les plus « populaires » sont également les plus troubles. Aux limites de l'humain, les pouvoirs des héros sont sans doute un imaginaire nécessaire, nourricier, pour affronter les risques et « sauver sa peau ».
Ce travail de recherche repose sur le suivi sociohistorique de la diffusion d'une étude menée en neuroscience cognitive. Celle-ci a la particularité d'avoir réalisé une neuroimagerie fonctionnelle non pas d'un sujet humain vivant, mais d'un saumon mort.
Il s'agit de retracer le parcours de la diffusion médiatique et scientifique de cette neuroimagerie hors norme afin de comprendre et d'expliquer son succès. Médiatisée mondialement, cette étude a beaucoup interpellé les médias qui la perçurent comme la preuve du manque de fiabilité des études par imagerie par résonance magnétique (irm). À l'opposé, les neuroscientifiques l'ont, en premier lieu, rejetée ou moquée, avant de la citer plus largement.
Danseur et chorégraphe, Thierry Thieû Niang est en résidence artistique dans les services d'oncologie et d'hématologie à l'hôpital Avicenne à Bobigny, où il accompagne en dansant les patient·e·s hospitalisé·e·s.
Témoignages, réflexions et citations littéraires composent le tissu poétique et éthique de cette expérience originale, celle d'un danseur au coeur de l'hôpital. L'auteur dessine des portraits sensibles, des rencontres et des instants inédits dont la danse - le mouvement des corps - est le médium. Que peut la danse ? Comment raconter, partager le mouvement dansé des corps dans une chambre, un box, un couloir d'hôpital ?
Une lecture sociologique des innovations managériales en cours, qui tendent à faire oublier les véritables objectifs des employeurs : continuer à mettre en oeuvre la subordination des salariés, seule garantie de leur exploitation « légitime ».
L'auteure décrypte la capacité patronale à faire renaître, sans cesse, sa domination, afin de préserver, voire sublimer, un lien de subordination qui prend une forme de plus en plus personnalisée, intrusive et délétère, et qui compromet toute capacité collective des salariés à s'emparer des véritables enjeux du travail. Des drh « bienveillantes » et préoccupées du « bonheur » de leurs salariés aux « entreprises libérées » par leur leader, en passant par l'esprit start-up et l'offre éthique, l'auteure analyse tous ces faux-semblants qui paralysent l'intelligence collective et menacent l'avenir du monde.
Il est impossible de comprendre les processus transactionnels (comme la négociation et/ou la médiation) sans aborder la notion du conflit, d'où l'importance de montrer et d'analyser comment nous l'approchons, comment nous le traitons et le réglons. C'est tout l'intérêt de cet ouvrage, qui met en évidence lien pédagogique entre conflit, négociation et médiation.
L'originalité de cet ouvrage est de réunir et de mettre en valeur les liens conceptuels du triptyque conflit-négociation-médiation, souvent complexes et multiformes :
- les conflits, de leur naissance à leur développement ;
- la négociation, qui peut offrir des opportunités de sortie ;
- la médiation, pouvant constituer une voie utile, si échec de la négociation.
Les auteurs, universitaires avant-gardistes à l'origine en 1995 du du Gestion et résolution de conflits : négociation & médiation, de l'université Paris Descartes, montrent les applications possibles dans différents domaines : dans les familles, le travail, l'environnement, l'interculturel et à l'international.
La sociologie doit désormais prendre la mesure des transformations écologiques contemporaines. Les auteurs militent pour faire émerger une sociologie renouvelée, lucide et responsable, capable d'influencer les politiques publiques en valorisant les initiatives locales de transition.
Parfois distante voire méfiante dans l'analyse des catastrophes et mobilisations environnementales actuelles, la sociologie n'a pas pris la mesure des transformations écologiques contemporaines. Si cette position s'explique par le contexte de naissance de la discipline - vouée, au xixe siècle, à accompagner et éclairer la dynamique du Progrès, ce qui supposait de rejeter toute explication en termes d'ordre naturel -, elle n'est plus tenable à l'ère de l'Anthropocène, où les humains apparaissent comme la principale force motrice de la biosphère. L'ouvrage propose de dépasser ce constat et d'oeuvrer à l'émergence d'un projet sociologique renouvelé, élargi au vivant.
Face aux analyses critiques d'un « colonialisme vert » tendant à considérer que toute protection de la nature serait finalement un anti-humanisme, les auteurs mettent l'accent sur des expériences de préservation innovantes (par exemple, autour d'un « revenu » minimal de conservation ou de la « conservation conviviale » promue par certaines associations). S'appuyant sur plusieurs dynamiques liées à l'économie solidaire (dans des « villes en transition », ou dans une expérience de gestion communautaire de l'eau en Colombie), ils montrent combien les mobilisations écologiques peuvent co-construire et réorienter l'action publique, inscrivant ainsi la thématique des « utopies réelles » dans une perspective écologique.
Les soignants sont formés à agir et à se situer au sein d'une relation par nature asymétrique. L'auteure s'attache à montrer l'importance d'un aspect laissé dans l'ombre : la possibilité de faire vivre cette relation dans une dynamique de réciprocité.
Nous avons généralement l'habitude de considérer la relation de soin dans sa structure asymétrique : d'un côté un soignant agissant, responsable, et de l'autre, un patient, passif, vulnérable. C'est oublier de considérer toute la complexité de ce qui s'échange et se partage entre soignants et soignés. En privilégiant une mise en mots proche de son expérience d'infirmière en soins palliatifs, l'auteure formule les enjeux éthiques de la réciprocité, liés à cette façon de concevoir la relation dans l'activité du soin et de la vivre effectivement.
« Cela fait bientôt vingt ans que j'exerce le métier d'infirmière et presque autant dans le champ des soins palliatifs : mon regard est situé, ma sensibilité marquée par la rencontre de patients pour qui la médecine se trouve invitée à des changements d'approche. Ce champ d'activité m'a conduit à développer, plus largement, une attention particulière à ce qui fait le fond de la culture soignante, à la manière dont elle se vit au quotidien. Tout en s'appuyant sur des techniques, elle se doit d'être avant tout une philosophie, c'est-à-dire, une manière d'être, une sagesse pratique qui se fonde dans un regard.
Ce qui a, plus particulièrement, fait le terreau de ce livre est une double écoute : celle des patients (avec leur famille) et celle des soignants, à partir d'un poste en équipe mobile de soins palliatifs. Ce poste est, d'une part, une mise en relation constante avec des équipes médicales et paramédicales, dans une variété de lieux et de profils, à l'hôpital ou dans les EHPAD : écouter les soignants dans la diversité de leurs fonctions, dans leurs difficultés et leurs espoirs, les côtoyer présents à leur tâche, chercher avec eux les manières de mieux soulager et accompagner les patients dans des contextes de soin souvent délicats, suscitent un foisonnement d'impressions. Cela stimule la réflexion sur l'état de la culture soignante et sur les diverses manières d'appréhender la relation de soin. D'autre part, se présenter à un patient dans un contexte de soins palliatifs, s'asseoir auprès de lui, faire exister la conversation, prendre le temps de l'approche narrative, donne à entendre plus que le strict nécessaire pour l'analyse clinique. » Ces visites sont souvent de riches moments d'échange où les enjeux relationnels prennent tout leur relief. Elles sont aussi le lieu d'une expérience où le soi du soignant est engagé, mobilisé par la relation avec l'autre que soi, et introduisent à ce que Paul Ricoeur appelle une « phénoménologie du soi affecté par l'autre que soi ». LM
Deux ans après le début de la pandémie, le devoir d'inventaire s'impose désormais. Dans la suite de La démocratie confinée, à travers des chroniques qui reprennent en janvier 2021, Emmanuel Hirsch partage le suivi éthique de la gouvernance politique et développe une réflexion tirant les enseignements de ce qui s'est passé pendant cette crise sanitaire pour nous préparer aux prochaines.
Notre démocratie est convalescente, fragile après des mois d'incertitude. Pourtant, dans l'exaltation de « nos libertés retrouvées », la convivialité sociale supplante l'exigence du débat public. Est-ce ainsi que l'on renouera avec la vie démocratique, déjà amnésique de ce que la société éprouve depuis mars 2020 ? Aucun bilan transitoire n'a été sollicité afin de convenir en société de ce que nous avons appris de ces mois de crise profonde, de ce que nous y avons perdu, parfois dans des renoncements inconsidérés. Que reste-il aujourd'hui de nos « essentiels » ? Quels principes d'action mobiliser pour aborder l'après, si nous n'avons pas pris le temps d'analyser, d'approfondir et de partager tant d'expériences inédites ? Nous ne pouvons reprendre le cours de nos existences sans effectuer ce premier devoir d'inventaire afin d'évaluer ce qui émerge de nouveau et reprendre confiance en notre destinée.
Les circuits courts alimentaires préfigurent-ils une transition vers une « autre » économie ? Cet ouvrage, appuyé sur de nombreuses données de terrain, décrit un phénomène foisonnant encore largement méconnu, qui contribue à construire une économie plus solidaire.
Les circuits courts alimentaires, en France, sont en plein renouvellement depuis la fin des années 1990. Que se joue-t-il dans ce renouveau ? Que nous apprend la diffusion actuelle de ces circuits, au-delà des militants qui ont contribué à les remettre sur le devant de la scène ? Etayé sur une longue expérience de recherche-action et de médiation, cet ouvrage, ancré dans la sociologie économique et des réseaux, constitue avant tout une synthèse scientifique inédite d'un phénomène encore méconnu, qui va bien au-delà des systèmes alimentaires alternatifs décrits par ailleurs.
La bioéthique est née des progrès médicaux d'une part et de la nécessité de se prémunir contre toute répétition des horreurs pratiquées par les expérimentateurs nazies d'autre part. Cela a conduit à des règles très diversement définies dans les différents pays. La France est sous un régime éthique caractérisé par un dirigisme important et des responsabilités confiées essentiellement aux professionnels. Dans ce livre, il est proposé d'ouvrir un peu plus le champ de la responsabilisation individuelle, de privilégier les droits du malade et d'accroître le respect de la liberté (encadrée) de chacun. En pratique, cela implique notamment moins de restriction dans la possibilité pour les malades en fin de vie de choisir la modalité de leur mort.
Qu'ils vivent en famille d'accueil ou en foyer, la plupart des adolescents relevant de la protection de l'enfance, comme tous ceux de leur âge, possèdent aujourd'hui un smartphone. Alors que les mesures de placement cherchent à séparer les lieux de vie pour leur permettre de se reconstruire loin d'un milieu familial jugé inadapté, cet outil technologique constitue un cordon relationnel, qu'ils peuvent gérer de manière autonome. Quels usages en font-ils ? Peut-on les considérer comme bénéfiques ou au contraire comme dangereux ?
En l'absence de consignes officielles précises, les professionnels de la protection de l'enfance (assistants familiaux, éducateurs, référents, coordinateurs, juges...) doivent trouver de nouveaux ajustements pour faire cohabiter pratiques juvéniles, communications familiales et mesures de protection. À partir d'une analyse des décisions de justice et de la réalité des pratiques, les auteurs montrent les marges de manoeuvre possibles entre le maintien d'un cadre formel et l'élaboration d'un accompagnement qui tient compte du parcours familial des enfants et des innovations socionumériques.
Face à la conception technocratique et entrepreneuriale portée par les pouvoirs publics, une approche alternative de l'innovation sociale, plus populaire et moins visible, à travers l'exploration d'initiatives citoyennes.
Prenant comme point de départ le constat d'une appropriation institutionnelle de l'innovation sociale, orientée vers la compétitivité et l'efficacité marchande des expériences de l'économie sociale et solidaire, l'ouvrage vise à la fois à apporter un regard critique sur cette conception de l'innovation sociale et à remettre en lumière des expérimentations citoyennes peu prises en compte par les pouvoirs publics. Il montre ainsi la nécessité d'un tournant épistémologique valorisant les dynamiques de coproduction des savoirs et des politiques entre acteurs, chercheurs et institutions.
La rencontre entre les pratiques théâtrales engagées dans le changement social et la sociologie clinique a donné naissance au théâtre d'intervention. Les auteurs en présentent les fondements théoriques, les outils et les applications.
Entre l'art, la science, la politique et la clinique, le théâtre d'intervention est une voie royale pour apprendre à vivre dans une société qui nous confronte à des dilemmes impossibles. Les auteurs en décrivent les fondements théoriques, la démarche et les différents outils utilisés qui permettent de mettre en scène des conflits répétitifs vécus au sein des organisations afin d'en comprendre la genèse et d'en résorber les effets les plus nocifs. Ils montrent en quoi celui-ci favorise l'émergence du sujet et sa puissance d'agir, l'analyse des conflits comme des noeuds sociopsychiques, et des conséquences de contradictions sociales et institutionnelles. La présentation de cas d'interventions illustre différentes modalités d'application du théâtre d'intervention socioclinique, dans des contextes divers - entreprises, des services publics, des associations, des ateliers citoyens -, en France et à l'étranger, auprès de populations hétérogènes.
L'auteur, médecin cancérologue, raconte ce que signifie pour lui, pour les patients, pour l'équipe soignante, pour les accompagnants, l'expérience bouleversante d'une maladie qui constitue toujours une crise existentielle majeure. Plusieurs personnages sont mis en scène. La plupart sont réels (et ont donné leur accord pour apparaître dans le récit), certains sont inventés. Cette façon d'observer met au jour les avancées médicales et humaines rendues possibles par une approche globale de la santé, où c'est l'intégralité du sujet qui est soigné, et non une pathologie seulement. Elle illustre pleinement la conception de la médecine fondée sur la considération de l'humain que soutient l'auteur.
Ce récit auto-ethnographique relate huit années d'expérience en tant que mannequin au sein de l'industrie de la mode de luxe. Comment comprendre la soumission volontaire au système de gestion spécifique d'un métier glamour mais aliénant, et comment s'en dégager ?
Le milieu du mannequinat professionnel pour hommes est un environnement difficile d'accès. Pourtant, les images luxueuses de la mode attirent toujours plus de jeunes et rares sont les élus d'un système de gestion qui normalise l'injustice : journée de travail de 14 heures, humiliations publiques, travail gratuit... La mode est souvent pointée du doigt pour ses excès, ses scandales et pour la violence qu'elle couve. Mais la mode c'est aussi la lumière, un instant de jouissance à vivre sur le podium des défilés pour lequel les mannequins sont prêts à tous les sacrifices. L'emprise de la mode sur eux est si forte que la question de leur émancipation devient urgente. Le récit confesse l'intimité de cette expérience et donne à voir les enjeux affectifs, émotionnels, corporels, groupaux, organisationnels et imaginaires à travers les sensations, les descriptions et le récit de l'auteur.
De la famille à la politique, la crise de l'autorité touche à peu près tous les responsables dans toutes les institutions. La perte de légitimité du politique et la crise des Gilets jaunes offrent une illustration frappante des raisonnements développés dans cet ouvrage. L'enjeu n'est pas d'apprendre à vivre sans autorité, mais d'engendrer des formes d'autorité plus respectueuses des valeurs de notre temps.
Pour l'essentiel, la crise de l'autorité est une bonne nouvelle, son érosion engage toute notre modernité et rien ne saurait justifier de faire machine arrière. Il reste que ce déclin affecte en profondeur nos formes de vie et nos institutions.
Partout, le besoin d'autorité se fait sentir, mais une autorité au service de la démocratie, du débat public, des droits et des devoirs, de la justice et l'équité, de la transmission des valeurs fondamentales, de la défense du commun contre l'emprise des intérêts privés, de l'adaptation des modes de vie à l'urgence écologique. Tout retour en arrière est proscrit :
L'autorité est donc à réinventer.
La boîte à outils, conceptuels et méthodologiques, du sociologue clinicien, élaborée à partir de divers terrains de recherche ou d'intervention.
Cet ouvrage de référence rassemble les méthodes et problématiques centrales ainsi que les objets et champs de recherche investis par la sociologie clinique. La spécificité de cette discipline tient à la façon d'appréhender et d'analyser les phénomènes sociaux et psychiques, dans une perspective à la fois théorique (inscrite dans une tradition compréhensive, elle articule la compréhension des processus sociaux à celle du sujet jusque dans ses processus intrapsychiques) et politique (qui pose au-delà de la critique, la nécessité d'une clinique du social et l'accompagnement des processus de subjectivation).
Mobilisant les fondateurs de l'approche, ce dictionnaire bénéficie également de la participation de jeunes docteurs, doctorants et intervenants qui contribuent à son rayonnement, ainsi que de représentants des autres approches cliniques en sciences sociales, antérieures à ou contemporaines de la sociologie clinique.
Les notices, au nombre de 245, sont organisées par ordre alphabétique. Elles sont de plusieurs types : entrée par concept/problématique, objet/champ de recherche, méthode/dispositif de co-construction des savoirs et d'analyse de données, courants/théories/approches avec lesquels les représentants de la sociologie clinique dialoguent.
Passer de la critique sociale et écologique de l'économie de marché à la construction d'un nouveau cadre théorique : telle est l'ambition de cet ouvrage. L'économie est une des composantes de la société, qui, en démocratie, doit être soumise à son mode de régulation principal : la délibération dans l'espace public.
Analyser les mécanismes et les enjeux qui ont conduit aux impasses d'un régime normatif révélées par la tragique actualité sanitaire, mais aussi dégager de nouvelles voies pour reconstruire l'hôpital sans oublier que soigner, c'est d'abord de la présence, du soin humain et technique, des équipements, des lits, et pas seulement un processus optimisé.
Cet ouvrage est issu non pas d'une analyse de circonstance à la faveur de la crise sanitaire mondiale lié à l'épidémie de coronavirus, mais d'un véritable travail clinique mené dans la durée et dans l'épaisseur des fonctionnements hospitaliers concrets. Ayant une expérience d'intervention de plus d'une vingtaine d'années dans le secteur sanitaire et médico-social, Corine Cauvin Renault met au jour les contradictions et les tiraillements dans lesquels sont engagés les professionnels soignants, entre humanisme et souci d'efficacité, dans un milieu de travail de plus en plus complexe. Mais au-delà de ce constat, l'auteure déplie les mécanismes et les enjeux qui ont conduit aux impasses de ce régime normatif, révélées par la tragique actualité sanitaire. Elle contribue ainsi à dégager de nouvelles voies pour reconstruire l'hôpital en réconciliant les différentes logiques hospitalières - médicale, soignante, gestionnaire - qui ne doivent pas oublier que soigner, c'est d'abord de la présence, du soin humain et technique, des équipements, des lits, et pas seulement un processus optimisé.
Il existe partout dans le monde une multitude d'initiatives locales spécifiquement féminines combinant activités économiques (production, consommation, finance, etc.) et politiques (défense des droits) et pourtant celles-ci sont quasiment ignorées de l'opinion publique et du domaine académique. La mobilisation des femmes pour faire de l'économique autrement est-elle une résistance et un palliatif à la mondialisation libérale ? Ou assiste-t-on à la construction d'une alternative ? Telle est la question centrale de cet ouvrage.
Cette analyse pluridisciplinaire explore des pistes pour une meilleure prise en compte des femmes chefs de famille qui se trouvent de plus en plus en situation précaire.
Alors que la loi sur l'égalité femme-homme se discute, cet ouvrage analyse la précarisation croissante des femmes chefs de famille qui cumulent les difficultés économiques, un isolement relationnel et une fragilisation psychologique. Ce phénomène préoccupant nécessite de concevoir un soutien qui ne soit pas uniquement économique mais qui intègre les dimensions sociale et psychologique.