Qu'est-ce que le clanisme et comment les actes principaux de la vie politique et parlementaire en Corse se situent-ils au fil de l'histoire même du clanisme ? Comment l'histoire de ces différents clans se noue-t-elle du XIXe au XXe siècle ?
Alors que les acteurs de la vie parlementaire, issus des clans, ont siégé au parlement sur les bancs de la droite ou de la gauche, qu'en est-il réellement de ces positionnements de droite ou de gauche en Corse depuis deux siècles ?
D'autre part, la vie politique en Corse a pris des virages nouveaux depuis les années 1970-1980. Comment le nationalisme corse d'une part, ce qu'on appelle l'extrême droite d'autre part, et l'écologie enfin, viennent-ils s'inscrire dans l'histoire politique de la Corse?
Comprendre la Corse, essayer du moins...
Les Corses au sommet de l'hyper-modernité avec le taux le plus fort en pourcentage d'habitants pour les connexions à internet, les participations aux réseaux sociaux, les mobiles et les achats par internet (que l'insularité n'explique qu'en partie).
Mais les Corses aussi au sommet de la barbarie : la région la plus criminogène d'Europe (qui fait d'elle l'égale du Venezuela !), cette région de France s'illus-tre aussi par le plus fort taux d'IVG, de suicides des jeunes, d'accidents routiers. Elle est encore la région où l'obésité infantile ne diminue pas.
Comment comprendre cette ambivalence apparente, ce « mal-être » corse ?
Comment ouvrir un avenir de réconciliation des Cor-ses avec leur identité profonde ?
C'est le projet de cet essai.
Ce texte, loin de se situer dans le dolorisme et le voyeurisme qui caractérisent nombre de témoignages sur les violences conjugales, tente de repérer « de l'intérieur », au milieu du désastre relationnel, les processus qui ont conduit à cette situation. Les deux êtres qui s'affrontent présentent dans ce conflit des caractères irréductibles : « l'homme » et ses blessures qui viennent au jour au travers d'une violence psychologique inouïe et de ses débordement physiques ; et l'épouse, aux prises avec une conception de l'amour qui rend « fou » et qui emprisonne chacun dans une relation sans autre issue que la mort de cet amour.
Au coeur du conflit, les enfants littéralement pris entre deux feux, et celui à naître dont « l'homme » ne veut pas...
Un ouvrage sincère, à l'écriture puissamment évocatrice.
La société corse, dont le degré de complexité semble être la marque de fabrique, a dû affronter lors des cinquante dernières années des bouleversements auxquels elle n'était sans doute pas tout à fait préparée. A la pauvreté intrinsèque qui prenait ses racines dans une histoire bien plus longue - résultat combiné du non-développement et de l'émigration, s'ajoutèrent les fractures socio-économiques imposées par l'irruption du tourisme de masse et les orientations de l'agriculture intensive de l'après-guerre d'Algérie.
À la fin des années soixante se manifeste une réaction de l'ensemble de la société sur les plans culturels, économiques et politiques qui prit bientôt la forme d'un mouvement connu sous le nom de Riacquistu. Un mouvement original, à la fois contestataire et constructeur, à l'image de son époque. L'auteur, qui a accompagné ce mouvement en observateur-participant, a jalonné son parcours de chercheur d'un grand nombre d'articles, réunis pour la première fois dans le présent recueil.
Outre l'apport théorique, notamment comparatiste, qui en démultiplie l'intérêt, cette collection originale permet, en reprenant le fil de trois grands domaines - territoire, insularité, société - de replonger au coeur des débats majeurs qui ont animé la société corse des quarante dernières années (identité, développement, culture, etc.). Elle redonne toute son actualité aux questionnements et réponses d'une chercheuse impliquée pour laquelle l'étude et la compréhension d'une société se combinent nécessairement à l'action et l'engagement.
Qu'il s'agisse du labyrinthe de l'espace insulaire ou des masques de la société...
En 1974, intervient un acte institutionnel décisif : la reconnaissance du corse au titre de la loi Deixonne, votée en... 1951. Depuis cette date, l'île a connu de profondes évolutions et la question de la langue a suivi tout naturellement le cours des changements. Si bien que l'on découvre un bilan largement po- sitif sur le plan quantitatif et par comparaison avec la situation d'autres langues régionales. Qui ne laisse pourtant pas de masquer un certain nombre de difficultés dès lors que l'on aborde le terrain qualitatif. Le présent ouvrage a été conçu dans un esprit de logique compréhensive : l'ensemble de l'équipe impliquée a considéré que, une forme de politi- que linguistique s'étant mise en place de fait, avec un certain succès, il convenait d'en opérer l'examen critique. L'on tente ainsi de mettre à jour, à travers une réflexion théorique et des études de cas, une dynamique d'action et les re- présentations qui guident les différents acteurs impliqués dans le processus en cours. Ce dernier constitue, à tout le moins, une sorte de mutation à la fois révolutionnaire et silencieuse du terrain socioculturel local, dans un contexte général d'ouverture linguistique et culturelle, au sein d'u- ne Union européenne en marche, elle-même im- mergée au sein d'une mondialisation désormais passée dans les faits.
Penser l'Île, penser les îles, penser la Corse (Alessandra d'Antonio) ou la Sardaigne (Dominique Cardinet), penser à travers chaque île et chaque îlien l'insularité de toutes les îles et de tous leurs îliens, un tel projet passe forcément par une étude des repré- sentations plurielles et des intentionnalités singuliè- res/collectives. Non seulement les figurations littérai- res (ou cinématographiques, pour Philippe Ortoli) ap- partiennent au patrimoine culturel, mais elles fournis- sent des trames possibles pour vivre ce patrimoine, comprendre son actualité et lui tracer un avenir. D'une remarquable diversité, d'une incontestable continuité dans l'histoire des représentations, les figu- rations littéraires de l'insularité intègrent aussi bien les visages monumentalisés de l'Histoire - Napoléon (Candice Obron-Vattaire) vient immédiatement à l'es- prit - que l'infime figure anonyme - celle de l'exilé en particulier - (Nestor Salamanca-Léon), dans un espace-temps qui appartient à la complexité. Car l'es- prit passe vite de l'île géographique (Alexandra Be- zert) à l'île historique et mythique (Françoise Grazia- ni), et tout aussi rapidement à l'île métaphorique :
Ainsi la scène de théâtre (Sébastien Lefait) ou le trope analogique (Joseph Dalbera). Aussi bien, la pensée de l'île ne saurait (est-ce un paradoxe?) se contenter d'être elle-même une pensée insulaire. Elle s'ouvre incessamment par l'énergie du schématisme (Jacques Isolery) à une pensée péninsulaire, celle qu'Edgar Mo- rin appelait de ses voeux. Cette revue s'est donné pour objectif de tracer quelques-uns de ces isthmes...