Depuis 2014, le réseau de Recherches sur les Discours Institutionnels et Politiques (R2DIP) réunit des chercheurs spécialisés dans l'analyse des discours autour d'une thématique fédératrice centrée sur la description de corpus institutionnels spécifiques et la théorisation de ce qui ferait l'essence même de toute institution discursive. À l'heure où des paroles longtemps inaudibles - parole des sans-abris, des malades, des aidants de tout type, de personnes suicidaires ou encore des prisonniers, etc. - sont devenues plus accessibles et adoptées comme objet de recherche, R2DIP a consacré sa nouvelle thématique aux discours des terrains sensibles. Il s'agit, pour les chercheurs des sciences humaines et sociales de s'interroger sur les implications de l'étude de discours que l'on qualifie de sensibles et d'explorer les ajustements méthodologiques et/ou théoriques qui résultent de leur objet d'étude et de leur positionnement vis-à-vis de cet objet et de ses acteurs.
Ce premier volume (50/1) de la 50e livraison de Semen retrace le parcours thématique, disciplinaire et épistémologique de la revue. D'abord espace de publication d'un séminaire du laboratoire GRELIS dominé par la relation au littéraire, Semen, fondée en 1983 par Jean Peytard et Thomas Aron, s'est transformée au fil des mutations institutionnelles, de la diversification de ses objets, des acquis de la recherche, de l'évolution des disciplines et de l'ouverture de la revue à l'interdisciplinarité (en relation avec les Sciences de l'information et de la communication). Ce numéro est l'occasion pour les contributrices et contributeurs d'opérer un retour sur cette évolution.
Ce dossier de la revue Semen traite des liens entre genre et voix dans les pratiques médiatiques contemporaines et s'intéresse aux phénomènes vocaux dans leur matérialité. La fabrique du genre - au sens des rapports sociaux de sexe - se manifeste dans la voix à la fois lors de son émission et de sa réception; cependant, la voix demeure une entrée assez peu explorée pour saisir les modalités d'incorporation du genre. Ainsi, l'objectif de ce dossier est d'étudier la voix, dans ses diverses expressions et notamment dans ses manifestations médiatiques, en tant que technologie de pouvoir.
Ce numéro interroge la production de connaissances critiques en sciences sociales du langage. Nous questionnons d'abord les rapports que le champ académique, marqué par une libéralisation accrue, entretient avec son extérieur. Les textes que nous proposons ensuite se confrontent à la matérialité discursive, pour voir comment, des concepts aux corpus, il est possible de pratiquer une recherche critique et politique en sciences sociales du langage. Enfin, des considérations épistémologiques et méthodologiques complètent cette réflexion, en présentant certaines approches décoloniales, puis en recontextualisant les enjeux des méthodes d'analyse dites quantitatives.
Les contributions de ce numéro de la revue Semen interrogent la notion du transfrontalier par les discours institutionnels, les pratiques sociales et la communication dans des contextes européens et internationaux. Il est question de spécificités du milieu transfrontalier, d'interactions territoriales, de besoins, d'attentes et de dispositifs, de complexité culturelle à différents niveaux. Tous ces aspects révèlent des enjeux communicationnels, variablement problématisés par les travaux présentés. Si la quête d'une « valeur du transfrontalier » émerge, les mobilités, les échanges, les médiations ou encore les identités sont les acteurs d'une dynamique sémiotique fortement symbolique.
La trentaine d'articles réunis dans ce numéro de la revue BuLAG traitent de linguistique, d'informatique et de traitement automatique des langues, et ici de langues très diverses pour différentes applications. Sont présentés des modèles pour l'analyse et la génération des langues et des descriptions concrètes ainsi que des comparaisons entre langues naturelles et entre langues créées (ressemblances, divergences intra-langue et inter-langues). Les recherches présentées font appel aux diverses disciplines fondamentales de la linguistique et de l'informatique et à leurs combinaisons et développements.
Voici le second volume d'une étude sémantique et étymologique du latin forma. C'est un terme important du lexique de cette langue, sur lequel il n'existait que des travaux partiels, limités à un auteur ou à un domaine du vocabulaire. Il était donc intéressant d'en entreprendre une étude approfondie, en utilisant les méthodes de la sémantique moderne, en particulier l'analyse sémique, qui permet de reconnaître l'organisation des sens d'un lexème polysémique. Cette exploration sémantique conduit à poser à nouveau le problème de l'étymologie (discutée) de forma et, peut-être, de le renouveler.