Syllepse
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Apprendre ensemble : Une pédagogie de l'espoir
Bell Hooks
- Syllepse
- Questions Feministes
- 21 Novembre 2024
- 9791039902540
La pédagogie de l'émancipation défendue dans cet ouvrage insiste non seulement sur l'importance du féminisme dans les salles de cours mais aussi sur la nécessité d'articuler la théorie et la pratique dans la lutte féministe afro-américaine.
bell hooks nous rappelle qu'il existe un important corpus de textes qui nous aident à mieux comprendre comment les différents systèmes de domination fonctionnent à la fois de manière indépendante et interdépendante, pour perpétuer et soutenir l'exploitation et l'oppression.
En s'appropriant ce point de vue, de nombreuses personnes ont changé significativement leur mode de pensée pour transformer leur vie : les Blancs ont travaillé à devenir antiracistes, les hommes à remettre en question le sexisme et le patriarcat et les hétérosexistes à réellement défendre la liberté sexuelle.
De fait, de nombreuses étapes, parfois imperceptibles, ont marqué ces évolutions. Afin de les valoriser, il faut les nommer tout en continuant à les critiquer rigoureusement. Ces deux choses, nommer le problème et l'articuler pleinement et profondément aux pratiques pour aborder et trouver des solutions, sont nécessaires pour générer et inspirer un esprit de résistance permanent.
Au travers de seize leçons, bell hooks présente l'éducation progressiste comme une pratique de la liberté qui permet de faire face au sentiment de perte de sens et de restaurer les relations entre les individus et entre les groupes.
En définitive, c'est ce qui peut conduire à apprendre à créer du commun, apprendre ensemble.
Elle nous invite, en nous livrant les outils pour le faire, à mettre en oeuvre une sagesse pratique visant à concevoir la salle de cours comme un lieu thérapeutique et révélateur, un lieu de libération mutuelle où l'enseignant et l'étudiant travaillent en partenariat.
Pointer l'inégalité, en se passant d'envisager un objectif constructif de résolution, empêche l'espoir et la création d'une société fondée sur la justice.
Ce qui ne peut que contribuer à maintenir une culture de domination. -
Au travail, et dans la joie s'il vous plaît, sous l'emprise des technologies de communication et surveillance, il faut désormais être à disposition de l'employeur 24?heures sur 24, sept jours sur sept et même lors de ses congés. A contrario de cette réalité, s'enchaînent les discours patronaux et étatiques présentant la vie quotidienne comme de moins en moins contrainte par le temps de travail.
Loin de cette arnaque, ce livre explore comment, depuis 1968, s'est déployé un processus d'intrusion du travail capitalistique dans notre quotidien. Associé aux pratiques managériales, qui font de l'urgence la norme dans l'organisation du travail, le travail totalitaire engloutit la moindre parcelle de liberté de notre temps quotidien. Il s'accapare notre intimité jusque dans l'offre et la consommation de loisirs planifiés et minutés. Il fait de nous des «?esclaves modernes?».
Le Travail totalitaire explique en quoi la bataille pour l'émancipation ne peut plus se satisfaire de la seule réduction quotidienne du temps de travail. Une critique radicale de la vie quotidienne devient ainsi la condition indispensable pour qu'advienne une société démocratique. -
Petite histoire politique des banlieues populaires
Hacène Belmessous
- Syllepse
- Arguments Et Mouvements
- 31 Mars 2022
- 9791039900218
L'histoire récente des banlieues populaires demeure un terrain en grande partie délaissé et inexploré. Pourtant, ces lieux concentrent depuis plusieurs décennies tous les débats, toutes les polémiques, toutes les fractures qui témoignent d'une société française qui ne sait pas comment aborder ces quartiers de relégation où dominent la pauvreté et la ségrégation. Évoquer ces quartiers, c'est convoquer toute la série de fantasmes qui servent de support aux pratiques discriminatoires quotidiennes : ils formeraient la dernière étape avant le « grand remplacement », des « zones de non-droit » qui mettraient l'ordre républicain à feu et à sang... Revenir sur l'histoire politique de ces quartiers, de ces villes, de ces banlieues c'est constater que le droit commun n'y a jamais été instauré malgré les promesses d'égalité républicaine par les promoteurs de la politique de la Ville. C'est aboutir à ce constat implacable: la République, dans les banlieues populaires, c'est pour leurs habitants quarante années d'humiliations sociales.
Cet ouvrage s'efforce de décrire et analyser ce qui s'y est joué durant cette période en abordant avec profondeur et de façon incisive une série de questions : la police, le logement social, l'islam, la politique de la Ville, les politiques conduites dans ces quartiers par les partis politiques aux affaires (de droite comme de gauche), etc. Pour cela, l'auteur s'est appuyé sur des archives locales de communes emblématiques (La Courneuve (93), Mantes-la-Jolie (78), Vaulx-en-Velin (69), Vénissieux (69), Montfermeil (93)...), des documents étonnamment souvent jamais consultés, et sur des entretiens avec des personnages historiques de l'histoire urbaine récente.
Cette histoire politique des banlieues livre finalement en creux ce qu'elles ont toujours incarné : les démons des mauvaises consciences françaises.
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Contribution fondamentale à la compréhension sociologique du racisme, Philomena Essed y développe une approche qui remet en cause la définition traditionnelle du racisme en tant que manifestation de haine et de violence fondée sur la «race». Avec le concept de racisme quotidien, elle invite à se focaliser sur les processus insidieux, souvent difficiles à déceler, qui se répètent quotidiennement et qui ont pour effet d'instituer un ordre social raciste.
C'est précisément parce que ces processus ne sont généralement pas reconnus comme relevant du racisme, mais admis comme allant de soi, qu'ils ont autant d'efficacité pour reproduire quotidiennement un ordre de classement qui privilégie les personnes majoritaires et marginalise les personnes racisées.
Cette approche originale et novatrice du racisme est fondée sur une enquête comparative de la confrontation au racisme de femmes noires vivant aux États-Unis et aux Pays-Bas. Cette dimension comparative permet de montrer que le racisme quotidien se décline selon différentes modalités en fonction des contextes nationaux.
Ce faisant, l'autrice remet en cause l'idée selon laquelle le racisme systémique serait une réalité essentiellement étasunienne qui épargnerait largement les pays d'Europe de l'Ouest comme les Pays-Bas ou la France. Elle montre, au contraire, que cette idée entretient dans ces contextes un déni généralisé du racisme qui permet au phénomène de se reproduire de manière d'autant plus insidieuse. -
Amérique latine : Les nouveaux conflits
Bernard Duterme, Collectif
- Syllepse
- Alternatives Sud
- 4 Janvier 2024
- 9791039901871
Aborder l'Amérique latine comme un seul et même ensemble, au risque de négliger les singularités nationales, relève de la gageure.
Comment comparer 7 millions de Nicaraguayen ·nes sous l'emprise d'un révolutionnaire (Daniel Ortega) qui s'est transformé en despote accaparant les richesses de son pays et 220 millions de Brésilien·nes qui tanguent entre Bolsonaro et Lula ?
Comment amalgamer l'apparente modernité chilienne et l'instabilité structurelle dont souffre Haïti, la « 4e transformation » mexicaine et les imbroglios de la gouvernance péruvienne, les conservatismes centraméricains et les progressismes du cône Sud ?
Pour autant, plusieurs grandes tendances communes, à l'oeuvre depuis le début du 21e siècle, traversent le continent de part en part : du boom des matières premières et des euphories extractivistes et exportatrices aux crises économiques et politiques actuelles ; de la vague de pouvoirs de gauche à la tête des États aux alternances populistes ou plus classiques en cours.
Aux quatre coins de l'Amérique latine, sur fond de bras de fer hégémonique Chine-États-Unis, d'instabilité démocratique et de remilitarisation rampante, des manifestations revendiquent de meilleurs emplois ou pensions, des mouvements indigènes s'essayent aux autonomies de droit ou de fait, des mobilisations féministes ou décoloniales tentent de gagner en reconnaissance et en égalité, des organisations écologistes ou paysannes défendent leurs territoires... tandis que de puissantes dynamiques réactionnaires et populaires s'opposent au changement et prônent l'ordre et la sécurité. -
Pour une théorie générale de l'exploitation ; l'extorsion du travail non libre
Christine Delphy
- Syllepse
- Nouvelles Questions Feministes
- 12 Mars 2015
- 9782849504598
- Comment en finir avec cette exploitation radicale qu'est le travail domestique des femmes ?
- Pourquoi et comment 15 % du PIB sont fournis gratuitement par les femmes au profit des hommes ?
Selon l'Insee, 15 % du PIB valorisés à 292 milliards d'euros, ou encore 60 milliards d'heures travaillées, ont été, en France, fournis gratuitement. Le nom de cette activité ?
Le travail domestique assigné à une partie particulière de la population : les femmes.
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Face au colonialisme vert : Transition énergétique et justice climatique en Afrique du Nord
Hamza Hamouchène, Katie Sandwell, Collectif
- Syllepse
- Points Cardinaux
- 26 Octobre 2023
- 9791039901727
Les tensions écologiques, ses répercussions de plus en plus visibles et les dangers qu'elles font peser sur les écosystèmes mondiaux, imposent des réponses politiques, y compris aux segments les plus polluants du capital. Ils tentent en effet de maintenir les taux de profit tout en développant une économie durable.
Telle est l'équation impossible que les dominants cherchent à résoudre. Réfractaires à cette transition, les géants de l'industrie fossile, appuyés par les politiques néolibérales, se trouvent cependant au coeur de ce processus. Le développement d'infrastructures énergétiques « vertes » reste guidé par les recettes du passé qui ont fait leur fortune, à commencer par l'expropriation coloniale des richesses et du travail du Sud global.
Cet ouvrage explore les effets de ce nouveau paradigme en Afrique du Nord, qui se trouve confrontée à la violence tout à fait concrète des « bienfaits » de la transition sur leurs sociétés. Les institutions néolibérales internationales tiennent en effet les rênes de la plupart des discours sur le changement climatique, la crise écologique et la transition énergétique en Afrique du Nord. Leur analyse tronquée ne tient aucun compte des besoins des populations locales, des questions de classe, de genre ou de race. Ni la justice ni la remise en cause des relations néocolonialses ne sont au centre de leurs préoccupations.
Elles prônent des solutions axées sur la logique du marché et occultent les véritables causes des crises climatiques, environnementales, alimentaires et énergétiques. Il est grand temps de se tourner vers d'autres perspectives qui s'interrogent sur les systèmes hégémoniques et qui recentrent les débats sur les questions de justice et d'équité. C'est précisément l'objectif de ce livre évoquant les situations que doivent affronter les populations de pays tels que le Maroc, le Sahara occidental, l'Algérie, la Tunisie, l'Égypte ou encore le Soudan. Les chercheur·euses issu·es d'Afrique du Nord ayant contribué à cet ouvrage s'attellent à examiner les politiques et les pratiques des élites politiques, des multinationales et des régimes autoritaires et militaires.
Ce faisant, ils proposent des voies nouvelles pour une transition juste et équitable. Ils cherchent ainsi à contribuer aux processus de production de connaissances qui sauront soutenir les mouvements de résistance face aux agendas néocoloniaux soutenus par les multinationales, qui continuent d'accaparer les terres et de piller les ressources des peuples nord-africains. -
Les utopiques : Photos de classe : Des corps au travail
Daniel Challe
- Syllepse
- Les Utopiques
- 15 Février 2024
- 9791039901901
Depuis le mouvement des Gilets Jaunes et avec la contestation de la réforme des retraites, le monde ouvrier a pris à nouveau corps sur les ronds-points et dans les manifestations.
Au fil de rencontres établies au cours d'un reportage dans le monde syndical, Daniel Challe s'est attaché à produire une visibilité de la condition ouvrière et à questionner l'inégalité qui structure les représentations visuelles.
Ces photographies, réalisées dans le cadre de la grande commande photojournalisme du ministère de la culture et de la communication «Radioscopie de la France : regards sur un pays traversé par la crise sanitaire », pilotée par la Bibliothèque nationale de France, contribuent à rendre visible les catégories reléguées du monde social et à créer une iconographie des dominé ·es.
C'est la force de la photographie que de donner corps par le face-à-face et l'expérience de terrain à un docker, à une ouvrière de l'industrie automobile, de l'agroalimentaire, à un ouvrier de la construction navale, de la métallurgie. Il y a dans ces corps parfois usés par les tâches répétitives, par la perte de sens du travail ou le mépris patronal, une fierté de la lutte, du militantisme et des solidarités syndicales.
Ce livre veut montrer la beauté d'une classe ouvrière vivante, joyeuse, qui n'a pas oublié le sens du combat, qui sait qu'elle détient les vrais savoirs des producteurs, qui ne sont pas ceux du management et de l'organisation capitaliste du travail.
Fidèle à ce monde populaire qu'il écoute avec son regard et l'objectif acéré de son Leica, Daniel Challe voudrait contribuer à fissurer la belle unité des médias et de la presse qui passent sous silence la vraie vie de celles et ceux qui produisent et travaillent. -
Nouvelles du ghetto : combattre le fascisme à Londres (1925-1939)
Joe Jacobs
- Syllepse
- Des Paroles En Actes
- 15 Septembre 2022
- 9791039900454
Fils d'immigrants juifs venus d'Europe de l'Est, Joe Jacobs est né en 1913 dans le quartier juif de White Chapel, au coeur de l'East End de Londres.
Il connaît une enfance difficile et miséreuse : son père meurt un an après sa naissance et la famille est constamment à court d'argent. À l'âge de 12 ans, Joe perd un oeil et sa soeur aînée décède de la tuberculose dans des conditions sordides.
Joe plonge dans l'action politique en 1925 : il a 12 ans. Il décrit ce qu'il ressent comme la première dose d'un toxicomane : « J'étais exalté... très certainement quelque chose était entré dans mon système sanguin. » En 1926, il est « profondément affecté » par la grève générale où il voit la police montée attaquer la foule à coups de bâton.
C'est au sein du Parti communiste que Joe va gagner ses galons. Il décrit de manière vivante l'immense variété d'activités et d'organisations dans lesquelles le Parti communiste était impliqué. La façon dont il parle de son parti est révélatrice de l'époque. Ainsi, si Joe fait plusieurs fois références à Trotsky et aux oppositionnels, il avoue avoir refusé de les lire à l'époque et avoir accepté l'idée qu'ils étaient des traîtres.
Joe nous propose également une chronique de la résistance de la classe ouvrière de Grande-Bretagne au fascisme autochtone, un phénomène fort peu connu en France.
Il nous fait ainsi revivre la « bataille de Cable Street », au cours de laquelle plusieurs dizaines milliers de Londonien·nes se sont mobilisé·es pour empêcher les fascistes de Sir Oswald Mosley de manifester dans les rues du quartier juif. (Un événement évoqué par Ken Follet dans son roman Le Siècle.) Le lien de Joe avec le Parti communiste de Grande-Bretagne allait bientôt être rompu. Un peu plus d'un an après cette mobilisation, Joe allait être exclu. Il réintègrera le parti après la guerre avant d'en être rapidement à nouveau expulsé.
Le récit s'arrête avec la mort prématurée de Joe.
Janet Simon, la fille de Joe Jacobs, qui a permis la publication de l'édition anglaise, ajoutera deux chapitres à partir des notes, documents et correspondances laissés par son père.
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Dionysos crucifié : essai sur le goût du vin à l'heure de sa production industrielle
Michel Le Gris
- Syllepse
- Utopie Critique
- 11 Mai 2023
- 9791039901321
Ce livre brosse le tableau des changements survenus dans le monde du vin au cours du 20e?siècle. En quelques décennies, une logique industrielle a soumis l'univers des produits de la vigne à de nouveaux schémas d'élaboration et d'appréciation.
Envisagée sous l'angle technique d'une maîtrise accrue des phénomènes fermentaires, cette sujétion industrielle a paru commode à la production et rassurante à la consommation.
Le vin étant un objet vivant, exposé durant son élaboration à de possibles maladies et dégradations, sa connaissance moderne - l'oenologie scientifique née des premiers travaux de Pasteur - a pour objet l'élimination du hasard, considéré sous son seul aspect de risques et d'évolutions malencontreuses.
De cette sécurisation technologique dans l'élaboration des vins aura résulté une incontestable diminution de breuvages altérés et impropres à la consommation mais aussi une reconfiguration du goût, qui est précisément l'objet de ce livre.
Depuis la première publication de Dionysos crucifié, sa critique radicale du vin à l'heure de son industrialisation massive aura montré toute sa pertinence et son actualité.
À partir d'une théorie générale du goût dans la société contemporaine, l'auteur décrit le destin particulier de cette boisson plurimillénaire, entre artisanat plus ou moins luxueux et production à grande échelle.
Nouvellement préfacé, l'ouvrage, paru pour la première fois en 1999, évoque également l'émergence, en ce domaine comme en d'autres, d'une résistance artisanale inattendue, avec ses avancées positives mais aussi ses limites intrinsèques.
En s'interdisant tout moyen artificiel dans la vigne comme dans les caves, le mouvement des «?vins nature?» s'inscrit certes en faux contre le processus général d'industrialisation des vins, sans peut-être questionner suffisamment les tendances simplificatrices à l'oeuvre dans l'esthétique gustative dominante. -
Sorti d'usines ; la perruque ; un travail détourné
Robert Kosmann
- Syllepse
- 29 Novembre 2018
- 9782849506943
La perruque, écrit Le Petit Robert, est un "travail effectué par un ouvrier, un technicien, pendant ses heures de travail et pour son usage personnel, avec les matériaux et l'outillage de l'entreprise - Détournement de matériaux ou d'outils appartenant à l'employeur." Dans l'univers de l'usine, du travail à la chaîne, l'histoire de la perruque est une histoire souterraine. Entre tolérance et clandestinité, entre vol et dû, entre labeur et loisir, entre habitudes et transgressions, entre individualité et appartenance au groupe, la perruque est tout cela à la fois.
L'auteur, fraiseur mécanicien, a pu interroger des dizaines de "perruqueurs" sur leurs bricolages et leurs créations. L'ouvrage, abondamment illustré, dresse également un tableau complet des débats et des études sur cette forme méconnue de contestation du travail.
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« Travail : changer tout », c'est le parti-pris de cette livraison des Utopiques. Le dossier consacré à cette né- cessité se déploie autour de deux axes.
D'abord celui de la réalité du travail d'aujourd'hui :
Des conséquences, sur la vie même des salarié·es, de sa dégradation, des conditions de son exercice, des nouvelles méthodes d'organisation.
Depuis plusieurs années, l'Union syndicale Soli- daires se penche sur les mutations et les évolutions qu'entraînent les nouvelles organisations du travail...
Et leurs conséquences néfastes sur la vie des salarié·es.
Réflexions et expériences à ce sujet trouveront toute leur place dans ce numéro.
On trouvera aussi des contributions liées aux échanges des colloques « Tout le monde déteste le tra- vail » et « Libérer le travail » organisés par Attac et la fondation Copernic.
L'autre chantier abordé dans ce livre est celui de l'exigence la plus radicale qui soit concernant le tra- vail, celle de l'abolition du salariat. Finalité du syn- dicalisme dès ses origines, elle peut aujourd'hui être interrogée à la fois au travers des mutations contem- poraines du travail que des objectifs de transformation sociale.
Ainsi, le travail ubérisé n'est-il pas une forme « libé- rale » d'abolition du salariat, expulsant des tra vailleurs et travailleuses des garanties attachées au statut de sa- larié·e pour les transformer en entrepreneurs et entre- preneuses de leur propre vie ?
Bien évidemment, c'est dans un tout autre sens que nous l'entendons : abolir le salariat c'est justement s'extraire des « eaux glacées du calcul égoïste » pour trouver son émancipation dans des formes coopéra- tives, autogérées et solidaires du travail, affranchies des règles capitalistes.
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Utilisées tant par les gestionnaires de l'industrie que par les administrateurs des États, les sciences humaines et sociales ont pris la forme de multiples enquêtes, chacune d'entre elles menée avec les hypothèses et les notions appropriées à leur projet originel.
De ce fait, ces recherches peuvent difficilement être combinées ou synthétisées?: les mêmes mots s'appliquent à des réalités différentes?; les disciplines s'ignorent les unes les autres?; les sociologues inventent une psychologie particulière à leur convenance?; les économistes ignorent les structures collectives?; et les psychologues ne discernent dans le donné que les affections du sujet individuel...
Il convient donc de restituer, par-delà la variété des langages et des méthodes, l'objet commun à toutes ces sciences. Et, par suite, de décrire, à tous les étages du système, les mouvements qui recomposent en permanence les figures du collectif. On pourra alors donner sens à ces phénomènes sociaux énormes, ignorés pourtant de la science officielle ou considérés comme négatifs?: les grèves, les conflits, les colonisations, les révoltes, les guerres...
L'enquête épistémologique menée avec rigueur oblige ainsi à restituer les aspects politiques de l'évolution planétaire, elle met au jour les profondes transformations qui altèrent obscurément la logique même de l'organisation capitaliste du monde.
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- Marx explore la périphérie du capitalisme et se confronte à la question coloniale et à celle de la race.
- Une partie essentielle de l'oeuvre du théoricien mise à jour et qui bouscule les représentations classiques du marxisme.
Selon une présentation trop rapide, Marx n'aurait été que le théoricien du capitalisme des sociétés occidentales. L'auteur du Capital n'a pourtant pas ignoré le reste du monde.
En effet, son installation à Londres l'a placé au coeur du plus grand empire mondial. Ce poste d'observation l'amènera à prendre en compte les sociétés non-occidentales et le colonialisme auxquels il consacrera une part importante de son travail. L'ouvrage nous dévoile cette part essentielle et toujours actuelle, et souvent ignorée, de l'oeuvre de Marx.
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Travailler, quel boulot ! ; les conflits du travail, enjeux politique du quotidien
Anne Flottes
- Syllepse
- Les Cahiers De L'emancipation
- 14 Mars 2013
- 9782849503737
L'ouvrage n'a pas pour objet d'ajouter, à toutes celles qui existent déjà, une nouvelle dénonciation du mode de production capitaliste et de ses effets dramatiques sur la santé des salariés. En se fondant sur sa propre expérience de nombreuses situations de travail et sur quelques références théoriques essentielles, l'auteure montre comment les travailleurs sont passés en quarante ans de luttes pour "ne pas perdre sa vie à la gagner" à la vaine et dangereuse attente que l'Etat, les employeurs et des experts en tout genre assurent une compétitivité garante de croissance infinie en même temps que leur "bien-être au travail".
Pire encore ils attendent que la justice reconnaisse et répare leurs maux, alors qu'ils sont bien les premiers à faire quotidiennement l'épreuve des rapports de domination et d'exploitation. En narrant des situations concrètes de mise en travail du travail avec les personnes concernées, l'auteure illustre les limites des représentations actuellement dominantes, elle propose des interprétations et décrit les conditions qui rendent parfois possibles des contournements, voire des subversions individuels et collectifs, plus ingénieux, moins délétères.
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Leur usine, nos vies, nos morts : De Lockheed à Bosch Beauvais (1956-2020)
Catherine Méry
- Syllepse
- Le Present Avenir
- 26 Octobre 2024
- 9791039902601
Installée à Beauvais il y a quarante ans, l'autrice, Catherine Méry, alors jeune institutrice, milite alors à la Ligue communiste révolutionnaire et participe à la vie associative, syndicale et politique locale. L'activité militante est particulièrement tournée vers ce qui était l'un des «?poumons ouvriers?» de Beauvais?: l'équipementier automobile qui portera successivement les marques de Lockheed, DBA, Bendix et Bosch. Elle y rencontrera son compagnon, Gaby Hauet, agent technique chez DBA et syndicaliste.
Elle nous propose un récit vivant et frémissant de la vie des hommes et des femmes qui y travaillent?: salaires, emploi, conditions de travail, droit syndical sont au coeur des combats quotidiens. Beaucoup de ces salarié·es mourront à petit feu car l'amiante est partout dans l'usine.
Pour relater l'ascension et la chute de la maison Bosch de Beauvais, Catherine Méry s'appuie sur les archives locales, notamment celles du syndicat CFDT de l'usine, sur les documents rassemblés au cours d'une vie?: tracts, bulletins, «?feuilles de boîte?», articles de presse et comptes rendus de conseils municipaux. Elle donne, évidemment, une large place aux «?gens?», à celles et ceux qu'elle a côtoyés, les ancien·nes salarié·es, ainsi qu'aux acteurs politiques qui ont géré le dossier.
Très inscrit dans la réalité sociale et politique du Beauvaisis ?Nous sommes dans un pays dominé très largement par la droite et une politique d'implantation d'usines?à la campagne?» , le récit de Catherine, toujours au plus proche de l'activité syndicale «?de la boîte?», nous emmène également à la rencontre des Lip et des syndicalistes polonais de Solidarnosc auxquels ils apportent aide, argent et matériel.
La politique patronale est impitoyable. L'amiante sert d'«?alibi?» pour accompagner les licenciements et l'abandon du site. Une autre bataille s'engage alors pour faire reconnaître le «?préjudice dû à l'amiante?». Elle durera huit ans et se soldera par une victoire. Entretemps nombre des plaignant·es auront disparu, emporté·es par l'amiante.
Aujourd'hui, après la fermeture du site, écrit Catherine Méry, «?il ne reste plus qu'une friche?». Mais si la nature semble y reprendre ses droits, «?la dépollution est toujours en attente?»... -
« Fait social total », le marché touristique interna- tional s'apparente aussi à un rapport de domination.
Il met en présence - asymétrique - opérateurs, visiteurs et visités. Les premiers se concurrencent ou se conglomèrent, les deuxièmes s'imitent ou se dis- tinguent, les derniers se précipitent ou se retirent.
Si la croissance continue du secteur repose sur sa massification et sa diversification, le droit à la mobi- lité récréative - 1,4 milliard de séjours à l'étranger en 2018 - reste un privilège, dont la démocratisation réelle déborderait les capacités d'absorption écolo- gique du globe.
Pour l'heure, moins d'un humain sur quinze est en position politique, culturelle et économique de visiter les quatorze restants.
Migrations d'agrément et de désagrément se croisent aux frontières, béantes pour les uns, grillagées pour les autres, des régions émettrices et réceptrices.
La mise en tourisme d'une destination induit des recompositions socio-économiques, culturelles et ter- ritoriales.
Participent-elles d'une amélioration ou d'une dé- gradation des conditions de vie des populations lo- cales ?
Le bilan est problématique : les coûts et bénéfices engendrés par les flux de vacanciers se répartissent injustement. Et tendent à creuser les écarts.
L'Organisation mondiale du tourisme et quan- tité d'acteurs conscients des dégâts plaident pour l'adoption de pratiques éthiques et durables. Laissant indemnes toutefois les mécanismes mêmes de l'intru- sion : dérégulation, libéralisation et marchandisation des lieux et des comportements, au service de la « tou- ristification » du monde.
Cet ouvrage propose une critique transversale de la domination touristique (tourisme de masse, éco- tourisme, tourisme solidaire, tourisme et droits des femmes...), ainsi que des focus régionaux (Inde, Maroc, Népal , Mexique, Indonésie, Haïti...) par des analystes du Sud (économistes, sociologues, anthropologues, « touristologues » d'Asie, d'Afrique et d'Amérique la- tine).
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- Antillais de Paris : entre intégration et discrimination - Voyage dans les méandres de l'interculturalité concrète Un plongeon à pic au coeur de la communauté antillaise à travers des regards croisés ramenés en surface, qui nous parlent de parcours, extrêmes ou plus simples, sur plusieurs générations, des premiers migrants parfois attachés à préserver leur culture et de leurs enfants à la fois issus de la diaspora et grandissant avec les descendants des immigrations postcoloniales.
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Assiégées n.4 : septembre 2020 ; utopies
Collectif
- Syllepse
- Assiegees
- 8 Septembre 2020
- 9782849508848
Que pourrait être un monde où l'air est respirable pour quelqu'un comme Adama Traoré, où la Méditerranée est une mer plutôt que le tombeau des espoirs en exil des harragas comme l'appelle de ses voeux la bande dessinée de Thiziri qui clôture ce numéro. Les violences policières sont une manifestation visible de politiques dont la logique consiste à étouffer, asphyxier, écraser et effacer les familles issues de l'immigration postcoloniale, en nous affectant directement ou indirectement.
L'idée de consacrer un numéro aux utopies a été décidée bien avant que la pandémie ne nous confine, et la promesse présidentielle d'un « monde d'après », qui fait peur plus qu'il ne fait rêver, à partir du moment où nous avons vu des drones se mettre à parler. Nous ne sommes pas tous égaux/égales face à la tâche d'imaginer quel serait ce monde, dans un contexte d'état d'urgence sanitaire qui a affecté de façon différenciée les individus selon leur race, leur classe et leur genre. Comment imaginer d'autres mondes quand nous sommes sous l'emprise de « nécessités pressantes » comme celle d'assurer la continuité de la vie de la nation, endossée principalement par des femmes et/ou racisé·es et/ou prolétaires.
2020 signe les cinq ans de la revue AssiégéEs qui met au centre les réflexions et les enjeux des personnes racisées appartenant aux minorités sexuelles et de genre, comme une opportunité de produire des savoirs, et de créer, avec nos façons de faire. Penser nos expériences n'est pas une finalité lorsque nous produisons des connaissances, parfois sous la forme d'auto-histoires : il s'agit toujours de nous relier à des histoires collectives ; de penser les rapports sociaux, les structures oppressives, à partir de la condition minoritaire ; de confronter fructueusement les multiples expériences de racialisation et de sexualisation.
Avec la revue AssiégéEs, nous faisons l'effort de traduire « nos propres peurs », « nos propres insécurités » comme l'espérait Donna Kate Rushin, car notre parole politique ne peut être réduite à traduire et faire des ponts entre les un·es et les autres, car nos corps et nos dos ne sont pas des ponts à piétiner.
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Où se situent nos mémoires ?
Dans notre mémoire des lieux, au coin de la rue, quand un souvenir émerge. Dans le fond d'un carton poussiéreux d'archives ; dans les musées coloniaux ;
Les cimetières. Dans l'usine ; les champs ; les sites de construction ; les chambres de bonne ; les douches publiques. Les foyers de travailleurs immigrés ; les bidonvilles ; les camps ; les prisons ; les parloirs ;
Les cités de transit. Dans les traversées. Dans des espaces prévus pour disparaître. Dans des espaces qui prévoient notre disparition.
Dans la garde que prend mon corps ; nos jambes qui courent en zigzag ; nos cicatrices ; mes poils ;
Les mains abîmées par l'eau de javel ; l'espace pour poser sa tête sur les jambes de Setti. Dans l'odeur de l'ail et des épices de « chez-moi » ; le miel et l'huile d'olive ; les fleurs de jasmin ; le bon café qui siffle dans l'ibriq. Dans les rituels couchés sur des papiers secrets ou transmis par le corps ; les rituels afrocaribéens ; les arts martiaux et les danses ; le Gwo Ka, le kalarri payattu, la capoeira, le hip-hop.
Dans des mappemondes tenues à l'envers ; les vieilles photos et papiers d'identité enveloppés dans de l'aluminium ; les foulards des aïeules ; les jouets cachés au fond d'un tiroir, sous une pile de vieux sous-vêtements ; nos laissez-passer, nos cartes de séjours, nos passeports ou leur absence.
Nos silences et non-dits. Nos récits oraux et nos histoires. Nos tentatives pour préserver nos mémoires. Nos tentatives pour transmettre nos luttes, nos traces, nos sillons, nos mondes.
Ce cinquième numéro, Transmettre, se propose d'évoquer nos mémoires et amnésies intimes et collectives. Les transmissions passent par les corps, les gestes, l'ordinaire, le mondain, les luttes, par nos ancêtres et nos liens à la terre.
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Le syndicalisme au défi du 21e siècle
Jean-michel Drevon, Collectif
- Syllepse
- Nouveaux Regards
- 27 Janvier 2022
- 9791039900324
Comment penser l'avenir du syndicalisme en prenant en compte les défis auxquels il est confronté?
Comment ne pas ignorer ses difficultés à susciter les mobilisations sans que ces inquiétudes conduisent au renoncement?
C'est en donnant la parole à des chercheur·es et à des militant·es que l'Institut de recherches de la FSU a organisé un premier débat autour des questions auxquelles nous devons faire face.
Comment prendre en compte les évolutions de l'emploi pour développer le syndicalisme auprès de travailleurs restés en marge de l'action syndicale et de ses organisations?
Comment faire prendre en compte et converger les luttes spécifiques, notamment féministes et antiracistes, avec celles du syndicalisme de transformation sociale?
Comment penser les questions de l'emploi et du travail face aux exigences de l'urgence écologique?
Comment faire vivre nos rapports au politique, dans les nécessités conjointes de l'indépendance syndicale et de l'émancipation des travailleurs?
Ce sont près d'une trentaine de contributions qui offrent leurs regards croisés sur l'avenir du syndicalisme.
Avec cet ouvrage, ce sont près d'une trentaine de contributions qui offrent leurs regards croisés sur l'avenir du syndicalisme.
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En finir d'urgence avec le logement cher
Jean-baptiste Eyraud, Willy Pelletier
- Syllepse
- Note De La Fondation Copernic
- 5 Septembre 2013
- 9782849503379
Personne ne le voit assez, mais jamais depuis longtemps la France n'a connu une situation du logement aussi dégradée.
Absolument tous les indicateurs sont au rouge. Les impayés dans les HLM atteignent des records, de même que les expulsions de locataires. Les prix des loyers ont triplé sur trente ans.
Les conditions pour louer sont de plus en plus intrusives, insupportables, déraisonnables. Les allocations logements se voient restreintes de centaines de millions d'euros.
Cependant que les profits engrangés par les propriétaires-bailleurs ont plus que doublé depuis 1984, une fois l'inflation déduite ! La situation vire à l'ubuesque si l'on n'oublie pas qu'existent, dans ce pays, 2,12 millions de logements inoccupés, pendant que les sans-logis n'ont plus aucun recours, depuis que les lits offerts par le Samu social ont été drastiquement réduits.
Quant à la loi Dalo, elle est largement inefficace. On ne peut se résoudre à un tel scandale, il n'y a pas de fatalité. Des pistes simples sont possibles pour en finir tout de suite avec le logement cher et la multiplication des sans-toits.
Cette Note de la Fondation Copernic les expose et incite à agir avec détermination, sans attendre.
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L'insertion des jeunes : question de justice?
Michelle Olivier, Collectif
- Syllepse
- Nouveaux Regards
- 30 Juin 2022
- 9791039900621
Lorsqu'on évoque la délinquance juvénile, un certain nombre d'idées reçues circulent. Parmi celles-ci, il en est une qui se perpétue, celle de penser que si un ou une jeune commet des délits, c'est avant tout parce qu'il ou elle traîne dans la rue. Ainsi, la formation ou le travail serait une solution pour l'en sortir.
Certes l'insertion peut être un moyen efficace d'éviter la récidive. Mais ce n'est pas si simple que cela.
Une grande majorité des jeunes accompagné·es par la Protection judiciaire de la jeunesse sont cabossé·es par la vie et trop souvent laissé·es sur le bord de la route.
L'une des missions essentielles des équipes éducatives est de comprendre leur histoire, de les aider à avancer sur leur problématique. Bien souvent, ces jeunes ont été confronté·es à l'échec, freiné·es dans leur insertion par différents facteurs sociologiques, psychologiques ou encore institutionnels qu'il faut pouvoir prendre le temps de décoder. Fragilisé·es dans leur estime de soi, ils et elles trouvent dans la rue, auprès de leurs pairs, des façons d'être valorisé·es autrement. Dans ce contexte, quels sont les leviers actuels leur permettant de reprendre confiance en eux et elles et de sortir de la spirale délinquante dans laquelle cette situation peut parfois les placer ? De quoi parle-t-on lorsqu'on parle d'insertion ? Peut-on « insérer » sous contrainte ?
Quelles sont les perspectives susceptibles de répondre à l'enjeu d'éducation et d'émancipation de la jeunesse parmi la plus en difficulté ? -
Éboueurs de Marseille
Pierre Godard, André Donzel
- Syllepse
- Le Present Avenir
- 9 Octobre 2014
- 9782849504390
- Marseille propre ?
- Conflits et grèves pour un service public de la propreté - Sabiani, Deferre, Guérini, Gaudin et les autres : continuité et rupture du clientélisme - Marchés truqués et privatisation La gestion des déchets est un enjeu majeur du développement durable. Force est de constater que les élus de Marseille, ville qui a longtemps peiné à mettre en place un service public de la propreté, ont accumulé les mauvais choix : privatisation, solutions techniques contestables, gestion des relations sociales d'un autre âge.
Ce livre retrace la longue et rude histoire du service public de la propreté urbaine à Marseille.
Revenant sur les conflits sociaux qui ont jalonné sa mise en place au cours de l'histoire de la ville, il les replace dans le contexte des évolutions techniques, professionnelles et économiques de la filière.
Sur fond de bataille pour la propreté urbaine, les auteurs nous dressent surtout le tableau des politiques des équipes municipales successives, de droite comme de gauche, incapables de mobiliser les compétences des agents et leur sens du service public pour trouver des solutions, cherchant à réduire le coût de la collecte des ordures ménagères en accroissant l'intensité du travail et s'appuyant sur un système de cogestion clientéliste des relations professionnelles avec le syndicat Force ouvrière qui a longtemps dû sa légitimité à ses fonctions de contre-feux à l'égard de la CGT [...], ainsi qu'à son rôle de courroie de transmission entre les élus et le personnel dans les services publics locaux. » Opaque, indéchiffrable, parfois qualifié de « mafieux », il s'agit d'un système prédateur qui empêche de mobiliser le sens du bien commun des salariés comme des habitants, car « il y a un lien fort, entre le succès d'une politique de propreté et le sentiment d'appartenance citoyenne ».