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Les aveuglés : Comment Berlin et Paris ont laissé la voie libre à la Russie
Sylvie Kauffmann
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- Les Essais Stock
- 18 Octobre 2023
- 9782234095779
La fin de la guerre froide devait ouvrir une ère nouvelle, marquée par le triomphe de la démocratie libérale qui ne pouvait désormais que s'étendre. Aucun pays n'en a été plus convaincu que l'Allemagne réunifiée.Trois décennies plus tard, à l'est, la Russie de Vladimir Poutine est devenue de plus en plus agressive. En Europe centrale, les jeunes démocraties sont tombées dans le piège du populisme. Et tandis qu'à l'ouest, la France tentait en vain de surmonter les failles d'un modèle politique dépassé, plus à l'ouest encore Donald Trump malmenait la démocratie américaine et menaçait l'ordre international. Mais comme les trois singes, la chancelière et ses partenaires de coalition sociaux-démocrates fermaient les yeux, les oreilles et la bouche. Jusqu'au 24 février 2022.Ce jour-là, leur monde s'est écroulé. Poutine a envahi l'Ukraine et pulvérisé l'ordre européen. Puis est venu le temps des questions : pourquoi nous sommes-nous si lourdement trompés ? Quels signaux avons-nous ignorés ?Ce livre raconte, à travers les témoignages des protagonistes des épisodes clés de ces vingt années, ce qui nous a empêchés d'assumer la réalité de la Russie de Poutine : le repli américain, l'aveuglement de l'Allemagne, prisonnière de son histoire, de sa réussite économique, le mépris pour les nouvelles démocraties de l'est, la russophilie obsolète de certaines élites françaises, la mauvaise stratégie du cavalier seul de Sarkozy et Macron et leur rêve irréaliste d'une grande architecture de sécurité européenne avec Moscou.À quel moment aurions-nous dû prendre une autre voie ? Et d'ailleurs, y avait-il une autre voie ? L'Europe sortira-t-elle affaiblie ou renforcée de cette guerre qui lui a ouvert les yeux ?
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"Y a embrouille" : Sociologie des rivalités de quartier
Marwan Mohammed
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- Les Essais Stock
- 11 Octobre 2023
- 9782234094536
À quoi fait référence l'expression « Y a embrouille » ? Une bagarre ? Une joute verbale ? Un conflit sans grande importance ? L'embrouille apparaît comme omniprésente dans nos quartiers, dans la bouche des jeunes et leurs conversations Snapchat, WhatsApp... dans les salles de classe au collège ou au lycée, jusque dans les procès-verbaux tapés par les policiers pour des affaires criminelles. Certains diront que l'embrouille est l'arbre qui cache la forêt d'une violence en pleine recrudescence chez nos jeunes. « Regardez comme ils se parlent mal et se battent pour un rien. » Les émissions de télévision aux voix off inquiétantes fleurissent et relèguent petit à petit celle-ci au simple statut de menaces servant les discours politiques méprisant les pauvres et les minorités et n'envisageant pas d'autre solution que le contrôle, la surveillance et la répression. Mais l'embrouille est bien plus que ça, bien plus qu'un fait divers. En repartant du terrain, interrogeant les protagonistes et intervenants locaux, le sociologue Marwan Mohammed nous apporte de nouveaux éclairages, fruit d'une quinzaine années de recherches sur ce phénomène à la fois très ancien et en constante transformation. L'embrouille permet aux jeunes d'exprimer leur loyauté, leur identité sociale, une quête de respectabilité dans un contexte d'échec : « Je m'embrouille donc je suis. » Un essai sociologique incarné et accessible qui ne se contente pas de décrire et d'analyser, mais permet également de construire des stratégies d'action éclairées par la recherche.
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Le mouvement de libération des femmes ; textes premiers
Collectif
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- 2 Décembre 2009
- 9782234063891
Ce livre est un recueil des écrits qui ont éveillé la conscience des femmes dans les années 1970.
En choisissant les textes premiers, qui abordent des thèmes jusqu'alors inconnus ou des sujets revus sous des angles radicalement différents, il fait entendre la force et la diversité des paroles qui furent alors prononcées et qui ont transformé le regard de chacune sur sa propre vie.
Émis par divers groupes ou individu(e)s réuni(e)s sous la bannière du MLF, ces textes ont une importance historique dans la mesure où, éclatant comme autant de coups de tonnerre dans le discours ronronnant de la condition féminine, ils redessinent l'image que la société en donne à cette époque.
Le corps du livre est ponctué de paroles de chansons féministes, slogans, mots d'ordre et de désordre qui furent lancés et repris par un nombre croissant de femmes. Leur impact fut immédiat et a fait avancer à grands pas les luttes qui ont radicalement changé leur vie. Au lendemain de Mai 68, l'engagement politique, la mixité de la société, la libération sexuelle, la maternité choisie, la légalisation de la contraception, la dépénalisation de l'avortement, le partage du travail ménager et de l'autorité parentale, la dénonciation du sexisme et des crimes commis contre les femmes y sont abordés avec une force de conviction, une rage collective et un humour qu'on ne trouve que dans ces années-là.
Véritable vademecum ou « petit livre rouge » de la libération des femmes, ce recueil est assorti de courts encadrés rappelant la chronologie de cette histoire, de 1970 à 1976.
En illustrations, des fac-similés d'affiches, de tracts et des photographies retracent les principales étapes évoquées par les textes. -
Transmettre, apprendre
Marie-claude Blais, Marcel Gauchet, Dominique Ottavi
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- Les Essais Stock
- 12 Février 2014
- 9782234065017
Apprendre, qu'est-ce que cela veut dire ? Qu'est-ce que cela suppose ? Par quelles voies cela passe-t-il ? À ces questions, l'école contemporaine apporte une réponse catégorique : l'école traditionnelle s'est trompée, elle a voulu transmettre des connaissances détenues par un maître en les inculquant à des élèves passifs. Cette pédagogie de l'imposition ne marche pas. Il faut lui substituer une pédagogie active faisant de l'enfant l'acteur de la construction de ses savoirs.
Nous sommes au moment où cette réponse se révèle aussi fausse, dans sa demi-vérité, que la philosophie antérieure. Tout est à reprendre. C'est le problème fondamental de l'école d'aujourd'hui, plongée dans une incertitude complète sur la nature de l'opération qu'il lui revient d'effectuer.
C'est le problème que ce livre s'efforce d'éclairer. D'abord, en dégageant les origines historiques de ce nouveau modèle pédagogique. Ensuite, en en montrant par plusieurs exemples les limites. Enfin et surtout, en instaurant une réflexion sur cette expérience primordiale dont les adultes refoulent le souvenir : la difficulté d'apprendre, qui ne se sépare pas de la nécessité d'une transmission. À quelles conditions, de quelle manière, par quels dispositifs, une telle transmission est-elle possible ? Il ne s'agit pas ici d'apporter des solutions toutes faites, mais de contribuer à dessiner le cadre d'une entreprise nécessaire de refondation. -
A l'heure où se jouait le pacs, les débats publics ont révélé une fois de plus nombre de fantasmes, qui ont même pu se manifester dans la violence. l'expression individuelle ou collective, culturelle ou politique de l'homosexualité doit-elle toujours être confrontée aux tentatives de répression ?
"homosexualités : expression / répression", tel est le thème du colloque d'études gaies et lesbiennes qui s'est tenu à l'ecole normale supérieure, et dont cet ouvrage recueille les actes. remise en perspective depuis l'antiquité, selon des angles différents : l'histoire, le droit, la sociologie, la philosophie, la linguistique, la littérature, cette problématique est posée avec force et méthode, afin d'offrir quelques pistes de réflexion et, pourquoi pas, d'action.
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Des hommes vraiment ordinaires ? les bourreaux génocidaires
Didier Epelbaum
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- Les Essais Stock
- 7 Octobre 2015
- 9782234077218
Il est bien porté aujourd hui de penser que nous sommes tous des bourreaux en puissance et que, placés dans des circonstances extraordinaires, nous serions capables du pire. On le dit, on le répète, mais on ne s est pas préoccupé jusque-là dedéterminer si c est vrai.
C' est ce qu' a entrepris ici Didier Epelbaum. Il s 'est demandé comment les régimes qui ont commis les grands génocides (arménien, juif, cambodgien, tutsi) s' y sont pris pour recruter leurs bourreaux. Selon quelle méthode ont-ils choisi les hommes indispensables à leurs projets génocidaires ? Ont-ils puisé au petit bonheur dans l' immense réservoir de l ordinaire humain, ou bien au contraire des procédures très strictes de sélection ont-elles présidé à leur choix ?
Les documents sont là, nombreux, précis, qui permettent de répondre à ces questions brûlantes autrement que sur le mode de la conviction idéologique. Non,les bourreaux ne sont pas des « hommes ordinaires ». -
Le couple est-il en train de disparaître ? Le nombre de divorces, la baisse de la conjugalité, les plaintes pour violences conjugales sont les indicateurs de la fin d'une institution que nous prenons pour naturelle et éternelle, et non pas le prix à payer pour notre liberté amoureuse.
Voilà l'hypothèse de cet essai savant et surprenant qui ne se contente pas de montrer la fin d'un monde et ses tristes lendemains de solitude mais s'efforce d'en rechercher les alternatives. Si le couple se meurt par la manière dont le sexe a été modelé par les institutions depuis deux siècles, ne devrions-nous pas le reconcevoir ? En s'appuyant sur la théorie de la philanthropie sexuelle de Charles Fourier, Marcela Iacub montre que cette activité loin de nous séparer pourrait devenir le socle d'une nouvelle sociabilité susceptible de remplacer le couple actuel et l'ensemble des liens qui nous attachent aux autres.
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Le droit au bonheur ; la France à l'épreuve du monde
Pierre Haski
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- 8 Février 2017
- 9782234076426
Les Français sont devenus le peuple le plus pessimiste de la Terre, ce qui ne laisse pas de surprendre le reste du monde. Il n'y a pourtant pas de fatalité aux difficultés que traverse la France, et qui donnent à ses habitants le sentiment que la prochaine génération vivra moins bien que celle de ses parents, pour la première fois depuis un siècle et demi.
Quels rendez-vous la France a-t-elle ratés avec le monde et avec elle-même ?
Comment comprendre ce qui nous arrive, et changer de regard sur une crise multiforme qui se produit dans un monde en pleine mutation ?
Comment surmonter les obstacles et retrouver, enfin, le droit au bonheur ?
Tentative d'explication dans un essai sans complaisance sur la France actuelle. -
Être et sexuation avance l'une des thèses les plus audacieuses quant à la question sexuelle depuis Freud. Elle formule que la distinction du désir et de la jouissance n'aura jamais valu que pour la position masculine. Pour la femme, ils seraient rigoureusement la même chose. Cette thèse jette une lumière crue sur ce que la pensée de tous âges, jusqu'à la psychanalyse comprise (de l'aveu de Freud comme de Lacan), a rejeté de la libido féminine comme « continent noir », irrationnelle et abyssale.
On constate aussi bien que les ontologies qu'on aura prédiquées de « féminines », de Schelling à Malabou en passant par Deleuze, tendent à l'indistinction plus ou moins explicite de l'être et de l'événement, qui recoupe l'identité désir = jouissance à l'origine de la position « femme». Ontologies tournées du côté de la Nature, du Chaos, du devenir et de l'immanence. Inversement, les ontologies « viriles », de Hegel à Badiou, sont elles de l'Ordre rationnel et du transcendantal, du « fixisme » formel et de la discontinuité.
Est-il dès lors possible d'ouvrir un lieu de pensée qui se situe, sans le moindre « hermaphrodisme métaphysique », à l'intersection des deux positions sexuées ? Qui en déduise une nouvelle pensée de l'origine ? C'est-à-dire une genèse inédite des événements, en ce qu'ils ont à faire avec la capacité proprement humaine à s'approprier l'être,de la mathématique à la musique, de la politique à - bien sûr - l'amour lui-même ? Ce sont les bases d'une telle « ouverture » que questionne ce livre. -
La nouvelle guerre du sexe
Elisabeth Weissman
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- Les Documents Stock
- 24 Septembre 2008
- 9782234060418
Le libéralisme économique a fait main basse sur notre sexualité. Il la contamine avec le virus du marché parce qu'il s'attaque physiquement et psychiquement à notre capacité à aimer. Sacrifiant notre libido sur l'autel de la flexibilité et de la précarité, il fait de la sexualité un loisir comme un autre et du sexe, une pièce détachée, formatée et optimisée à coup de coachs et de sex toys.
Le nouvel ordre sexuel est devenu un management que l'on s'applique non seulement à soi-même mais aussi à l'autre, qui reprend tous les paradigmes de l'économie de marché : performance, rendement, productivité, optimisation des résultats, instrumentalisation et réification.
En promouvant une sexualité brute, technique et utilitariste, le libéralisme vide la sexualité de son essence même, le désir. Il met au centre de sa logique marchande le désaveu de l'autre. L'individu est placé tour à tour en situation de consommateur et consommable, de consommant et consommé, de client et marchandise. Véritable offrande faite au divin marché. -
Il est des villes d'afrique où une personne sur quatre est porteuse du virus du sida. injustice de la latitude, les africains n'ont pas accès aux traitements chers et sophistiqués dont bénéficient les pays développés. la maladie se déploie, soufflant la peur, isolant les malades, touchant désormais une majorité de femmes, multipliant les orphelins.
Ce livre présente un tableau saisissant des grands enjeux politiques, économiques et humains que soulèvent chaque jour la mort lente de l'afrique.
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Venues d'afrique ou du moyen-orient, d'europe centrale ou d'asie, chaque année des dizaines de milliers de personnes, fuyant la misère, tentent coûte que coûte de pénétrer sur le territoire français. beaucoup seront interpellés par la police et placés dans un centre de rétention. chargé d'un rapport parlementaire, louis mermaz a visité ces lieux (de roissy à marseille en passant par calais ou bobigny), interrogé les divers acteurs (police, associations d'entraide, services médicaux) et enquêté sur le sort réservé aux étrangers ainsi arrêtés (hébergement, restauration, justice). sa conclusion est rude : "les zones d'attente et les centres de rétention sont l'horreur de notre république." a partir de nombreux exemples individuels, en nous montrant des atteintes concrètes à l'intégrité morale et physique et en nous faisant découvrir certaines situations bouleversantes ignorées des médias, louis mermaz dénonce des "geôles indignes aux frontières de l'humanité".
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Sous l'Amérique d'aujourd'hui perce la France de demain. La « flexibilité » à l'américaine de l'emploi, des horaires d'ouverture des magasins, du départ à la retraite, de la vie familiale désynchronisée, on connaît déjà. Voici maintenant la revendication de « lieux sûrs », de l'entre-soi, du « droit » de se promener en pyjama dans la rue, des pronoms aussi fluides que le genre. En attendant l'addiction sur ordonnance, la prescription de pilules pour améliorer les résultats scolaires, l'épuration de la littérature, la prohibition de la danse « sexuellement agressive » et du port du sombrero. En huit histoires, toutes de première main, ce livre raconte l'Amérique comme vous ne l'avez jamais vue, la France telle que vous ne la connaissez pas... encore.
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« Aujourd'hui, je suis juive. Je l'ai déclaré dans le journal Le monde daté du 31 août 2001. Ainsi c'est officiel, des archives peuvent en témoigner.
L'écrivain juif Isaac Babel disait : « Si j'écrivais mon autobiographie, je l'intitulerais : Histoire d'un adjectif. Ce titre pourrait convenir à ma quête de réponses. Aujourd'hui, je place cet adjectif en pleine lumière et je me l'applique, mais que signifie : être juif ? A part les Juifs, pour lesquels c'est d'abord une foi et une religion, la première réaction générale et spontanée des athées se résume en cette simple remarque : « C'est compliqué. » Quand on me demande quel est mon travail actuel et que je prononce l'adjectif « juif » j'entends à chaque fois le même « Oh, la, la... » souvent prolongé d'un commentaire encore plus décourageant : « Oh, la, la... par les temps qui courent! » Ne serait-ce pas, justement, par les temps qui courent, le bon moment ? Celui de l'engagement, celui de l'urgence qui fait sortir de chez soi. » -
Causes communes ; des juifs et des noirs
Nicole Lapierre
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- Un Ordre D'idees
- 12 Octobre 2011
- 9782234060432
CAUSES COMMUNES Nicole Lapierre Octobre 2011, 336 pages « L'empathie va à l'encontre de la vieille et détestable recette des pouvoirs incertains consistant à stigmatiser des populations ou à les dresser les unes contre les autres, pour faire diversion ou servir d'exutoire. Noirs contre Juifs, chrétiens contre musulmans, gens d'ici contre gens du voyage, ou d'autres encore, peu importe les protagonistes, dans ce dangereux jeu de dupes. Loin de la sympathie compassionnelle envers les victimes et des mobilisations humanitaires tenant lieu de politique, qui reproduisent des relations inégalitaires, l'empathie encourage au contraire les solidarités fondées sur le respect et la réciprocité. Celles auxquelles invitait Frantz Fanon, à la fin de Peau noire, masques blancs : "Pourquoi tout simplement ne pas essayer de toucher l'autre, de sentir l'autre, de me révéler l'autre ? Ma liberté ne m'est-elle pas donnée pour édifier le monde du Toi ?"» Vigoureux éloge de l'empathie, Causes communes prend le parti des convergences plutôt que des concurrences, des solidarités plutôt que des rivalités. Retraçant avec mille histoires inédites les relations nouées par des Juifs et des Noirs autour d'idéaux de liberté et de dignité durant le xxe siècle, Nicole Lapierre nous emmène dans un vaste voyage, de New York à Varsovie, du Mississipi à l'Ouzbékistan, de la Lituanie à l'Afrique du Sud, de Harlem à Paris, en passant par les Antilles. Nourri par l'enquête, son propos prend résolument le contre-pied de cette triste dérive appelée « concurrence des victimes » qui renvoie dos à dos deux communautés de souffrance. Les tensions qui parfois les opposent nous concernent tous : elles résultent d'abord du niveau de la reconnaissance accordée à l'histoire des opprimés ou des persécutés. Quels qu'ils soient. Juifs ou Noirs.
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Faire ses courses est une activité dont la banalité est trompeuse. Indispensables, car dans nos sociétés il faut s'approvisionner pour se nourrir, généralement étudiées sous le seul angle de la consommation, les courses alimentaires en disent long sur nos modes de vie, nos hiérarchies sociales, nos relations familiales et conjugales ou encore nos conceptions morales du bon, du sain, du raisonnable.
Entre loisirs et corvées, espace public marchand et sphère domestique privée, elles imposent leur régularité, leurs rythmes, celui des saisons comme celui des promotions, et leurs itinéraires balisés. Des linéaires de grande surface au marché dominical en passant par le dépannage de la supérette, Martyne Perrot analyse finement les manières de faire, la distribution des rôles entre hommes et femmes, le comportement avec les enfants, les registres imposés par les habitudes culturelles ou les nécessités économiques.
Mêlant avec talent des témoignages vivants et une ample documentation, elle montre à quel point, sous la massification des consommations alimentaires, nos achats nous révèlent et nous distinguent. Et l'on découvre combien le fameux « panier de la ménagère », régulièrement soupesé par les économistes experts, contient aussi son poids d'amour, de souci, de menus plaisirs ou de frustrations. -
Le destin des enfants d'immigrés ; le désenchantement des générations
Attias-Donfut/Wolff
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- 30 Septembre 2009
- 9782234060746
Sur les enfants d'immigrés circulent idées reçues et préjugés. Or, les membres de cette « deuxième génération », perçue et désignée comme un groupe à part, sont loin de correspondre à l'image stéréotypée du « jeune de banlieue » encagoulé. Leurs destins, d'une grande diversité, contribuent à dessiner l'avenir du pays que leurs parents ont choisi.
Pour la première fois, une vaste enquête porte sur des familles immigrées venues de tous les continents. Elle a en outre pour originalité de s'intéresser aux liens entre générations, généralement peu étudiés dans cette population, comme si elle n'avait plus de passé. Enfin, elle prend en compte, dans chaque famille, la situation de tous les enfants, ce qui permet d'intéressantes comparaisons. Ainsi, sur un sujet où domine trop souvent l'idéologie, les auteurs présentent ici de solides données.
On mesure, par exemple, combien dans une même fratrie les filles réussissent beaucoup mieux que les garçons. L'enquête révèle également la force du projet parental et son rôle dans la réussite scolaire des descendants d'immigrés qui s'avère spectaculaire, tout comme la mobilité sociale d'une génération à l'autre, cela quelle que soit l'origine familiale. On découvre aussi que les relations de filiation sont soumises à rude épreuve dans l'émigration, car si liens affectifs et solidarités demeurent, les transmissions se perdent. Les enfants, qui satisfont les attentes d'un côté, les trahissent de l'autre. En s'autonomisant, ils parachèvent le désenchaînement des générations. -
Voyages en postcolonies : Viêt Nam, Algérie, Maroc
Benjamin Stora
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- Un Ordre D'idees
- 3 Octobre 2012
- 9782234063105
Fidèle à une approche hybride, dans laquelle l'expérience personnelle et les observations enrichissent l'analyse historique, Benjamin Stora revient ici sur les séjours qu'il fit, de 1995 à 2002, successivement au Viêt Nam, en Algérie et au Maroc. Trois longs voyages dans ces pays devenus indépendants qui ont connu, chacun à sa manière, le système colonial français. Il raconte le silence le soir sur Hanoï comme un renvoi lointain au couvre-feu, les ùtraces de guerre dans les paysages et les ombres diffuses laissées par le passé. Il décrit l'Algérie de 1998, émergeant des horreurs de la guerre civile, les traumatismes, les oublis et la nouvelle génération qui s'ébroue. Il dépeint le Maroc au début du règne de Mohammed VI, un pays saturé d'histoire, qui bouge lentement et où une jeunesse, en mal d'avenir, regarde ailleurs.
Passant de l'analyse comparative au diagnostic politique, de la rencontre avec quelques personnages clés à l'étude des images et des films, l'histoire écrite par Benjamin Stora est tout à la fois intellectuelle, sensible et visuelle. C'est une histoire vive qui puise à de multiples sources et éclaire, aussi, ce qui se passe dans notre propre pays. Un quatrième voyage, d'ailleurs, ramène l'historien en France où il constate, et regrette, que la question postcoloniale soit si largement ignorée. Ni le passé colonial, ni celui des minorités ne sont en effet intégrés dans le récit national républicain. Quant à la mémoire franco-algérienne, 50 ans après l'indépendance, elle demeure conflictuelle. -
Que voit-on du monde et des gens quand on les voit du point de vue d'une caissière de grande surface ? Que sait-elle de nous en voyant ce que nous achetons, ce que nous disons, les questions que nous posons ?
Le passage en caisse est en réalité un moment très particulier. À tort, nous pensons que tout est neutre dans cette opération et nous ne nous surveillons pas. La caissière est pour nous un regard aveugle, à la limite elle est elle-même une machine. Nous nous montrons donc comme nous sommes. Et lorsque la caissière s'appelle Anna Sam, qu'elle est titulaire d'une licence de lettres et qu'elle n'a pas les yeux dans la poche de sa blouse, elle saisit sur le vif nos petits mensonges, nos petites lâchetés, nos habitudes plus ou moins bizarres, et elle en fait un livre qui ne ressemble à aucun autre. L'AUTEUR Anna Sam a vingt-huit ans, elle est titulaire d'une licence de lettres modernes et a travaillé plusieurs années dans la grande distribution. -
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Le ministre de l'Equipement, des Transports et du Logement raconte le parcours politique et personnel qui l'a men du Bziers de son enfance aux responsabilits politiques et au gouvernement. Il s'explique notamment sur sa mthode, employe diverses reprises afin de rsoudre plusieurs crises sociales.
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Le tueur de l'est parisien ; histoire singuliere de guy georges
Yves Tersand
- Stock
- 25 Octobre 2000
- 9782234052857