Desclee De Brouwer
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Les sources de la honte
Vincent de Gaulejac
- DESCLEE DE BROUWER
- Sociologie Clinique
- 9 Septembre 2008
- 9782220058771
La honte est une souffrance sociale et psychique douloureuse. Elle conduit, le plus souvent, à une mise à distance, à un refus d'entendre ce qui dérange. Cet ouvrage veut favoriser une meilleure compréhension des multiples facettes de la honte et développer des capacités à écouter la souffrance qu'elle provoque.
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Souvent, la foule est criminelle, émeutière, redoutée pour sa force indomptable. Elle inquiète par la fièvre qui l'anime et la violence éruptive qui s'en dégage. On oublie qu'il est des foules paisibles et inoffensives, qu'elles sont des cibles faciles pour les terroristes et que le coeur de nos villes peut devenir le lieu de crimes de masse.Malgré le choc qui l'étourdit, cette foule innocente se relève. Elle se recompose et se dresse sur nos places publiques. Là où la panique menace, on voit monter la solidarité ; là où on craint la haine, la dignité s'impose. La foule citoyenne s'avance en marches silencieuses pour résister devant l'épreuve. Elle s'individualise peu à peu : son anonymat s'efface, son bruit se fait voix.De cette âme collective surgissent des gestes, des noms, des visages. La singularité des vies et des liens apparaît. Un grand récit émerge du désastre initial. Il s'ancre dans un collectif reconstitué, des formes du deuil réinventées, une forte attente de justice. La foule des victimes du hasard devient une communauté de destin. De son parcours, ce livre veut témoigner.
Denis Salas est magistrat et essayiste. Il dirige la revue Les Cahiers de la Justice et préside l'Association française pour l'histoire de la justice. Dernières publications : Le Courage de juger (2014) et Erreurs judiciaires (2015).
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Mouvements sociaux et économie solidaire
Jean-Louis Laville
- DESCLEE DE BROUWER
- Solidarite Et Societe
- 8 Novembre 2017
- 9782220092133
Et si les pratiques étaient en avance sur les théories ? En effet, sur le terrain il existe de multiples liens entre mouvements sociaux et économie solidaire, or le dialogue entre spécialistes de ces deux domaines reste trop rare. Cette ignorance mutuelle n'est plus tenable. Comme les acteurs les chercheurs en matière d'économie sociale et solidaire ont beaucoup à apprendre de ceux qui se dédient aux mouvements sociaux et réciproquement.
Il s'agit donc d'amorcer une réflexion dans ce sens. Elle est alimentée par de nombreux exemples, d'Amérique du Sud et du Nord, d'Asie et d'Europe (Appel des appels, Attac, commerce équitable, insertion par l'activité économique, mouvements écologiques et féministes...). Trente-deux auteurs de ces divers continents analysent avec précision les acquis et limites de ces réalisations. C'est bien une sociologie globale qui est visée puisque la perspective internationale ne se limite pas à une comparaison de données, elle permet de formuler une conceptualisation originale de ces eux champs comme de leurs rapports.
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Après plus d'une vingtaine d'années de travail en gérontologie, Renée Sebag-Lanoé a voulu approfondir et affiner sa compréhension du vieillir, vérifier ses impressions et ses intuitions sur la vieillesse, en rencontrant - entre 1993 et 1998 - une cinquantaine d'hommes et de femmes âgées ou très âgées (plus de 80 ans), de niveau socioculturel et éducatif très différent, volontaires et jouissant de toutes leurs facultés intellectuelles. Deuil, veuvage, déclin du corps, dépendance, relations familiales et amicales, intergénérationnelles, rôle social, pauvreté de moyens en services de gériatrie, peur de la souffrance, des conditions plus que de la mort, développement des soins palliatifs, importance de la prévention gérontologique... Explorant le champ de vieillesse, l'auteur a pris en compte, au-delà des conditions de fin de vie, des soins proprement dits et des possibilités de prévention des maladies liées au vieillissement, le vécu subjectif de la grande vieillesse, en favorisant une authentique parole des vieux, qui seront de plus en plus nombreux dans le futur. Par cette écoute, elle a lutté contre les représentations souvent exclusivement négatives de la vieillesse pour mettre en lumière toute la richesse, la sagesse et le courage qu'elle a pu dégager de ces entretiens, et l'extrême hétérogénéité des classes d'âges élevées. Renée Sebag-Lanoé rappelle que le bien vieillir se prépare tout au long de la vie et dépend aussi bien de facteurs physiques que de valeurs spirituelles. Et considérant le vieillissement démographique, elle redit combien il concerne aussi bien la société que la politique dans son ensemble.
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1980. Un jour d'automne lumineux près de Rambouillet. Comme tous les élèves de ma classe, j'attendais avec impatience la fin de semaine et les retrouvailles avec ma famille. La grosse Mercedes qui pénétrait dans la cour de l'école écrasait les graviers avec une indolence majestueuse. Je n'étais ni le fils d'un émir du Koweït ni celui d'un riche Texan, et c'était la Sécurité sociale qui la payait. Dans son coffre trônait un fauteuil roulant. C'était le mien : j'avais le droit de m'asseoir dessus lorsque j'étais fatigué. Depuis quatre ans, ma démarche était en effet très maladroite et les chutes de plus en plus fréquentes.
Mais lorsque je tombai ce jour-là, je sus immédiatement que l'instant avait une dimension irréversible : je ne pourrais plus marcher. Les toutes dernières forces de mes jambes m'avaient trahies. Foudroyante sentence, à dix ans. Je ne pouvais plus, je ne pourrais plus, je ne serais plus...
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Signaux d'alerte : contagion virale, justice sociale, crises environnementales ; comment se préparer aux prochaines pandémies
Frédéric Keck
- DESCLEE DE BROUWER
- 7 Octobre 2020
- 9782220097305
Les signaux d'alerte se multiplient sur les catastrophes écologiques. La valeur de ces signaux n'est pas régie par le critère de la vraie ou de la fausse alerte, ni par le principe du bon ou du mauvais gouvernement, mais par l'attractivité du signal, c'est-à-dire sa capacité à susciter l'attention et l'intérêt de ceux qui le reçoivent.
En s'appuyant sur une étude des sentinelles des pandémies dans les sociétés asiatiques, Frédéric Keck montre que les territoires qui émettent des signaux d'alerte, comme Hong Kong, Taïwan ou Singapour, ont entre eux des relations de compétition et de collaboration analogues à celles des oiseaux qui concourent pour alerter sur la présence d'un prédateur. Dans cette émulation, où les pays échangent des informations pour prendre les mesures les plus rapides, se joue une nouvelle forme de solidarité globale et de justice sociale.
Pour prendre la mesure de ce phénomène, l'auteur propose une lecture de quelques penseurs des signaux d'alerte (Claude Lévi-Strauss, Amotz Zahavi, Anna Tsing) ; puis une histoire des grandes crises sanitaires depuis vingt ans ; enfin, une approche de certaines oeuvres d'art (romans, films, expositions), qui nous préparent aux prochaines crises en faisant travailler notre imaginaire.
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Le tournant de la théorie critique
Bruno Frère
- DESCLEE DE BROUWER
- Solidarite Et Societe
- 26 Mars 2015
- 9782220066158
Aujourd'hui, sous couvert de «bonne gouvernance» ou de «créativité personnelle», le capitalisme déploie de nouvelles formes de sujétions au travail, porteuses de toute une série de pathologies inédites (stress, dépression, burn-out...). Les précaires et les travailleurs pauvres ont remplacé les prolétaires sur l'échelle des inégalités sociales, et c'est à eux que l'imaginaire managérial contemporain fait porter la responsabilité de leur exclusion.
Ils ne seraient jamais assez flexibles, assez employables, assez leaders de leurs propres vies. Contre cet imaginaire, et alors même que d'aucuns la croyaient enterrée avec la «fin des idéologies» proclamée dans les années 1980, la théorie critique est remise au goût du jour. Le présent volume entend bien contribuer à cette relance. L'enjeu singulier qu'il s'est fixé est de tenir compte des traditions allemande, française et américaine sans jamais se départir de leur élan marxiste initial s'attaquant à toutes les formes de domination.
Cependant, tout se passe comme si ces traditions avaient longtemps travaillé à partir d'un seul schème de pensée : les individus reproduisent inconsciemment les structures sociales du capitalisme qui pourtant les aliènent. Ils ne cherchent plus à se rebeller contre un système qui appauvrit pourtant leur travail, leur culture, leur âme elle-même. Pire, ils assurent la reproduction dudit système en glorifiant les valeurs dominantes.
Les textes rassemblés ici montrent que cette vision n'est plus suffisante car elle s'avère incapable de rendre compte des résistances. Ils font prendre à la théorie critique le tournant qui lui permettra à l'avenir d'appréhender le potentiel d'émancipation propre à l'homme existant ici et maintenant, souvent lucide à l'égard de l'idéologie néolibérale et de son prétendu pragmatisme. Le sujet objet exclusivement aliéné et manipulé par la société de consommation est derrière nous.
Face à l'exploitation contemporaine, place aux résistances citoyennes, des Femen aux Anonymous, en passant par les Indignés, les antipubs ou l'économie solidaire. Place à la nouvelle théorie critique.
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De la galère à la citoyenneté ; les jeunes, la cité, la société
Saïd Bouamama
- DESCLEE DE BROUWER
- 7 Octobre 1992
- 9782220033969
Les jeunes issus des milieux populaires, du monde du travail , se retrouvent aujourd'hui... sans travail. La culture et les organisations du monde ouvrier sont en crise, et ce sont les itinéraires d'insertion économique et de participation politique des jeunes qui disparaissent. Saïd Bouamama analyse les mécanismes de cette exclusion, présente l'histoire de la citoyenneté, ses différentes traditions, et propose des pistes nouvelles pour la participation et l'implication des jeunes dans les choix de la cité.
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Le temps des rites ; handicaps et handicapés
Jean-francois Gomez
- DESCLEE DE BROUWER
- 15 Septembre 1999
- 9782220045085
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Un monde meilleur ; comment survivre dans la société numérique ?
Thierry Venin
- DESCLEE DE BROUWER
- L'epoque En Debat
- 24 Septembre 2015
- 9782220075839
Le numérique bouleverse nos sociétés de façon extrêmement rapide. Sommes nous enfin en train de vivre la mutation attendue vers un monde meilleur, une civilisation de la culture et des loisirs où les robots assureront les travaux pénibles ? Rien n'est moins sur.
L'homme semble hypnotisé par les nouvelles technologies, à portée de main via les écrans, les smartphones, les objets connectés de plus en plus sophistiqués... qui sont censés lui faciliter la vie, professionnelle ou privée. Pourtant, entre les promesses et les réalités, entre les mirages que véhicule la Silicon Valley et les pratiques sociales qui se mettent effectivement en place, les écarts se creusent.
Un monde meilleur ? nous invite à vivre une aventure de science-fiction dans les méandres de ce nouvel environnement culturel qui constitue notre réalité quotidienne. Sans, bien évidemment, rejeter en bloc ces nouvelles technologies, il est temps en revanche d'observer attentivement les pièges que tend la société technico-financière digitalisée à chaque citoyen comme à chaque organisation. L'homo numericus doit ouvrir les yeux sur la portée de ses inventions.
C'est tout l'objet de ce livre, qui observe dans sa globalité l'écosystème de travail numérisé et met au jour les liaisons dangereuses qui existent entre les TIC et la pandémie du stress au travail. Infobésité, manque de temps chronique, dictature des chiffres, dissolution des relations humaines... : jamais l'influence directe de cette « laisse électronique » n'était aussi clairement apparue.
Patrons, salariés, parents, enfants, pédagogues, dirigeants politiques... nous sommes tous concernés. Et c'est en déchiffrant notre environnement que nous acquerrons les moyens d'agir, d'infléchir et d'orienter nos choix, en refusant de laisser les algorithmes décider pour nous.
Docteur en sociologie, Thierry Venin a un parcours atypique : musicien de rue (avant la MAO), instituteur (avant les MOOC), aide-conducteur de train (avant la VACMA), chauffeur-livreur (avant le GPS) et homme-sandwich (avant Google AdSense), il dirige aujourd'hui une agence d'ingénierie informatique et il est chercheur associé au laboratoire SET (CNRS-UPPA). -
Les deux concepts de Souveraineté et d'Absolutisme ont été forgés sur la même enclume. Ils doivent être ensemble mis au rebut , affirmait notamment Jacques Maritain. Intellectuel phare du Renouveau catholique de la première moitié du XXe siècle, converti qui va rompre avec éclat avec l'Action française en prenant le parti de Rome, Jacques Maritain (1882-1973) est aussi une grande figure de la philosophie politique. L'Homme et l'Etat, publié pour la première fois en 1953, est le texte développé de six conférences prononcées à l'université de Chicago en décembre 1949. Il apparaît comme l'ouvrage de référence pour comprendre la réflexion du philosophe dans ce domaine, une pensée qui contribuera beaucoup à nourrir l'idée démocrate chrétienne. En fin de volume est repris un texte fort et peu connu de Jacques Maritain, écrit en 1937 et intitulé : Exister avec le peuple, qui illustre bien l'attention au peuple que souligne ici le jésuite et philosophe Paul Valadier, dans la préface qu'il a consacrée à cet ouvrage.
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Avec les bandes, nous pénétrons au coeur de l'univers adolescent.
Bandes de copains, bandes de coquins, les bandes sillonnent l'histoire : il y a toujours eu, il y aura toujours des bandes. les groupes et bandes d'adolescents réalisent en effet des besoins essentiels à cet âge de la vie, et d'abord le plaisir de l'entre soi. en dépit de ce qu'on entend trop souvent, les bandes ne sont pas réductibles à la seule violence. bandes - banlieues - bandits, voici bien un cliché que l'auteur entend ici dépasser.
Il y a tant et tant de manières et de raisons d'être en bande qu'une étude globale s'imposait. un livre de référence entièrement revu et complété.
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Vivons-nous seuls ? Sans être reliés ? Quelle est la voix de l'âme qui frémit au plus profond de chacun de nous ? Comment mieux l'entendre malgré nos certitudes, nos peurs et les multiples bruits du monde ? L'Intime nous prononce sans cesse avec amour. L'Intime nous dit un " Tu " qui nous fait exister. Etre avec lui, c'est choisir de lui répondre un " Tu " accueillant plutôt que de défendre les remparts de notre " Je " enfermé.
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L'acteur et le sujet ; vers un nouvel acteur économique
Blaise Ollivier
- DESCLEE DE BROUWER
- 7 Novembre 1995
- 9782220037134
" Fort d'un double travail d'intervention sur la vie des individus en entreprise, celui du psychanalyste et celui du sociologue, Blaise Ollivier nous affirme qu'en l'acteur social la dynamique du sujet est " source d'invention de la société désirable ". [...] Cet auteur nous explicite avec force la réalité nouvelle des entreprises : celle de l'appel à l'acteur en situation de production. Confrontées aux multiples pressions de leur environnement, les entreprises ont besoin d'acteurs en toute position de travail. Pour que l'oeuvre économique se réalise, dans le contexte aléatoire et menaçant du marché mondialisé, il faut pouvoir s'appuyer sur une dynamique de subjectivisation généralisée au coeur de la production, en haut et en bas de l'échelle hiérarchique, dans les tâches professionnelles ou simplement qualifiées, en milieu fonctionnel autant qu'opérationnel. En tout producteur salarié il faut davantage d'actes investis par la subjectivité des individus, "
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Crimes de sang faits de violence
Serge Raymond
- DESCLEE DE BROUWER
- Hommes Et Perspectives
- 7 Octobre 1992
- 9782907713429
Un livre d'opinion d'un psychologue-expert, sur des faits d'actualité qui ont hantés la décennie 80. L'auteur dit tout ce qui ne peut pas toujours être dit, sur la violence et le crime de sang. Que se passe-t-il chez le sujet non fou, dont le crime particulièrement spectaculaire, reste pourtant sans raison ? Il interroge aussi les autres faits de violence : les prises d'otages (Kauffmann, Empain...) ou les stades de la violence (Sheffield, Heysel...). En regardant du côté de Freud, Lacan, Bergeret, il en conclut que les faits de violence sont inhérents à l'homme. Serge Raymond propose un modèle d'analyse, dans lequel est présente la préhistoire des individus ; aussi il s'attache plus précisément au surgissement des revenants , dont ces histoires paraissent habitées, parfois sur plusieurs générations.
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Mercenaires S.A.
François Misser, Philippe Chapleau
- DESCLEE DE BROUWER
- Habiter
- 16 Avril 1998
- 9782220042305
Depuis le début de la décennie, on assiste à une recrudescence des opérations mercenaires sur tous les continents. Elle résulte en partie d'un accroissement sensible de la main©d'oeuvre disponible, consécutif à la fin de la guerre froide et de l'apartheid, provenant du dégraissage massif des armées en Occident, dans les Etats qui ont appartenu au pacte de Varsovie, et en Afrique du Sud. Parallèlement, le dépérissement de nombre dEtats, surtout en Afrique mais aussi sous d'autres latitudes, a suscité une explosion de la demande provenant de dirigeants aux abois mais aussi d'autres commanditaires, désireux d'opérer à tout prix dans ces zones de haute insécurité : entreprises, organisations internationales ou humanitaires. Dans cet univers en mutation, les soldats de fortune d'aujourd'hui n'ont plus grand-chose à voir avec les affreux des années 60, proscrits et hors-la-loi. Ils ont donné naissance à de véritables empires de la guerre privée, qui concluent des contrats en bonne et due forme avec des Etats ou d'autres firmes, agissant comme les bras armés de multinationales ou se profilant comme le fer de lance d'empires multisectoriels en devenir. Qui plus est, ils reçoivent parfois l'onction des establishments militaires de pays membres de l'OTAN. Qui va contrôler ces nouveaux condottieres et ces soldats du futur pour qui la sécurité individuelle et collective n'est qu'une marchandise ? La démission ou la complicité des Etats face au phénomène inquiète jusqu'à l'ONU. Un livre qui met en lumière les formes et les enjeux de certains des conflits de l'ère de la globalisation.
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Il paraît bien démodé aujourd'hui de parler d'utopie, d'espérance, voire d'engagement au service de la justice ! Comme si nos contemporains étaient de plus en plus blasés, résignés ou uniquement focalisés sur leur bonheur individuel. Pourtant, comment se projeter vers l'avenir si l'on n'a pas des raisons d'espérer ? Au croisement de l'économie et de la société, Bernard Perret invite à refuser cette vision désabusée. Observateur engagé, il cherche à sa manière un équilibre entre l'analyse et l'implication personnelle, en analysant les changements qui affectent actuellement nos sociétés dans de nombreux domaines : réalités socio-économiques, moeurs, religions... Comment secouer la torpeur qui marque beaucoup d'entre nous ? Comment inciter les lecteurs à faire preuve d'imagination et de générosité, pour mieux trouver leur place dans notre vie collective ?
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Si la médecine a connu au cours de ce siècle des progrès remarquables, certains domaines de la pratique médicale demeurent cependant toujours insatisfaisants et objets de critique de la part des usagers. C'est le cas en particulier pour tout ce qui concerne la mort. La médecine, qui sait si bien ramener à la vie des malades graves, à l'état désespéré, accompagne souvent très mal ces mêmes patients lors de leurs derniers instants. Et bien des reproches à l'égard des praticiens sont exprimés par les familles : manque d'attention aux symptômes dont souffrent les mourants, incompréhension de leurs vrais problèmes, obstination à vouloir à tout prix les maintenir encore en vie, quel qu'en soit ce prix... Selon le Dr Maurice Abiven, cette situation résulte en grande partie d'un déficit d'éthique. Focalisée sur la poursuite de la guérison, la médecine laisse en effet souvent de côté les moments ultimes de la vie. Nourri d'une longue pratique des soins palliatifs, ce livre donne donc des repères pour une éthique de la mort en s'interrogeant sur les relations entre morale et déontologie, sur l'exigence curative et la réalité du mourir. Traçant les frontières d'une éthique propre à la fin de la vie, il évoque longuement en finale l'euthanasie, qui fait aujourd'hui l'objet d'une législation dans certains pays d'Europe.
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Aumônier de la maison d'arrêt du Mans pendant vingt ans, le père Niaussat témoigne aujourd'hui dans un livre de la réalité du système pénitentiaire, concentré d'exclusion, d'abandon, de souffrance et de violence. Il ne s'agit pas pour lui de remettre en cause le principe même de la prison, mais bien de dénoncer des conditions de vie et de détention, inchangées depuis deux siècles, de mettre en lumière les prisons de la honte . Désintérêt de l'opinion publique, absence de volonté politique et de budget, mépris de la présomption d'innocence, détention préventive, détresse humaine... Face à ce constat, Michel Niaussat a engagé son combat. Au-delà du témoignage, du sens de la charité chrétienne et des droits de l'homme, le père Niaussat reprend et développe les propositions contenues dans sa lettre ouverte au ministre de la Justice.