Calmann-Levy
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Aron critique de Sartre : Textes rassemblés et commentés par Perrine Simon-Nahum
Raymond Aron
- Calmann-Lévy
- Bibliothèque Raymond Aron
- 12 Mars 2025
- 9782702191644
Nés la même année 1905, condisciples à l'École normale de la rue d'Ulm, Aron et Sartre ont noué leur amitié dans l'étude des grands textes de la philosophie et l'horizon de la montée des régimes autoritaires du XXème siècle.
Pourtant leurs chemins philosophiques divergent dès la fin des années 1930. Aron pressent le déclenchement de la guerre quand Sartre se projette dans la figure du grand écrivain.
La rupture sera consommée au début des années 1950.
Les deux philosophes s'opposent sur l'interprétation du marxisme et la question du sens de l'histoire. Si Aron reconnaît le génie de l'écrivain Sartre, il ne ménage pas ses critiques à l'égard de sa philosophie. Histoire et Dialectique de la violence, résultat du grand cours qu'il consacre treize ans après sa parution en 1960 à la Critique de la raison dialectique, le dernier grand ouvrage philosophique de Sartre, marque le point d'orgue de ce « dialogue » philosophique.
Perrine Simon-Nahum, directrice de recherches au CNRS et professeure attachée au département de philosophie de l'ENS-Ulm, restitue le cadre de ces débats et éclaire toute leur actualité. -
Quoi de plus naturel que nos façons de vivre, que l'on considère la table, l'hygiène, la manière de se mettre au lit ou de se moucher ? Mais l'observation d'autres civilisations montre que notre comportement quotidien est le résultat d'un long processus d'apprentissage, suivi et perfectionné par les générations successives. Norbert Elias, en s'appuyant sur des sources aussi savoureuses que déroutantes, démontre que nos habitudes, nos moeurs peuvent être datées et appréciées sur une « échelle de civilisation ».
Du Moyen Age à nos jours, l'auteur décrit le polissage des différents groupes sociaux, le passage progressif d'une société hiérarchisée et cloisonnée à une société intégrée.
Repartant des notions de politesse et de civilité formées en France au sein de l'aristocratie de cour, Norbert Elias dénonce toute conception de la civilisation occidentale qui présenterait celle-ci comme l'expression de talents considérés comme supérieurs à ceux des autres.
La civilisation est un processus. Or, une phase essentielle de ce processus est achevée « à l'instant où la prise de conscience de la civilisation, où le sentiment de la supériorité de leur propre comportement et sa concrétisation au niveau de la science, de la technique et des arts commencent à gagner les nations de l'Occident ».
La Civilisation des moeurs est le livre qui peut nous permettre de penser un au-delà de cette phase d'achèvement, à partir de la thèse paradoxale que l'évolution des moeurs est l'invariant des sociétés occidentales modernes. -
Après La Société de cour et La Civilisation des moeurs, La Dynamique de l'Occident vient couronner l'oeuvre de Norbert Elias, Le Processus de civilisation.
L'auteur s'attache ici à démonter les mécanismes qui ont conduit les Européens, sous l'influence déterminante de la France, à exercer un contrôle croissant sur leurs pulsions.
La démonstration de Norbert Elias se développe sur deux voies parallèles. La première suit le mouvement séculaire qui a mené de la dispersion féodale à la concentration étatique contemporaine, en passant par le stade ; crucial selon l'auteur ; de la monarchie absolue. La seconde suit le conflit politique déterminé par les tensions qui opposent et rassemblent les groupes sociaux, que ce soit dans la concurrence au sein des élites ou dans l'antagonisme entre élite et peuple. Ces tensions, jointes à la multiplication des contacts sociaux, contraignent les individus à aiguiser leur perception de l'environnement politique et social, à éviter toute manifestation intempestive de leurs pulsions.
Norbert Elias analyse donc le passage d'une société traditionnelle (soumise à une loi hétéronome) à une société complexe où la monopolisation, par l'Etat, de la violence engage un mouvement d'autonomisation des normes, de prise en charge des individus par eux-mêmes. Jusqu'à la réalisation de cette autonomie, jusqu'à ce que l'individu se donne lui-même sa propre loi, les hommes « sont, dans la meilleure des hypothèses, engagés dans le processus de la civilisation. Jusque-là, force leur sera de répéter encore souvent : - La civilisation n'est pas encore achevée. Elle est en train de se faire. » Norbert Elias (1897-1990) a fait des études de médecine, de psychologie et de philosophie dans différentes universités allemandes. Il a été l'élève de Rickert, Husserl et Jaspers. Obligé de fuir l'Allemagne en 1933, il s'est réfugié en France avant de s'installer définitivement en Grande-Bretagne. Le Processus de civilisation, dont La Dynamique de l'Occident est le dernier volet, est l'ouvrage majeur de Norbert Elias. -
Les Nationalismes russes : Gouverner, mobiliser, contester dans la Russie en guerre
Jules Sergei Fediunin
- Calmann-Lévy
- Liberte De L'esprit
- 11 Septembre 2024
- 9782702189085
Vladimir Poutine ne semble plus aujourd'hui avoir d'autre objectif que de regagner tous les « territoires historiques » de l'ex-URSS. Le pragmatisme de ses débuts a-t-il laissé place au projet de réunir l'ensemble des communautés du « monde russe » au sein d'un même État ?
Jules Sergei Fediunin décrit le paysage du nouveau nationalisme russe dans toutes ses nuances : depuis sa version ethnoculturelle qui exalte les valeurs propres de la nation russe, jusqu'à la tradition impériale qui rêve de restaurer la puissance de l'État. Il montre comment la guerre en Ukraine a radicalement transformé cette « galaxie nationaliste », lui donnant à la fois une nouvelle vigueur et de nouveaux visages.
Après avoir longtemps alterné répression et cooptation des nationalistes, Poutine s'est désormais approprié leur discours. Ce recyclage lui a permis de construire la figure du grand ennemi des Russes :
« L'Occident collectif » contre qui il peut s'assurer d'un soutien populaire à l'intérieur et justifier son agression à l'extérieur.
Pour combien de temps encore ?
Au-delà du seul cas russe et de l'issue de la guerre en Ukraine, Les Nationalismes russes rappelle, contre certaines naïvetés qui persistent en Europe, que ni les nationalismes, ni les guerres entre États ne sont près de disparaître. -
L'Europe politique fut une préoccupation constante de Raymond Aron.
S'il la jugeait éminemment souhaitable, il la savait difficilement réalisable ; au mythe politique de l'Europe unie s'oppose la réalité historique des nations. À la différence de Jean Monnet, et des autres pères de l'Europe, il ne croyait pas que l'interdépendance des économies nationales suffirait à faire émerger une communauté de citoyens prêts à mourir pour leur patrie. Atlantiste de raison, il pensait que le salut des démocraties européennes n'était pas dans l'intégration au sein d'un ensemble supranational, mais dans leur alliance collective avec la puissance américaine.
L'histoire jusqu'ici ne lui a pas donné tort. Et la guerre russo-ukrainienne rappelle tragiquement la question qu'il posait : l'Europe et son projet démocratique peuvent-ils subsister, de manière autonome, face aux empires ?
Publiés de 1947 à 1983, les textes réunis dans ce volume par Joël Mouric restituent le regard critique et passionné qu'a porté Raymond Aron sur le destin politique de notre continent. -
Les démocraties ne meurent plus comme naguère, avec des coups d'État et des tanks dans la rue. Les gouvernements autoritaires s'installent désormais au pouvoir à la suite d'élections régulières.
Commence alors un processus discret de démantèlement des institutions démocratiques qui remet en cause l'indépendance de la justice, limite la liberté de la presse, noyaute les instances arbitrales et redécoupe de manière partisane la carte électorale.
Comment en arrive-t-on là?
C'est la question à laquelle répondent Steven Levitsky et Daniel Ziblatt, avec La Mort des démocraties.
Ils montrent que les institutions démocratiques ne peuvent se défendre toutes seules; elles doivent être encore accompagnées par les bonnes moeurs démocratiques des acteurs politiques: la tolérance et la retenue. Sans quoi elles se vident de leur substance.
Dans ce livre écrit dans une langue claire, Levitsky et Ziblatt analysent les dictatures du XXe siècle ainsi que les expériences autoritaires plus récentes en Hongrie, au Venezuela, au Pérou, et... aux États-Unis avec Trump. Ils montrent que l'une des premières causes de la mort des démocraties est l'introduction des comportements de guerre civile à l'intérieur même de nos débats démocratiques. Une leçon plus que jamais nécessaire pour nos démocraties européennes confrontées à la tentation autoritaire.
«Si vous voulez comprendre ce qui se passe [dans notre pays], le livre que vous devez vraiment lire est La Mort des démocraties.» Paul Krugman (Prix Nobel d'économie), The New York Times -
« Le monde qui s'offre à nous est formidable. » C'est un livre jubilatoire que nous propose le philosophe Yves Roucaute. Une ode à la révolution des Temps Contemporains. Abolition du travail et robots, corps bioniques et bébés sur mesure, clonage et cryogénisation, corps augmenté et suppression des maladies, télé-transportation et véhicules indépendants, disparition de l'État et du pouvoir politique, de la guerre et de l'oppression des nations, économie collaborative et réseaux sociaux, abrogation de l'écriture et du dressage éducatif, libération du corps féminin, art contemporain et conquête spatiale, le meilleur est devant nous.
Fruit d'un considérable travail de recherches philosophiques, historiques et scientifiques, ce texte revisite toute l'histoire de l'humanité. Il fait le récit passionnant de la lutte pour la reconnaissance de la nature créatrice humaine contre la pensée magico-religieuse née il y a 12 000 ans et qui s'achève avec la modernité. Adieu le chimérique Homo sapiens, l'opposition « matérialisme » et « idéalisme », adieu « socialisme », « libéralisme », « utilitarisme », adieu tristesse des professionnels de l'apocalypse. « Je suis Celui qui crée », tel est le credo de l'homme contemporain, parvenu à la conscience de lui-même. Ce livre à la fois joyeux et érudit, accessible et savant, balaie les illusions d'hier. Ses analyses rigoureuses et pleines d'humour revisitent les fables et les récits mythologiques. Contre le relativisme, il propose une nouvelle morale universelle, celle du « Moi d'abord, moi d'accord ».
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Un livre de sciences compréhensibles qui croise les grands débats contemporains En 1997, le champion du monde d'échecs, Garry Kasparov, est battu par l'ordinateur Deep Blue d'IBM. Le lendemain, les journaux titraient : « Si votre métier ressemble aux échecs, préparez-vous à en changer. » Pourtant, vingt ans après, notre système éducatif est toujours basé sur la mémorisation et le calcul alors que n'importe quelle machine effectue ces tâches de manière plus performante que l'homme. Nous sommes en train de vivre une transition majeure dans l'histoire de notre évolution : le développement des intelligences artificielles et les découvertes en génétique posent deux défis inégalés à l'espèce humaine. Comment expliquer, dans ce monde en pleine mutation, que l'éducation, la recherche, notre conception de l'apprentissage ne bouge pas d'un pouce ? Quelle est la place de l'humain dans un monde de machine ? Comment s'appuyer sur la technologie pour développer notre intelligence collective ?
François Taddei plaide pour une approche révolutionnaire du savoir. Il nous propose d'« apprendre à désapprendre » en nous entraînant dans les méandres du cerveau, meilleur ami et pire ennemi des apprentissages. Il se penche également sur comment apprendre avec les autres, en coopération, à l'image de ce que font tous les organismes vivants depuis le début de l'univers, et explore les meilleures manières de commencer à se poser, si ce n'est les bonnes questions, du moins de bonnes questions.
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Burqas, foulards et minijupes ; paroles d'afghanes
Anne Lancelot
- Calmann-Lévy
- 12 Mars 2008
- 9782702138984
Le propos est retenu, la parole prudente. On ne parle pas, mais alors pas du tout, de sexe. À peine de religion. Du bout des lèvres de politique. Beaucoup de choses sont dites en filigrane. Farida, Rahima, Sakeena et les autres - les femmes afghanes qui ont participé à ce livre - vivent dans un monde traditionnel, qui n'encourage pas le strip-tease émotionnel. Même les femmes qui ont fait des études, travaillent et militent, ont parfois du mal à voir en quoi leur vie peut être intéressante.
Et pourtant, Farida, Rahima, Sakeena et les autres ont toutes des parcours étonnants. Chefs d'entreprises, journalistes ou enseignantes, elles ont fait des études et ont socialement « réussi » : certes, elles racontent la guerre, les talibans, parfois l'exil et les mariages forcés, mais toutes refusent les discours misérabilistes et victimaires. Tantôt respectueuses de la tradition, tantôt audacieuses, elles disent aussi leurs exigences et leurs rêves et surtout leur formidable détermination dans une société où être une femme reste un combat de tous les jours.Loin des clichés, des témoignages exemplaires et pleins d'espoir sur la capacité de résistance des Afghanes à l'heure où leur pays retrouve violence et chaos. -
En 1996, dans une petite salle de Manhattan à New York, Eve Ensler présentait une pièce intitulée Les Monologues du vagin. Elle y disait les mots recueillis auprès de femmes pour évoquer le plus intime de leur féminité, le plus mystérieux de leur sexualité, mais aussi le plus violent de leur condition. Chaque représentation parlait de plaisir et de violence, provoquait rire et larmes. Elle a depuis été vue dans cent vingt pays (sept cent mille spectateurs en France) et traduite en quarante-cinq langues.
Deux ans plus tard, Eve Ensler créait le mouvement V-Day. En permettant à des non-professionnels de jouer sa pièce, elle leur donnait la possibilité de réunir des fonds pour aider les femmes victimes de violences. Au cours de ses dix ans d'existence, cinquante millions de dollars ont été réunis pour dénoncer et lutter contre la violence domestique, le viol, les mutilations génitales ou les crimes d'honneur. Moïra Sauvage a eu accès aux archives du mouvement, rencontré Eve Ensler et s'est rendue dans de nombreux pays pour interviewer celles qui s'investissent dans V-Day. Elle raconte comment cette pièce a changé la vie des femmes. -
Le monde du travail que nous a légué le xxe siècle est en crise.
Pendant près d'un siècle, il s'est organisé autour d'un contrat par lequel l'employeur garantissait un salaire, une relative sécurité de l'emploi et un statut social au travailleur. En échange, ce dernier consentait à une certaine forme d'aliénation. C'était le monde du labeur.
Aujourd'hui, cependant, ce monde se désagrège : les salaires stagnent, les parcours professionnels deviennent chaotiques et l'on s'y ennuie de plus en plus.
Heureusement, un nouveau monde est en train d'émerger, celui de l'ouvrage. On y réinvestit les valeurs longtemps négligées de l'artisanat : indépendance du travailleur, maîtrise de son temps et de ses tâches, attention aux besoins de l'utilisateur final... et incertitude quant à l'avenir. On y voit apparaître de nouvelles manières d'être au travail. On y réévalue les métiers naguère méprisés du quotidien, bouleversant les hiérarchies et interrogeant les assignations traditionnelles de genre.
Laëtitia Vitaud resitue cette transition du labeur à l'ouvrage dans l'histoire, la décrit avec précision, chiffres à l'appui, et propose des pistes pour adapter le droit du travail, le management et les systèmes de protection sociale.
Laëtitia Vitaud est agrégée d'anglais et diplômée d'HEC. Depuis 2015, elle développe une activité de recherche et de conseil auprès de grandes entreprises autour des thèmes du futur du travail et de la consommation. Elle est rédactrice en chef du média « entreprises » de la société Welcome to the Jungle. Laëtitia Vitaud vit et travaille à Londres.
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Un homo dans la cité : La descente aux enfers puis la libération d'un homosexuel de culture maghrébine
Brahim Naït-balk
- Calmann-Lévy
- 30 Septembre 2009
- 9782702140147
« Ma sortie du placard pleine et entière date d'à peine deux ou trois ans. Seuls ceux qui ignorent ce qu'être homosexuel veut dire dans ma culture s'en étonneront. J'ajoute à ce "handicap majeur" que je suis fils de mineur, que j'ai grandi à Saint-Étienne et que je suis l'aîné de sept frères et soeurs. Mais ce n'est pas le pire. »Brahim Naït-Balk a grandi dans la honte. Honte de lui-même, de ses désirs et d'une différence qui l'isolait dans sa propre famille : son homosexualité. Comment vivre avec une telle particularité quand on est musulman, aîné d'une famille marocaine pauvre et nombreuse ? Mais surtout, comment s'épanouir quand on grandit dans des cités de banlieue où la virilité est la valeur suprême et où règne la loi du plus fort ? Alors que Brahim, romantique et sensible, ne rêve que du grand amour, il va subir la violence, les agressions sexuelles et les humiliations quotidiennes que lui font endurer les petits caïds des cités. À la honte de Brahim va s'ajouter la peur.Terrorisé, il a longtemps rasé les murs avant de se révolter. À 30 ans, il décide de s'affirmer et de vivre ses préférences amoureuses au grand jour. Les difficultés se multiplient, mais cette fois, il les affronte.Un homo dans la cité retrace le long chemin parcouru par Brahim pour se muer en être libre, tenir debout et prendre son envol.
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Détenu cherche plume facile pour relation légère
Laure Delmas, Thomas Gauthier
- Calmann-Lévy
- 18 Octobre 2000
- 9782702131602
"Détenu cherche plus facile pour relation légère." La prison réserve rarement de bonnes surprises. Pourtant, lorsque Thomas, incarcéré depuis plusieurs années, passe une annonce en octobre 1999, il reçoit neuf lettres, dont une de Laure.
Totalement étrangère à l'univers carcéral, Laure ne poursuit pas le vertueux dessein de refaire le monde et ne cherche pas non plus l'âme soeur. Mais, séduite par le ton de l'annonce, elle décide d'y répondre.
S'ensuit, des mois durant, une correspondance émouvante, grave parfois, teintée d'érotisme ; leurs lettres s'échangent agrémentées de cartes mystérieuses, de petits jeux dont Laure et Thomas inventent eux-mêmes les règles.
Une étonnant carte du tendre très contemporaine, ludique et sensuelle. -
La différence génétique qui nous sépare du chimpanzé est minime et celle qui nous sépare du porc et du ver n'est pas beaucoup plus grande. Alors qu'est-ce qui fait l'humain ? Selon Fernando Savater, ce ne sont ni les instincts ni notre patrimoine génétique, mais notre capacité à décider et à inventer des actions à même de transformer la réalité et de nous transformer. Cette prédisposition à choisir, cette « liberté » à laquelle nous sommes condamnés est le fondement de ce que nous considérons comme notre dignité rationnelle. Dans la Grèce antique, le terme désignait la situation sociale de celui qui n?était pas esclave, qui était libre de bouger et d?agir selon sa propre volonté sans obéir à un maître : en d'autres termes, celui qui jouissait de la possibilité de choisir.Encore aujourd?hui, pour comprendre ce que l'on entend par « liberté », nous devons penser à la signification et aux conséquences de notre capacité à choisir.
Ce livre ? une réflexion à voix haute, un plaisir total de lecture, direct et brillant ? dessine une anthropologie de la liberté humaine. Il répertorie également un ensemble de choix libres et argumentés pour mieux affronter notre destin aujourd'hui : la vérité et le plaisir, la politique et l?éducation civique, la vertu tellement sous-évaluée de l'humanité et l'humble acceptation de notre contingence. -
Femmes et dépendances ; une maladie du siècle
Lowenstein/Rouch
- Calmann-Lévy
- 4 Avril 2007
- 9782702137857
Maladie des émotions, maladie du cerveau, l'addiction est-elle un problème féminin ?La peur des années qui passent rend certaines femmes "addictes" à la chirurgie esthétique. L'angoisse du lendemain et de la solitude fait d'elles des accros à la voyance ou à l'astrologie. D'autres ont besoin de la cigarette comme d'un « doudou » et de leur téléphone portable comme d'un cordon ombilical qui les relie aux autres. Certaines s'attachent à des hommes, parfois violents, comme à des drogues. D'autres prennent de graves risques pour elles et l'enfant qu'elles portent en consommant toutes sortes de substances pendant leur grossesse. D'autres encore se réfugient dans la nourriture, les médicaments, la cocaïne ou l'alcool. Comment les femmes vivent-elles leurs addictions ? Sont-elles plus vulnérables que les hommes ? Certaines émotions sont-elles propres aux femmes ? Peut-on parler d'un cerveau féminin ? Ces spécificités seraient-elles génétiques, hormonales, culturelles, sociales, ou bien liées aux grandes étapes de la vie des femmes ?Les auteurs de ce livre tentent de répondre à ces questions en évitant le piège des idées reçues.
Ils analysent les dépendances typiquement féminines, les raisons qui poussent de plus en plus de femmes à se réfugier dans cette maladie, et nous donnent les solutions pour s'en libérer. -
L'opinion française et la naissance de l'Etat d'Israël, 1945-1949
David Lazar
- Calmann-Lévy
- Diaspora
- 1 Avril 1994
- 9782702105320
1945 : La France libérée découvre les camps de concentration et le génocide nazi. Mai 1948 : l'Etat d'Israël est proclamé. Quelle a été, entre ces deux dates, l'attitude de l'opinion française envers les hommes dont l'action était tendue vers un seul but : un Etat Juif en Palestine ? Elle part d'un point de vue humanitaire : aux « personnes déplacées » dont l'Europe ne veut plus et qui ne veulent plus de l'Europe, il faut enfin un pays. Puis l'optique change. En Palestine, des hommes se battent contre les troupes anglaises, qu'ils considèrent comme des troupes d'occupation. L'idée de résistance contribue à rallier l'opinion française à la cause des Juifs en Palestine. La conclusion devient alors politique : le droit à une patrie en Israël est légitime. Il mérite d'être approuvé, voire soutenu. Il n'y a pas seulement la lutte armée en Palestine. L'opinion française est bouleversée par le drame des immigrants clandestins de l'Exodus, dont une partie se déroule sous ses yeux.
Un historien israélien, David Lazar, montre ici pour la première fois les mécanismes de cette prise de conscience morale et politique. Il a interrogé les acteurs et les témoins, français et israéliens, et a dépouillé la presse et les archives. Il reconstitue ce qui fut un grand débat d'opinion. Des intellectuels : Claudel, Massignon, Mauriac, Mounier, des hommes politiques : le général de Gaulle, Georges Bidault, Léon Blum, Edouard Depreux, seront amenés à prendre position et à agir. Les forces politiques aussi, chacune à sa manière : les communistes du fait de l'hostilité de l'U.R.S.S. envers l'Angleterre au Moyen-Orient, certains milieux catholiques à cause du problème des Lieux saints, les gaullistes en raison des souvenirs de la France libre au Levant.
Au fil des pages, le lecteur est amené à s'interroger sur une période plus récente et à se demander qui a changé : les Français ou les Israéliens ? -
De l'instruction à l'émancipation : les enseignants de l'Alliance israélite universelle et les Juifs d'Orient (1860-1939)
Aron Rodrigue
- Calmann-Lévy
- Diaspora
- 1 Avril 1994
- 9782702117576
Fondée à Paris en 1860, l'Alliance israélite universelle se donne pour objectif de défendre les droits des Juifs partout dans le monde et de les secourir là où ils sont persécutés. Guidée par le libéralisme et l'idéologie de l'émancipation, l'Alliance entreprend, dès 1862, de créer un réseau d'écoles qui s'étendra progressivement du Maroc à l'Iran, en passant par les Balkans, l'Empire ottoman et le Moyen-Orient. A partir de la correspondance échangée entre les enseignants, instituteurs et directeurs d'école, et les responsables de l'Alliance, Aron Rodrigue fait revivre tous les acteurs de cette étape capitale de l'histoire juive moderne.
Animée de Paris par des Français, l'Alliance entend avant tout « régénérer » et occidentaliser, grâce à l'instruction, les communautés juives d'Orient estimées « arriérées ». Recrutés sur place parmi les meilleurs élèves, les enseignants sont formés à l'Ecole normale israélite orientale de Paris, puis envoyés dans différents pays. Souvent d'origine modeste, ils deviennent des notables locaux et assistent à la naissance des nationalismes, puis à l'irruption du sionisme.
A travers ces rapports minutieux et attentifs, nous voyons s'affirmer une doctrine de l'action pédagogique comme instrument de réforme sociale : l'action de ces maîtres d'école peut être comparée de ce point de vue à celle des instituteurs que Jules Ferry et la République mettent en place au même moment. Nous voyons surtout se dessiner l'ouverture au monde moderne des communautés juives d'Orient, disparues pour la plupart aujourd'hui.
Plusieurs générations ont été profondément marquées par cette oeuvre unique, qui honore le judaïsme français. -
La loi du ghetto ; enquête dans les banlieues françaises
Luc Bronner
- Calmann-Lévy
- 3 Mars 2010
- 9782702140833
UN DOCUMENT PASSIONNANT ET IMPLACABLEGhetto ? Oui, il faut oser le mot, ce terme qui fait si peur à la République. Parce que, année après année, dans les banlieues des grandes villes françaises, se sont constitués des territoires à part, avec leurs propres lois, leurs langages, leurs hiétarchies, leurs frontières.Ce livre est une plongée dans les eaux profondes du ghetto français, dans le noyau dur de la crise urbaine. Avec les émeutiers qui jettent des pierres. Dans les patrouilles de police, suréquipées et surexposées. Dans les tribunaux où la loi républicaine tente de s'imposer face à celle du silence. Avec les maires, au front, vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Au milieu des enterrements, dans les larmes des affrontements entre "bandes". Des territoires qui concentrent, absorbent, produisent, comme aucun autre espace, les tensions de la société française : chômage, insécurité, enclavement, immigration et pauvreté. Des territoires où l'Etat a concentré des moyens policiers et judiciaires exceptionnels pour en reprendre le contrôle. Sans succès. Résultat de quatre années d'enquête, ce livre est un cri d'alarme. Car dissimuler la réalité du gouffre serait pire encore.
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LES PARADOXES DE L'INTEGRATION - LES JUIFS ET L'EUROPE
KARSENTI BRUNO
- CALMANN-LEVY
- DIASPORA
- 10 Septembre 2025
- 9782702190524
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Ils sont aujourd'hui des millions de personnes à errer de par le monde à la recherche d'une vie meilleure.
Dépourvus d'identité officielle, ces émigrés clandestins dérangent le droit, la législation nationale, les conventions internationales, la nation et les autres immigrés depuis longtemps installés dans leur pays d'adoption. smaïn laacher a réalisé un travail d'enquête de plusieurs années auprès d'émigrés sur le départ au yémen, au pakistan, au maroc, en afghanistan, en algérie, en tunisie, et auprès de candidats à l'émigration en angleterre, en italie, en grèce, en turquie, en france.
Partir de chez soi ne va jamais sans la conviction d'un retour au foyer. se pose alors une question essentielle et encore très peu explorée : comment demeurer, à ses yeux et aux yeux des autres, une personne quand l'univers de l'étranger est régi par des normes d'exception et l'absence de droits ? les portraits, les récits et les expériences qui nourrissent ce livre donnent une vision inédite des clandestins.
Ces parias, en nous prêtant leurs yeux et leurs mots, nous font ainsi découvrir ce qui peut les fasciner dans nos pays.
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La France est engagée dans une mutation radicale, mais nous la comprenons d'autant moins que la réalité est très en avance sur le langage idéologique et les grilles interprétatives, qui se contentent de vouer aux gémonies la mondialisation de l'économie ou le conservatisme de la société.
Nous sommes en fait en train de vivre simultanément une rupture décisive dans les domaines de la vie économique, de la vie politique et de la vie privée, qui marque l'acte de décès de la société hiérarchique. Le malaise français n'est pas le symptôme d'une société bloquée incapable d'accéder à la modernité, mais la résultante d'une difficulté à appréhender la "troisième révolution" dans laquelle nous fait entrer la convergence de ces mutations profondes - après la révolution des droits à la fin du XVIIIe siècle et celle du capitalisme moderne au milieu du XXe.
En faisant intervenir de concert intellectuels et photographes, spécialistes de la plume et professionnels du regard sensible, cet ouvrage ambitieux propose une véritable interprétation du douloureux travail d'accouchement d'une nouvelle France.
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Sociologues de la grande bourgeoisie, mais aussi de la ville et des transformations sociales, Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot ont entrepris une immense enquête dans le Paris d'aujourd'hui, avec ses évolutions inattendues, montrant comment la ville est devenue une mosaïque de groupes sociaux et ethniques d'une étonnante diversité.
Des quartiers bourgeois investis par l'industrie du luxe au Chinatown du 13e arrondissement, du Sentier au village africain de Barbès, de la gare Saint-Lazare, sas entre Paris et la banlieue, aux quartiers branchés de la Bastille, du " nouveau Saint-Germain-des-Prés " aux villas secrètes du 16e ou du 19e arrondissement, ils nous convient à un voyage dans ce qui fait une métropole moderne : la foule, le mouvement, les enclaves, et surtout une extraordinaire diversité de communautés, qui ne se mélangent pas toujours, mais qui échangent en permanence.
Formidable enquête de terrain, plaidoyer pour un Paris toujours plus ouvert à ce brassage des peuples et des conditions, ce livre est aussi un guide qui permettra de rencontrer les multiples destins qui y cohabitent, l'infinie diversité de son histoire et de ses avenirs.
Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot sont sociologues. Directeurs de recherches au CNRS (CSU-IRESCO), ils travaillent depuis de nombreuses années sur les mutations sociales. Ils ont notamment publié Dans les beaux quartiers, Seuil, 1989, Grandes fortunes, Payot, 1996, Nouveaux patrons, nouvelles dynasties, Calmann-Lévy, 1999, et Sociologie de la bourgeoisie, La Découverte, 2000.
Le site internet des auteurs est www.sociocites.com
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La religion en miettes ou la gestion des sectes
Danièle Hervieu-lèger
- Calmann-Lévy
- 7 Mars 2001
- 9782702131923
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Et si le sport n'était qu'un nouveau ghetto pour les Noirs ? Ni résuisitoire ni plaidoyer, cet ouvrage pose habilement la question de la reconnaissance sociale des Noirs. Pour y parvenir, Mathieu Meranville s'est interrogé sur le sport comme facteur de promotion sociale. Lorsque la politique se mêle au sport (Jesse Owens lors des JO de Berlin, le Black power aux JO de Mexico), que les Noirs font des sports de Blancs (Laura Flessel, Surya Bonaly ou Lewis Hamilton) ou que l'esthétique noire finit par primer sur le résultat lui-même (Ali, Pelé, Jordan), il y a là tout une série d'exemples qui laissent forcément dubitatifs. Pour autant la force de l'ouvrage n 'est pas de jouer les moralisateurs à bon compte, encore moins de se poser en défenseur de la cause des Noirs. Faire évoluer le débat sur les ségrégations sociales, ou, pour utiliser une expression à la mode, pratiquer une forme de discrimination positive, là est l'intention de l'auteur. Et s'il n'a pas échappé à Mathieu Meranville que le déséquilibre homme blanc-homme noir n'est pas d'aujourd'hui, tous ces grands champions noirs renforcent cette idée d'altérité face à l'histoire. D'ailleurs, pour certains, on en oublierait presque la couleur de leur peau. Car ce corps noir que les champions maltraitent fut d'abord voué à une culture du travail (esclavage, colonialisme) avant d'être considéré comme un bel objet de culture sportive et d'esthétisme voire de réussite sociale... Il reste alors une question qui brûle les lèvres : et s'il n'y avait pas le sport ?