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Boreal
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Fine analyste de discours idéologiques et libre flâneuse de parcours urbanistiques, Régine Robin, historienne, sociologue, écrivain, s'est toujours préoccupée, en lisant, en écrivant et en marchant, des questions politiques d'identité, de culture et de mémoire. Arrivée à Montréal en 1977, professeur et citoyenne, pugnace républicaine devenant Canadienne et prêtant serment d'allégeance à la reine d'Angleterre (elle aurait préféré le faire sur la bible de Proust), l'auteur de La Québécoite, au bout de trente ans de résidence première, évoque, convoque et disloque tout ce qui fait qu'elle est " devenue d'ici " même si, comme elle l'écrit, " je ne me suis jamais sentie chez moi ". Dans ce livre qui inaugure la collection " Liberté grande ", on trouve une indéniable et cinglante analyse du nationalisme québécois et un questionnement inquiet sur la transculture et l'écriture migrante. Bilan d'une " allophone d'origine française ".
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L'hiver nous tue. Quand ce ne sont pas sinusites et pharyngites qui nous emportent, c'est la glace noire, le verglas ou l'infarctus qui suit une séance de pelletage intensif, ou encore la piste de descente quasi olympique du mont Sainte-Anne. Comment échapper à cette fatalité?
Et si, tout simplement, c'était notre conception de l'hiver qui était fautive ? En effet, nous nous obstinons à mener une vie productive en hiver alors que les éléments - c'est le moins qu'on puisse dire - sont contre nous.
Pour retrouver le bon sens, il suffirait donc d'inverser la situation. Travaillons davantage l'été, et ainsi nous aurons tout l'hiver pour nous reposer, pour hiberner sous la couette, en remerciant le ciel de nous envoyer ce froid qui rend la maison si agréable. Faisons de l'hiver la saison morte, comme il se doit.
Il fallait un anthropologue de talent pour nous faire enfin voir l'évidence. Dans ce brillant opuscule, Bernard Arcand propose une solution qui, moyennant le bon vouloir de nos gouvernements, pourrait mettre un terme à nos souffrances hivernales, en même temps qu'elle donnerait tout son sens à l'expression de « société distincte ». Cette solution aurait également le mérite de régler de nombreux problèmes de ladite société, qui vont de la réforme de la santé à celle de l'éducation.
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À l'image de ce qui s'est produit dans les autres sociétés occidentales, l'histoire des femmes au Québec a été profondément marquée par le développement du capitalisme marchand, puis industriel, comme elle a aussi été modelée par le patriarcat qui s'est appliqué à restreindre les droits des femmes et leurs champs d'activités. Contrairement à ce que voudrait un mythe tenace, le Québec n'a jamais été une société matriarcale où les femmes auraient dominé les hommes et exercé le pouvoir dans la société.
Par ailleurs, l'histoire des Québécoises comporte aussi des particularités, que cette brève synthèse fait ressortir en privilégiant six thèmes : les questions démographiques ; l'éducation ; le travail salarié et domestique ; la religion ; le droit et les rapports entre les femmes et l'État ; et l'action sociale et politique des femmes, y compris le féminisme.
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Nanotechnologies et société ; enjeux et perspectives ; entretiens avec des chercheurs
Céline Lafontaine
- Boreal
- Essais Documents Boreal
- 6 Mai 2010
- 9782764620229
En collaboration avec Daphné Esquivel Sada, Mathieu Noury et Sébastien Richard.
Après la révolution informatique et celle du génie génétique, nous voilà face à de nouveaux bouleversements technoscientifiques apportés par les nanotechnologies, soit par la conquête de l'infiniment petit.
Au-delà de leurs multiples applications réelles ou virtuelles, les nanotechnologies annoncent non seulement une nouvelle façon de concevoir et de manipuler la matière, mais aussi un nouveau mode d'organisation de la recherche et du rapport entre science, économie et société. Fondées sur un modèle interdisciplinaire, les nanotechnologies constituent en quelque sorte l'idéal type des technosciences contemporaines. Ainsi l'analyse sociologique du phénomène nano permet de dégager les enjeux sociaux, politiques et économiques du développement technoscientifique, mais aussi d'entrevoir les présupposés épistémologiques et les ressorts idéologiques qui le sous-tendent.
Glorifiées par leurs promoteurs, dénoncées par des groupes de citoyens et des militants écologistes, les nanotechnologies font désormais partie de notre paysage politique. Alors que s'amorce le débat public et que les questions s'amoncèlent au sujet des risques liés à la conquête de l'infiniment petit, très peu d'analyses sociologiques proposent un portrait d'ensemble du phénomène.
L'objectif de ce livre est précisément de présenter de manière synthétique les contours historiques, épistémologiques, politiques et économiques du phénomène nano, à partir du point de vue de vingt chercheurs de haut niveau oeuvrant dans ce domaine.
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Les femmes en politique changent-elles le monde ?
Pascale Navarro
- Boreal
- 29 Novembre 2010
- 9782764620724
De plus en plus de femmes exercent le pouvoir au sein d'un parti, d'un ministère, d'un gouvernement, symbolisant peut-être plus qu'on ne le pense le fait qu'elles entrent enfin dans l'histoire par la grande porte. Mais y a-t-il un pouvoir féminin ?
Les genres sont définis par une vision de la société, et cette vision se retrouve en chacun de nous. Pascale Navarro défend dans ce livre l'idée selon laquelle le pouvoir féminin n'existe pas en tant que tel, mais qu'un grand nombre de femmes en politique peuvent changer lois, règlements et milieux de vie, parce qu'elles transmettent dans l'exercice de leur pouvoir les valeurs du groupe auquel elles appartiennent. Elle fait d'abord un historique des premiers contacts des femmes avec la politique, afin de comprendre les raisons de leur engagement, au Québec et ailleurs. Elle analyse ensuite la nouvelle image maternelle en politique et en examine les enjeux stratégiques : sont-ils différents de ceux des hommes? Elle réfléchit également sur la place qu'occupe le « féminin » en politique.
Pour écrire ce livre, Pascale Navarro a interviewé une vingtaine de politiciennes sur les scènes tant québécoise que canadienne.
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En 1724, le jésuite Joseph-François Lafitau écrivait que les sociétés iroquoiennes constituaient un empire des femmes. À sa suite, ethnologues et archéologues auront vu dans l'Iroquoisie une sorte de paradis perdu pour les femmes, un univers culturel où régnait la mère, bénéfique et redoutable.
Roland Viau vient remettre en question cette idée reçue. Après avoir recensé l'abondante littérature consacrée à la femme iroquoienne et en avoir fait le bilan critique, il propose une ethnographie historique de la vie quotidienne en Iroquoisie au temps de la colonisation européenne (1600-1850). Il se penche ensuite sur les rapports sociaux de sexe par le biais de thématiques aussi variées que la sexualité, les interdits relatifs aux menstrues et à la grossesse, les lois régissant la formation des couples, l'éducation des enfants, la fréquence du suicide chez les femmes, la mort et la guerre.