Les Petits Matins
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Si se puede ! quand le peuple fait reculer les banques
Ada Colau, Adria Alemany
- Les petits matins
- 17 Avril 2014
- 9782363831309
Du fait de la crise, en Espagne, de nombreuses familles se sont retrouvées dans l'impossibilité de rembourser leurs emprunts immobiliers. Or, la plupart, séduites par les promesses des banques, avaient souscrit des crédits hypothécaires truffés de clauses abusives. Résultat : elles se sont vu non seulement saisir leur logement, mais également endettées à vie - voire poussées à la mort : 34 % des suicides en Espagne seraient causés par les tragiquement bien nommées « exécutions hypothécaires ».
Un mouvement citoyen s'est élevé contre cette situation. Égérie du mouvement : Ada Colau, auteure de ce livre. Durant quatre ans, elle et ses camarades de la Plateforme des personnes touchées par l'hypothèque (PAH) ont interpellé sans relâche les élus pour réclamer l'annulation des dettes des familles saisies et leur relogement, multipliant manifestations et sit-in, se postant sur le passage des parlementaires avec des pancartes « oui on peut le faire ! » (stopper les saisies). « mais ils ne le veulent pas » (les politiques).
La mobilisation populaire a eu raison des intérêts bancaires. Après le dépôt par la PAH d'une ILP (Initiative législative populaire), le Parlement a plié, acceptant l'annulation de la dette des personnes saisies.
Ce court texte, qui se lit comme un polar, met à nu les mécanismes de la bulle immobilière, les pratiques retorses des banques, les complicités administratives et politiques qui ont précipité plus de 400 000 familles dans l'exclusion sociale. Et rend compte de la force et la grandeur du combat collectif.
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L'écologisme des pauvres ; une étude des conflits environnementaux dans le monde
Martinez alier Joan
- Les petits matins
- Essais
- 11 Septembre 2014
- 9782363831446
Le livre Non, l'écologie n'est pas qu'un mouvement social propre aux sociétés riches post-matérialistes. C'est aussi - et peut-être surtout - l'affaire des plus pauvres, pour qui la surexploitation de la nature est souvent synonyme de perte de revenus, d'habitat, voire de vies humaines. Ainsi, nombreux sont les mouvements sociaux qui naissent de conflits écologiques.
Joan Martinez Alier présente ici plusieurs de ces " conflits écologico-distributifs " passés et actuels, au Japon, au Nigeria, en Espagne, en Thaïlande, au Pérou, en Inde, aux États-Unis ou encore au Brésil. Il y est question de la lutte pour la préservation de la mangrove et de ses peuples (face à l'élevage intensif de crevettes) ; des batailles contre la construction de grands barrages, des mouvements pour la protection des sols, de l'eau, de la biodiversité, des pêcheries ; des combats contre l'importation de déchets toxiques, etc. L'auteur aborde aussi la dette écologique (et les échanges écologiquement inégaux entre le Nord et le Sud), la responsabilité écologique des entreprises et l'incapacité de la valorisation monétaire à résoudre ou à anticiper certains problèmes.
En effet, comment déterminer un prix " écologiquement correct " intégrant les dégâts environnementaux et sociaux ? Comment même imposer un langage économique quand on parle d'écologie ? Ainsi, là où une multinationale parlera d'argent, une tribu amérindienne invoquera le sacré.
L'auteur Joan Martinez Alier est professeur en économie et en histoire de l'économie à l'université autonome de Barcelone, membre du comité scientifique de l'Agence européenne pour l'environnement et président de la Société internationale pour une économie écologique.