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Calmann-Levy
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Quoi de plus naturel que nos façons de vivre, que l'on considère la table, l'hygiène, la manière de se mettre au lit ou de se moucher ? Mais l'observation d'autres civilisations montre que notre comportement quotidien est le résultat d'un long processus d'apprentissage, suivi et perfectionné par les générations successives. Norbert Elias, en s'appuyant sur des sources aussi savoureuses que déroutantes, démontre que nos habitudes, nos moeurs peuvent être datées et appréciées sur une « échelle de civilisation ».
Du Moyen Age à nos jours, l'auteur décrit le polissage des différents groupes sociaux, le passage progressif d'une société hiérarchisée et cloisonnée à une société intégrée.
Repartant des notions de politesse et de civilité formées en France au sein de l'aristocratie de cour, Norbert Elias dénonce toute conception de la civilisation occidentale qui présenterait celle-ci comme l'expression de talents considérés comme supérieurs à ceux des autres.
La civilisation est un processus. Or, une phase essentielle de ce processus est achevée « à l'instant où la prise de conscience de la civilisation, où le sentiment de la supériorité de leur propre comportement et sa concrétisation au niveau de la science, de la technique et des arts commencent à gagner les nations de l'Occident ».
La Civilisation des moeurs est le livre qui peut nous permettre de penser un au-delà de cette phase d'achèvement, à partir de la thèse paradoxale que l'évolution des moeurs est l'invariant des sociétés occidentales modernes. -
Les démocraties ne meurent plus comme naguère, avec des coups d'État et des tanks dans la rue. Les gouvernements autoritaires s'installent désormais au pouvoir à la suite d'élections régulières.
Commence alors un processus discret de démantèlement des institutions démocratiques qui remet en cause l'indépendance de la justice, limite la liberté de la presse, noyaute les instances arbitrales et redécoupe de manière partisane la carte électorale.
Comment en arrive-t-on là?
C'est la question à laquelle répondent Steven Levitsky et Daniel Ziblatt, avec La Mort des démocraties.
Ils montrent que les institutions démocratiques ne peuvent se défendre toutes seules; elles doivent être encore accompagnées par les bonnes moeurs démocratiques des acteurs politiques: la tolérance et la retenue. Sans quoi elles se vident de leur substance.
Dans ce livre écrit dans une langue claire, Levitsky et Ziblatt analysent les dictatures du XXe siècle ainsi que les expériences autoritaires plus récentes en Hongrie, au Venezuela, au Pérou, et... aux États-Unis avec Trump. Ils montrent que l'une des premières causes de la mort des démocraties est l'introduction des comportements de guerre civile à l'intérieur même de nos débats démocratiques. Une leçon plus que jamais nécessaire pour nos démocraties européennes confrontées à la tentation autoritaire.
«Si vous voulez comprendre ce qui se passe [dans notre pays], le livre que vous devez vraiment lire est La Mort des démocraties.» Paul Krugman (Prix Nobel d'économie), The New York Times -
La différence génétique qui nous sépare du chimpanzé est minime et celle qui nous sépare du porc et du ver n'est pas beaucoup plus grande. Alors qu'est-ce qui fait l'humain ? Selon Fernando Savater, ce ne sont ni les instincts ni notre patrimoine génétique, mais notre capacité à décider et à inventer des actions à même de transformer la réalité et de nous transformer. Cette prédisposition à choisir, cette « liberté » à laquelle nous sommes condamnés est le fondement de ce que nous considérons comme notre dignité rationnelle. Dans la Grèce antique, le terme désignait la situation sociale de celui qui n?était pas esclave, qui était libre de bouger et d?agir selon sa propre volonté sans obéir à un maître : en d'autres termes, celui qui jouissait de la possibilité de choisir.Encore aujourd?hui, pour comprendre ce que l'on entend par « liberté », nous devons penser à la signification et aux conséquences de notre capacité à choisir.
Ce livre ? une réflexion à voix haute, un plaisir total de lecture, direct et brillant ? dessine une anthropologie de la liberté humaine. Il répertorie également un ensemble de choix libres et argumentés pour mieux affronter notre destin aujourd'hui : la vérité et le plaisir, la politique et l?éducation civique, la vertu tellement sous-évaluée de l'humanité et l'humble acceptation de notre contingence. -
Le 4 octobre 1957, les Russes envoient Spoutnik 1 dans l'espace. La nouvelle terrifie autant qu'elle ravit. En pleine guerre froide, la menace d'un conflit nucléaire est réelle. Pour ne pas être distancés, les États-Unis se lancent dans une course à l'espace qui ne s'achèvera qu'en 1975. Tout est prouesses techniques, mais aussi prouesses d'hommes qui risquent leur vie (et bon nombre la perdront) pour réaliser le rêve de Kennedy en juillet 1969 : envoyer un homme sur la Lune. Quid des épouses ? Pour elles, tout change. De femmes de pilotes d'essai vivant chichement dans des bases aériennes, elles deviennent instantanément des femmes de super-héros que le monde entier admire. Et quand leur homme monte dans une fusée - ou, mieux encore, fait le tour de la lune ou y pose le pied -, c'est la gloire absolue. Invitations à la Maison-Blanche, thé en compagnie des puissants du monde entier, argent, maisons, voitures, bateaux. elles ont tout. Tableau idyllique ? C'est vite oublier les médias qui n'ont aucun respect pour l'intimité, oublier la peur vissée au ventre de voir son mari carbonisé, la solitude de l'épouse qui doit s'occuper des enfants et ne voit son homme que de temps en temps, homme qui, souvent, la trompe tant il a de groupies à ses pieds. C'est l'envers du décor que la journaliste Lily Koppel restitue dans ce livre. Un envers qui fait à la fois rire et pleurer.