Allia
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Norman Cohn, l'auteur des Fanatiques de l'Apocalypse , professeur émérite à l'université de Sussex, est spécialisé dans l'étude des mythes et des religions qui ont façonné les sociétés humaines. Il analyse dans cette vaste étude les origines de la croyance en l'Apocalypse - en un futur qui verra les forces du bien triompher de celles du mal. Le livre nous plonge deux mille ans en arrière dans la culture de l'Égypte ancienne, de la Mésopotamie et de l'Inde avant de s'attacher aux prophètes iraniens et juifs et aux premières représentations chrétiennes du paradis sur terre. Ce faisant, Norman Cohn éclaire avec une érudition impressionnante un tournant capital dans l'histoire de la conscience humaine.
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Ce livre est un cri d'alarme. Celui qui lance ce cri, Lindsay Waters, est, en sa qualité d'éditeur dans l'une des maisons phares de l'édition universitaire nord-américaine, installé à un poste d'où l'on jouit d'une vision panoramique du désastre. Ce désastre est celui de l'avenir du livre, en particulier dans le domaine des sciences humaines. L'analyse de Waters s'ouvre sur ce constat : l'université américaine produit « des montagnes de livres que personne ne lit ». Une censure insidieuse se répand dans ces ouvrages issus d'une production mécaniste qui limite le champ de la pensée aux conformismes du statu quo. Mais Waters n'en reste pas là. Il dépiste les causes de cette crise qu'il traite comme le symptôme majeur d'une éclipse du savoir. Et l'erreur serait de croire que cette dérive ne concerne que l'université américaine. Les projets actuels de réforme de l'enseignement supérieur en France vont tous dans le même sens : engager l'université dans la voie dont Waters démontre l'impasse.
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"No Future", disaient les punks. "Nous avons déjà demain, c'est aujourd'hui que nous voulons", disent les cyberpunks. De science-fiction, le Cyberpunk est devenu un véritable phénomène politico-culturel, qui essaime dans tous les modes d'expression, de la musique à la bande dessinée en passant par le jeu vidéo ou encore le cinéma, où il excelle.
Dans cet univers, écrit Bruce Sterling, "le dingue de l'informatique et le rocker se rejoignent".
Mais Mark Downham va plus loin. Pour lui, l'individu n'est plus, à l'ère du cyberpunk, déterminé par le seul spectacle mais par un monde entièrement régi par les nouvelles technologies. Blade Runner en offre une illustration magistrale, film dont Downham fait une analyse passionnante. Bienvenue dans un monde où le réel et la fiction ne font qu'un.