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Belles Lettres
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Le génie et les ténèbres : Léonard de Vinci et Michel-Ange
Roberto Mercadini
- Les Belles Lettres
- 3 Mars 2023
- 9782251454115
Léonard de Vinci et Michel-Ange sont nés pour être rivaux. Rien ne les a opposés davantage que leurs tempéraments. Au point qu'ils figurent deux pôles artistiques extrêmes, deux façons radicalement différentes de vivre, à cette époque fabuleuse de la Renaissance qui marqua l'histoire de la civilisation occidentale comme une charnière. Avec brio et rigueur, Le génie et les ténèbres nous plonge au coeur de leur rivalité légendaire en ces temps obscurs, exaltants et tragiques. Quand ils se rencontrent, à Florence, au tout début du XVIe siècle, Michel-Ange a vingt-six ans et Léonard quarante-neuf. Michel-Ange est capricieux, perfectionniste, aussi pieux qu'il est négligé dans ses manières, mais déterminé à se frayer un chemin à coups de burin. Léonard de Vinci est un hédoniste aux contours plus nuancés, aussi élégant qu'un dandy, mais qui ne respecte aucune échéance, s'intéresse autant aux sciences qu'aux arts, et devient même, parmi les multiples métiers qu'il exerce pour gagner sa vie, musicien de cour.
Avec son talent de conteur d'exception, Roberto Mercadini redonne vie aux hommes plus encore qu'aux artistes et ressuscite à merveille leur monde disparu : les troubles et les splendeurs de cités légendaires, quantité d'oeuvres sublimes, une foule de personnages historiques hauts en couleur, peintres, sculpteurs, architectes, papes, condottieres, comtesses guerrières et moines rebelles.
À la Renaissance, comme dans les vies de Léonard et de Michel-Ange, rien ne sépare la lumière des ombres : le génie solaire des gestes parfaits de l'artiste cohabite toujours avec les ténèbres de ses obsessions. Au fil de leur somptueux et inquiétant récit, ces vies extraordinaires dressent en creux le portrait d'une époque qui ne l'est pas moins. -
Aux XVIIe et XVIIIe siècles, l'Europe se remplit de musique. Partout, la pratique musicale s'organise, se déploie, se structure, portée par la présence de grands fondateurs : Monteverdi, « Inventeur de l'Opéra », Rameau, « Fondateur de l'Harmonie », J.S. Bach, « Père de toute la Musique », et d'autres noms bien connus : Couperin, Vivaldi, Handel, Purcell, Lully...
La musique de cette époque, qualifiée entre temps de « musique baroque », a connu un important mouvement de renouveau au XXe siècle et se trouve aujourd'hui plus jouée que jamais. Elle occupe une place importante dans la programmation des salles de concert, des radios, et touche un public éclectique et nombreux. Face à cet engouement, le moment est venu de faire le point : Pouvons-nous précisément définir ce qu'est la musique baroque ? Pourquoi la jouer aujourd'hui ? Sur quoi fonder la régénération des pratiques qui pourront continuer de nourrir la fascination des musiciens et des auditeurs ?
Pour mener cette réflexion, il est ici question de techniques de composition, d'ornementation et de basse-continue, de notre relation au temps, à l'écrit, aux sources historiques, des rapports du musicien à son instrument et de ce qui lui permet d'être un vecteur d'intensité et d'expression.
Un ouvrage à destination des mélomanes et des musiciens, pour mieux comprendre, mieux écouter ou mieux jouer la musique baroque. -
L'invention de la couleur par les lumières (de Newton à Goethe)
Aurélia Gaillard
- Les Belles Lettres
- 13 Septembre 2024
- 9782251456164
Penser aux tableaux du XVIIIe siècle ou au mobilier de style Louis XV c'est imaginer un camaïeu de tons pastel où le bleu ciel le dispute au rose pâle et au vert céladon, y compris dans des contextes solennels où cette explosion de couleurs lascives semble aujourd'hui assez incongrue. Comment expliquer l'engouement de l'époque pour ces teintes audacieuses et leur utilisation dans de nombreux domaines ? Plus encore, en quoi le siècle des Lumières a-t-il été le témoin d'une révolution - dont nous sommes encore les héritiers - dans la façon de percevoirles couleurs ?
Pour répondre à ces questions, Aurélia Gaillard procède à une relecture attentive des textes évoquant la couleur dans l'Antiquité, au Moyen Âge et à la Renaissance. Elle restitue un ancien monde où les couleurs n'existaient que dans le cadre de corps de métiers sectorisés, revêtaient souvent une valeur symbolique, sans vocabulaire précis pour en caractériser les teintes et les nuances. C'est ensuite à la faveur de découvertes scientifiques et d'évolutions techniques que le XVIIIe siècle connaît une désectorisation des couleurs, un élargissement des gammes chromatiques, une conceptualisation des couleurs en tant que telles (avec leur mathématisation, racialisation, sexualisation), un enrichissement du vocabulaire pour les désigner et, surtout, assiste à leur omniprésence, de la peinture à la littérature, de la science à la mode.
Bien plus qu'une simple parenthèse colorée vite refermée, le siècle des Lumières marque ainsi le passage à une ère nouvelle où la couleur devient un filtre à travers lequel on voit, on pense et on habite le monde. La couleur n'est plus d'abord un symbole ou un emblème, elle vaut désormais pour elle-même, pour sa fonction expressive et esthétique.
Avec 84 illustrations couleurs. -
Ce livre raconte une enque^te. En exhumant, des collections privées et des réserves des musées, plusieurs peintures et dessins inconnus, il reconstitue un tableau perdu de Rembrandt. Une oeuvre de jeunesse - peinte sans doute en 1629, lorsque Rembrandt n'avait encore que vingt-deux ou vingt-trois ans - qui a irradie´ la peinture hollandaise du sie`cle d'or, puis marque´ les codes de la peinture allemande a` l'e´poque de Goethe, avant que l'on perde sa trace, en plein XVIIIe sie`cle, quelque part entre Weimar et Dresde. On y voyait saint Je´ro^me en ermite, lisant au fond d'une clairie`re ame´nage´e comme un cabinet de travail. Sur sa table se dressait un globe. C'e´tait la premie`re fois dans l'histoire de l'art, et presque la dernie`re, que cet objet figurait comme attribut de saint Je´ro^me.
Le the`me a paru me´riter qu'on s'y arre^te. Sans cesse repris par Rembrandt, Je´ro^me est au confluent de son oeuvre grave´ et de son oeuvre peint, de sa production juve´nile a` Leyde et de ses chefs-d'oeuvre plus tardifs d'Amsterdam, de ses oeuvres les plus le´ge`res et les plus graves, de ses mai^tres catholiques et de ses e´le`ves re´forme´s. Il incarne, mieux que toute autre figure, l'une des the´matiques centrales de l'oeuvre : l'e´coute de la Parole, la connaissance faite homme.
Toute la question était celle du basculement ope´ré par Rembrandt entre un saint Je´ro^me e´rudit, humaniste de cabinet, le´gué par la Renaissance italienne me´die´e par Albrecht Du¨rer, vers un saint Je´ro^me philosophe, de´pouillé des oripeaux du savant, occupe´ a` penser. L'Enquête Rembrandt y répond, en reconstituant les vicissitudes du thème, de l'Italie du Nord où il émerge à l'Allemagne et la Flandre où il se déploie - avec, à la clé, le déchiffrement de l'un des plus grands chefs-d'oeuvre de l'histoire de l'art : le sublime Philosophe en contemplation du Louvre. -
Bach n'a pas écrit d'opéra : c'est ce que regrettent les amateurs de ce génie absolu. Mais y a-t-il vraiment lieu de s'en plaindre ?
Telle est la question que pose Gilles Cantagrel, rappelant l'extraordinaire essor des ouvrages lyriques, des institutions et des théâtres de l'époque de Bach, qui les connaissait, et ne s'y est pas attaché : un ou deux opéras de plus dans ce foisonnement de pièces dramatiques et musicales, où se mêlent intrigues amoureuses, conflits armés et hasards des destinées, avec la complicité de divinités mythologiques ? Gilles Cantagrel répond : usant parfaitement du langage de son temps, Bach en a transcendé le genre avec les deux Passions que nous connaissons de lui, opéras sacrés à la dimension métaphysique. -
Devant les productions artistiques du monde indien, le spectateur occidental hésite bien souvent entre fascination et incompréhension. Dérouté par une iconographie qui lui échappe et un sentiment d'exubérance, il estime qu'il ne dispose pas des codes nécessaires pour l'apprécier. L'objectif de cet ouvrage est de donner des clés de lecture afin de faciliter l'appréhension globale de cette production iconographique et architecturale.
Grâce à ses 150 illustrations en couleurs et aux nombreuses sources textuelles citées, l'ouvrage de Vincent Lefèvre permet d'entrer au coeur du génie de l'art indien, de comprendre comment celui-ci est conçu, produit et appréhendé, d'analyser ses relations avec les productions artistiques d'autres régions du monde et de décrire ses réalisations. Au fil des pages se dessine un art non de l'explicite mais de la suggestion, qui convoque à chaque instant l'imagination du spectateur. -
Du début du XIXe siècle à la fin du XXe, le monde ne se ressemble plus, les moyens et les fins de l'art ont connu d'évidentes révolutions, mais le ciel reste un invariant dont les vertus critiques sont explorées pour parcourir deux siècles de peinture américaine. Une promenade visuelle abondamment illustrée.
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Jaromir Malek nous propose avec cet ouvrage une somme inédite et irremplaçable sur le chat égyptien. L'histoire qu'il retrace est d'abord une oeuvre d'érudition qui puise dans un parcours universitaire prestigieux :
J. Malek est l'ancien conservateur des archives du Griffith Institute à Oxford, une institution fondée par le fameux égyptologue Francis Llewellyn Griffith qui abrite une collection égyptologique de premier plan et publie des bibliographies majeures dans le domaine comme la Topographical bibliography et The Online Egyptological Bibliography.
C'est donc un fin connaisseur de l'histoire, de l'art et de la culture de l'Égypte ancienne.
On trouvera donc dans son histoire du chat, grâce à une foule d'images et de documents R textes, fresques, sarcophages, statuettes, bijoux, etc. R, de quoi satisfaire toutes les curiosités sur la place du chat dans la faune, sa domestication, sa promotion progressive jusqu'aux plus hauts sommets de la religion égyptienne, la symbolique qui lui est attachée ou encore sur ce que cachent les momies de chats. Pour autant, J. Malek ne dissimule pas les zones d'ombre, les mystères, les difficultés que nous avons parfois à appréhender une relation homme-animal complexe, ambiguë et parfois insuffisamment ou pas documentée.
Enfin, ce livre est aussi sans aucun doute, l'oeuvre d'un incontestable amoureux des chats et de l'Égypte, d'un homme engagé qui parle à la première personne et dédie son livre à ceux qui se battent contre le commerce des fourrures animales.
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Picasso dit ; Picasso sur la place
Helene Parmelin
- Les Belles Lettres
- Le Gout Des Idees
- 11 Avril 2013
- 9782251200330
« J'écris ce livre au petit bonheur la chance des réflexions, des souvenirs et des présents. Les nécessités de la vérité font que je m'y fais continuellement apparaître, et dans la position d'interlocuteur.Tant pis. C'est ce qui me permet d'écrire ce livre, et de dire non pas ce qu'est Picasso: mais comment il m'apparaît non pas ce que je sais: mais ce que je vois non pas ce que j'imagine qu'il met dans sa peinture: mais ce que l'on peut déduire de sa position vis-à-vis de la peinture à partir de la façon qu'il a de vivre avec elle. » Hélène Parmelin (extrait de l'autopréface)Journaliste, romancière, critique d'art, Hélène Parmelin (1915-1998) est née à Nancy dans une famille de juifs russes révolutionnaires. Elle rejoint le Parti communiste en 1944, occupe d'importantes fonctions à L'Humanité et devient la compagne du peintre Edouard Pignon l'un des rares intimes de Picasso. Avec Pignon, elle fera de très fréquents séjours chez le créateur des Demoiselles d'Avignon dont elle devient à son tour l'amie et à qui elle consacrera plusieurs livres qui sont autant de témoignages irremplaçables nous montrant Picasso « sur le vif ». Signataire du « Manifeste des 121 », elle condamnera l'invasion de la Tchécoslovaquie par l'URSS en 1968 et finit avec Pignon par quitter le Parti communiste en 1980.
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L'Alhambra, ensemble palatial fondé aux XIIIe et XIVe siècles par les souverains arabes de Grenade, est resté dans l'ombre pendant plusieurs siècles après la fin de la Reconquista.
Les Espagnols furent les premiers à « redécouvrir » l'Alhambra au XVIIIe siècle, alors que ses visiteurs étrangers en firent l'une des premières destinations touristiques du XIXe siècle. Beaucoup ont laissé de précieuses traces de leur passage : des écrits, des photographies et, surtout, des commentaires dans le livre des visiteurs de l'Alhambra, tenu depuis 1829.
L'historien Edhem Eldem a analysé ce document fascinant pour proposer une vision tout à fait nouvelle de l'Alhambra et de ce qu'il représentait. De Chateaubriand à Owen Jones et de Washington Irving à Jean-Léon Gérôme, les Occidentaux ont bâti une image de l'Andalousie toute empreinte de romantisme et d'orientalisme. Mais l'engouement occidental ne doit pas faire oublier les visiteurs « orientaux » du monument : des Maghrébins, nombreux mais peu loquaces ; des diplomates et voyageurs ottomans, parfois plus orientalistes que les Européens ; des Arabes du Machrek, de plus en plus influencés par le nationalisme arabe prôné par la Nahda, la « renaissance arabe ».
Autant de regards croisés que le registre des visiteurs, la presse de l'époque, les mémoires et les récits de voyage ont permis à l'auteur de reconstituer pour en tirer une histoire culturelle des rapports entre Orient et Occident, Nord et Sud, islam et chrétienté, centre et périphérie.
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Angelin Preljocaj ; de la création à la mémoire de la danse
Dany Lévêque
- Les Belles Lettres
- 12 Octobre 2011
- 9782251444185
Comment écrire la danse aujourd'hui ? Après un historique succinct de l'utilisation des diverses notations, Dany Lévêque présente le système Benesh (1916-1975) ainsi que son actualité dans l'univers de la danse et de l'enseignement de celle-ci.
Elle raconte l'utilisation quotidienne de cette écriture du mouvement au Ballet Preljocaj, du premier jour de travail en studio à la finalisation d'une chorégraphie puis lors de ses reprises. Le lecteur découvre ainsi le métier de choréologue : véritable scribe de la danse, il recueille toutes les étapes d'une oeuvre, sa chorégraphie, sa musique, sa mise en scène, accompagnant sa gestation et transmettant sa mémoire.
Ce parcours dans les coulisses de la création dévoile des cheminements de recherche du chorégraphe Angelin Preljocaj, enrichis de précieux conseils soit purement techniques sur sa danse soit liés à l'interprétation de certaines de ses chorégraphies.
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Déjà jadis ou du mouvement Dada à l'espace abstrait
Georges Ribemont-Dessaignes
- Les Belles Lettres
- Le Gout Des Idees
- 16 Novembre 2016
- 9782251200613
Déjà jadis, ou du mouvement dada à l'espace abstrait... c'est le temps qui passe, c'est ce que l'auteur, en 1958, regarde par-dessus son épaule, derrière lui, ce qui paraît encore si proche et se trouve si loin.
Georges Ribemont-Dessaignes a assisté au grand tournant de l'art moderne, il a vu les écoles se culbuter l'une l'autre. Puis Dada les a toutes culbutées, et tout a continué, mais jamais plus comme avant.
Dada est-il mort ? Le surréalisme est-il mort ? L'abstraction est-elle morte ? Aujourd'hui ? C'est déjà presque hier... c'est déjà jadis.
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L'opéra chinois classique ; promenade au jardin des Poiriers
Jacques Pimpaneau
- Les Belles Lettres
- 15 Janvier 2014
- 9782251444420
L'opéra chinois est surtout connu sous sa forme d'opéra de Pékin. Or ce n'est qu'un genre particulier parmi bien d'autres, même si au milieu du XXe siècle, sans doute parce qu'il était le genre de la capitale, il s'est gagné une telle suprématie que des troupes se formaient dans beaucoup de provinces. Or il s'agit en réalité d'une tradition ancestrale et multiple, qui s'exprime différemment dans chaque province. A la fin du XVIIIe siècle, à côté du genre kunqu, apprécié des milieux cultivés, existaient des opéras locaux dont les troupes, appréciées par l'Empereur, venaient jouer à la capitale.
Certains de ces opéras locaux, comme le Puju du Shanxi et le Liyuanxi du Fujian étaient anciens et remontaient au moins à la fin du XVIe siècle. Faute de documents sur la culture populaire, leur origine est difficile à retracer plus avant dans le temps. D'autres se formèrent plus tardivement : l'opéra de Pékin s'est constitué au XIXe siècle, et ce phénomène s'est poursuivi jusque dans les années 1920 avec l'apparition du Yueju dans la région de Shanghaï et du Pingju dans le nord-est. Les maquillages, certains détails du costume, comme l'utilisation de paillettes et de broderies dans l'opéra cantonais seulement, sont des exemples de ces richesses locales, tout comme la technique de chant et le dialecte utilisé.
Nommée ainsi car c'est dans un jardin de poiriers que l'empereur Minghuang installa le conservatoire de musique et de danse qu'il fonda au VIIe siècle, cette promenade montre tous les aspects de l'opéra chinois, depuis ses origines jusqu'à nos jours.
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Eugène Atget, un photographe discret
Jacques Bonnet
- Les Belles Lettres
- 19 Septembre 2014
- 9782251900124
Eugène Atget (1857-1957), bien connu de tous les amoureux du vieux Paris est un des photographes les plus importants du XXe siècle. Découvert par les Surréalistes (Man Ray ou Robert Desnos) peu avant sa mort, il devint dans les années 1930 le père tutélaire de la photographie documentaire aussi bien américaine (Walker Evans, Berenice Abbott, Robert Frank, Lee Friedlander) que française (Cartier-Bresson, Robert Doisneau, Izis, Willy Ronis, etc). Cependant qu'en Allemagne, Walter Benjamin l'utilisa abondamment. L'ouvrage de Jacques Bonnet est le premier à traiter Atget sous ses multiples aspects : sa biographie, la réception de ses oeuvres dans les décennies qui suivirent sa mort, sa place dans l'histoire de la photographie documentaire et dans la lignée des grands photographes de Paris du XIXe siècle, sa manière « discrète », la renaissance de son oeuvre aux États-Unis dans les années 1970, ainsi que certaines catégories de ses clichés souvent négligés : ses nombreuses photographies d'arbres et ses photographies de maisons closes ou de nus érotiques. Plus de 60 photographies laissent entrevoir les vies de cet inconnu célèbre.
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Les Japonais ne cessent de donner forme et vie à des croyances et à des récits qui leur sont propres. Les poupées, les automates puis les robots se sont tour à tour inscrits dans cette longue filiation d'histoires proprement japonaises, mais ces derniers semblent aujourd'hui également destinés à participer à la construction d'un nouveau grand récit.
La paradoxale cohabitation de la nature et des « traditions » avec une automatisation présente partout tient sans doute aussi dans la réelle filiation qui, dans l'archipel, existe entre le vivant et l'artificiel ou dans l'absence de contradiction que l'on y rencontre entre « conservation » et « progrès ».
Dans cet ouvrage, l'auteur décrit et questionne la manière dont, au cours des premières années du XXIe siècle, un surprenant mouvement de curiosité étayé par des progrès techniques et technologiques importants a permis d'accélérer le développement et la fabrication de robots souvent surprenants, parfois inquiétants, mais, pour la plupart, surtout vecteurs d'enchantement.
Cette décennie, véritable âge d'or de la robotique au Japon, a vu l'autonomie des robots être réellement envisagée sur le plan technique et les recherches et les expérimentations sortir des laboratoires de robotique pour gagner tous les champs disciplinaires, des diverses branches de l'ingénierie à la fabrication des objets du quotidien, en même temps que les robots devenaient partout visibles, dans les médias comme dans la réflexion philosophique ou encore dans les arts, comme par exemple au théâtre.
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"Je ne parle d'art que parce que j'ai réussi à identifier l'art aux femmes et les femmes à l'art. Je juge les tableaux comme je juge les femmes, je les prends et j'en jouis comme il m'arrive de les prendre, elles, et d'en jouir. De la même façon aussi, je les oublie.
Le Beau a toujours été une femme, quels que soient les prétextes idéalistes ou spiritualistes invoqués par les conceptions d'art successives en usage dans la civilisation. C'est pour représenter des femmes, des "Vénus", que le réalisme a été inventé, qu'un système de représentation mentale de plus en plus raffiné a été élaboré. Je vais à l'art par bouffées. Je ne peux aller à l'art que par bouffées. Je vais, je monte, je désire. Je préfère tel ou tel peintre, celui-ci plutôt que celui-là, comme je préfère telle blonde à telle brune, telle rousse à telle blonde, pour des raisons aussi radieusement futiles. Et, de même que l'"idéal féminin" c'est toujours une fille aussi belle qu'intelligente, de même, en art, l'idéal c'est de la peinture aussi belle qu'intelligente. Donc Rubens. Je réalise, en somme, le souhait de Baudelaire critique d'art: transformer la volupté en connaissance."
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« Cher Monsieur, J'ai vu vos films Rome, ville ouverte et Paisa, et je les ai beaucoup aimés.
Si vous avez besoin d'une actrice suédoise qui parle très bien l'anglais, qui n'a pas oublié son allemand, qui n'est pas très compréhensible en français et qui, en italien, ne sait dire que Ti amo, je suis prête à venir faire un film avec vous. » Ingrid Bergman Ingrid Bergman, née le 29 août 1915 à Stockholm, est orpheline de mère à trois ans et de père à treize ans : son éducation est assurée par une tante puis par un oncle. Elle entre à la Kungliga Dramatiska Teatern or Dramaten et joue pour la première fois dans un film en 1932. Remarquée par Gustaf Molander, avec qui elle collaborera de nombreuses fois, elle enchaîne les tournages. Commence alors une irrésistible ascension qui la fera passer, grâce au remake d'Intermezzo en 1939, au statut de star hollywoodienne, puis d'icône mondiale. Elle tourne avec les plus grands acteurs (Humphrey Bogart, Gary Cooper, Cary Grant), sous la direction des plus grands réalisateurs (Victor Fleming, Sam Wood, Alfred Hitchcock, Ingmar Bergman). Elle reçoit deux fois l'Oscar de la meilleure actrice pour ses prestations dans Hantise en 1944 et Anastasia en 1956 (elle obtiendra une troisième statuette de la meilleure actrice dans un second rôle pour Le Crime de l'Orient-Express en 1974) mais son nom reste à jamais associé, dans la mémoire collective, au chef-d'oeuvre absolu qu'est Casablanca. Cette actrice exceptionnelle est aussi une femme libre : elle scandalise les ligues de vertu en se détachant de son premier mari et de sa fille en 1949 pour vivre son amour avec le réalisateur italien Roberto Rossellini, et sera sommée de ne plus reparaître aux États-Unis durant plusieurs années. Lorsqu'elle meurt à Londres, en 1982, sa mémoire est néanmoins unanimement honorée. Elle est toujours considérée comme l'une des plus grandes actrices de l'histoire du cinéma.
Marine Baron a été élève de l'École du Louvre, du CELSA et de Saint-Cyr.
Officier de Marine puis élève-officier dans l'armée de Terre, elle a travaillé dans l'industrie. Étudiante en droit aux universités Panthéon-Assas et Panthéon-Sorbonne, elle prépare également une thèse d'histoire. Elle a écrit un récit autobiographique paru chez Denoël en 2009 : Lieutenante.
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L'art de Matisse
Jean Guichard-meili
- Les Belles Lettres
- Le Gout Des Idees
- 14 Mars 2012
- 9782251200248
Son père était négociant, et voulait qu'il fût notaire.
Avec une détermination sereine, il choisira d'échanger cette existence contre un destin : celui de peintre, du peintre le plus heureusement libre de notre temps. Des paysages austères de son enfance aux apprentissages parisiens, puis à l'embrasement de son génie dans les lumières du Midi, c'est un parcours intense et joyeux que celui de Matisse, une vie de travail et de bonheur. Une vie, une oeuvre, dont Jean Guichard-Meili suit les développements, analyse la complexité, et dégage finalement le sens ultime dans ce livre, synthèse de ses longues années de recherches et de réflexion sur le maître de Vence.
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Fragments
Collectif
- Les Belles Lettres
- Collection Des Universites De France ; Serie Latine
- 1 Janvier 1981
- 9782251013152
Paradoxalement la comédie latine nous est connue par la Palliata, d'origine comme de style grecs, alors que de la comédie proprement romaine, la Togata, il ne nous reste que des fragments. Pourtant ces pièces « romaines » semblent avoir été tout aussi populaires que leurs équivalents « grecques » et représentent un pas supplémentaire dans l'affirmation de la culture romaine : les acteurs portent la toge (c'est le sens de togata) et non plus le manteau grec, l'action se déroule en Italie et les personnages ont des noms locaux, tandis que l'importance des parties chantées et le jeu de mimiques deviennent prépondérants.Ce sont les fragments de ces comédies perdues que rassemble et commente notre édition. Une introduction détaillée fait le point sur les connaissances relatives à la Togata, sur les hypothèses concernant son origine et sur les informations que l'on peut glaner au sujet de Titinius, Afranus et Atta, les trois poètes dont proviennent la plupart des fragments. Elle s'attache en outre à déterminer l'originalité du genre en le distinguant, notamment de la Palliata. La transmission, complexe, des textes, est ensuite analysée avec minutie et complétée par une bibliographie. Des notes accompagnent la lecture. L'ouvrage est en outre enrichi d'un index des mètres, d'une table de concordance ainsi que d'un index des mots latins.
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Totalitarisme et avant-gardes : Falsification et vérité en art
Philippe Sers
- Les Belles Lettres
- 13 Juin 2001
- 9782251420172
De quoi le peuple juif est-il le martyr, le témoin ? Qu'est-ce qui fonde la parenté entre le judaïsme et l'avant-garde autour de ce témoignage, pour que le totalitarisme nazi les unisse dans sa haine ?
La tradition juive, l'avant-garde et le totalitarisme s'éclairent réciproquement. L'objectif de l'artiste est de parvenir à une construction de la personnalité. La personne est le point archimédien de la transformation du monde et, dans sa relation à l'absolu, elle est le lieu de l'évaluation. C'est de cette priorité qu'il s'agit, bien plus que d'une préoccupation de rénovation des formes. L'interprétation qui en découle concerne aussi bien l'oeuvre de Kandinsky que celle de Malévitch ou de Schwitters, le film dada, le cinéma d'Eisenstein, ou encore le travail de Man Ray. Cette nouvelle interprétation parvient à éclairer une des oeuvres les plus énigmatiques du siècle passé, celle de Duchamp.
Le totalitarisme n'est pas seulement un phénomène historique, c'est une tentation de la conscience contemporaine, de son art, de sa communication collective et de son système architectural. La falsification totalitaire se lit aussi bien dans l'invention d'une fausse transcendance que dans l'indifférence évaluative qui, de nos jours, délègue à l'abstraction monétaire ou au consensus le soin de déterminer les valeurs de l'art.
Ce livre appelle à une nouvelle évaluation de notre culture et s'attache à en fournir les instruments.
Philippe Sers, philosophe, éditeur et essayiste, s'est spécialisé dans l'avant-garde et l'interprétation de l'oeuvre d'art comme mode de vérification. Dans cet ouvrage il effectue une démonstration audacieuse et convaincante de la méthode qu'il propose. -
L'Âge de l'inscription : La rhétorique du monument en Europe du XVe au XVIIe siècle
Florence Vuilleumier laurens, Pierre Laurens
- Les Belles Lettres
- Le Cabinet Des Images
- 17 Avril 2010
- 9782251443867
La redécouverte et l'étude, au seuil de l'âge moderne, des monuments antiques avec leurs épigraphes en belles capitales romaines, n'ont pas seulement satisfait le plaisir de la chasse et de la collection et nourri en profondeur la connaissance de tous les secteurs du monde ancien, mais elles ont déclenché une véritable vogue en même temps qu'un spectaculaire renouvellement de la forme inscriptionnelle, tant chez les particuliers qu'entre les mains des États souverains, à Rome d'abord, puis dans les cours princières d'Europe, tant sur les monuments que sur les supports plus légers des fêtes éphémères (entrées royales et funérailles princières), avant d'envahir le livre lui-même, dépositaire d'un nouveau genre littéraire, l'elogium, intermédiaire entre prose et poésie: non répétition mais interprétation originale du modèle antique, accompagnée et surveillée par les recherches sur la forme et la mise en page de la lettre et productrice de deux grands débats: le premier, sur le style de l'inscription, qui oppose de part et d'autre des Alpes une esthétique de la magnificence à une esthétique de la gravité, le second, le plus riche de conséquences, symbolisé par la substitution du français au latin sous les tableaux historiques de Charles Le Brun dans la Grande Galerie de Versailles. Ce dernier épisode, en fermant une époque et en ouvrant une nouvelle ère de l'inscription, justifie l'arc chronologique défini par les auteurs, en même temps qu'il illustre de façon éclatante les interfaces multiples d'un objet situé au croisement de disciplines multiples, histoire, politique, rhétorique, histoire de l'écriture, histoire de l'art.
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La beauté et le paysage en Italie à la Renaissance
Edouard Pommier
- Les Belles Lettres
- L'ane D'or
- 14 Mars 2013
- 9782251420486
« Le grand oeuvre du peintre, c'est la représentation d'une histoire. »« La peinture a en elle une force toute divine. »Ces deux affirmations sereines et majestueuses de Leon Battista Alberti (1404-1472), tirées de son De pictura, écrit en latin en 1435, puis en italien l'année suivante, sont fondatrices de toute la pensée italienne, et donc européenne, sur la peinture, du début de la Renaissance à la fin du néo-classicisme: le paysage n'est pas considéré comme un genre à part entière dans la littérature artistique italienne de la Renaissance.Pourtant en identifiant la noblesse de la peinture à son pouvoir de dérouler devant nos yeux l'histoire du salut de l'humanité, les mythes et les histoires antiques, et en fondant son caractère divin sur sa fonction mémoriale, Alberti n'a-t-il pas laissé une place à ce que nous appelons, d'un terme qu'il ne connaissait pas, la peinture de paysage, c'est-à-dire l'art de représenter le spectacle de l'univers naturel. Autrement dit, la conception humaniste de la peinture, qui se réfère essentiellement aux actions des hommes, est-elle compatible avec l'entrée du monde extérieur aux hommes dans le champ du regard du peintre? Telle est la question à laquelle répond ce livre tout en finesse et en érudition.En fait, l'intérêt pour la représentation de la nature se manifeste d'abord avec la question du pouvoir de la peinture, en particulier dans le cadre du débat sur le Paragone visant à élire le premier des arts (entre la sculpture, l'architecture et la peinture). Dans cette perspective, c'est la nature en action, la nature météorologique, la tempête par exemple, qui intéresse les théoriciens. Mais en même temps l'utilisation, en milieu vénitien, du terme paese pour désigner le paysage en peinture montre que l'attention se porte avant tout sur la représentation d'une nature habitée et ordonnée par l'homme, d'un territoire, même si cette image ne devient pas encore le sujet d'un tableau autonome.Edouard Pommier est historien de l'art, spécialiste de l'histoire des théories et des institutions artistiques du XVe au XVIIIe siècle. Il a notamment publié L'Art de la liberté. Doctrines et débats de la Révolution française (1991), Théories du portrait, de la Renaissance aux Lumières (1998), Winckelmann, inventeur de l'histoire de l'art (2003), Comment l'art devient l'Art dans l'Italie de la Renaissance (2007). Aux éditions Klincksieck, on lui doit la direction de Les Musées en Europe à la veille de l'ouverture du Louvre (1993).
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Fervent spécialiste de daumier (1808-1879), michel melot retrace l'histoire de la réception à la fois esthétique et politique de l'oeuvre et mène l'analyse jusqu'à nos jours, aussi bien chez les historiens, les écrivains, les collectionneurs et les hommes politiques.
Il rappelle de manière très documentée les passions politiques que daumier a suscitées non seulement en france mais aussi à l'étranger - daumier étant célébré à la fois aux états-unis comme le défenseur des libertés et, dans les milieux communistes, comme le grand artiste révolutionnaire français - entièrement liées au combat des républicains pour conquérir le pouvoir de 1830 à 1879, date précisément de la mort de daumier, dont les deux funérailles civiles donnèrent lieu à de véritables manifestations républicaines.
Essai sur la vie et l'oeuvre de daumier, ce livre montre combien les jugements esthétiques sont liés à l'histoire politique et sociale. il explique comment une oeuvre d'art peut survivre à son auteur et fasciner un public longtemps après et loin ailleurs des conditions de sa création.
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Réflexion sur la question architecturale
Rémy Butler
- Les Belles Lettres
- 12 Février 2015
- 9782251445267
Qu'est-ce que l'art architectural ?
La plupart des ouvrages de théorie de l'architecture n'émanent pas d'architectes, mais de chercheurs ou de critiques réputés qui pratiquent un autre métier, comme l'anthropologue Françoise Choay. Lorsqu'ils sont architectes, les auteurs produisent davantage des livres de recettes autobiographiques que des essais de réflexion théorique. Le statut de Rémy Butler est donc assez atypique. Son questionnement, développé pendant des décennies au contact de générations d'élèves, est alimenté par une ample connaissance de la pratique. Sa méthode, originale, consiste à interroger quelques termes constamment utilisés pour la qualifier :
échelle, rythme, ornement, composition. pour dessiner la valeur symbolique de l'architecture, de Vitruve à nos jours.
Humaniste, la réflexion, nourrie par des ouvrages de tous bords, s'échafaude au moyen de multiples références qui décloisonnent le champ de la réflexion architecturale classique. Pour Rémy Butler, l'architecture est un moyen de réfléchir à l'existence, aux transformations profondes, anthropologiques, qui affectent nos sociétés, aux rapports de l'homme à son espèce, à son univers.
Dans une époque fonctionnaliste où l'utile mène la danse, l'ambition est ici d'élever l'architecture à une philosophie en acte. Pour toutes ces raisons, ce livre fait partie des très rares ouvrages qui parlent d'architecture sans images. Il révèle une architecture plus propre à conjurer le temps qu'à occuper l'espace.