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En 1922, le peintre Léon Bonnat donnait au Louvre un merveilleux album réunissant près de quarante dessins laissés par l'un des très grands noms de la Renaissance florentine : Bartolomeo della Porta. Né en 1473, formé dans le milieu des plus brillants ateliers de la ville, mais fasciné par la prédication de Savonarole, le sombre prieur des Dominicains de San Marco, il voulut revêtir l'habit des frères Prêcheurs. Alors que s'ouvrait le nouveau siècle, on vit, sous son pinceau, refleurir l'école de Fra Angelico.
Les feuilles du recueil, presque toutes tracées à la plume et à l'encre brune, couvrent, en compagnie d'une unique et tardive sanguine, l'arc intégral de la carrière de Fra Bartolomeo. On y rencontre, notamment, de fort belles études d'arbres solitaires dans des paysages de hautes roches.
Fra Bartolomeo mourut en 1517. Ses ouvrages, qui transposent l'héritage mystique de l'Angelico dans le langage de la modernité, sont l'une des sources de ce que l'on appellera un jour la Maniera. -
Pierre Subleyras e l'abate miniatore Felice Ramelli : Un ritratto per i musei reali di Torino
Alessandro Morandotti, Gelsomina Spione
- Officina
- 6 Juillet 2019
- 9788833670270
Pierre Subleyras (1699-1749) a été l'un des plus importants représentants du classicisme de la première moitié du xviiie siècle, grâce à une peinture qui, quoique monumentale, reste essentielle dans les gestes et contenue dans les sentiments. Sa remarquable célébrité est rappelée par la prestigieuse commande de la Messa di San Basilio pour Saint Pierre (aujourd'hui à Santa Maria degli Angeli, Rome). Vainqueur du Prix de Rome, il fut donc pensionnaire de l'Académie de France, se maria avec une miniaturiste romaine, Maria Felice Tibaldi, et resta dans la métropole romaine jusqu'à sa mort.
Les historiens de l'art italien ont négligé Pierre Subleyras en raison de sa patrie d'origine et de sa formation artistique, alors que pour les Français, sa carrière est essentiellement romaine et son oeuvre s'inscrit pleinement dans le développement de la peinture italienne de la première moitié du xviiie siècle.
Il Ritratto dell'abate Felice Ramelli, récemment acquis par la Galleria Sabauda (Musées royaux de Turin), a été défini par Pierre Rosenberg comme «?l'un des plus beaux portraits du xviiie siècle, que ce soit en Italie ou en France?».
Piémontais d'origine (Asti, 1666), Ramelli devint moine à Vercelli, où il eut pour maître de miniature son confrère Danese Rho. Abbé de Santa Maria Nova à Asti, il fut appelé à Rome par Clément XI Albani, qui le nomma abbé de la basilique Saint-Jean-de-Latran. Sa réputation d'artiste est liée à ses portraits en miniature, que révèle bien le splendide portrait qu'en fit Subleyras. La magnifique robe blanche de l'abbé contraste avec le fond sombre sur lequel on entrevoit deux portraits accrochés au mur. Un troisième, celui d'un haut prélat, est tenu par le prêtre, à côté d'une palette et d'une pile de livres.
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L'album des "disegni di Antonio Pollaiuolo"
Laura Angelucci, Dominique Cordellier
- Officina
- Carnets Et Albums Du Musee Du Louvre
- 1 Mars 2016
- 9788897737865
En 1922, un portraitiste de belle réputation et immense collectionneur, Léon Bonnat, légua au Louvre un recueil de vingt-trois dessins intitulé Disegni di A. Pollaivolo (?) 1429 + 1498. Cet album, qui avait antérieurement appartenu à de très bons connaisseurs de l'Italie de la Renaissance, apparaît aujourd'hui encore comme l'une des plus belles sommes d'études d'après le modèle vivant qu'un artiste orentin ait accomplies dans son atelier au e siècle. Malgré l'intitulé de l'album (manifestement moderne mais sans doute issu de quelque tradition), la critique moderne s'est interrogée sur son auteur. Elle a préféré, à celui du célèbre sculpteur orentin, le nom de son concitoyen Maso Finiguerra, qui, orfèvre et nielleur, est passé à la postérité pour avoir inventé l'art de la gravure. L'étude expose, d'une part, le pro l des deux artistes et la relation de l'ensemble des dessins aux di érentes pratiques d'atelier, et, d'autre part, une reconstruction de l'histoire du recueil qui permet d'imaginer comment il a été constitué à partir de carnets originaux démembrés. Une description page à page propose en outre une analyse précise de chaque feuillet, du point de vue tant de l'image que des matériaux et de la technique graphique.
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Le peintre admirable du Sommeil d'Endymion, de la Mort d'Atala et du Portrait de Chateaubriand fut aussi poète. Formé aux hu- manités classiques dans sa jeunesse, il est l'auteur de libres traductions de poètes antiques grecs (Alcée, Sappho...) et latins (Catulle, Claudien, Martial). En 1808 il entreprit l'imitation et illustration des Odes d'Anacréon, dont l'édition fut posthume. Le musée du Louvre conserve le précieux manuscrit du premier état de ce travail intense et foisonnant, dans lequel s'entremêlent la recherche poétique et l'invention des images - compositions ou vignettes - en regard du texte.Seul un fac-similé pouvait restituer ce tout organique dans son intégrité.
L'étude qui l'accompagne retrace l'histoire du manuscrit, les différentes étapes du projet d'édition et des versions posthumes, et analyse les sources esthétiques de l'artiste. L'écriture de Giro- det est parfois difficile à déchiffrer mais la transcription intégrale jointe à l'étude permet au lecteur d'en apprécier toutes les subtilités et de retrouver le charme de la poésie anacréontique.
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Carnets et albums ; dessins du musée du Louvre Tome 5 ; livre à dessiner de P. de Valenciennes
Juliette Trey
- Officina
- 25 Mars 2019
- 9788833670324
En 1778, le jeune peintre paysagiste toulousain Pierre Henri de Valenciennes se trouve à Rome où il fréquente de nombreux artistes étrangers venus se former, comme lui, au contact des monuments de la Rome antique et des oeuvres des maîtres de la période moderne, mais aussi se confronter à la lumière italienne. Parmi eux, Jacques Louis David a une influence décisive sur le travail de Valenciennes. Celui-ci développe pourtant un travail graphique qui lui est propre. Contrairement à la plupart des jeunes artistes, il ne fait presque pas de copies d'après l'antique ou les maîtres, mais il dessine des vues de Rome, ce « mélange d'antique et de moderne, cet assemblage d'irrégularité et de symétrie, d'incohérence et d'harmonie, de folie et de raison ».
Les 96 feuillets du Livre à dessiner de P. Devalenciennes nous entraînent, dans un camaïeu épuré d'encre noire et grise, du port de Ripa Grande à la basilique Saint-Jean-de-Latran, du Ponte Molle au Vatican, en longeant les rives du Tibre ou en parcourant les différents quartiers de la ville. Valenciennes trace sur les pages du carnet les panoramas d'une ville rêvée, qu'il modifie sans scrupules pour composer des agencements de volumes, quitte à simplifier, à tronquer ou à déplacer les architectures. Loin de tout pittoresque, le dessinateur cherche un idéal : les pages du carnet ne sont qu'en partie le reflet de ses promenades romaines, et plusieurs d'entre elles présentent des compositions inventées en agençant différents motifs, des paysages « composés ».
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Vasari for/per Bindo Altoviti ; Christ carrying the cross
Barbara Agosti, Michela Corso, Carlo Falciani
- Officina
- 19 Juin 2019
- 9788833670331
Le Christ portant la croix, redécouvert récemment par Carlo Falciani et présenté ici, est né de l'amitié intense entre Giorgio Vasari (1511-1574) et Bindo Altoviti (1491-1557), influent banquier et collectionneur d'art raffiné.
Le tableau fut exécuté en 1553, juste après que Vasari fut passé au service de Cosimo de Médicis pour devenir définitivement un artiste de la cour du duc. Il est le témoignage de très haute qualité de la production du peintre dans la Rome du pape Jules II, ainsi que des expérimentations de son style, caractérisé par la réélaboration insatiable de modèles modernes et contemporains.
«This painting, which was intended for domestic devotion, appears rather distant from the magniloquent style and complex iconographies of Vasari's more commonly known works: its austerity and essential composition, avoiding narrative elements, as well as its sober and yet moving depiction of Christ, as noted by Falciani in his essay, bring to light a spirituality that will soon be marginalized by the Council of Trent.» Préface de Flaminia Gennari Santori (directeur Galleria Corsini, Rome)
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L'album Meuricoffre : portraits d'Antoine Jean Gros
Laura Angelucci
- Officina
- 13 Mai 2022
- 9788833671857
La reproduction à l'identique de l'album Meuricoffre, acquis par le Louvre en 2018, est une belle occasion de feuilleter l'un des deux seuls carnets de portraits attribués à ce jour à Antoine Jean Gros (l'autre étant en collection particulière).
Précieux témoignage de l'activité de Gros comme portraitiste en Italie (1793-1800), il illustre la relation privilégiée que le peintre entretint à Gênes avec la famille du banquier franco-suisse Jean-Georges Meuricoffre (1750-1807) et de son épouse, la célèbre chanteuse d'opéra Celeste Coltellini (1760-1828). Cette dernière, à qui l'album appartenait, est sans doute l'auteur de plusieurs dessins du carnet, exécutés sous l'influence du maître. La belle galerie de portraits, dressés dans l'intimité de cette famille, restitue les physionomies de représentants de la haute société franco-suisse alors en rapport les Meuricoffre et, par leur biais, avec Gros.
L'étude qui accompagne la publication du carnet révèle l'identité, jusqu'alors inconnue, de ces personnages. Une description matérielle de l'album, support scientifique indispensable à sa compréhension, complète le propos. LA COLLECTION DU MUSÉE DU LOUVRE :
De Jacopo Bellini à Eugène Delacroix, six cents carnets d'artistes et albums de collectionneurs, conservés au musée du Louvre, permettent de mieux comprendre le processus créatif des maîtres qui les ont exécutés et d'apprécier le goût des amateurs qui se sont attachés à les constituer. Ces oeuvres précieuses et fragiles demeurent pour la plupart méconnues. Certaines d'entre elles, reproduites pour la première fois dans leurs dimensions d'origine, accompagnées d'une étude inédite, invitent désormais le public le plus large possible au plaisir de la découverte.
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Eugène Delacroix ; carnet dit "des Pyrenées", 1845
Marie-pierre Sale
- Officina
- Carnets Et Albums Du Musee Du Louvre
- 1 Mars 2016
- 9788897737858
Le carnet dit « des Pyrénées » a été classé « Trésor national » en 2003 et a été acquis par le musée du Louvre en 2004. Partiellement publié à plusieurs reprises, il fait ici l'objet pour la première fois d'un « fac-similé » reproduisant l'intégralité de ses pages. Son état de conservation - seuls deux bifeuillets en ont probablement été distraits - et son importance historique - il est, avec la correspondance de l'artiste, la seule source directe de connaissance de ce voyage, le journal étant alors interrompu-, ainsi que la beauté de ses pages aquarellées en font l'un des carnets les plus remarquables du fonds Delacroix du Louvre.
En juillet 1845, Delacroix se rendit aux Eaux-Bonnes, petite station thermale des Pyrénées-Atlantiques, a n d'y suivre une cure prescrite par son médecin. Confronté au spectacle grandiose des montagnes surplombant la vallée d'Ossau, Delacroix s'exerce au paysage, traçant au l des pages de rapides croquis au crayon, dont certains, repris à l'aquarelle, sont parmi les plus beaux paysages de l'artiste. Il dessine aussi à plusieurs reprises le costume traditionnel des paysans de la vallée, dans lequel il voit une forme d'archaïsme antique. De retour à Paris à la n de l'été, il a pu voir, sur le conseil de George Sand, la tribu des indiens Ojibwas amenés en Europe par le peintre américain George Catlin avec son «Indian Gallery», d'après lesquels il a fait plusieurs pages de croquis très émouvants.
Cette publication est accompagnée d'une étude approfondie, qui permettra de comprendre la réalité matérielle du carnet (description codicologique) et d'éclairer le contexte dans lequel l'artiste a exécuté ses dessins.
La présente édition n'est pas un fac-similé au sens strict dans la mesure où les éléments rapportés (cachet, étiquettes, papier de couverture imitation cuir recouvrant les plats.) ne sont reproduits que par la photographie et non par collage. Néanmoins cette réalisation mettra à disposition d'un plus large public un substitut dèle de l'album et limitera la manipulation de l'original a n d'en assurer une meilleure conservation.
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L'art d'être chat ; 24 intenses heures de ma vie
Padamu, Jack Tow
- Officina
- 4 Juin 2016
- 9788897737957
Ce précieux livret d'inspiration japonaise recèle la quintessence de l'art d'être chat : un traité d'éthologie et de pensée féline déployé en 24 planches exceptionnelles.
Intellectuel raffiné et conseiller éditorial chez Officina Libraria, le chat Padamu a accepté de dévoiler l'ordinaire de l'une de ses journées, exemplaire...
Il s'est laissé portraituré sur le vif, heure par heure, et saisir par le crayon mordant de Jack Tow. Un portrait tout en majesté et élégance, dans les poses les plus (ou les moins...) plastiques.
Chaque moment, croqué par un dessin, est rehaussé par un aphorisme de Padamu traduit du miaou par Paola Gallerani qui, forte de sa compétence en matière d'idiome félin et de sa connaissance intime de son « collègue », a restitué toute sa sagesse et sa sagacité.
Le temps qui se déroule ici fait figure de véritable philosophie féline. L'art d'être chat, comme un art d'être...
Quelques exemples :
- « J'ignorais qu'il m'était interdit de grimper sur la bibliothèque mais maintenant que je suis informé je vais pouvoir... l'ignorer ».
- « L'empreinte de mes pattes sur ton dessin...
Il faut savoir apprécier mon art ».
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Dessins italiens au musée du Louvre : dessins génois XVIe - XVIIIe siecle
Federica Mancini
- Officina
- Dessins Italiens Au Musee Du Louvre
- 1 Juin 2017
- 9788899765453
Le département des Arts graphiques a entrepris en 1972 de publier les dessins des écoles régionales italiennes figurant dans ses collections.
Ce volume, le onzième de la série, est dédié aux dessins génois du XVIe au XVIIIe siècle.
L'organisation politique de la République génoise, le commerce et une économie florissante ont permis la naissance d'un art local nourri des nombreuses influences étrangères présentes à Gênes. La célébrité de cette école a bientôt dépassé les frontières de la Ligurie et certains peintres ont poursuivi leur carrière dans d'autres villes, comme Castiglione à Rome et Bernardo Strozzi à Venise, voire à l'étranger, comme Giovanni Battista Castello et Luca Cambiaso à Madrid.
Les quelque cinq cents dessins de l'école génoise conservés au musée du Louvre témoignent de la continuité d'un style élégant et recherché et couvrent trois siècles d'histoire, avec des exemples remarquables de Luca Cambiaso, des frères Andrea et Ottavio Semino, de Giovanni Battista Castello, Giovanni Battista Paggi, Giulio Benso, Giovanni Andrea De Ferrari, Bernardo Strozzi, Bartolomeo Biscaino, Giovanni Benedetto Castiglione jusqu'à Domenico Piola et aux De Ferrari.