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Favre
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Faire du théâtre c'est commencer une histoire d'amour dont on ne peut jamais se défaire, c'est offrir à nos sens toutes les vies et toutes les passions pour comprendre qui nous sommes.
De tous temps, l'Homme a eu besoin de s'exprimer, de dire, de communiquer ses pensées, ses avis, ses désaccords aux autres. Il l'a fait sur des places publiques, au milieu des champs, sur les collines, dans les jardins, sur le clocher des églises, à l'intérieur d'arènes, au sommet des tours, dans des amphithéâtres et des théâtres. Partout où la parole peut avoir une portée, elle est précieuse car son but ultime est d'être entendue.
Ce livre est un témoignage sur le théâtre, un regard sur le jeu et le travail de l'acteur, un chemin vers la formation de comédien et une prise de conscience pour celles et ceux qui s'interrogent sur ce métier.
C'est le partage d'une passion et d'une expérience mais aussi un désir de dire et de raconter à toutes celles et ceux qui veulent devenir acteur, la beauté et la difficulté de ce métier. La formation, l'exigence, l'acharnement et le travail, sont des partenaires obligés pour atteindre le plaisir du jeu et le coeur du spectateur.
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Il y a 2500 ans, on n'avait pas imaginé qu'un jour Eschyle serait censuré à Paris. C'est arrivé en 2019. La troupe de théâtre antique Démodocos, menée par Philippe Brunet, allait jouer pour la troisième année ses Suppliantes, en Sorbonne. Les masques des Danaïdes, ces réfugiées égyptiennes du mythe, étaient prêts pour le festival des Dionysies. Mais le soir du spectacle, le 25 mars, la Sorbonne fut bloquée par des étudiants et des militants anti-racistes.
La troupe aurait eu le tort de maquiller jusque-là ses comédiens, de leur foncer la peau, de se livrer à une pratique raciste dite de blackface. Deux jours avant la représentation empêchée, alerté de menaces de blocage alors qu'il était en pleine lecture publique de sa traduction de l'Iliade d'Homère, le metteur en scène avait tenté, sur facebook, de désamorcer les polémiques : « Le théâtre est le lieu de la métamorphose, pas le refuge des identités ». En vain.
Dans le fond, deux ans après l'affaire des Suppliantes, on ne sait si le théâtre de la cité, malmené par la censure, survivra aux traitements de choc de la crise sécuritaire et sanitaire et à son triste corollaire, le numérique global. C'est l'occasion pour l'helléniste de revenir sur son parcours et de s'interroger sur ce qui reste, selon lui, totalement occulté dans les débats : qu'y a-t-il de si précieux à sauver du théâtre des Grecs ?