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Prix Nobel de littérature en 1934, Luigi Pirandello (1867-1936) n'en reste pas moins un classique méconnu. Par ses quarante-trois pièces, sept romans et deux-cent quarante et une nouvelles - auxquels s'ajoutent sept recueils de poèmes et des essais copieux -, il a déployé une oeuvre monumentale et intimidante, qui sema la panique sur les scènes de l'époque avec une déconstruction audacieuse de la comédie bourgeoise.
Six personnages en quête d'auteur, Ce soir on improvise ou Les Géants de la montagne - des pièces montées par des monstres sacrés comme Ingmar Bergman, le Living Theater ou Giorgio Strehler - ne sont que les arbres qui cachent une forêt obscure, dressée comme une forteresse par un Sicilien athée épris de philosophie. Sa force n'est pas dans l'intelligence mais dans le désespoir, dans une radicalité qui déchiffre sans pitié les contradictions de l'existence.
Pirandello se disait lui-même balloté « dans un tumulte des pensées et des sentiments, dans lequel quiconque se sentirait chavirer comme dans les spirales tournoyantes d'une tempête ; un vertige à en mourir ou à devenir fou ».
Son génie indéniable est à la mesure de cette onde de choc, des vagues inconsidérées qu'il provoque à son corps défendant, en essayant de contenir une énergie brute et éprouvante dans une « croûte conceptuelle », dans une « coagulation douloureuse » : « mon travail est comme une fresque de Tiepolo », clamait-il en réaction aux mises en scène trop pédantes de ses pièces, « perpétuellement balayé par un vent fantasque ».
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Plus encore que l'écriture, la femme Marguerite Duras est devenue le personnage central de la représentation. Corps de l'écrivain et corps de l'écriture, indissociables. Ce corps-là, trouble, en constante mutation, en recherche, dans le flou, le vide, les creux, les trous et le Rien, ce corps représenté dans toute sa perte, questionne aujourd'hui encore notre propre vécu, nos gouffres intérieurs, notre intimité. Un théâtre des voix : nul autre intermédiaire que cette voix, celle de l'auteur, devenue pensée, état sensible du corps tout entier. Elle nous dit que rien, jamais, n'est accessible, que seuls le Tout du monde, la Nature, le climat, nous sont donnés. Tout le reste - l'être au coeur de cette nature, de ce climat, l'être face à la mer - n'est que béance, supposition, doute.
Le théâtre de Marguerite Duras part de l'être humain et des sensations par lui éprouvées : alors, cet être humain devient personnage et avec lui seulement, et dans un second temps, survient la fable. Mais cet être humain initial, c'est déjà de la littérature, du théâtre et du cinéma : aucune histoire toute faite, aucune péripétie ne primeront jamais sur cet être-là.
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Le théâtre de Max Frisch développe sous forme ludique et métaphysique la pensée d'un moraliste convaincu que la dignité de l'homme réside dans la liberté : la culpabilité, la bien-pensance, le narcissisme, l'infidélité, l'ennui, l'affabulation, la conscience qui fractionne la réalité, le rêve qui l'unifie et la fait disparaître, la fatalité des stéréotypes. Il est difficile de situer une telle oeuvre qui doit autant à la dramaturgie brechtienne qu'au théâtre de l'absurde. Dans ces vertigineux huis-clos se rencontrent le baroquisme d'un Pirandello et la fable existentialiste. Théâtre du doute absolu et de la dérision, théâtre de la conscience politique plus que théâtre politique, l'oeuvre dramatique de Max Frisch constitue un solide remède pour notre époque, éprise de certitudes.
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Voici un Tchekhov personnel signé par Georges Banu qui, depuis longtemps, fréquente ses textes et suit leurs mises en scène. Ce livre dessine le territoire de la fameuse tétralogie qui débute avec La mouette, se poursuit avec Les trois sours et Oncle Vania et s'achève avec La cerisaie, tétralogie dont l'auteur est l'un des exégètes les plus réputés. Cet essai met en évidence les grands motifs qui traversent l'ouvre. Il dégage aussi les résonances avec aujourd'hui, nées du regard de proximité posé sur l'homme et de la perspective lucide proposée sur l'histoire. Il existe un « monde » tchékhovien et ce livre en épouse le paysage visible, de même qu'il saisit les courants souterrains qui le traversent. Héritier du XIXe siècle et à l'orée du XXe siècle, ce théâtre se situe au carrefour de l'Ancien et du Nouveau : Tchekhov frappe à la porte et Beckett entre.
Georges Banu, universitaire et essayiste, a consacré ses ouvrages aux grandes aventures de la mise en scène. Il est l'auteur d'essais sur les grandes pièces de Tchekhov et a dirigé le volume collectif consacré au Théâtre d'art (Théâtrales), où Tchekhov et Stanislavski occupent une place centrale.
Il a reçu le Grand Prix de l'Académie Française (2014).
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L'oeuvre dramaturgique d'Aimé Césaire (1913-2008) tient en une trilogie (à laquelle on peut ajouter Et les Chiens se taisent, son premier essai d'écriture scénique, qu'il désignait sous le terme d'oratorio). Mais il est parvenu, en faisant une moisson inégalée d'images flamboyantes, à exposer dans ces trois textes les moments primordiaux de l'histoire du peuple noir : la libération de l'esclavage et un pays à créer dans La Tragédie du roi Christophe, la difficile accession à l'indépendance et le caractère impitoyable du néo-colonialisme dans Une Saison au Congo et la réalité du racisme et de la ségrégation dans Une Tempête. Cette trilogie constitue comme la tête de lecture de l'oeuvre entière de Césaire en permettant d'interpréter à leur juste valeur les autres textes majeurs - d'une indéniable théâtralité - tels que Cahier d'un retour au pays natal ou Discours sur le colonialisme. Elle se présente surtout comme « la poésie mise à la portée du peuple », selon le voeu de l'auteur. Ce livre s'efforce de mettre en évidence l'étonnante actualité, à portée universelle, de ces démonstrations qui sont comme autant de témoignages toujours à méditer.
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Entre le début des années cinquante et la fin des années quatre-vingt, en quelque quarante ans d'écriture dramatique, Samuel Beckett produit une ouvre majeure, qui exerce jusqu'à aujourd'hui une influence profonde sur la création théâtrale. Cet ouvrage permet de découvrir les principaux aspects du théâtre beckettien, en même temps qu'il en offre une nouvelle approche. Selon Catherine Naugrette, il n'y a pas en effet un seul mais plusieurs théâtres de Beckett, non pas un geste d'écriture mais une succession de langages dramatiques dont le principe est l'expérimentation systématique des moyens et des différents procédés du medium théâtral. Les textes que l'on rassemble habituellement sous le terme générique de « théâtre beckettien » correspondent en réalité à des écrits très différents. Conçue pour la scène, pour la radio ou pour la télévision, sous forme de pièces, de dramaticules ou de fragments, l'écriture dramatique est déclinée sous toutes ses formes, selon toutes ses possibilités. La mise en lumière de plusieurs théâtres en un seul permet ainsi de mettre à jour le cheminement d'une ouvre qui conduit Beckett jusqu'aux limites les plus extrêmes de l'art théâtral tout en faisant de lui le précurseur des expériences les plus contemporaines.
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Maurice Maeterlinck, au même titre que Henrik Ibsen, Anton Tchekhov ou August Strindberg, fait partie des grands dramaturges : tous contribuèrent à transformer la conception du drame. L'influence de Maurice Maeterlinck dans l'histoire du théâtre du XXe siècle s'est exercée à la fois sur le plan théorique et sur le plan pratique. Elle a notamment nourri les recherches de Meyerhold et de Kantor. Aujourd'hui, de Claude Régy à des metteurs en scène de la nouvelle génération, on voit s'opérer la redécouverte de cette oeuvre. Auteur de pièces aussi fameuses que L'oiseau bleu ou Pelléas et Mélisande, Maeterlinck fut une figure emblématique du mouvement symboliste. Son écriture théâtrale ne saurait être dissociée de ses essais que traverse la référence à la pensée mystique et à la tradition ésotérique - une référence centrale chez les artistes symbolistes. Contre le naturalisme, Maeterlinck revendique aussi pour le théâtre la nécessité poétique de tracer le chemin « de ce qu'on voit à ce qu'on ne voit pas ». Cette ouverture à l'invisible est la clef de son univers dramatique - la question du voir, avec ses pouvoirs et ses limites, devient centrale. L'espace de son théâtre n'est autre que cet espace d'où est porté ce regard aux frontières du visible, un espace humain au bord de la mort et où seul importe ce qui traverse les âmes.
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John Millington Synge (1871-1909) est l'un des plus grands dramaturges irlandais. S'il est surtout connu pour Le Baladin du monde occidental qui déclencha en 1907 de véritables émeutes à Dublin avant de devenir un succès mondial, son oeuvre forme un ensemble uni par une langue de haute poésie, l'anglo-irlandais des mendiants, des pêcheurs et des rétameurs auxquels Synge donne la parole avec une force pleine de vie : « Dans une bonne pièce de théâtre, chaque réplique devrait être aussi pleine de suc qu'une pomme ou qu'une noix », écrivait-il.
Bien que ses pièces soient souvent jouées dans le domaine francophone, il n'existait à ce jour aucun essai qui présente cette oeuvre essentielle de la littérature européenne. Françoise Morvan, qui a traduit tout le théâtre de Synge comme un grand poème, nous offre, avec ce premier essai, une présentation sensible et précise d'une oeuvre encore à découvrir.
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Le parcours atypique de Michel Vinaver lui a appris à se trouver à la fois au coeur et à distance de toute chose, et c'est peut-être l'un des fondements de sa pratique d'auteur. Venu au théâtre par hasard, il ne s'est pas contenté de l'écriture de pièces : ses Ecrits sur le théâtre, entre autres, en témoignent et soulignent son acuité de lecteur, de spectateur autant que ses relations houleuses mais fécondes avec la mise en scène.
« Aujourd'hui est le plus beau jour de ma vie », déclare un de ses personnages. Collision entre le quotidien et les fissures de l'Histoire et des mythes, l'oeuvre de Vinaver, depuis les années 50, instaure un rapport vivant et inédit au monde, un ici et maintenant vers lequel tout converge. Son écriture fragmentaire aux allures de chronique, innervée par l'ironie, ne cesse de fouiller le réel, d'en proposer la redécouverte en inventant gaiement les voies pour le traverser et résister à ses assauts. A bien des égards iconoclaste et précurseur, le théâtre de Vinaver invite, dialogue, en même temps qu'il bouscule, mais sans jugement.
Ce livre propose de cheminer dans une « dramaturgie du passage » afin de rendre sensible la remarquable intégrité d'un auteur qui chante le monde avec la persévérance, la distance et la poésie d'un clown-blanc.
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Henrik Ibsen, le plus célèbre des écrivains scandinaves, a pourtant vécu vingt-sept ans hors de la Norvège et a distillé son amertume envers son pays natal dans des portraits grinçants de provinciaux sans idéal. Admiré dans toute l'Europe de son vivant, il est compris par les symbolistes comme l'auteur d'un théâtre d'art, espace de pensée et de rêve voué aux apparitions spectrales de personnages évanescents, alors que les naturalistes voient en lui le « Zola du nord » et célèbrent ses drames bourgeois faisant la part belle à la défense de l'émancipation féminine et à la dénonciation des politiciens corrompus.
Ce sont toutes ces facettes et ces contradictions que ce livre tente de restituer : Ibsen féministe mais conservateur, Ibsen patriote quoique critique envers la Norvège, Ibsen inventeur du drame moderne tout en revendiquant le modèle de la « pièce bien faite » de Scribe et Augier n'a pas fini de nous étonner.
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Née à la fin du XIXe siècle dans une banlieue modeste de Londres, Madge Gill (1882-1961) n'a jamais appris à dessiner, a toujours refusé de vendre sa production et n'a pas voulu consciemment léguer un message à la postérité. Et pourtant... L'oeuvre qu'elle laisse derrière elle est d'une richesse exceptionnelle et l'inscrit à jamais au Panthéon des auteurs d'Art Brut, créateurs mystérieux, prolifiques et visionnaires, qui connaissent aujourd'hui un succès inégalé sur la scène artistique contemporaine. Blessée par la vie, dotée d'une santé mentale fragile et se disant inspirée par un esprit venu de l'au-delà, Madge Gill est devenue l'une des figures les plus emblématiques de cet art marginal et fécond aux côtés d'Aloïse, d'Adolf Wölfli, d'Augustin Lesage ou encore d'André Robillard. L'ouvrage que nous lui consacrons invite à suivre les traces de cette créatrice hors normes, qui a su tracer son chemin en édifiant un univers intime à nul autre comparable et qui suscite un intérêt croissant auprès de collectionneurs du monde entier.
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Carlo Zinelli
Florence Millioud-Henriques
- Ides Et Calendes
- Polychrome
- 19 Septembre 2019
- 9782825802915
Figure importante de l'art brut, Carlo Zinelli - dit Carlo - naquit en 1916 à San Giovanni Lupatoto en Italie. Il est le sixième enfant d'une fratrie de sept. A l'âge de 2 ans, il perd sa mère. Très tôt, Carlo se passionne pour la musique. A Vérone, il travaille à l'abattoir municipal.
La guerre. D'abord enrôlé comme chasseur alpin, il partira pour l'Espagne prendre part à la guerre civile. Il en revient deux mois plus tard déjà, blessé. Suivent deux ans de convalescence à la suite de laquelle il sera réformé. Blessé dans son être et dans son rapport défaillant aux autres, Carlo Zinelli s'est exfiltré d'un monde pour en investir un autre, le créer sans relâche et peut-être le redéfinir. De 1941 à 1947 des crises successives d'angoisse et d'agressivité le mènent en effet périodiquement en hôpital psychiatrique. Il est enfin interné pour schizophrénie paranoïaque. Pendant une longue période il ne fera que des graffiti, sur le sol, sur les murs. Ce n'est qu'à partir de 1957 que Carlo pourra donner libre cours à sa créativité : il peut enfin s'exprimer grâce à un atelier d'expression libre qui s'est ouvert dans l'hôpital. Dans ses dessins à la gouache ou au crayon, dans cette épopée quotidienne que seule la mort interrompra après vingt-sept ans d'internement (il mourra en 1974 à l'hôpital de Chievo à Vérone), ses deux mondes de schizophrène se rencontrent, se fécondent et s'apaisent mutuellement. Le cortège d'hommes, de femmes, d'animaux plus ou moins exotiques est infini.Les êtres passent, ombres sans visage, corps mutilés, perforés, crucifiés, ensevelis. S'ils portent tous les stigmates de l'impossible oubli, l'odeur de la terreur, de la souffrance, voire de la mort, n'y est plus. Lavée. Neutralisée.
Des expositions des oeuvres réalisées dans l'atelier sont organisées en Italie et à l'étranger. C'est alors que Jean Dubuffet voit celles de Carlo et en acquiert de nombreuses qu'il intègre dans sa Compagnie de l'Art brut (aujourd'hui Collection de l'art brut, à Lausanne). L'artiste laissera 2000 oeuvres environ.
S'il y a de nombreux textes consacrés à Carlo, dans des catalogues d'exposition notamment, s'il figure en bonne place dans les ouvrages consacrés à l'art brut, peu de publications lui ont été spécifiquement consacrées. Il s'agit là de la première étude en français à lui être exclusivement consacrée.
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Figure majeure de la peinture française après la Seconde Guerre, Geneviève Asse a bâti son oeuvre à l'écart des modes. Peintre de la lumière et de l'espace révélés par sa Bretagne natale, elle adopte le bleu, couleur emblématique de sa palette. Elle décline depuis plus de soixante ans le « bleu Asse » qui « prend tout ce qui passe », et joue d'une infinité de valeurs dans ses vues maritimes inspirées par la presqu'île familière de Rhuys et l'Ile aux Moines où elle achète une maison en 1987.
L'auteur, qui connaît bien l'artiste née à Vannes en 1923, nous fait pénétrer dans son univers et nous la fait suivre tout au long d'un parcours de vie très riche.
Geneviève Asse passe son enfance dans le golfe du Morbihan avec la mer pour ligne d'horizon, ancrage de sa peinture. A Paris, en pleine Occupation, elle suit les cours à l'école nationale des arts décoratifs et s'engage fin 1944 dans la 1re DB comme conductrice ambulancière. De Belfort à Berlin elle participe à la campagne d'Alsace et d'Allemagne et prend part à l'évacuation du camp de Terezin. Après la guerre, elle dessine pour les maisons de tissus Bianchini Ferrier, Paquin. Liée d'amitié avec l'industriel et collectionneur Jean Bouret, elle rencontre par son intermédiaire Nicolas de Staël et Beckett, qui deviendra un ami fidèle, tout comme Bram Van Velde. Elle côtoie Poliakoff, Lanskoy, Charchoune, Geer Van Velde.
Aux peintures blanches inspirées par la lumière du midi à la suite d'un séjour en Catalogne, succèdent dans les années 1970 des compositions en hauteur structurées par des lignes verticales ou horizontales suggérant des portes ou des fenêtres, « un fil tendu en équilibre », qu'elle reprend dans ses gravures.
A partir des années 1980, le bleu envahit la toile et absorbe le vide. Une ligne de démarcation, blanche, rouge à la fin des années 1990, divise la surface pour des symétries décalées. La série Stèles (hommage à Victor Ségalen) est donnée en 2012 par l'artiste au musée national d'art moderne venant compléter les achats de l'Etat commencés dès 1955 et enrichir les donations de l'artiste au Centre Pompidou.
Geneviève Asse a réalisé plusieurs commandes de vitraux à la cathédrale de Saint- Dié (1988) et à la Collégiale de Lamballe (1996). Plusieurs rétrospectives lui ont été consacrées: au musée de Reims, au musée d'art moderne de la Ville de Paris et récemment au musée de Rouen en 2009-2010.
De nombreuses expositions dans les galeries Claude Bernard, Jan Krugier, Ditesheim et Maffei, Marwan Hoss, contribuent à sa reconnaissance internationale.
A l'occasion de son 90e anniversaire, les musées de Montpellier, Vannes et le Centre Pompidou lui ont rendu hommage.
Grand format 24.00 €Indisponible
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Ousmane Sow
Françoise Monnin, Béatrice Soule
- Ides Et Calendes
- Polychrome
- 9 Octobre 2014
- 9782825802571
Voilà 30 ans qu'Ousmane Sow a délaissé son premier métier, la kinésithérapie, pour devenir le fameux sculpteur figuratif que l'Institut de France a reçu sous la coupole en décembre 2013. Premier artiste africain siégeant à l'Académie des beaux-arts depuis sa création, il n'en demeure pas moins un des artistes les plus populaires dans le Monde. Du Japon aux États-Unis en passant par la Passerelle des arts, à Paris, en 1999, ses expositions déplacent des millions de visiteurs, enthousiasmés par l'allure vive et puissante des oeuvres.
Consacrées à des ethnies africaines ancestrales mais menacées - Noubas, Masaïs ou Zoulous - dans un premier temps, ces oeuvres ont ensuite célébré les Indiens d'Amérique du Nord, puis de Grands Hommes. Les portraits monumentaux que l'artiste a faits de Nelson Mandela, de Toussaint Louverture, de Victor Hugo ou du Général de Gaulle, ont pris place désormais dans des lieux publics abondamment fréquentés. Et une plus récente série de portraits, consacrée à des êtres anonymes, emblématiques et intemporels, suit actuellement son cours. L'émigré trône sur une place publique à Genève, L'homme et l'enfant, à Besançon. Autant d'oeuvres qui démontrent que l'art figuratif n'a pas dit son dernier mot. Et que l'on peut, au XXIe siècle plus que jamais, représenter les meilleurs des Hommes pour dire combien le Monde a besoin de héros.
Nourri de conversations avec l'artiste - qui se sont déroulées depuis 1999 - cet ouvrage en raconte l'histoire originale. Présentant ses oeuvres essentielles, il raconte aussi le parcours du sculpteur, évoque son charisme exceptionnel, dévoile ses techniques de travail et ses inventions. Ce livre démontre par ailleurs combien il est possible d'imposer une oeuvre, et une vision du Monde, à contre-courant des modes et des diktats des institutions.
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Alechinsky ; les affiches
Pierre Alechinsky, Frederic Charron
- Ides Et Calendes
- 17 Septembre 2015
- 9782825802649
Pierre Alechinsky est né à Bruxelles. Il fait des études de typographie et d'illustration à L'École d'architecture et des arts décoratifs de la Cambre à Bruxelles.
Il fait partie du mouvement Cobra, puis dans les années cinquante il séjourne en Extrême-Orient, aux États-Unis et s'intéresse à Action Painting, dont il synthétise les influences combinées.
À partir de 1965, le centre de ses peintures à l'huile sur toile ou à l'acrylique sur papier marouflé sur toile, est cerné d'un cadre peint de petites cases emplies de motifs narratifs ou rythmiques tracés à l'encre de Chine.
Il réalise des ouvres monumentales, souvent des commandes publiques : salon d'attente du Ministère de la culture, hall du Ministère des finances, décoration de la rotonde du Palais-Bourbon.
Initié à la gravure dès 1952, il réalise de nombreuses planches, exécute des ensembles de lithographies et illustre des livres de poètes et d'écrivains.
Il réalise aussi de nombreuses affiches. Elles sont toutes reproduites dans cet ouvrage qui en constitue le catalogue raisonné.
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Il y a deux théâtres de Victor Hugo. Le premier est créé dans sa jeunesse, quand le romantisme gagne sa légitimité sur les scènes. Le second est écrit en exil, loin des feux de la rampe ; les metteurs en scène brechtiens, un siècle plus tard, s'en empareront. Cet ouvrage montre Hugo à l'ouvre dans son milieu. On le voit composer avec un public qu'il cherche aussi à former, lui qui fut un maillon important dans l'invention d'un « théâtre national populaire ». La fameuse « révolution » romantique est ici examinée avec recul. On relativise, précisément pour lui rendre justice, la place de l'auteur de Cromwell et de sa préface dans l'histoire du romantisme qui n'a pas débuté, au théâtre, par la bataille d'Hernani, et ne s'est pas achevé avec Les Burgraves. Le théâtre de Victor Hugo dépasse les attentes de ses publics. Telle est la raison de son actualité : par le rire et l'émotion, il continue de délivrer un savoir sur l'âme humaine et engage des questions fondamentales de philosophie politique. D'où la richesse de cet objet dramatique à la fois littéraire et scénique, poétique et visuel, conceptuel et émotif. Un théâtre satirique, pensif, et poignant, que le seul terme de « romantique » suffit bien peu à caractériser.
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Ce livre, l'un des rares en français consacrés à cet auteur majeur, aborde les grandeurs et les secrets d'une oeuvre qui ne cesse de résonner dans le monde d'aujourd'hui, abandonnant derrière elle la petite musique d'une fascinante mélancolie.
Le 1er juin 1938, une tempête s'abat sur Paris, faisant une victime : Ödon von Horvath, né 37 ans plus tôt, tué par une branche que le vent arrache alors qu'il sort d'un cinéma. La fin tragique de cet écrivain fauché en plein élan est à l'image de textes qui ne cessent de nous interroger et dont les titres semblent à eux seuls une profession de foi poétique :
Casimir et Caroline, Légendes de la forêt viennoise, Foi amour espérance, Don Juan revient de la guerre, Nuit italienne... Enfant de la Mitteleuropa, attaché à sa langue comme à une patrie, Horvath assiste avec stupeur à la montée des nationalismes et des extrémismes, lui pour qui le dialogue est sans doute l'essence de l'humanité. C'est par l'écriture en général, par le théâtre surtout qu'il témoigne des injustices, des scandales, des lâchetés, mais aussi des beautés qu'il découvre. Son oeuvre, à nulle autre comparable, est faite de fulgurances poétiques, d'ambiances et de mouvements, de lumières et de couleurs. Développant un art du fragment et de la fresque dramatique, il dessine le destin d'êtres, de femmes en particulier, saisis dans les convulsions d'une société déboussolée : celle de l'Europe qui vacille au bord de toutes les abîmes.Grand format 10.00 €Indisponible
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De ses débuts en 1825 jusqu'à sa mort en 1870, Alexandre Dumas a été l'un des dramaturges les plus prolixes et les plus inventifs de son temps. Son Théâtre complet rassemble quelque cent pièces, tous genres confondus, mais celles que nous connaissons encore datent de sa jeunesse quand, aux côtés de Hugo, il imposait le drame romantique au public. Henri III et sa cour, Antony, La Tour de Nesle furent autant de triomphes que de scandales. Dumas n'a jamais cessé d'être un inventeur et un expérimentateur de formes dramatiques, pratiquant l'écriture en collaboration, adaptant ses plus célèbres romans à la scène.
Avec son sens aigu du rythme et de l'action, Dumas imagine un théâtre spectaculaire, qui engage les personnages dans des intrigues haletantes. Décors sidérants, dialogues vivants, tout dans la dramaturgie dumasienne est pensé pour les acteurs et pour la scène. Le théâtre de Dumas est parfois réduit à une série de péripéties ou à de vastes reconstitutions historiques. Au vrai, ses pièces sont politisées et questionnent la place de l'individu dans la société du XIXe siècle. Plus généralement, le théâtre de Dumas montre comment le pouvoir vacille quand les passions individuelles le corrodent ; comment les ambitions personnelles s'écroulent quand le passé refoulé remonte à la surface. Le théâtre d'Alexandre Dumas se propose de revisiter l'oeuvre d'un des plus importants dramaturges de son temps, en montrant l'actualité et la pérennité de son propos.
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Un art amoureux de nature ; le land art et ses mutations
Muriel Berthou-Crestey
- Ides Et Calendes
- 17 Septembre 2020
- 9782825802953
Lorsqu'un dialogue s'établit entre l'artiste et la nature, cela donne lieu à la création d'oeuvres dont la beauté sert souvent la profondeur des idées des créateurs. En intervenant dans la nature, les Land artistes - ou artistes environnementaux - avaient amorcé une réflexion sur l'écologie dès la fin des années 1960-1970. A cette époque était apparue la volonté d'échapper au marché de l'art et aux lieux d'exposition.
Ce livre, dont l'originalité est d'être composé notamment d'une dizaine d'entretiens exclusifs avec des artistes contemporains internationaux, propose à la fois d'analyser certaines oeuvres et de recueillir les pensées et les propos inédits des créateurs afin de comprendre pourquoi ils ont assimilé les pratiques originelles du Land Art tout en explorant de nouvelles pistes. Comment parviennent-ils à tisser des liens privilégiés avec l'environnement naturel, dans une démarche respectueuse et holistique qui inclut tous les éléments de la création ?
Notre ouvrage propose, sous la plume de Muriel Berthou Crestey, une relecture d'un courant artistique majeur dont les prolongations se retrouvent jusque dans le Street Art. Dans un style fluide, l'auteur fournit dans ses études et ses commentaires un support de connaissance, de rêverie, d'inspiration et de réflexion, aux amateurs d'art, de nature et de jardins, comme aux architectes et aux paysagistes.
Ce livre est richement illustré de photographies pour partie inédites.
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Nicolas de Staël ; catalogue raisonné des oeuvres sur papier
Françoise de Staël
- Ides Et Calendes
- 24 Mai 2013
- 9782825802489
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Né en 1920, Olivier Debré est l'un des artistes le plus personnel du mouvement abstrait " lyrique " qui s'épanouit à Paris autour des années cinquante, terme auquel il lui préfère celui " d'abstraction fervente ". Tout son oeuvre, élaboré depuis 1944, témoigne de sa quête du réel entièrement revécu, où le paysage à la fois mental et sensuel relève son désir d'espace et de mouvement, comme l'expriment les toiles monumentales de ces dernières années et notamment les rideaux de scène pour la Comédie Française et le théâtre des Abbesses à Paris.
Ce rapport à la monumentalité lui a fait aborder la sculpture dès 1962 ainsi que l'architecture. Signe Personnage puis Signe paysage traduisent une réalité physique de la peinture qui ne serait selon Debré " que du temps devenu espace ". Quand il ne voyage pas, il vient se ressourcer sur les bords de la Loire, dans la propriété familiale des Madères. En peignant " dans la nature je traduis l'émotion qui est en moi devant le paysage, mais pas le paysage " dit-il. Cette quête d'une poésie de la nature, Olivier Debré en a fait une éthique de vie.
Grand format 24.00 €Indisponible
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Naissance de la photographie comme média Tome 2
Alain Fleig
- Ides Et Calendes
- Pergamine
- 22 Mai 2001
- 9782825801284
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Le théâtre de Jean Genet (1910-1986) se compose d'une poignée de pièces : Les Bonnes, Haute surveillance, Elle, Splendid's, Le Balcon, Les Nègres, Les Paravents.
Cette ouvre majeure a suscité le scandale tout autant qu'elle a intéressé parmi les plus grands metteurs en scène du XXe siècle. Elle exacerbe le " fictif ", le semblant, l'illusion. Elle est politique mais d'une drôle de politique, acharnée à arpenter le territoire du négatif. Elle est, en effet, écrite " contre " : contre les Blancs, la société, contre Genet lui-même. Mais elle se révèle être aussi un fabuleux chant d'amour adressé au théâtre. " Que perdrait-on si l'on perdait le théâtre ? ", demandait-il en 1967. Une telle question ne se pose pas moins aujourd'hui. Le Théâtre de Jean Genet essaie, tant que faire se peut, d'y répondre et, pour cela, de suivre les pistes qu'indiquent ses pièces et ses nombreuses réflexions sur le théâtre.
Olivier Neveux est Professeur d'histoire et d'esthétique du théâtre à l'Université Lyon 2. Il est l'auteur, notamment, de Théâtres en lutte. Le théâtre militant en France des années 1960 à aujourd'hui (La Découverte, 2007) et de Politiques du spectateur : les enjeux du théâtre politique aujourd'hui (La Découverte, 2013).Grand format 10.00 €Indisponible
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« J'échappe par le théâtre à ce qui m'ennuie dans mon métier d'écrivain », disait Camus à la fin de sa vie, opposant la camaraderie, la solidarité des gens de théâtre à « l'encombrement frivole » et à « l'abstraction qui menace tout écrivain ».
Sans doute avait-il pressenti dès ses jeunes années la nécessité vitale de cette échappatoire, vécue paradoxalement comme un ancrage dans la communauté des hommes et dans une certaine forme d'action, puisqu'il fondera dès 1935, à Alger, le Théâtre du Travail, puis bientôt le Théâtre de l'Equipe. A la fois auteur, adaptateur, metteur en scène, comédien, machiniste, il se donnera sans compter à ces projets, amorçant une trajectoire théâtrale placée sous le signe de la passion et de la fraternité.
Ce livre s'attache à retracer cette trajectoire qui se fracassa au bord d'une route nationale un matin de janvier 1960. Il s'efforce aussi de percevoir et donner à voir les mouvements, les voix, les lumières du théâtre de Camus : un langage en soi, mû par une dynamique propre, mais peuplé d'échos et de reflets qui, parfois, évoquent vivement ou sourdement l'ouvre du romancier, de l'essayiste, du journaliste - et l'engagement d'un homme.