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Arts et spectacles
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Dans ce livre d'artiste (édité aujourd'hui sous la forme d'un fac similé), cinq blocs de papier autonomes et complémentaires répondent chacun à un déploiement en 5 gestes, pris dans le suspens de leur mise au jour, pour dévoiler de savantes constructions diagrammatiques, offertes à une appréhension tant sensorielle qu'intellectuelle. Se joue là une analyse figurale de l'engagement du corps autour d'actions aussi évidentes qu'essentielles, dont l'habitude tend à nous laisser négliger leur complexité : dormir / respirer / jouer / écouter / cultiver.
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Depuis 2016, Lotus Eddé khouri présente DANSE D'INTÉRIEUR, un solo construit en direct dans l'habitat même du ou des spectacteur(s). Il s'agit de prendre chaque situation telle qu'elle se présente, considérant les activités en cours (s'il y en a), la superficie et les sons présents, sans rien ajouter. Ce livre est la somme des compte-rendus écrits et illustrés par l'artiste pour plus de 80 performances. Un film hébergé en ligne vient compléter l'ouvrage.
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Dans le cadre des réflexions menées par le Syndicat des éditeurs alternatifs (association créée en 2014 regroupant aujourd'hui plus de quarante éditeurs de bande dessinée), L.L. de Mars a élaboré un système de circulation et de commercialisation du livre avec la volonté farouche de s'abstraire enfin des rouages écrasants d'une distribution industrielle autodévorante. Reposant sur des principes de fonctionnement communaux, voire communistes, ce modèle prétend assumer d'offrir enfin visibilité et accessibilité aux innombrables merveilles émergeant d'une production fragile, précieuse et souterraine. Derrière ses atours utopiques, se révèle un projet aussi concret que réaliste, abordant avec une force d'imagination inédite la question du politique et de l'engagement dans le champ de la production éditoriale autant que dans celui de la diffusion de l'art et des savoirs.
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Dès 1993, Jean-Pierre Marquet s'engage dans un travail au long cours qu'il n'abandonnera plus. Il attribue alors à cette oeuvre abyssale en développement permanent le nom d'Autofictions, à une époque où ce terme était encore porteur d'un sens susceptible d'ouvrir à des recherches stimulantes. Associant au sein de grandes planches A3 dessins et collages, photographies et peinture, notes et repentirs, commentaires sur l'art et auto-réflexivité, Marquet s'invente un double créateur à la recherche de lui-même, révélant le processus d'élaboration d'une identité d'artiste à partir et au-delà d'une bande dessinée qui n'en finit pas de nous dévoiler ici ses possibles. Quelques vingt-quatre années, douze recueils auto-édités, un catalogue, un incroyable livre d'artiste et une poignée d'expositions plus tard, Déséblouir présente un choix de 112 planches sélectionnées sur ces douze dernières années avec l'ambition d'élaborer un livre cohérent. Soit une proposition d'oeuvre "achevée" dégagée par une vision subjective extérieure parmi l'infinité d'ouvrages potentiels contenus dans un travail revendiquant l'inachevé, l'ouvert, la recherche et l'éternel recommencement.
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Robert Varlez est sans doute plus connu pour son travail d'éditeur avec l'Atelier de l'agneau dans le domaine de la littérature, de la poésie et des arts visuels. En tant qu'illustrateur, il collabore avec différents poètes et écrivains - Isoard, Ben Jelloun ou Butor - et c'est grâce aux encouragements de Martin Vaughn-James qu'il se lance dans une série d'expérimentations en bande dessinée à partir des chronophotographies de Muybridge.
Ces travaux, publiés dans les années 1970 dans diverses revues telles que Minuit ou À Suivre... restent dans la confidentialité jusqu'à leur réhabilitation par les éditions The Hoochie Coochie.
En 2015, encouragé par l'intérêt d'une nouvelle génération de lecteurs, un élan fiévreux l'engage dans la réalisation d'une copieuse série de planches opérant la synthèse idéale entre son travail d'auteur de bande dessinée, de collagiste, et de plasticien.
Il donne ainsi naissance à Suit(es), machinerie du démembrement et de la recomposition à la fois jouisseuse et complexe, tour à tour ludique et bouleversante, soit l'aboutissement d'un art savamment élaboré tout au long de sa riche carrière.
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Plus connu pour son oeuvre d'écrivain, poète et essayiste, Michel Vachey ne s'est pas moins engagé dans nombre de stimulantes recherches plastiques restées hélas largement confidentielles. Ancré notamment dans une pratique assidue du caviardage, de la cutterisation et du collage, Michel Vachey a ainsi creusé un sillon aussi riche que secret, à l'influence aussi diffuse que décisive. Trous gris est constitué de deux suites inédites de dessins (collages, tampons, peinture, perforation, etc.) datant de 1978 et qu'il convenait de réunir et de présenter enfin, en ce qu'elles constituent une remarquable approche formelle de la sérialisation autour de motifs suspendus en équilibre sur le fil ténu séparant l'abstraction de la figuration. Pour un ouvrage nécessaire qui ne manquera pas de laisser à penser à nombre de dessinateurs dits "contemporains".
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Beyond Halfway Beach assume son caractère impubliable sous une forme reliée pour un travail de bande dessinée à s'articuler dans l'espace. De fait, ce portfolio de dessins grand format se propose comme une série à articuler selon une logique de consultation aléatoire afin d'en déduire intuitivement les possibilités de récits. Les plus aventureux - ou ceux qui disposeront de l'espace nécessaire - pourront quant à eux réaliser leur propre installation en suivant la proposition d'accrochage associée à l'ouvrage ou en inventant par eux-même d'autres chemins d'articulations possibles,
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Sollicité pour signer les strips en trois cases de l'ensemble des couvertures de la revue À partir de, François Henninger a dessiné plusieurs dizaines de propositions si remarquables qu'il aurait été désolant de ne pas en réaliser une anthologie exhaustive. Seule présence plastique au sein de ce projet critique et théorique, ses tentatives relèvent autant de la prospective formelle que de l'expérimentation et de la poésie.
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Projet proprement colossal, De tout bois aura mobilisé pas moins de 18 papiers, 3 techniques d'impression, 4 imprimeurs, 2 colles, 2 massicots, 1 plieuse, 1 perceuse, 1 presse de reliure pour embossage, 1 tampon, 1 cutter, du fil, 1400 tubes et vis de reliure, autour d'une dizaine de formats, quelques centaines de kilos de papier et plusieurs milliers de feuilles soigneusement triées, pour un assemblage complexe réalisé par une poignée de paires de mains. Au sommaire de cette copieuse anthologie pas moins de cinquante artistes internationaux, reconnus ou émergents. Une large part du sommaire est consacré à la poésie graphique des années 1970 et aux approches transgressives.
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Robert Varlez s'est emparé d'un ouvrage associant poésie politique et fresques murales datant de 1968 comme matrice pour l'ensemble des collages qui composent cet ouvrage riche en charges politiques, s'articulant entre anti-militarisme, féminisme, conflit générationnel et éloge de la manifestation.
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Souvent initiées autour d'une idée ou d'un protocole relativement simples, les publications de Gary Colin détonnent par leur ambition ouvertement expérimentale, tant en termes de brouillage narratif que d'exploration formaliste (aussi bien plastique - trouble de la représentation, indécision quant aux outils mobilisés et à l'influence de la technique de reproduction sur le résultat imprimé -, que structurelle - perturbations de la linéarité supposée de la lecture en bandes, jeux appuyés sur les compositions des planches, double-pages, recto/verso, etc.).
"Il était deux fois" témoigne des enjeux développés par l'artiste-éditeur, l'éventuelle narration n'étant qu'induite par des motifs pris dans une instabilité mouvante assumée, tendus entre figuration et abstraction, organique et mécanique, élémentaire et composé, plein et vide, avers et envers.
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Dans un environnement atemporel, entre espaces commerciaux hantés et campagnes délaissés, on appréhende par ce travail de collage photographique rehaussé à l'encre quelque chose des fantômes d'une guerre Espagne qui ramperaient jusqu'aux espaces du capitalisme terminal, en autant d'évocations de cinématographies bunuelliennes.
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Avec Plafond de verre, Jean-Luc Guionnet envisage la composition contemporaine pour ensemble comme une oeuvre à la fois plastique et réflexive, mettant en scène par le dessin, la typographie, le diagramme ou la notation non-idiomatique des questions d'écriture musicale, d'interprétation, autant que de technique de jeu individuelle et collective, jusqu'au dispositif de sonorisation et de diffusion.
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J'écoute, et ensuite je dessine. A quoi pourrait bien ressembler quelque chose d'invisible - le son - ? Dans ces dessins (hybrides, entre encre sur papier et usages numériques), je ne transcris pas, j'invente. Ma référence, c'est le son partagé de notre environnement, considéré ici en tant que matériau brut, quand bien même certains de ses aspects ont été civilisés et codifiés - dans la musique et la parole, par exemple.
Ces pages appellent à une écoute visuelle - sans que la synesthésie soit requise pour autant. " (présentation par l'artiste).
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Invités à se produire dans le cadre d'un festival, trois musiciens libres improvisateurs s'intéressant à la philosophie accompagnés d'un philosophe s'intéressant à la musique ont réalisé un intense travail de réflexion en amont et en aval d'une performance questionnant notamment le concept d'idiome. Avec l'appui des développements théoriques de François Laruelle autour de la non-philosophie, nombre d'évidences et de postures admises quant à la singularité et l'innovation sont ici mises à mal, tout en dépassant largement les préoccupation du cercle resserré des artistes et amateurs d'une musique de libre improvisation. De fait, associant l'abstraction théorique à la concrétisation pratique (le livre est accompagné d'un enregistrement du concert), c'est plus largement la question de la représentation de l'art dans l'art qui constitue le coeur d'un ouvrage aussi dense que ses contours à la fois ouverts et balisés lui en fournissent les moyens.
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À partir d'une collection immense, à valeur quasi anthropologique, de photographies érotiques des années 1940 à 1980, Jean-Kristau a opéré toute une série de geste de recadrages et de fragmentations. Sur la base de ce corpus disparate, les éditions Adverse ont opté pour une copieuse prolifération d'objets variant les formats, les paginations, les pliages et les manipulations, attentives à la cohérence de séries thématisées. En ressort une douzaine de fascicules, posters, cartes et triptyques. Soit un véritable cabinet de curiosités de papier, cerclé d'un bandeau noir au toucher satiné.