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Après la parution de «Less is too much» de l'architecte Benjamin Loiseau et le philosophe John Gelder le «vrai-faux» testament de Mies van der Rohe qui questionnait sa responsabilité face aux évolutions qui agitent le monde et qui a été préfacé avec enthousiasme par Claude Parent, pionnier de l'architecture oblique qui considérait que ce livre ouvrait une voie nouvelle à la pensée de Mies en l'opposant à tous ces théoriciens qui en le glorifiant sans nuances l'ont emprisonné sans comprendre son appel à l'évolution.
Voici maintenant un ouvrage tout aussi surprenant et inédit «utopies croisées» qui mêle par un jeu de questions-réponses, les réflexions de Yona Friedman, décédé en Mars 2020, architecte phare, pionnier de l'architecture mobile et participative et de Stéphane Malka, architecte engagé, habité de cette même envie d'utopie, d'une architecture de demain comme par exemple repenser l'épaisseur d'un mur, habiter le No Man's Land au-dessus des murs qui séparent les peuples et progressivement pacifier les nations Tokyo, le 8 Mars 2020. Quelques jours avant l'impression de cet ouvrage, j'ai appris avec émotion la nouvelle. Un génie d'une grande bienveillance, à l'image de ses projets humanistes, nous a quitté. L'esprit vif, le verbe juste et l'oeil malicieux de Yona ont fait de chacune de nos rencontres des instants à la fois drôles, denses et passionnants. Nos conversations et vos pensées sur l'architecture vous survivent avec cet ouvrage ; vos idées visionnaires perdureront et continueront à inspirer les générations futures, à commencer par la mienne. Stéphane Malka
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Ma première rencontre avec Alicia Alonso remonte à l'enfance. J'avais neuf ans, je commençais la danse classique, et découpais dans les magazines les photos de danseuses. Sous l'une d'elles figurait la légende : Alicia Alonso, danseuse cubaine presqu'aveugle. Tant de beauté sur tant de malheur me déchirait le coeur. Malgré ce handicap majeur dû à un double décollement de la rétine à vingt ans, Alicia Alonso a été l'une des plus grandes danseuses classiques du XXème siècle, enchaînant les tournées de par le monde avec les partenaires les plus célèbres. La perfection de son art lui a valu le titre rarement attribué de Prima Ballerina Assoluta, décerné à la Russe Maïa Plissetskaïa, à l'Anglaise Margot Fonteyn, à l'Italienne Carla Fracci, à la Française Yvette Chauviré. Alors que l'âge de la retraite à l'Opéra de Paris est fixé à quarante-deux ans, Alicia Alonso n'a raccroché ses chaussons qu'à soixante-quinze ans. Également chorégraphe et professeur, elle dirige toujours, à presque quatre-vingt-dix-huit ans, le Ballet national de Cuba, l'une des meilleures troupes du monde.
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« Âme voyageuse élevée par deux parents hédonistes, Jan-Cornel Eder est parti explorer la Colombie entre 2013 et 2016. De cette richesse de couleurs, de brassages, de possibilités et d'inconnus qui l'a bouleversé, il a collecté une kyrielle d'images qui a donné naissance à un livre. Ou plutôt à un « image (s)trip », que le lecteur peut feuilleter à l'envi et où bon lui semble. À la différence de son précédent recueil consacré au Brésil où il proposait un confettis de plans rapprochés sur le visage ou le corps (Um Domingo No Brasil), l'artiste autrichien aux racines néerlandaises adopte une approche plus pudique qui donne à voir un peuple colombien tout juste sorti de longues années de violence. L'ouvrage fonctionne par une série de tableaux interconnectés, souvent rythmés par un portrait autour duquel s'articulent des scènes de vie qui contextualisent le moment. La collection de vignettes que vous tenez entre vos mains est habitée par le regard vertigineux d'un homme qui a appris à saisir, à accepter et à apprécier la Colombie telle qu'elle est. Aussi belle, vivante, colorée, laide, cruelle ou dépouillée soit-elle. »
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Dans un laboratoire de psycholinguistique, les laborantines Hospital et Clinical oeuvrent à libérer notre psyché de phrases assassines. Leur travail repose sur une enquête de terrain, par laquelle elles ont récolté ces phrases, le plus souvent dites par l'entourage des témoins, dans le quotidien. Ce ne sont ni des injures ni des insultes, mais des jugements blessants qui marquent, voire interdisent d'être. Ce sont de petites violences froides ordinaires. Dans un premier temps, les laborantines mettent en scène les phrases assassines récoltées au cours de leur enquête. Elles les contextualisent en jouant le rôle de celles et ceux qui les ont prononcées, et de celles et ceux qui les ont reçues. Cette phase n'est pas agréable, mais nécessaire pour que les laborantines libèrent le poids des mots. Elles passent d'une malédiction à une bénédiction. Car les laborantines sont fondamentalement emplies de bonté. Ensuite, elles vont détruire ces phrases par des protocoles thérapeutiques inspirés des actes psycho magiques d'Alejandro Jodorowsky. C'est pourquoi nous parlons d'un théâtre performatif, où nous laissons la place à un non-jeu, qui sera le moment d'une interaction sincère avec le public. Cette pièce libératoire a deux objectifs. D'une part, amener celles et ceux qui profèrent les phrases assassines à se rendre compte qu'ils blessent l'autre. D'autre part, proposer des actes d'auto-réparation à celles et ceux qui en souffrent.
Katarzyna Nowak Actrice, autrice, metteuse en scène et professeure de théâtre Katarzyna Nowak vit et travaille à Bruxelles. Originaire de Pologne, elle a émigré avec ses parents fuyant le régime communiste dans les années 80. Elle a appris la langue française et s'est passionnée pour sa richesse, sa complexité et sa sonorité. La littérature l'a amenée au théâtre et au Conservatoire Royal de Bruxelles. Actrice de formation, elle est aussi metteuse en scène. Elle enseigne l'art dramatique et la déclamation. Elle a interprété de nombreux rôles pour le théâtre classique et contemporain, ainsi que pour des spectacles jeune public. Par ailleurs, elle a créé plusieurs spectacles de poésie et de littérature, souvent en compagnie de musiciens, milieu qu'elle affectionne tout particulièrement ayant pratiqué le violon et la musique de chambre durant 12 ans. Avec Laure Gervais, elle a fondé l'association SisterArt. Au sein de celle-ci, elle co-écrit des chroniques pour les arts visuels et les arts plastiques. Elle est aussi co-créatrice de la pièce de théâtre SILENCE et d'autres créations engagées, pluridisciplinaires et multiformes. www.sisterart.be
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Les panoramiques de ce livre sont le fruit de prises de vue (qu'elles soient portrait, paysage, ou répondent à toute autre perspective), juxtaposés à une image télévisuelle. Chaque photographie reflète le désir de créer des parallèles esthétiques et/ou émotionnels. Ainsi, les similitudes entre les images se révèlent troublantes... La frontière entre les deux scènes s'évanouit, et laisse place à une composition étrange, improbable, aérienne et tenace, comme une pensée, un désir qui entrerait en correspondance avec sa face cachée, inconsciente. Et l'on peut se poser la question : dans quelle mesure et jusqu'à quel point, les images cinématographiques amassées, dans notre conscience façonnent-elles, en l'accompagnant, notre regard ?
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CUBA - YA TE OLVIDÉ est un véritable hommage à toute une nation en suspens, bercée par de nombreuses promesses, attentes et espoirs. Toujours avec cette obsession d'éterniser la magie du moment, JCE nous livre une archive visuelle témoin de toute une époque. Il y dépeint avec une multitude de clichés pris sur le vif la schizophrénie d'une nation prise en otage entre deux mondes et deux vérités vécus au quotidien par un peuple qui semble endormi par la nostalgie d'hier mais animé par les désirs du lendemain. Son processus créatif consiste à fragmenter les instants, les séquences de vie, donner de l'importance au moment. Cette fragmentation du temps nous fait oublier un contexte douloureux. C'est l'essence même du beau qui retient notre regard. JCE exprime ce moment par le flou de l'image, tel une eau trouble qui brouille les timides frontières entre le réel et le fantasmé. Plutôt que d'opter pour du photojournalisme de « haute résolution », JCE capte notre attention en se positionnant en « conteur d'images » offrant ainsi une liberté absolue à l'imagination.
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Le geste de la danse, plein de la gravité sublimée. Le pinceau étalant la matière onctueuse sur la toile. Ou les doigts dans la terre chamottée créant une sculpture. Je me suis essayée à ces différents arts, jeune adulte. Toute cette énergie à apprendre, énergie ardente et juvénile, où l'on tâtonne dans ses apprentissages des arts, où l'on se découvre autant que l'on découvre les matières enseignées.
Ce sont les balbutiements de la vie artistique qui garde toute sa viridité. Ce mot pour signifier la verdeur des choses, c'est-à-dire ce qui donne la couleur verte. Mais aussi prenons-le dans le sens de la précocité au sens de commencement. Ces carnets esquissent le temps de propédeutique quand sont donnés les éléments de connaissance préalable. Les premiers jets, les premières ébauches où l'on trouve, fort de ses intuitions artistiques, toute son étoffe à sa sensibilité artistique pétris dans des moyens d'expression variée. Alors on trouve son style après l'apprentissage, après les premiers pas qui peuvent nous conduire au sommet comme la danseuse Céline Galli que j'avais eu la chance d'interviewer, elle qui a mené son art jusqu'au bout.
Outre la vie que m'a procurée le suivi des cours à l'époque, 2001-2004, ce florilège d'arts essayés, amorcés, trouve aujourd'hui sa résultante dans le petit ouvrage que vous tenez entre les mains. C'est une ode aux professeurs qui nous enseignent bien souvent le meilleur d'eux-mêmes. Une ode à la recherche intérieure, ce lieu d'où naît la création. Et l'amour l'instiguant. Donnant la source d'inspiration. L'amour de la vie, l'amour des autres et même celui de Dieu. Car la passion et l'enthousiasme tâtonnant dans mes premiers pas dans les arts m'ont fait m'émerveiller de la beauté de la vie. Il serait formidable que ces lignes qui vont suivre aient un écho intérieur avec l'expérience de la lectrice ou du lecteur que vous êtes.
« Alors, derrière cette personnalité irradiant l'équilibre, on cherche, pour un tel résultat, quelle est la maîtrise d'un torrent qui pourrait être bouillonnant, déchaîné, fougueux. « C'est facile d'être danseuse ? » « Non », répond Céline Galli. À 36 ans, elle fait partie de l'un des ballets les plus prestigieux au monde, celui du chorégraphe Angelin Preljocaj, c'est quelque chose quand même, une preuve d'exigence de soi exceptionnelle. Un surpassement. Elle lui sait gré de l'avoir choisie depuis dix ans : une rétribution justifiée de ses capacités, un tremplin vers le dépassement de soi. Établie dans un ballet, cela freine-t-il l'exigence ? « Non, pas du tout, c'est un caractère de ne pas s'installer dans ses acquis, d'avoir toujours le besoin de se dépasser. On n'est jamais arrivé », glisse-t-elle plus loin. Tiens, voilà donc le premier secret. »