Dénonciation des violences gynécologiques, multiplication des représentations du clitoris, politisation du sang menstruel, ateliers dédiés au plaisir féminin : remettant au goût du jour la revendication des années 1970 de disposer librement de leur corps, une nouvelle génération de féministes, marquée par le moment #MeToo, s'empare aujourd'hui du corps et en fait un moyen d'action pour contester la permanence de l'oppression des femmes.
Lucile Quéré a mené une enquête ethnographique pendant 6 ans en France, en Suisse et en Belgique auprès de collectifs féministes de « self-help » qui contestent l'emprise médicale sur le corps et la sexualité des femmes. Elle analyse ainsi les continuités et les transformations du rapport des féministes au corps des femmes.
Avec La fin des paysans, Henri Mendras avait décrit à la fois l'exode rural et la mutation du paysan vers l'agriculteur. Le paysan est mort ? Vive le chef d'exploitation sur une ferme familiale et mécanisée. Tel a été, depuis les années 1960, le projet politique de nos campagnes. Qu'en est-il aujourd'hui ? Pourquoi ce malêtre des agriculteurs ?
Bertrand Hervieu et François Purseigle montrent ce modèle agricole s'est peu à peu effacé. En 2020, le chef d'exploitation ne représente plus qu'1,6% de la population active. La production est assurée de plus en plus par des salariés ou des sous-traitants, encadrés par des firmes. Dans les espaces ruraux, les agriculteurs, devenus minoritaires, ne portent plus leur vision du territoire.
On entend rarement celles à qui ce livre donne la parole. Collégiennes, lycéennes ou jeunes actives, issues de milieux populaires, elles ont grandi et vivent dans la frange rurale de l'Hexagone. Celles qui travaillent ont le plus souvent un emploi au bas de l'échelle.
Yaëlle Amsellem-Mainguy est allée à la rencontre de cette jeunesse a priori « sans problème » et pourtant largement concernée par les grandes évolutions économiques, sociales et politiques du pays. Les « filles du coin » lui ont raconté leur vie quotidienne, leurs relations familiales, leurs amours, les amitiés qui se font et se défont. Elles lui ont décrit leur parcours scolaire, leurs rêves et leurs aspirations, et la question qui se pose à elles dès l'adolescence : partir ou rester ?
Durant l'été 1961, Newburgh, petite ville de l'État de New York, décide de restreindre drastiquement les aides versées aux pauvres. Dans le collimateur de ses élus, les Africains-Américains, accusés d'être des « tricheurs » et des « paresseux » venus depuis le sud du pays dans le seul but de toucher les prestations sociales. La décision fait scandale dans l'Amérique prospère et libérale des années Kennedy. Elle devient vite une affaire nationale dont s'emparent la presse, les élus locaux et fédéraux, les tenants d'un conservatisme en pleine construction, les associations pour les droits civiques. D'une plume alerte, Tamara Boussac fait revivre cet épisode méconnu de l'histoire récente des États-Unis. L'affaire de Newburgh n'annonce pas seulement le démantèlement progressif de l'État providence hérité du New Deal, elle sert aussi de rampe de lancement à un nouveau conservatisme, qui s'incarnera dans le reaganisme et fera florès jusqu'en Europe.
Sous l'effet de la mondialisation, des mutations du capitalisme et du recul de l'État-providence, les relations professionnelles se sont profondément modi?ées en trois décennies. Elles ne relèvent plus uniquement du con?it régulé par l'État. Dotée d'une autonomie contractuelle accrue, l'entreprise est devenue l'acteur clé d'un dialogue social structuré autour de thématiques nationales, voire internationales, telles que l'emploi et la performance économique. Ce dialogue, qui s'est fortement institutionnalisé, en vient à supplanter la négociation collective. Toutes ces évolutions dessinent un nouveau compromis historique entre partenaires sociaux et État, porté par une aspiration à la démocratie sociale et encouragé par divers textes juridiques sur la gouvernance des entreprises.
Malgré les intentions affichées et les politiques mises en oeuvre, en France, plus de 300 000 personnes, selon la fondation Abbé Pierre, sont en situation de grande précarité et peinent à satisfaire leurs besoins élémentaires. Les iniquités de notre modèle de développement sont connues, leurs causes et leurs effets, mesurés, mais elles demeurent. Pour tenter de comprendre les raisons de cette impuissance, Véronique Le Goaziou est allée en première ligne : dans les squats et les bidonvilles des Bouches-du-Rhône et à la gare Saint-Charles de Marseille, où elle a accompagné pendant deux ans les travailleurs sociaux qui se portent auprès des populations démunies et des sans-abris.
Son ouvrage décrit et analyse leur travail de fourmi, le plus souvent fait de débrouille et de ruse pour contourner les obstacles et forcer les portes sans attendre que les conditions soient réunies pour agir (en réalité, elles ne le sont jamais) ; d'improvisation aussi, lorsqu'une pandémie les contraint à mettre de côté leur mission de prévention et d'aide à l'insertion pour basculer dans l'humanitaire.
Le regard d'une sociologue et romancière sur le monde, à la fois proche et méconnu, laissés-pour-compte de la société et de ceux, parfois tout aussi démunis, qui leur tendent la main.
Aux arguments juridiques et éthiques pressant les entreprises de lutter contre les discriminations, les milieux d'affaires ont opposé leur propre stratégie de la diversité. Dans les plus grandes entreprises, sa mise en oeuvre est confiée aux managers de la diversité et repose sur l'idée que la valorisation des différences et le traitement équitable de la main-d'oeuvre permettrait d'attirer les talents, de conquérir de nouveaux marchés, d'améliorer l'image de l'entreprise, de stimuler la créativité, etc. Que nous disent ces politiques de la diversité du capitalisme contemporain ?
À Paris ou à New York, Laure Bereni montre que ces conduites gestionnaires marquées du sceau de la vertu témoignent d'une articulation entre morale et marché propre à l'ère néolibérale.
Deux visions discordantes de l'assistante sociale coexistent dans l'imaginaire collectif. L'une, idéalisée, fait d'elle l'in carnation de l'aide aux plus démunis, l'autre la conçoit comme une représentante de la "police des familles" qui enlève leurs enfants aux parents et exerce une forme de contrôle social. Lola Zappi remonte à la source d'une profession née durant l'entre-deux-guerres. Elle analyse la rencontre entre les familles des milieux populaires et les jeunes femmes de la bourgeoisie qui se donnent pour mission de leur venir en aide.
Issus d'oeuvres charitables privées, les services sociaux s'imposent en deux décennies comme des instruments incontournables des politiques sociales. Pour comprendre comment les familles populaires ont réagi à ces incursions nouvelles, l'historienne s'immerge dans les dossiers du Service social de l'enfance. Son enquête sur le travail social quotidien montre comment les assistantes sont devenues le visage d'un Etat social de proximité, à la fois plus accessible et plus intrusif.
"La société de 2070 sera moins individualiste, plus fraternelle, parce qu'elle aura traversé des épreuves écologiques, sociales, politiques. Elle sera plus multiculturelle, plus mélangée, moins occidentalisée". Un étudiant en majeure Politique et gouvernement, 21 ans "Ce sera une société régie par la résignation, un individualisme exacerbé à l'extrême, une domination totale des écrans sur l'esprit humain.
Un monde où le milieu naturel aura tellement été défiguré par l'action humaine qu'il n'existera plus qu'à travers d'anciens contes". Une étudiante en majeure Humanités politiques, 19 ans En 2022, les étudiants de Sciences Po, comme toute la jeunesse, ont une vision de l'avenir oscillant entre espoir et pessimisme radical. Ils se singularisent néanmoins par un engagement politique marqué : démocrates convaincus, ils ont un fort tropisme à gauche et militent pour une citoyenneté active.
Vingt ans après une première consultation cherchant à cerner le profil socio-politique des étudiants de Sciences Po, cette nouvelle enquête en saisit les évolutions les plus remarquables et laisse entrevoir à quoi ressembleront les responsables économiques, culturels et politiques de France et d'ailleurs.
La situation respective des hommes et des femmes se présente, dans notre pays, sous un jour contrasté. D'un côté, tout un arsenal législatif garantit une égalité formelle dans la plupart des domaines. De l'autre, dans la vie quotidienne, femmes et hommes continuent de connaître des opportunités inégales, qu'il s'agisse de choix éducatifs et professionnels, de liberté dans la présentation de soi ou la sexualité, de création personnelle ou d'accès au monde politique.
Ces différences masculin/féminin ne sont pas systématiquement perçues comme des inégalités : elles sont justifiées par des croyances en des distinctions essentielles entre femmes et hommes. La nature est volontiers convoquée pour rappeler le rôle de chacun.
La famille, l'école, les amis, les médias veillent soigneusement à ce que chaque enfant apprenne ce qu'il est censé être compte tenu de son sexe déclaré à la naissance.
Il est temps de laisser s'exprimer la multiplicité et la richesse des différences individuelles, de rejeter les assignations identitaires et les définitions brevetées qui enjoignent d'être strictement l'une ou bien l'autre.
Mouvements des « sans », des parapluies, des places, mais aussi Mai 68, lutte contre le CPE, grèves contre la « Loi travaille », mobilisations féministes et homosexuelles, contre-sommets altermondialistes, blocages d'universités, gilets jaunes: les mouvements sociaux constituent une composante essentielle de la vie politique et sociale. Loin de relever de brutales poussées de révolte, l'action collective contestataire obéit à des logiques complexes et adopte des formes qui évoluent sans cesse, que la sociologie politique se donne pour tâche d'analyser.
Devenu ouvrage de référence sur le sujet, ce dictionnaire répertorie l'ensemble des concepts clés pour analyser les mouvements sociaux, retrace leur origine et leur développement, précise les usages et les débats qu'ils suscitent en France comme à l'étranger. Dans cette deuxième édition entièrement actualisée et enrichie de 20 nouvelles notices, près de 100 notions sont ainsi expliquées, illustrées d'exemples (de « Nuit debout » aux divers Printemps). Chaque entrée s'achève sur les références bibliographiques fondamentales au concept.
Toutes les femmes sont citoyennes, quelques femmes sont artistes. La citoyenne et l'artiste sont-elles les semblables des hommes ? Oui. Tout autant concernées par la politique et par l'art ? Oui.
Au commencement de l'ère démocratique, initiée par la Révolution française, ces affirmations furent pourtant sources de débats et de polémiques : aux femmes la famille plutôt que la cité, la muse plutôt que le génie, arguaient bien des hommes qui n'étaient pas tous réactionnaires. Deux cents ans après, nous en discutons encore.
L'ouvrage revient sur les conséquences de ce moment fondateur. Il rend compte du travail sans fi n de la démonstration de l'égalité, dans une « démocratie exclusive » où chacun - donc chacune - peut théoriquement se voir individu, sujet, citoyen, créateur, un, une parmi tous et toutes. De Poulain de la Barre, philosophe du XVIIe siècle, à Jacques Rancière, penseur contemporain, avec Virginia Woolf comme avec Simone de Beauvoir, les textes réunis ici montrent à quel point ces questions demeurent essentielles pour la modernité : celle de la jouissance revendiquée, celle de la stratégie subversive, celle de la mesure de l'émancipation des femmes, celle du féminisme comme dérèglement de la tradition occidentale.
Eduquer à l'art et éduquer par l'art sont des objectifs souvent énoncés. Le président de la République a ainsi fait de l'éducation artistique et culturelle une priorité de son mandat. Mais que sait-on du travail de médiation culturelle vers les enfants ?
Cet ouvrage s'appuie sur les résultats de huit enquêtes sociologiques réalisées dans des secteurs culturels aussi divers que la musique, le théâtre, l'édition de livres, la production télévisuelle ou la visite de musée. Il montre comment la démocratisation culturelle passe par des offres culturelles portées par les institutions non marchandes mais aussi diffusées par les industries culturelles.
Loin de l'idée reçue selon laquelle nous évoluerions dans un monde flexible, ouvert et fluide, les organisations structurent et s'imposent dans tous les aspects de la vie.
À chaque entité ses codes, ses hiérarchies, sa structure, ses règles, procédures ou normes.
L'organisation est devenu la réponse privilégiée pour résoudre les problèmes qui requièrent une action collective et une réalité qui produit des effets dans toutes les dimensions de la vie sociale.
Qu'implique le fait de vivre dans une société à ce point organisée ? En quoi celle-ci se distingue-t-elle des sociétés du passé ? Réduit-elle nos libertés ? Conduit-elle à une plus grande uniformité dans nos comportements ? Est-elle plus juste ? Plus démocratique ?
Moins inégalitaire ?
Dans notre monde, des algorithmes proposent, selon la règle d'optimalité à l'oeuvre, la paire la mieux ajustée possible, entre des personnes à la recherche de relations amoureuses utilisant des applications de rencontre, ou entre des personnes et des logements HLM, des traitements médicaux, des emplois ou encore des formations via la plateforme Parcoursup. Les enjeux résultant de ces processus d'appariement, de matching sont majeurs : moments de bifurcation qui façonnent les trajectoires individuelles, ils constituent une nouvelle manière d'allouer des ressources et de structurer les inégalités.
Cet ouvrage étudie ces processus sociaux afin d'éclairer leur fonctionnement et de comprendre leurs implications sociales et politiques.
De mars à mai 2020, les Français ont dû rester confinés chez eux. Comment cette mesure aux effets considérables a-t-elle pu être présentée comme la seule solution face à la pandémie de Covid-19?Les auteurs, qui ont mené l'enquête «à chaud» auprès d'acteurs de la crise, formulent quelques hypothèses originales. Plutôt que des défaillances individuelles ou des dysfonctionnements techniques, ils mettent en avant des facteurs organisationnels: mauvaises leçons tirées du passé, faux sentiment de sécurité, confiance aveugle dans les outils de planification.Leur analyse des relations de pouvoir dans la gestion de la crise révèle d'autres phénomènes surprenants, tels que la création de nouvelles instances dans un paysage déjà saturé d'organisations et le niveau inédit de coopération au sein des hôpitaux.
« Je suis en colère car on a été abandonnés par les profs, abandonnés par l'État » déclare Louisa, 21 ans, étudiante en IUT carrières sociales. Elle se fait l'écho des inégalités sociales que la crise sanitaire a exacerbé chez les jeunes adultes Cet ouvrage rend compte, en s'appuyant sur plusieurs enquêtes des effets de la pandémie sur les trajectoires des jeunes et en replace cette crise dans le temps long. En effet, depuis les années 1970, avec l'extension de la durée de scolarisation et de transition vers l'emploi, la jeunesse s'allonge. Elle devient centrale dans la construction des identités et l'acquisition des statuts. Portrait aux multiples facettes de la jeunesse.
Femmes, ethnicité, religion, âge, apparence, LGBT.
Omniprésente, la discrimination s'insinue dans toutes les étapes du parcours professionnel, de la candidature à l'embauche en passant par la perte d'un emploi et les chances de promotion. Elle se manifeste même dès les années d'éducation, in?uençant l'acquisition de compétences comme les choix de carrière. Les causes, le coût et la mesure des discriminations au travail font l'objet de multiples recherches et expérimentations, dont cet ouvrage novateur présente les résultats pour un large éventail de groupes sociaux : les femmes, les seniors, les LGBT, les minorités ethniques et religieuses, les personnes discriminées en raison de leur apparence physique. Cet ouvrage est aussi le premier à proposer une série de mesures qui, bien au-delà d'une approche strictement punitive, montrent que les discriminations au travail ne sont pas une fatalité et peuvent être combattues.
Les personnes handicapées souffrent d'une double marginalité : par rapport à l'emploi (avec un taux d'emploi de 35 % et un taux de chômage de 19 %) mais aussi dans le travail. Pourtant, l'accès à l'emploi des personnes handicapées a été promu en France depuis la première guerre mondiale, et plus nettement depuis les grandes lois sur le handicap de 1975 et 2005. Comment expliquer ces difficultés ?
Quelles sont les politiques d'insertion professionnelle actuelles ? Faut-il privilégier un secteur protégé et adapté, les contrats aidés ou l'emploi accompagné ? Comment fonctionnent les politiques de maintien en emploi, qui interviennent lorsque le handicap survient alors que la personne est déjà sur un poste de travail ?
Cet ouvrage propose une synthèse unique des recherches récentes sur la question du handicap au travail. Il dresse un état des lieux des actions publiques menées comme des facteurs jouant sur l'offre et la demande d'emploi face au handicap. Il défend enfin la nécessité d'étendre la problématique au-delà des seuls enjeux de l'insertion professionnelle et du maintien en emploi. La satisfaction au travail, les conditions d'exercice de l'emploi, les possibilités de progression professionnelle, doivent d'intégrer l'agenda des recherches et de la réflexion politique.
Les pesticides sont des produits dangereux. Pour cette raison, ils comptent parmi les substances chimiques les plus surveillées et ce, depuis des décennies. Des agences d'évaluation des risques contrôlent leur mise sur le marché et assurent une toxico-vigilance de leurs effets sur la santé.
Comment alors expliquer l'accumulation de données épidémiologiques qui attestent la sur-incidence de pathologies chroniques - maladies neurodégénératives, hémopathies malignes, cancers - parmi les populations humaines les plus exposées, et en particulier les agriculteurs ?
Pourquoi des résultats aussi inquiétants sont-ils si peu de répercussion sur les autorisations de mise en vente ?
Le sociologue Jean-Noël Jouzel a mené l'enquête en France et aux États-Unis pour comprendre ce qui conduit les agences d'évaluation à ignorer volontairement certaines données scientifiques lorsqu'elles n'ont pas été élaborées selon les normes de la toxicologie réglementaire.
Les industriels ont bien compris le profit qu'ils pouvaient tirer de cette routine normative. Ils ont en effet tout intérêt à suivre ce cadre, disposant par ailleurs des ressources matérielles nécessaires pour s'y conformer.
Né avec la révolution numérique, le financement participatif qui consiste à faire appel à la communauté des internautes pour financer des projets notamment culturels et artistiques pourrait-il, et dans quelle mesure, bousculer le modèle de financement de la culture ? Quelles en seraient les conséquences en termes de diversité de la création et d'auto-production ?
À partir de données notamment collectées auprès des sites Ulule, KissKissBankBank et Touscoprod, les auteurs interrogent ce nouveau modèle de financement. Ils analysent le profil des contributeurs, pointant l'importance des proches. Ils révèlent la corrélation, a priori contre-intuitive à l'ère numérique, entre proximité géographique et contribution.
Ils questionnent enfin l'impact de cette forme de financement sur la diversité de l'offre culturelle : se trouve-t-elle augmentée ou modifiée en favorisant l'auto-production, notamment dans le domaine musical et cinématographique ?
Ce livre ne raconte pas l'histoire de Joseph Conrad mais celles des travailleurs et des asservis qu'il a côtoyés tout au long de son singulier périple : les serfs de l'Empire russe, les salariés et les matelots des empires français et britanniques, enfin les marins, les esclaves et les immigrés d'un océan Indien battu par les moussons. Le voyage avec l'écrivain se termine au Congo où les violences extrêmes perpétrées à l'encontre des populations indigènes côtoient la peur, la solitude et la quête effrénée de profit des compagnies.
Prenant appui sur ce périple, Alessandro Stanziani fait oeuvre d'historien, celle de la difficile conquête de la liberté en général, et de la liberté au travail en particulier.
Depuis vingt ans, le problème climatique s'est hissé au sommet de l'agenda mondial, et un processus multilatéral s'est mis en place pour y répondre. Or, les concentrations de gaz à effet de serre dans l'atmosphère, responsables des dérèglements climatiques, ont atteint un niveau record en 2013.
Comment apprécier le bilan de ces négociations ? Revenant sur le traitement politique du changement climatique, du protocole de Kyoto à aujourd'hui, les auteurs proposent une analyse de ces enjeux et d'une gouvernance qui suscite autant d'attentes qu'elle crée de désillusions.
Est-il possible de changer de paradigme, alors que le monde connaît des accélérations majeures et se voit confronté à de multiples crises ? Dans quel cadre repenser le défi climatique pour y faire face et l'inscrire dans le champ des futurs ? Une référence sur le changement climatique et les questions stratégiques qu'il pose : rapports entre science et politique et rôle des experts, évolution de la géopolitique du climat, transition énergétique en Europe, aux États-Unis et dans les grands pays émergents, articulations entre problème climatique et globalisation, entre adaptation et développement.
Qu'ils soient naturels ou minutieusement reconstitués en studio, identifiables ou anonymisés, les lieux sont au coeur de l'activité cinématographique. Le choix des espaces est artistique, bien sûr, mais aussi économique : d'un côté les productions tentent de contenir les coûts, de l'autre certains territoires développent des politiques spécifiques pour attirer les tournages.
Pour comprendre la fabrique des films aujourd'hui, la sociologue Gwenaële Rot a suivi de nombreuses productions, assisté à des tournages et interrogé directeurs de production, réalisateurs, repéreurs, régisseurs, décorateurs, ventouses, etc.
Grâce à ce riche matériau collecté de Marseille à Paris en passant par Los Angeles, l'auteure ouvre les portes des plateaux, montre comment s'opère le choix de lieux à partir du scénario, comment ceux-ci sont patiemment transformés en décors de cinéma, devenant l'espace de travail d'une équipe, puis celui d'un récit porté sur grand écran.