Aux arguments juridiques et éthiques pressant les entreprises de lutter contre les discriminations, les milieux d'affaires ont opposé leur propre stratégie de la diversité. Dans les plus grandes entreprises, sa mise en oeuvre est confiée aux managers de la diversité et repose sur l'idée que la valorisation des différences et le traitement équitable de la main-d'oeuvre permettrait d'attirer les talents, de conquérir de nouveaux marchés, d'améliorer l'image de l'entreprise, de stimuler la créativité, etc. Que nous disent ces politiques de la diversité du capitalisme contemporain ?
À Paris ou à New York, Laure Bereni montre que ces conduites gestionnaires marquées du sceau de la vertu témoignent d'une articulation entre morale et marché propre à l'ère néolibérale.
"La société de 2070 sera moins individualiste, plus fraternelle, parce qu'elle aura traversé des épreuves écologiques, sociales, politiques. Elle sera plus multiculturelle, plus mélangée, moins occidentalisée". Un étudiant en majeure Politique et gouvernement, 21 ans "Ce sera une société régie par la résignation, un individualisme exacerbé à l'extrême, une domination totale des écrans sur l'esprit humain.
Un monde où le milieu naturel aura tellement été défiguré par l'action humaine qu'il n'existera plus qu'à travers d'anciens contes". Une étudiante en majeure Humanités politiques, 19 ans En 2022, les étudiants de Sciences Po, comme toute la jeunesse, ont une vision de l'avenir oscillant entre espoir et pessimisme radical. Ils se singularisent néanmoins par un engagement politique marqué : démocrates convaincus, ils ont un fort tropisme à gauche et militent pour une citoyenneté active.
Vingt ans après une première consultation cherchant à cerner le profil socio-politique des étudiants de Sciences Po, cette nouvelle enquête en saisit les évolutions les plus remarquables et laisse entrevoir à quoi ressembleront les responsables économiques, culturels et politiques de France et d'ailleurs.
Mouvements des « sans », des parapluies, des places, mais aussi Mai 68, lutte contre le CPE, grèves contre la « Loi travaille », mobilisations féministes et homosexuelles, contre-sommets altermondialistes, blocages d'universités, gilets jaunes: les mouvements sociaux constituent une composante essentielle de la vie politique et sociale. Loin de relever de brutales poussées de révolte, l'action collective contestataire obéit à des logiques complexes et adopte des formes qui évoluent sans cesse, que la sociologie politique se donne pour tâche d'analyser.
Devenu ouvrage de référence sur le sujet, ce dictionnaire répertorie l'ensemble des concepts clés pour analyser les mouvements sociaux, retrace leur origine et leur développement, précise les usages et les débats qu'ils suscitent en France comme à l'étranger. Dans cette deuxième édition entièrement actualisée et enrichie de 20 nouvelles notices, près de 100 notions sont ainsi expliquées, illustrées d'exemples (de « Nuit debout » aux divers Printemps). Chaque entrée s'achève sur les références bibliographiques fondamentales au concept.
Loin de l'idée reçue selon laquelle nous évoluerions dans un monde flexible, ouvert et fluide, les organisations structurent et s'imposent dans tous les aspects de la vie.
À chaque entité ses codes, ses hiérarchies, sa structure, ses règles, procédures ou normes.
L'organisation est devenu la réponse privilégiée pour résoudre les problèmes qui requièrent une action collective et une réalité qui produit des effets dans toutes les dimensions de la vie sociale.
Qu'implique le fait de vivre dans une société à ce point organisée ? En quoi celle-ci se distingue-t-elle des sociétés du passé ? Réduit-elle nos libertés ? Conduit-elle à une plus grande uniformité dans nos comportements ? Est-elle plus juste ? Plus démocratique ?
Moins inégalitaire ?
Dans notre monde, des algorithmes proposent, selon la règle d'optimalité à l'oeuvre, la paire la mieux ajustée possible, entre des personnes à la recherche de relations amoureuses utilisant des applications de rencontre, ou entre des personnes et des logements HLM, des traitements médicaux, des emplois ou encore des formations via la plateforme Parcoursup. Les enjeux résultant de ces processus d'appariement, de matching sont majeurs : moments de bifurcation qui façonnent les trajectoires individuelles, ils constituent une nouvelle manière d'allouer des ressources et de structurer les inégalités.
Cet ouvrage étudie ces processus sociaux afin d'éclairer leur fonctionnement et de comprendre leurs implications sociales et politiques.
De mars à mai 2020, les Français ont dû rester confinés chez eux. Comment cette mesure aux effets considérables a-t-elle pu être présentée comme la seule solution face à la pandémie de Covid-19?Les auteurs, qui ont mené l'enquête «à chaud» auprès d'acteurs de la crise, formulent quelques hypothèses originales. Plutôt que des défaillances individuelles ou des dysfonctionnements techniques, ils mettent en avant des facteurs organisationnels: mauvaises leçons tirées du passé, faux sentiment de sécurité, confiance aveugle dans les outils de planification.Leur analyse des relations de pouvoir dans la gestion de la crise révèle d'autres phénomènes surprenants, tels que la création de nouvelles instances dans un paysage déjà saturé d'organisations et le niveau inédit de coopération au sein des hôpitaux.
Femmes, ethnicité, religion, âge, apparence, LGBT.
Omniprésente, la discrimination s'insinue dans toutes les étapes du parcours professionnel, de la candidature à l'embauche en passant par la perte d'un emploi et les chances de promotion. Elle se manifeste même dès les années d'éducation, in?uençant l'acquisition de compétences comme les choix de carrière. Les causes, le coût et la mesure des discriminations au travail font l'objet de multiples recherches et expérimentations, dont cet ouvrage novateur présente les résultats pour un large éventail de groupes sociaux : les femmes, les seniors, les LGBT, les minorités ethniques et religieuses, les personnes discriminées en raison de leur apparence physique. Cet ouvrage est aussi le premier à proposer une série de mesures qui, bien au-delà d'une approche strictement punitive, montrent que les discriminations au travail ne sont pas une fatalité et peuvent être combattues.
Né avec la révolution numérique, le financement participatif qui consiste à faire appel à la communauté des internautes pour financer des projets notamment culturels et artistiques pourrait-il, et dans quelle mesure, bousculer le modèle de financement de la culture ? Quelles en seraient les conséquences en termes de diversité de la création et d'auto-production ?
À partir de données notamment collectées auprès des sites Ulule, KissKissBankBank et Touscoprod, les auteurs interrogent ce nouveau modèle de financement. Ils analysent le profil des contributeurs, pointant l'importance des proches. Ils révèlent la corrélation, a priori contre-intuitive à l'ère numérique, entre proximité géographique et contribution.
Ils questionnent enfin l'impact de cette forme de financement sur la diversité de l'offre culturelle : se trouve-t-elle augmentée ou modifiée en favorisant l'auto-production, notamment dans le domaine musical et cinématographique ?
Depuis vingt ans, le problème climatique s'est hissé au sommet de l'agenda mondial, et un processus multilatéral s'est mis en place pour y répondre. Or, les concentrations de gaz à effet de serre dans l'atmosphère, responsables des dérèglements climatiques, ont atteint un niveau record en 2013.
Comment apprécier le bilan de ces négociations ? Revenant sur le traitement politique du changement climatique, du protocole de Kyoto à aujourd'hui, les auteurs proposent une analyse de ces enjeux et d'une gouvernance qui suscite autant d'attentes qu'elle crée de désillusions.
Est-il possible de changer de paradigme, alors que le monde connaît des accélérations majeures et se voit confronté à de multiples crises ? Dans quel cadre repenser le défi climatique pour y faire face et l'inscrire dans le champ des futurs ? Une référence sur le changement climatique et les questions stratégiques qu'il pose : rapports entre science et politique et rôle des experts, évolution de la géopolitique du climat, transition énergétique en Europe, aux États-Unis et dans les grands pays émergents, articulations entre problème climatique et globalisation, entre adaptation et développement.
Qu'ils soient naturels ou minutieusement reconstitués en studio, identifiables ou anonymisés, les lieux sont au coeur de l'activité cinématographique. Le choix des espaces est artistique, bien sûr, mais aussi économique : d'un côté les productions tentent de contenir les coûts, de l'autre certains territoires développent des politiques spécifiques pour attirer les tournages.
Pour comprendre la fabrique des films aujourd'hui, la sociologue Gwenaële Rot a suivi de nombreuses productions, assisté à des tournages et interrogé directeurs de production, réalisateurs, repéreurs, régisseurs, décorateurs, ventouses, etc.
Grâce à ce riche matériau collecté de Marseille à Paris en passant par Los Angeles, l'auteure ouvre les portes des plateaux, montre comment s'opère le choix de lieux à partir du scénario, comment ceux-ci sont patiemment transformés en décors de cinéma, devenant l'espace de travail d'une équipe, puis celui d'un récit porté sur grand écran.
Cinquante ans après les bouleversements politiques et sociaux portés par la séquence historique de Mai 68, que sait-on vraiment de cette séquence historique, en dehors de l'image d'Epinal qui s'est construite au gré des commémorations successives ? Une image très parisienne, fortement centrée autour de quelques figures et célébrités, aux dépends de milliers de militant.e.s ordinaires qui, entre 1966 et le milieu des années 1980 et sur tout le territoire, ont contribué à faire des « années 1968 » un « âge d'or des luttes » dont on peine aujourd'hui à restituer l'épaisseur et les logiques.
Cet ouvrage propose une plongée inédite dans les « années 68 » à Marseille, ville marquée par la puissance longtemps incontestée du PC et de la CGT dans le monde syndical, par une gouvernement municipal hégémonique et clientélaire (le système Defferre), par l'importance de la nébuleuse des chrétiens de gauche ou chrétiens marxistes. Il montre que la cité phocéenne a aussi eu un rôle d'avant-garde dans de nombreuses luttes majeures des « années 68 », en particulier les luttes féministes, le mouvement homosexuel et la défense des travailleurs immigrés.
Restant au plus près de l'expérience vécue par les 68ards ordinaires, ce livre restitue un Mai marseillais assez différent de l'« histoire officielle », tantôt enchantée tantôt noircie.
Des salariés heureux sont des salariés efficaces. Sur ce credo, toute une panoplie de discours et de pratiques se sont introduits dans les entreprises depuis une vingtaine d'années: conseils de psys aux managers et aux dirigeants, formations au «management bienveillant», apparition de Chief happiness officers, séances de méditation pour conjurer le stress au travail, etc.Au coeur de cette évolution, une nouvelle activité suscite les vocations: le coaching. Ses interventions, orchestrées par des services RH convertis aux idées de développement personnel, restent entourées d'un certain mystère. Le coaching est-il le symbole d'un capitalisme à visage humain ou au contraire l'agent d'une injonction managériale au bien-être et à l'optimisation de soi?Cette enquête au long cours, qui croise les témoignages de coachs, de DRH et de cadres, s'interroge sur le «nouvel esprit» d'un capitalisme qui tend à ériger l'individu, et même la personne, en projet. Au risque de décharger les entreprises de leurs responsabilités organisationnelles.
Nul autre lieu que Dubaï, ville-carrefour d'une mondialisation néolibérale, n'incarne mieux les avantages associés à l'occidentalité et à la blanchité. Au travers des récits d'une centaine d'habitants, expatriés ou en contrat local, recueillis par l'auteure, les Occidentaux installés à Dubaï se profilent comme un groupe social à part entière. Ils partagent l'expérience d'être structurellement privilégiés tant sur le marché du travail que dans la sphère intime, même si des hiérarchies de genre, classe, race et sexualité les traversent : tous les titulaires d'un passeport occidental, notamment français, n'en bénéficient pas de la même manière.
À Dubaï, l'occidentalité n'est pas seulement mobilisée pour classer, légitimer, regrouper et mettre à distance, elle l'est aussi pour se distinguer des autres élites de la ville globalisée, avec la conviction d'être en avance dans tous les domaines, professionnel, conjugal, familial et domestique. Un regard vif et singulier sur les reconfigurations actuelles de l'hégémonie occidentale.vée.
La pratique du jeu serait-elle la meilleure façon d'exploiter les ressources des mutations numériques en cours ? Depuis longtemps relégué au domaine du divertissement, le jeu apporte une contribution essentielle au bien-être et au développement des personnes comme à l'équilibre des sociétés. Grâce aux nouvelles technologies, qui décuplent le nombre et l'attrait des terrains de jeu et libèrent les talents infinis de l'intelligence collective, les jeunes générations l'ont bien compris : en s'appropriant de façon ludique le nouvel environnement cognitif et relationnel du continent digital, elles tournent le dos aux hiérarchies et à la confiscation des savoirs.
Elles assurent l'indispensable adaptation de nos vieux modèles culturels et politiques. Elles nous précèdent dans un nouvel âge, plus émotionnel, plus créatif, plus humain : l'âge du jeu.
D'un côté les moins diplômés, dont l'emploi se dégrade, de l'autre les très qualifiés, enfants chéris d'une économie de plus en plus gourmande en compétences. D'un côté des emplois mal payés, sans intérêt ni perspective d'évolution. De l'autre des postes aux salaires élevés, des connaissances valorisées, des possibilités de carrière... Phénomène marquant des deux dernières décennies, la polarisation du marché du travail touche la plupart des pays.
Elle se traduit par une explosion des écarts de rémunération et par un risque accru de chômage et de précarisation. Les causes sont multiples - changements technologiques, mondialisation, désindustrialisation, etc. - et leurs effets se renforcent mutuellement. Ce phénomène est-il inéluctable ? Avec la disparition des emplois intermédiaires assiste-t-on à la mort programmée de la classe moyenne ou parviendrons-nous à adapter nos économies à cette nouvelle donne ?
En 2017, plus de 300 000 offres d'emploi n'ont pas été pourvues, alors même que l'on comptait près de 3,5 millions de chômeurs. Ce décalage entre offre et demande de travail peut avoir de multiples causes, dont l'ouvrage évalue le poids respectif : les chômeurs ne possèdent pas les compétences demandées par les entreprises, ils n'habitent pas les régions où les emplois se créent, les recruteurs ou les demandeurs d'emplois n'ont pas accès à l'information pertinente, les salaires ne jouent pas leur rôle d'équilibrage du marché, etc.
L'ouvrage examine ensuite l'efficacité des outils classiques mobilisés pour améliorer les appariements sur le marché du travail - formation, aides à la mobilité, assurance chômage, accompagnement des demandeurs d'emploi et des entreprises - et explore les nouvelles approches issues aussi bien des sciences cognitives que de la data science.
Depuis leur invention au début des années 1980, les swaps (produits dérivés financiers) ont bouleversé le paysage de la finance contemporaine. Formidables outils de gestion du risque pour certains, instruments de spéculation éminemment suspects pour d'autres, ils ont connu un succès fulgurant, voyant la valeur de leurs marchés multipliée par mille en quelques décennies, jusqu'à représenter aujourd'hui plus de six fois et demie le PIB mondial. Brièvement désignés au rang des coupables lors de la crise financière de 2007, les swaps sont emblématiques des défis et des dérives que pose la financiarisation de l'économie mondiale.
À l'origine de l'essor de cette innovation financière se trouvent certes des banquiers, mais aussi des juristes. Par leur travail de standardisation des contrats, d'interprétation des lois et d'argumentation devant les tribunaux, ces acteurs plus discrets de la finance ont donné aux swaps une consistance matérielle et intellectuelle qui leur a permis de croître en marge des principales réglementations destinées à encadrer la finance. En même temps qu'ils construisaient le langage leur permettant de parler des swaps en droit, les juristes ont amorcé une profonde transformation de la culture juridique du monde des affaires : sous leur influence, c'est en fin de compte le droit lui-même qui s'est financiarisé.
L'auteur a poussé les portes des services de médecine légale pour saisir le travail des experts et comprendre comment se construisent les preuves médico-légales. En sociologue, il a observé une trentaine d'autopsies et une centaine de consultations médicojudiciaires, menant des entretiens avec cinquante-cinq médecins et une quinzaine de magistrats.
Loin de la vision fantasmée issue des séries télévisées américaines, le livre restitue leurs mots et montre le quotidien de ces médecins qui observent les corps violentés, vivants ou morts, à la recherche de traces, pour tenter de leur rendre justice.
Les institutions culturelles sont souvent invoquées pour souligner la spécificité du travail artistique, dont certaines caractéristiques comme le régime d'emploi intermittent ou l'organisation par projet s'étendraient à d'autres secteurs d'activité.
Une telle vision ne permet pas, cependant, d'appréhender concrètement des institutions qui n'ont été que très peu étudiées sous l'angle de la division du travail et des formes de coopération. que sont leurs activités et comment sont-elles menées à bien ? que font réellement les personnes qui travaillent à la production de biens et de services culturels ou artistiques, et comment se coordonnent-elles afin de les produire ? enfin, comment ces institutions se maintiennent-elles dans la durée ? ce dossier envisage ces questions en privilégiant une perspective combinant l'analyse du cadre institutionnel et celle des interactions entre les différents participants.
à partir de l'observation sur les lieux de travail, les contributions explorent des contextes de travail variés, reflets des changements récents auxquels sont confrontées les institutions : les stratégies de stabilisation des intermittents au sein des théâtres, les défis organisationnels du cirque contemporain, en quête de reconnaissance, les nouvelles façons d'administrer la culture au sein des musées, les changements professionnels induits par la restauration des oeuvres d'art.
Les Chiffres clés de la culture et de la communication présentent une analyse complète et transversale du champ de la culture à travers 32 fiches contextualisées livrant et commentant les dernières données disponibles par secteur.
Les discriminations de sexe sont ancrées dans nos sociétés. Comment expliquer leur persistance dans des économies capitalistes qui se développent au sein d'un espace démocratique ? Comment déceler, prouver et mesurer ces discriminations ? Qu'en est-il des inégalités de salaires entre les femmes et les hommes ? La mixité à l'école est-elle un vecteur d'inégalités ? Le recours croissant à la notion de diversité n'est-il pas un moyen de contourner l'interdiction de discriminer ? Comment interpréter l'évolution des normes juridiques dans le droit international, communautaire et français ? L'Europe joue-t-elle un rôle moteur ? Les politiques publiques sont-elles efficaces pour lutter contre les discriminations ou bien, au contraire, en produisent-elles ? Afin de conceptualiser et de mesurer les discriminations entre les femmes et les hommes, sont réunies ici les approches théoriques et empiriques de seize chercheurs-es issus-es d'horizons divers : philosophie, économie, droit, sociologie, science politique, psychologie, etc. Au moment où l'enseignement et la recherche sur le genre se déploient en France, ce livre croise les regards portés par les différentes disciplines des sciences sociales sur les discriminations entre les sexes, et invite au débat sur une question qui est toujours d'actualité.
Qui n'a pas entendu dire qu'il était "dangereux" pour une femme de sortir seule le soir ? Si tout le monde semble s'accorder sur une telle réalité, les moyens à mettre en oeuvre pour éviter ce genre de "dangers" n'en sont pas moins considérés comme relevant d'une simple question de "bon sens". A l'heure où la question de la sécurité occupe le devant de la scène, celle des femmes est en effet largement ignorée des médias et rarement prise en compte par les pouvoirs publics : à elles de prendre leurs précautions. A l'aide d'une approche originale qui confronte les politiques de sécurité aux pratiques et représentations quotidiennes, ce livre souligne les difficultés des politiques publiques à prendre en considération les inégalités entre les sexes. L'étude de la mise en oeuvre de contrats locaux de sécurité, à Paris et à Guyancourt, révèle en effet les multiples résistances qu'une telle thématique suscite. Marylène Lieber met en évidence la prégnance de discriminations présentées comme allant de soi, dans un contexte d'égalitarisme entre hommes et femmes qui n'est que formel. Elle donne également à voir une forme de violences à l'encontre des femmes trop rarement appréhendée, celles se déroulant au coeur des espaces publics.
Le monde contemporain est paradoxal. Il se caractérise par une grande diversité culturelle, tout en s'unifiant par l'émergence d'imaginaires partagés. Loin de disparaître, les frontières culturelles qui unissent et séparent les groupes humains deviennent à la fois plus poreuses et plus rigides à l'ère de la globalisation. Nos sociétés s'ouvrent à l'Autre. Par les consommations culturelles venant d'ailleurs, par les mobilités internationales, elles sont confrontées en permanence à l'altérité. Elles sont aussi puissamment travaillées par la tentation populiste de la xénophobie et du repli nationaliste. Explorer ces paradoxes devient une forme urgente d'engagement intellectuel.
Construite à partir de la tension entre l'universel et le particulier, aussi éloignée d'une approche enchantée et utopiste qu'élitiste et idéologique, l'approche cosmopolite de la globalisation veut saisir la façon dont les individus sont socialisés avec des référents culturels et identitaires multiples, comment ils font l'expérience d'appartenances transnationales dans un monde intrinsèquement pluriel et commun.
L'image de carrières stables avec un seul employeur, qui prédominait durant la période d'après-guerre et en soutien de laquelle de nombreuses lois de protection d'emploi ont été introduites, occupe toujours une place importante dans les esprits et dans les relations industrielles. Or, ce modèle s'est trouvé de plus en plus mis à mal, avec une croissance ralentie, une participation féminine accrue et un assouplissement de la législation qui régule les relations entre employeurs et employés.
Dans ce contexte, les plans de carrière ont de moins en moins de chances de se réaliser comme prévu. Les « accidents » au cours de la vie professionnelle sont devenus à la fois plus fréquents et plus variés. Cet ouvrage en dresse une typologie.
Depuis la mauvaise orientation initiale jusqu'au licenciement, économique ou non, en passant par les aléas de la vie privée, il montre comment leurs effets diffèrent selon les types et selon les modalités de leur prise en charge.