Des lois Ferry aux 80 % d'une classe d'âge au niveau du baccalauréat, la République s'est bâtie sur la promesse de la démocratisation par l'école.
Mais la bourgeoisie s'est toujours réservé, à l'aide de barrières plus ou moins masquées, un accès privilégié à la réussite scolaire et sociale. C'était vrai du temps où le latin et le baccalauréat n'appartenaient qu'à quelques-uns. L'allemand ou les mathématiques ont pris la relève. Les classes prépas restent à peu près aussi éloignées de l'université, dans leur recrutement et leurs débouchés, que jadis le secondaire du primaire supérieur. Et l'enseignement privé, qui n'a presque plus rien de catholique, est l'arme décisive d'une ségrégation qui ne dit pas son nom.
Tout cela est inévitable : il y va de la liberté des parents. Si du moins la bourgeoisie de gauche n'ajoutait à ses stratégies scolaires le cynisme ou la naïveté qui consistent à vanter l'école laïque - pour d'autres enfants que les siens. L'hypocrisie scolaire est de ces maux, parmi les mieux partagés, qui blessent au plus profond la République.
L?a sociologie ne s'intéresse que trop peu à la relation entre médias et religion, alors que s'observent une amplification des informations religieuses et une multiplication des interventions journalistiques sur ces questions. Ce livre s'intéresse plus particulièrement à la sociologie de l'écriture journalistique, en s'interrogeant sur le traitement médiatique des faits religieux. Il croise une pluralité d'approches : supports (médias régionaux et nationaux; religieux et séculier; presse écrite, audiovisuelle et numérique); espaces considérés (Europe, Asie, Amérique du Nord); acteurs appréhendés (journalistes ou experts). Il en ressort un double constat : les médias ne sont pas neutres à l'égard du fait religieux et produisent une homogénéisation du traitement des informations religieuses; demeurent cependant des interstices dans lesquels peuvent se loger des perceptions différenciées des faits religieux. Des logiques de régulation et de résistance symboliques s'opposent alors, qu'il convient ici de confronter et d'analyser.
Les troubles de l'attention et de l'hyperactivité (TDAH) sont souvent dénoncés comme un mal du siècle. Parmi la gamme de réponses mobilisées pour y faire face, les traitements médicamenteux (Ritaline, méthylphénidate) occupent une place croissante à l'échelle mondiale, avec par exemple 800% d'augmentation en dix ans au Brésil.
Cet ouvrage mobilise des chercheurs et chercheuses venant de disciplines très variées (sciences de l'éducation, psychologie, neurosciences, médecine, sociologie, économie, humanités) pour analyser les pratiques actuelles de diagnostic et de traitement. Il adopte une approche comparatiste en se penchant sur les situations de la France, du Brésil et du Chili. Il resitue enfin les questions attentionnelles dans l'histoire longue des transformations de nos modes de production.
Cette approche historicisée, internationale et interdisciplinaire invite à regarder de plus près ce qui se passe sur le terrain concret de la médecine scolaire et des conditions institutionnelles d'enseignement. Sans cautionner ni diaboliser le recours aux traitements chimiques individuels, l'ouvrage propose de limiter le déferlement de Ritaline sur nos écoles en sollicitant des pratiques pédagogiques alternatives et novatrices.
Publié avec le soutien du Centre de formation aux métiers de la petite enfance L'HORIZON, du Service de la recherche de l'université Paris 8 Vincennes-Saint Denis et de l'EUR ArTeC _PIA ANR-17-EURE-0008.
La presse, le débat public, les juges, les historiens et quelques sociologues recourent souvent aux témoignages, ces récits personnels relatant à la première personne des expériences qui sans eux seraient perdues. Pourtant, de façon surprenante, il n'existait pas de manuel dédié à la façon de conduire un appel à témoignages et de donner sens au matériau recueilli. Le présent ouvrage propose de combler cette lacune.
Il entreprend de définir ce que "témoigner" veut dire et ce que cela engage, et il fournit un aperçu des usages de cette méthode en histoire, en droit, dans la presse et en sociologie. Il dégage quelques principes généraux pour la conduite d'enquêtes fondées sur le recueil de témoignages écrits, que ce soit en matière de conception et de diffusion de l'appel ou de présentation des résultats. Ces "façons de faire" sont présentées à partir d'un cas concret, sensible et récent : une enquête sur les usages et les représentations des masques sanitaires durant la pandémie de Covid-19.
La reconnaissance sociale et politique de la langue des signes émergeant à partir de la fin des années 1970 se fit l'instrument de la mutation d'une conception déficitaire de la surdité en une représentation culturelle et identitaire des sourds. Cette représentation prend aujourd'hui rang parmi le traitement social consenti aux minorités, parallèlement à la montée au zénith de la problématique de l'inclusion relative à la prise en compte des handicaps.
Cette représentation ne rend pourtant pas grâce à la diversité des surdités, des sourds et de leurs trajets individuels réels. Elle échappe à la prise en compte des enjeux éducatifs, pédagogiques et psychiques propres aux surdités congénitales sévères et profondes chez l'enfant, et objecte à l'appréhension de leurs retentissements sur la parentalité.
Dès lors, que recouvrent les dynamiques militantes, inscrites dans les espaces professionnels, sociaux et culturels de la surdité ? Quelles images, quels espoirs, quels fantasmes la langue des signes vient-elle plus largement faire résonner ? Quelle est donc l'économie psychique sous-tendant la fascination pour la langue des signes, pendant contemporain de son ancienne diabolisation ?
Ce livre dresse une large fresque de la façon dont des insectes ont été consommés par l'homme, depuis nos plus lointains ancêtres jusqu'à l'époque contemporaine. Il envisage leur contribution à la sécurité alimentaire de la population mondiale pour le XXIe siècle. De nombreux spécialistes apportent, à travers des exemples pris sur tous les continents, des réponses claires, précises et rigoureuses aux interrogations que soulève la consommation d'insectes.
Que signifie être indien et migrant en Amérique, au début du XXIe siècle ? Cet ouvrage suit des femmes et des hommes identifiés comme Indiens qui se sont d'abord installés à Mexico avant d'émigrer aux États-Unis, sans titre de séjour, dans le Wisconsin. Il s'interroge sur le poids de l'expérience de l'altérité sur les projets migratoires. Attentive à l'intersection des rapports sociaux de classe, d'ethnicité, de genre et de statut migratoire, l'enquête s'approche au plus près du vécu quotidien des migrants.
Que signifie être Indien et migrant en Amérique, au début du XXIe siècle ? L'ampleur des migrations indiennes mexicaines au cours des dernières décennies et la mise en place au Mexique de politiques de reconnaissance donne à la question une actualité particulière. Cet ouvrage suit des femmes et des hommes identifiés comme indiens qui se sont d'abord installés à Mexico avant d'émigrer aux Etats-Unis, sans titres de séjour, dans le Wisconsin. Il s'interroge sur le poids de l'expérience de l'altérité sur les projets migratoires. Pourquoi, alors que les communautés d'origine constituent une ressource pour émigrer, de nombreux migrants cherchent-ils à s'en éloigner aux États-Unis ? Dans cette gestion de la différence ethno-raciale, quel est le rôle des contextes locaux et d'une expérience migratoire intergénérationnelle, articulant migration interne et internationale ? Quel soutien les migrants trouvent-ils malgré tout dans leur communauté d'origine et comment les frontières de celle-ci se redessinent-elles au fil des mobilités ? Quelles stratégies développent-ils face au racisme et quels apprentissages transposent-ils d'une société à l'autre ?
Avec une préface de Yvon Le Bot.
Découvrez Les féministes de la deuxième vague, le livre de Christine Bard. Relire l'histoire du féminisme à la lumière de celle des féministes, telle est l'ambition de cet ouvrage. Il s'agit de réfléchir aux actrices (et acteurs, moins nombreux) du féminisme dans sa deuxième vague, postérieure à Mai-68. La tâche est bien nécessaire, car du féminisme, on retient surtout les "acquis", dans les domaines de la loi ou des mentalités, en les attribuant à une évolution quasi naturelle de la société vers le "progrès" et l'on oublie vite celles et ceux qui ont milité pour ces changements. L'ethos militant, valorisant l'anonymat et le collectif, ainsi que les lacunes des sources documentaires contribuent à effacer de l'histoire la part qu'y prennent les engagements individuels, à de rares exceptions près. En s'intéressant aux féministes, les travaux regroupés dans cet ouvrage offrent un nouvel éclairage sur leurs combats. Qui est féministe ? Pourquoi ? Quelles sont les motivations personnelles de cet engagement si particulier, qui implique l'ensemble de l'existence, jusqu'à la vie intime, comme l'indique le célèbre slogan du Mouvement de libération des femmes, "Le privé est politique" ? Quelles sont les ressources utilisées par les militantes ? L'ouvrage insiste sur la diversité des féministes en France, au-delà de son noyau dur, le MLF. Il montre aussi la diversité des analyses possibles, issues de toutes les disciplines des sciences humaines et sociales. Les prosopographies cohabitent avec des études de parcours singuliers. La cause féministe se construit grâce à de multiples voix de militantes associatives, d'artistes, de syndicalistes, d'intellectuelles, toutes attachées également à d'autres causes, groupes, classes, identités... Unies ? Non, pas toujours. S'ignorant même, parfois. C'est pourquoi ce livre réserve quelques surprises.
Cette méthode enseigne l'essentiel du vocabulaire oral de la vie quotidienne (env. 1000 mots et 550 caractères) dans une variété de situations réalistes.
Accompagnée d'un DVD-rom, elle comprend 15 unités d'enseignement, 7 séquences de révision, 329 enregistrements sonores et près de 400 illustrations.
Expérimentée à l'université et dans le secondaire, Le chinois comme en Chine peut convenir à tous les publics, y compris aux besoins de la formation continue, aux autodidactes ou à des personnes sur le point de partir en Chine.
Préface de Joël Bel Lassen * Unité 1 : Bonjour ! / Où vas-tu ? / Que bois-tu ?
??! * Unité 2 : Quel jour sommes-nous ? / Fait-il beau ? ?? * Unité 3 : Est-ce ton portable ? / Qui est ton professeur ? ?? * Unité 4 : Combien cela coûte-t- il ? / Veux-tu du porc au caramel ? ??? * Unité 5 : Présenter sa famille / Décrire une personne ? * Unité 6 : Es-tu déjà allé dans ce pays / dans cette ville ? ?? * Unité 7 : Le connais-tu ? / Comment s'appelle-t-il ? ?? * Unité 8 : Études et hobbies ?? * Unité 9 : Travail et cartes de visite ?? * Unité 10 :
Écrire une lettre ?? * Unité 11 : À quelle heure as-tu cours ? / Fixer un rendez-vous ?? * Unité 12 : L'emploi du temps de Xiao Zhang ?? * Unité 13 :
Nous y sommes allés pendant les vacances ?? * Unité 14 : Dans un taxi (1) ?? * Unité 15 : Dans un taxi (2) / Interview ??
Cet ouvrage étudie les rapports des femmes marocaines avec leur ville, Rabat, et leur place réelle dans les espaces public et privé, à travers l'analyse de l'espace (la ville et le logement) tel qu'il est vécu, utilisé et pratiqué par les femmes. Comment la ville de Rabat, capitale moderne, ouverte sur l'Occident porte-t-elle la modernité des femmes ?
Avec le soutien de l'université de Tours.
Jacqueline Audry a réalisé seize long métrages entre 1946 et 1969, adaptant notamment Colette et Sartre, dans une démarche féministe étonnante dans le contexte idéologique de l'époque. Brigitte Rollet revient ici sur son parcours depuis les années 30, avec la volonté de faire de cet itinéraire singulier le révélateurs d'une histoire plus vaste, des débuts du cinéma à nos jours. S'appuyant sur les cultural et gender studies, l'auteur renouvelle notre vision de la cinéaste, mais aussi notre conception de la réception et de la postérité des films.
Avec le soutien du CNL.
En analysant la rencontre dans des cours d'oenologie entre des experts de vin et des novices intéressés à devenir des connaisseurs, ce livre analyse un processus d'expertisation, entre recommandations et valeurs. Car ces cours véhiculent une normativité implicite, vécue différemment en fonction des motivations mais aussi des dispositions et des tactiques qu'elles arrivent à activer à son encontre. Ce rapport ambivalent et pluriel aux normes oenophiles se creuse dans leur appropriation domestique, déployant des stratégies bien davantage centrées sur le soi et sur les autres que sur le vin en lui-même.
Le plaisir est l'un des objets les plus" futilisés " et les moins étudiés par ta sociologie. Pourtant, concernant l'alimentation enfantine, la demande sociale est telle que la question des plaisirs alimentaires s'impose comme une thématique scientifique d'une actualité brûlante. Ce livre aborde à la fois le processus de socialisation des jeunes au(x) plaisir(s) et la manière dont les enfants et les adolescents reçoivent, s'approprient et acceptent ou refusent des plaisirs socialement, culturellement et historiquement construits.
Le plaisir alimentaire est complexe à analyser, car s'y entremêlent une pluralité de dispositions socioculturelles et d'expériences vécues et sensibles. Le corps mangeant, les émotions et les passions sont combinées à des questions de sociologie générale. Cette conception permet d'entrevoir un jeu d'aller-retour entre soi et les autres, constitutif de la socialisation et fondateur des identités. Finalement, avec la question du plaisir alimentaire, c'est la relation entre dispositions et vécu sensible qui est examinée, et l'expérience de la modernité par les jeunes mangeurs qui est réinterrogée.
La présence et la visibilité des « Roms » d'Europe de l'Est dans les villes françaises sont devenues des questions politiques de premier plan depuis une dizaine d'années. Sans bien savoir qui l'on désigne par ce terme, on leur attribue la résurrection des bidonvilles et la délinquance de rue. À partir d'un travail ethnographique et d'une analyse du mouvement rom, l'auteure montre que la mise en exergue de l'appartenance ethnique tend à naturaliser et figer une frontière sociale.
Qu'est-ce qu'un logement doit assurer à ceux qui sont logés ? Cet ouvrage étudie la manière dont les politiques du logement ont traité de cette question. Des enquêtes permettent de suivre ces politiques dans le détail de leur réalisation, à travers les mesures destinées aux personnes dites défavorisées ou les organisations du logement social. En entrant dans le détail des procédures, des scènes et gestes observés, le livre analyse comment différentes conceptions de ce qu'un logement assure structurent l'action publique.
Avec le soutien de l'Union sociale pour l'habitat et du groupe Caisse des dépôts.
Ce manuel propose une démarche et des repères sur la manière dont l'enquête sociologique peut être mobilisée en situation d'intervention dans les organisations (privées, publiques ou associatives). Il s'adresse ainsi tant aux étudiants en sciences sociales qu'à tous les praticiens qui recourent à l'enquête dans leur fonction : chargés d'études, consultants, intervenants en sciences humaines et sociales, responsables RH, partenaires sociaux...
Au-delà des repères méthodologiques constitutifs d'une démarche qualitative de recherche, ce manuel envisage l'enquête comme une expérience à vivre. Il invite à développer une posture réflexive d'analyse de la pratique et de la relation au terrain. De très nombreux exemples empiriques, issus de terrains variés, permettent d'illustrer le propos et de donner à voir les "ficelles du métier".
Les trois auteures sont sociologues et mobilisent l'enquête qualitative pour intervenir dans les organisations. Elles transmettent leurs savoirs et leur pratique dans différents dispositifs de formation initiale et continue.
Qu'est-ce qu'un chercheur reconnu ? Quels sont les leviers et les formes de la reconnaissance en sciences humaines et sociales ? En interrogeant la condition du chercheur dans son singulier métier, qu'il soit rattaché à un organisme de recherche ou enseignant-chercheur, l'ouvrage combine de manière originale des témoignages et des analyses, invitant à la réflexivité dans un monde professionnel où la question de la reconnaissance est souvent ignorée.
Au-delà de la reconnaissance par les pairs, injonction est faite aujourd'hui aux chercheurs de "valoriser" leurs travaux, de "médiatiser" leurs résultats, au risque de brouiller les frontières qui définissent l'activité scientifique. Volontairement ou non, certains chercheurs se trouvent ainsi confrontés à des formes plurielles, et parfois concurrentes, de reconnaissance, émanant soit des médias et des publics non académiques (voire du "grand public"), soit des institutions intéressées à la recherche et à sa diffusion.
La diversité et l'imbrication des cercles de reconnaissance sont interrogées dans cet ouvrage, depuis l'espace quasi domestique du chercheur devant rendre compte à ses proches de son métier, jusqu'à l'espace public le plus large, celui qui vaut à certains la visibilité médiatique et le statut d'"intellectuel". De l'histoire à la gestion, des études littéraires au droit, les ressorts des gratifications (y compris narcissiques) liées à la reconnaissance diffèrent entre chercheurs et entre disciplines, tout comme les coûts d'une reconnaissance parfois plus ambivalente qu'il n'y paraît.
En interrogeant les effets de l'intégration de l'impératif participatif dans la gestion du logement social, Jeanne Demoulin étudie les transformations produites par l'intégration de la participation dans les structures sociales. Après une mise en perspective historique, l'auteure analyse les pratiques actuelles des organismes à partir d'une enquête en immersion de trois ans au sein d'un organisme HLM et se penche en particulier sur les mécanismes de la concertation locative et du développement social, deux dispositifs phares de l'époque contemporaine.
Avec le soutien du laboratoire Architecture, ville, urbanisme, environnement de l'université Paris-Ouest-Nanterre-La Défense.
Thèses, articles, livres... tous les chercheurs en sciences humaines et sociales consacrent une partie de leur temps à écrire. Ce dénominateur commun masque à l'évidence une grande diversité quant aux pratiques d'écriture : écrire un manuel juridique n'est pas écrire un article dans une revue d'économie ; rédiger un rapport de recherche pour un organisme public n'est pas rédiger un essai pour un éditeur soucieux de toucher un lectorat aussi large que possible...
Malgré cette diversité, l'acte d'écriture demeure une pratique partagée. L'objectif de ce livre, qui entend croiser témoignages et analyses, est certes de donner à voir la diversité des pratiques d'écriture mais aussi et surtout de faire dialoguer les chercheurs autour des manières de mettre leur idéal scientifique à l'épreuve de l'écriture. Car écrire en sciences humaines et sociales, ce n'est jamais simplement rédiger, ce n'est jamais simplement consigner un résultat de recherche. L'écriture n'est ni simple, ni transparente, ni innocente. En invitant les chercheurs à dire leur rapport à l'écriture, et même à raconter leurs expériences (heureuses ou douloureuses), ce second volet de la collection "Métier de chercheur.e" entend interroger frontalement une pratique trop peu souvent mise en discussion dans l'espace académique.
Le Mouvement français pour le Planning familial célèbre ses cinquante ans.
Pour cet anniversaire, des historiennes, des politologues, des sociologues se sont retrouvés le 8 mars 2006 lors d'un colloque, pour explorer diverses facettes du passé du Planning : son féminisme, son rapport au politique, à la laïcité, ses soutiens dans les milieux culturels. A l'appui de cette histoire contemporaine sont venus des témoignages de Pierre Simon, Simone Iff, Danielle Gaudry et Françoise Laurant, acteurs majeurs du mouvement, sollicités lors du séminaire tenu au Centre d'histoire de Sciences Po, à l'initiative d'Archives du féminisme.
En 1956, en plein " baby boom ", une poignée de femmes créaient la Maternité heureuse, avec l'espoir d'une révision de la loi " scélérate " de 1920 qui réprimait la contraception et le militantisme néo-malthusien.
L'avortement, sévèrement puni, était pratiqué illégalement et dans les pires conditions. De la sexualité, on ne parlait pas. Sujet tabou. Dès le début des années 1960, la Maternité heureuse, transformée en Planning familial, formait un Collège des médecins, caution scientifique indispensable pour convaincre l'Ordre des médecins de la nécessité d'une évolution des pratiques et des lois. Des bénévoles, par milliers, se proposaient, se formaient pour accueillir le public.
Plus qu'une simple association, un véritable mouvement se mettait en marche, pesant sur l'opinion publique, interpellant le législateur, aidant la France à sortir d'un ordre sexuel post-vichyste. Les combats d'hier sont aujourd'hui des libertés garanties par la loi, des " droits des femmes " qui sont aussi des progrès pour les hommes : la contraception (1967), l'avortement (1975), deux acquis fondamentaux qui doivent beaucoup à l'action du Planning familial.
" Le Planning a considérablement élargi son champ d'observation et d'action à l'ensemble des problèmes sexuels contemporains, dont il reflète et incorpore les tensions. Il est un grand témoin, une expérience irremplaçable, faite de toutes les énergies qui s'y sont investies, de toutes les existences qui s'y sont englouties. Une force de libération des femmes, au coeur de l'événement majeur de notre temps qu'a été la révolution sexuelle.
Un véritable acteur de l'Histoire ", écrit Michelle Perrot dans la postface de ce livre.
Cet ouvrage prolonge les 17es Rencontres internationales en urbanisme de l'APERAU tenues à Rennes en 2015 pour tenter d'éclairer la fabrique de la ville, cette boîte noire si mystérieuse. De nouveaux objets sont appréhendés, des référentiels apparaissent et se diffusent tout en étant rapidement questionnés, des modalités d'action plus soucieuses d'équité surgissent autour de projets cristallisant conflits et exigences nouvelles de gouvernance, en apparence au prix d'une moindre efficacité.
Les multiples analyses réunies ici convergent pour nous dire que le temps de l'aménagement unilatéral et statique est révolu. Voici venir le temps de la ville inclusive, citoyenne, flexible, participative, négociée, régulée. Malgré la distance persistante entre objectifs et résultats, malgré ses aléas et les imperfections de son évaluation, malgré les oppositions de valeurs et les divergences stratégiques, cet ouvrage invite plutôt à l'optimisme, car en dépit de leur dimension critique, les textes rassemblés ici entrevoient des évolutions positives dans une fabrique en constante recomposition.
Expression irrationnelle des désirs et des passions, la vengeance ouvre la boîte de Pandore du cycle infini de la violence réciproque.
Bien sûr, il lui arrive d'être vécue comme un plat qui, gagnant à être mangé froid, nécessite de dresser des plans et de bien calculer son coup. Mais elle se vit aussi comme un appel à une justice supérieure, au moment où la Justice se trouve comme prise en défaut à l'égard de ses propres exigences d'équité. Nos sociétés tendent parfois à ériger le système judiciaire en simple substitut de la posture vindicatoire, alors que le citoyen voit son désir de vengeance condamné comme une réaction affective privée prohibée.
Aussi, afin d'en éclairer toute la complexité, historiens, philosophes, sociologues, psychologues cliniciens et psychanalystes, proposent ici une série d'analyses sur l'acte qui consiste à se " faire justice soi-même ". Ces analyses sont rassemblées dans quatre parties thématiques, successivement consacrées aux récits et discours de la vengeance, aux différentes formes du geste vindicatoire, à l'éventuel " genre " de la vengeance, et enfin aux différents univers - psychique en particulier - de l'action vengeresse.
L'ambition du présent ouvrage est de penser et comprendre les vengeances d'hier comme celles d'aujourd'hui.
Cet ouvrage regroupe les ré?exions d
Ce livre étudie le marché des fruits et légumes à partir des acteurs qui font circuler ces produits, du producteur jusqu'au consommateur. Il montre comment l'histoire de ce marché est traversée par un affrontement entre une conception des fruits et légumes comme produits homogènes et stables, et une autre mettant au contraire en avant leur caractère périssable, variable et saisonnier. En soulignant l'importance de dimensions telles que les transports, la logistique et la conservation des produits, cet ouvrage apporte une contribution essentielle à la compréhension des économies contemporaines ainsi qu'à l'histoire et la sociologie économiques.