Les femmes ne sont jamais contentes. À témoin, Virginia Woolf qui appela les femmes à se méfier de l'offre généreuse qui leur était faite : pouvoir, comme les hommes, faire carrière à l'université. Il ne faut pas, écrivit-elle, rejoindre cette procession d'hommes chargés d'honneurs et de responsabilités ; méfiez-vous de ces institutions où règnent le conformisme et la violence.
Vinciane Despret et Isabelle Stengers se sont posés la question : qu'avons-nous appris, nous les filles infidèles de Virginia qui avons, de fait, rejoint les rangs des hommes cultivés ? Et comment prolonger aujourd'hui le cri de Woolf, Penser nous devons , dans une université désormais en crise ?
Ces questions, elles les ont relayées auprès d'autres femmes. Leurs témoignages ont ouvert des dimensions inattendues. Elles ont raconté des anecdotes, des perplexités, des histoires, des événements ou des rencontres qui les ont rendues capables non seulement de dire non et de résister, mais de continuer à penser et à créer dans la joie et dans l'humour. Et surtout, ces femmes, comme toujours, ont fait des histoires...
Les animaux ont bien changé au cours des dernières années. Les babouins mâles qui semblaient tellement préoccupés de hiérarchie et de compétition nous disent à présent que leur société s'organise autour de l'amitié avec les femelles. Les corbeaux, qui avaient si mauvaise réputation, nous apprennent que, quand l'un d'eux trouve de la nourriture, il en appelle d'autres pour la partager. Les moutons, dont on pensait qu'ils étaient si moutonniers, n'ont aujourd'hui plus rien à envier aux chimpanzés du point de vue de leur intelligence sociale. Et nombre d'animaux qui refusaient de parler dans les laboratoires behavioristes se sont mis à entretenir de véritables conversations avec leurs scientifiques. Ces animaux ont été capables de transformer les chercheurs pour qu'ils deviennent plus intelligents et apprennent à leur poser, enfin, de bonnes questions. Et ces nouvelles questions ont, à leur tour, transformé les animaux...
Depuis la première édition de ce livre, les uns et les autres ont continué à se surprendre et un chapitre inédit nous fait découvrir leurs avatars les plus récents. Aujourd'hui, des rats rient dans leurs laboratoires, des perroquets australiens apprennent, avec leurs scientifiques, à mieux collaborer. Quant aux babouins, on découvre que certains auraient domestiqué des chiens et apprivoisé des chats ! Ce livre fourmille de mille exemples et histoires et nous invite à nous demander si tous ces êtres ne sont pas occupés à nous poser une question politique.
L'objet de ce livre est de montrer que la dignité présente un autre visage lorsqu'elle émerge d'une histoire de la déshumanisation. À travers une analyse critique de la tradition philosophique européenne, Norman Ajari élabore une conception radicalement nouvelle de la dignité, entendue ici comme la capacité à se tenir debout entre la mort et la vie.
Être africain ou afrodescendant, c'est provenir d'un peuple dont l'humanité fut contestée sur les plans juridique, scientifique, philosophique, théologique, économique, psychiatrique. On n'en continue pas moins à exiger des Afrodescendants qu'ils cessent de ressasser , de ruminer l'histoire coloniale, répétant ainsi une vieille injonction esclavagiste à l'oubli des ancêtres et à la méconnaissance de la communauté d'origine.
Pourquoi prendre la question sous l'angle de la dignité ? La dignité est ce que le Blanc essaie d'abolir lorsqu'il exerce sa violence sur le Noir. Mais c'est aussi ce dont le Blanc se prive lui-même lorsqu'il exerce sa violence sur le Noir. Enfin, c'est ce que le Noir réaffirme collectivement lorsqu'il s'engage contre la domination blanche. Lorsque la dignité d'un jeune Noir est prise d'assaut, lorsqu'il est violé ou assassiné par les représentants de l'État, c'est une longue histoire de luttes, de conquêtes et d'affirmation d'une humanité africaine qui vacille et tremble sur ses bases.
La Dignité ou la Mort propose une implacable analyse critique de la tradition philosophique européenne. Mais c'est pour mieux renouer avec l'histoire méconnue de la pensée radicale des mondes noirs. Les révoltes d'esclaves, la négritude, les usages révolutionnaires du christianisme en Amérique du Nord et en Afrique du Sud, l'ontologie politique seront autant d'étapes d'un véritable parcours de libération.
La dignité est la capacité de l'opprimé à tenir debout entre la vie et la mort.
Peut-on « réécrire l'âme », la façonner, créer de nouveaux troubles psychologiques ? Depuis le
XIXème siècle, la mémoire pourrait en être l'instrument. Nous nous pensons désormais largement à
travers cette question de la mémoire. Mais cette question est venue en percuter une autre : celle
des traumas et en particulier des violences sexuelles faites aux enfants. Le mélange pourrait bien
être explosif. Ignorée jusque dans les années 1970, la question des violences sexuelles faites aux
enfants a envahi notre quotidien. « Si seulement nous pouvions oublier le malheur extrême de ces
gens très ordinaires qui se trouvent ainsi emportés dans le tourbillon de la mémoire. Si seulement
nous pouvions ignorer la douleur et la destruction causées d'un côté par les abus subis tôt dans
l'enfance, et de l'autre côté par des accusations erronées. » écrit Ian Hacking, alors à partir de
l'expérience américaine.
On a vu apparaître des experts, témoin de la véracité des propos des enfants. « L'enfant ne ment
pas » est devenu un slogan politique. Après la bio-politique de Michel Foucault, Ian Hacking
propose de s'intéresser à la mémoro-politique. Ce n'est pas seulement la mémoire collective mais
aussi la mémoire individuelle qui est devenue une question politique.
Ian Hacking interroge les troubles psychologiques qui se répandent de manière privilégiée à
certaines époques (du trouble de la personnalité multiple au déficit de l'attention chez l'enfant) puis
disparaissent. Il existe dans les troubles psychologiques un effet de boucle : les patients
s'emparent des manières de parler de leurs souffrance, s'y adaptent, confirmant les attentes des
cliniciens. Les individus en reprenant une description à leur compte, sont conduits à une nouvelle
description de leur passé. Ils expriment différemment leur comportement et se ressentent euxmêmes
différemment. En redécrivant son passé, en réécrivant son âme, on devient une personne
différente.
" je ressens un gonflement de la gorge, et de l'estomac, puis je perds connaissance.
Mais quand je peux prendre l'etoffe, je la froisse, cela me produit un serrement d'estomac particulier, ensuite, j'éprouve une espèce de jouissance qui m'arrête complètement la respiration ; je suis comme ivre, je ne peux plus me tenir, je tremble, non pas de peur, si vous voulez, mais plutôt d'agitation, je ne sais pas. je ne pense pas à la mauvaise action que je viens de faire. dès que je tiens la pièce dérobée je vais m'asseoir à l'écart pour la toucher et la manier, c'est là qu'on me voit.
".
Faut-il opposer « croyance « et « réalité » ? Quel est le rôle de la « croyance » dans notre rapport à la « réalité » ? Il y a des cas où un phénomène ne peut se produire que s'il est précédé d'une foi antérieure à son événement. Un train entier de voyageurs est attaqué par des bandits : tous se laisseront piller parce que les bandits peuvent compter les uns sur les autres alors que chaque voyageur sait que sa résistance entraînera sa mort certaine. Si chaque voyageur avait foi en la réaction des autres, il réagirait et le pillage deviendrait impossible. La volonté possède un pouvoir créateur. La foi est performative, elle peut créer un fait. James ira jusqu'à écrire : « Dieu lui-même, en somme, peut puiser dans notre fidélité une véritable force vitale, un accroissement de son être. »
En 1842, Alexis Didier, à peine âgé de 16 ans, commence à stupéfier ses contemporains par ses dons de clairvoyant magnétique : on vient déjà de Londres pour consulter le jeune prodige.
Il concentre sur sa personne tous les dons que l'on attribue aux somnambules magnétiques : diagnostic médical, perception des pensées d'autrui, vision à distance ou à travers des corps opaques, lecture dans des livres fermés, perception épigastrique, etc. Sa renommée se répand dans les salons de l'aristocratie. Pendant quinze ans, il va ainsi régulièrement s'efforcer de faire la preuve de ses dons présumés, déclenchant polémiques et fascination.
Alexis est une sorte de héros balzacien. Il incarne une figure nouvelle : celle du " héros magnétique ". Il se croit investi d'une mission et veut prouver par des moyens expérimentaux l'immortalité de l'âme. Il se dépense tant dans cette tâche qu'il y ruine sa santé fragile, se retirant à l'âge de 30 ans. Paradoxalement, le plus célèbre des voyants du XIXe siècle n'avait jamais fait l'objet d'une étude approfondie, malgré la vogue actuelle d'ouvrages sur la voyance.
Ce livre propose une nouvelle manière de comprendre et de rendre compte des phénomènes magnétiques et de voyance qui intriguent tant le public.
Le Livre noir s'est installé sur une faille : la psychanalyse est depuis longtemps défaite, battue, dans le soin psychiatrique, alors qu'elle continue pourtant à être une sorte de référence abstraite qui plane au-dessus des têtes (ce que certains appellent « le psychanalysme »). Le Livre noir traduit le souhait, confus, et parfois la révolte, de ne plus vivre dans une telle discordance.
Mais comment créer un « quelque chose » qui permette aux psy de vivre et de travailler ensemble, sans qu'une partie d'entre eux ne soient armés d'une théorie qui oblige les autres à la soumission et qui, éventuellement, disqualifie leur expérience ?
Plusieurs auteurs des Empêcheurs de penser en rond, travaillent depuis 10 ans sur ce thème et se ont décidé d'écrire ce livre ensemble. Il ne s'agit pas de proposer une nouvelle « montée en généralité » du type de celle proposée par la psychanalyse, ni de croire que « la science » surviendra si seulement on est rigoureux. L'ethnopsychiatrie nous a appris à réhabiliter les « pratiques ». Un guérisseur qui se présente à ses collègues dira « voilà ce que je sais faire, et toi ? ». C'est un mode d'existence qui se trouve correspondre aussi à ce que font désormais les psy ! Nous avons aussi appris que l'idée d'une expertise des patients était au sens propre impensable par la psychanalyse : un patient n'a comme seul devenir, au mieux, que d'être un futur psychanalyste. L'idée d'une « association de patients » est un impensable. Or, rien n'est plus pensable sans les patients.
Des extraits judicieux de textes de sociologues et d'anthropologues de la psy publiés aux Empêcheurs depuis 15 ans montreront la logique de la démarche (Barrett, Estroff, Godstein, Hawking, Latour etc...).
Il a donc fallu qu'un saut s'opère ou que le vivant en arrive à l'acte majeur - se retourner, mettre à la surface sa sensibilité et remiser au fond le tissu solide dans lequel il se barricadait, la colonne vertébrale, l'osseux sur lequel il s'édifiera.
Aussitôt le dehors du dedans lui permettait une vie informée, alerte et vive.
Etre malade.
Avoir une maladie. Le corps souffre et fait l'objet des transactions. La médecine propose des réparations, tente des guérisons. Le patient cherche-t-il à se faire entendre par le symptôme ou à se faire oublier derrière le rempart que peut procurer ce même symptôme ? Qui parle, entre le soma et la psyché ? A moins de dépasser ce débat classique et de poser une interrogation autre, plus déroutante, à savoir quel corps est en jeu ? Pour quels enjeux ? En particulier celui d'inaugurer, au-delà des soins, la question du corps et des organes qui seraient concernés par l'identité ou par la mécanicité.
" En quelques minutes, il fut plongé dans une profonde transe de " claquements " : sa bouche s'ouvrait et se fermait à une vitesse très au-delà des possibilités du comportement volontaire.
Sa tête était rejetée loin en arrière, ses yeux exorbités. Il errait, désorienté, dans le centre du cercle. A ce moment-là, les ghiyyata modifièrent légèrement l'air qu'ils jouaient, et il fut immédiatement " attiré " vers eux. Il dansait devant eux, dos au public, d'une manière plus proche de la danse des femmes que de celle des hommes. Il paraissait plus fermé sur lui-même que les autres danseurs, plus séparé du public que les autres participants.
Soudain, il se mit à se frapper la tête avec ce qui semblait être ses poings mais qui était, en fait, deux couteaux de poche, un dans chaque main. La femme à côté de moi chuchota : " Aïcha, Aïcha Qandicha ". Il se tailladait la tête de plus en plus vite (la musique paraissait également avoir accéléré), jusqu'à ce que le sang se mêle à ses longues boucles et qu'il en soit strié par-devant comme par-derrière.
Beaucoup d'hommes et de femmes le regardaient avec calme, mais l'agitation et l'excitation croissaient parmi les enfants du public. Plus d'une mère souleva son bébé dans ses bras pour qu'il voie l'homme se taillader. " Les Hamadcha sont membres d'un ordre (ou confrérie) religieux relativement organisé, qui fait remonter son héritage spirituel à deux saints marocains de la fin du XVIIe et du début du XVIIIe siècle, Sidi Ali ben Hamduch et Sidi Ahmed Dghughi.
En dépit d'une certaine célébrité due à ce qu'ils se tailladent la tête et ont d'autres pratiques d'auto mutilation, les Hamadcha, comparés aux autres confréries, n'ont fait l'objet que de peu d'études, ethnographiques ou autres. Cela est sans doute moins dû à une réserve ou à un manque de coopération de leur part qu'à leur insignifiance politique et au fait qu'ils ont été éclipsés par des confréries plus importantes et plus spectaculaires.
Le célèbre échange de correspondance entre Leibniz et Newton pose problème.
Pourquoi Newton accepte-t-il qu'un théologien écrive en son nom ? Quel secret cache-t-il ? Mais surtout pourquoi, lorsqu'il aura découvert ce secret, Leibniz décide-t-il de ne pas s'en servir ? Et finalement, en quoi ce passé dépassé peut-il bien nous importer ? Une intrigue mise en scène, où l'histoire est respectée mais aussi fabulée.
Qu'est-ce que l'ethnopsychiatrie apporte à la psychologie ? Dans ce livre, ponctué de récits de cas, Sybille du Pury, lunguiste, montre que la diversité des langues et la passage obligé par la traduction, loin de générer de l'incompréhension, constitue au contraire un levier précieux pour échanger avec l'autre. Devant la résistance de certains mots à trouver leur équivalent, le dialogue entre les cultures devient possible comme exploration réciproque des mondes. C'est dans le cadre d'une prise en charge d'enfants d'immigrés en difficulté scolaire que Sybille de Pury, associée à des ethnopsychiatres et traducteurs du centre Georges Devereux, a exploré ce dispositif : demander aux parents de parler, dans leur langue maternelle, des difficultés de leurs enfants. Parce que la traduction ne coule pas de source, le malentendu émerge, s'exprime en plein jour et constitue le levier permettant de dévoiler des pans entiers des spécificités culturelles dont les migrants sont porteurs. De la friction entre les deux langues, émerge alors tout un matériel psychique et culturel qui serait resté inaccessible à travers la seule utilisation du français. De même, la tentative de traduction du simple mot « agité » en wolof et en peul, à travers les tentatives successives, permet de préciser l'attitude de l'enfant et dévoiler les interprétations culturelles quant à l'apparition d'une telle attitude chez un enfant.
Ce livre raconte l'histoire de l'école mutuelle au début du 19ème siècle dans la France de la Restauration. Une histoire totalement oubliée, quasiment interdite, y compris par la gauche. Beaucoup des organisateurs du mouvement ouvrier, comme Proudhon, sont pourtant sortis de cette école qui a été supprimée pour une étrange raison : elle marchait trop bien! L'école mutuelle est une école crée pour les pauvres : un instituteur pour quatre -vingt élèves ou plus encore, et des élèves de toutes les classes d'âges. Les moyens sont réduits au minimum. L'objectif est surtout de sortir les enfants de la rue et leur donner un savoir minimum conforme à leur classe sociale : lire écrire, compter.
Or, après un débat parlementaire, cette école a été fermée parce qu'on lui reprochait deux choses. Les élèves apprenaient en trois ans, le curriculum prévu pour six. De plus, si les élèves apprenaient effectivement, ils n'apprenaient pas le respect du savoir. Quel était son principe ? Chaque élève lorsqu'il avait compris quelque chose, l'expliquait à d'autres. Tour à tour, chacun est élève et répétiteur. Les différences de niveau, l'hétérogénéité dans une classe n'est plus un obstacle au bon fonctionnement mais devient son moteur. Ce qui importe est la manière dont le groupe hétérogène s'active et non pas de « bonnes manières » d'apprendre proposée par la pédagogie. L'enseignant doit, avant tout, faire confiance.
En septembre 1904, à Berlin, un cheval dénommé Hans suscite une des controverses les plus vives qui aient agité l'Allemagne à cette époque.
Selon son maître, Hans peut résoudre des problèmes arithmétiques, reconnaître des couleurs ou des cartes à jouer, épeler les lettres d'un mot, donner la date du jour ou désigner une personne d'après sa photo. S'agit-il d'une fraude ? d'une "révolution " quant à l'intelligence des animaux ? ou Hans est-il télépathe ? Une commission est mandatée pour évaluer les compétences du fameux cheval. Surprise: Hans répond aux questions qui lui sont posées, même en l'absence de son maître.
Aurait-il appris à lire des signaux que les humains lui enverraient inconsciemment ? Ou, les humains, toujours inconsciemment, l'auraient-ils influencé ? Une aventure passionnante, qui nous fait revivre les premiers moments de la psychologie expérimentale, ses questions, ses enjeux, l'originalité et l'inventivité de ses acteurs, le talent de ses sujets et l'engagement de ses scientifiques.
Le génie de Freud est d'avoir transformé ce qui faisait obstacle dans l'hypnose, en moteur même de l'intervention clinique : c'est ce qu'il a appelé le " transfert ".
La scène analytique devient alors le laboratoire où la névrose de transfert, analysable, se substitue à la névrose ordinaire qui était incontrôlable. La suggestion, qui était utilisée par tous les guérisseurs avant Freud, devient un instrument contrôlable. Voilà le coup de génie freudien. Deux ans avant sa mort, dans Analyse avec fin, analyse sans fin, Freud a reconnu les limites de l'instrument qu'il avait ainsi forgé.
Du coup, l'idée que l'invention freudienne est en rupture radicale avec toutes les autres techniques doit être réinterrogée.
N'a-t-on pas déjà tout dit sur l'homosexualité ? C'est en allant à la rencontre d'homosexuels de toutes conditions et en les écoutant attentivement que l'auteur apporte la preuve éclatante que bien des choses inédites restent à mettre au jour. Encore aujourd'hui, être homosexuel ne va pas de soi. Comment l'homosexualité fait-elle son entrée dans la vie d'une personne ? Quelles sont les épreuves traversées, tant vis-à-vis de soi-même que des autres ? Comment se construit une identité et quel en est le prix à payer ? A quoi oblige l'homosexualité et en quoi l'homosexualité oblige-t-elle la sociologie ? Il était plus que jamais temps de disposer d'un état des lieux enfin réaliste où l'on sache énoncer sans dénoncer, comprendre sans juger, donner à voir et à sentir ce qu'être homosexuel veut dire. Ce livre est une première en sociologie.
Cet ouvrage reprend les vingt principaux articles écrits tout au long de sa carrière médicale par Léon Chertok dans les revues les plus importantes en France et à l'étranger.
L'ouvrage commence par l'interview donnée à Isabelle Stengers en 1986 et dans lequel Léon Chertok " s'auto-présente ". Puis on assiste au cheminement de l'auteur, de sa psychanalyse avec Lacan à la naissance de la psychosomatique en France, jusqu'à la découverte que l'hypnose était un sujet tabou dans les milieux psychanalytiques, en passant par les techniques de l'accouchement sans douleur. Ce livre nous montre que l'hypnose, loin d'être " un effet de mode ", est au coeur de toute interrogation sur l'énigme de la relation médicale.