On verra comment, au long de cet entretien, Edgar Morin revendique la condition de touche-à-tout, mais un touche-à-tout avide d'approfondir chaque discipline qu'il aborde, se tenant informé des avancées dans tous les domaines de la pensée, et dont le souci de " reliance " fait sans cesse appel aux idées de nombreux chercheurs. Concept central dans l'oeuvre d'Edgar Morin, qu'il a enrichi et qui vise à relier de façon active des notions de différents champs de recherche, comme les gens entre eux.
Dans Itinérance, Edgar Morin fait montre d'une curiosité d'adolescent qui, alliée à une vaste culture, lui permet de relier entre eux les savoirs épars des spécialistes.
Quelles sont aujourd'hui les continuités et discontinuités entre la première vague utopique des années 1970 et les modalités actuelles d'un « désir de campagne », devenu - et plus encore avec la pandémie de la Covid 19 - l'utopie portative d'un nombre croissant d'habitants des villes ?
Le mouvement d'émigration de jeunes urbains vers les espaces désertifiés du sud de la France, qui a marqué les années postérieures à la révolution culturelle de 1968, se prolonge et dure encore. Il a pris de nouvelles formes et trouve, dans l'urgence écologique, un nouveau moteur. Les profils sociaux et les projets de ces néo-ruraux sont toutefois différents des premiers « émigrants de l'utopie ». C'est l'ensemble de ce mouvement que cet ouvrage dépeint et interroge.
Identité nationale, travail, intimité, valeurs, rapport à la politique, spiritualités, immigration... Pendant un an, la revue Usbek & Rica et l'institut de sondage Viavoice ont interrogé les Français sur les angles morts de la vie publique. La conclusion à laquelle ils sont parvenus, c'est que les Français sont des incompris à double titre : d'un côté, les observateurs pensent le pays atomisé et malheureux, alors que c'est tout l'inverse. De l'autre, les Français considèrent que les politiques ne comprennent pas leurs aspirations profondes. Il en ressort un quiproquo qui peut s'avérer dangereux pour la vie démocratique...
À l'heure des désastres écologiques, peut-on vouloir encore expérimenter de nouvelles voies, rêver d'autres chemins?? Oui?! Ici ou là, des espaces se créent qui témoignent d'un retour des utopies dans les têtes et dans les actes. Pour preuve, ces quatre récits enthousiasmants où des anthropologues, un écrivain, un expert de l'économie sociale et solidaire, et un architecte livrent leur vision de ce que serait un monde différent.
Comment analyser la séquence électorale qui vient de s'achever ? Certes, Emmanuel Macron a été réélu président de la République, mais dans un contexte particulier, marqué par un rejet non négligeable des deux candidats arrivés au second tour. Plus encore, les élections législatives ont fait apparaître un paysage politique fortement morcelé et marqué par une abstention massive. Dans ces conditions, les élections ne sont plus que des indicateurs faibles des mouvements de fond qui traversent notre société. Pour la comprendre, il est donc nécessaire de prendre un peu de recul. C'est alors un état des lieux des fractures qui s'observent sur ces quatres dimensions que ce livre propose... ainsi que plusieurs pistes de solutions pour créer une société plus unifiée.
La question animale s'est invitée brusquement dans l'espace public. Loin de créer du consensus, celle-ci constitue désormais un territoire de guérilla culturelle entre factions rivales. Il faut donc se préparer, tant le débat est devenu à la fois ultra politique et ultra intime. Nous devons établir un état de l'art de ce nouveau choc des espèces : qui dit quoi, qui pense quoi, qui fait quoi ? Cela passe aussi par retracer brièvement l'histoire des relations ancestrales entre l'humain avec ses innombrables cousins. C'est enfin envisager un récit commun dans une société française usée par les clashs et les divisions stériles. Ce livre fait le pari que, fragmentés à 70 millions, nous pourrions trouver une nouvelle forme d'harmonie en intégrant 60 millions de nouveaux amis...
Imaginez que la démocratie soit invitée à un dîner... Elle ferait sans doute un convive à la fois hostile, bagarreur, hautain et casse-bonbons, dont la plupart des autres participants se tiendraient à distance. Certains se sentiraient désarmés. Les plus courageux finiraient par "s'engueuler". On se souviendrait de la soirée comme d'un grand ratage.
Ainsi en va-t-il de ce qu'est devenue la démocratie : au mieux, elle nous ennuie, au pire, elle nous désole et nous exaspère.
Ce livre vise à faire de cette démocratie-repoussoir une « pop démocratie », qui oserait entrer dans la culture du quotidien et qui saurait (aussi) être une fête. Une démocratie qui ne serait pas « le pire des systèmes à l'exclusion de tous les autres » mais bien le meilleur que l'on n'ait jamais su inventer.
«?La plus grande révélation est le silence?», affirmait Lao Tseu cinq siècles avant notre ère. Le silence possède d'infinies qualités. Cet ouvrage original propose de croiser des regards, sensibles et humains, sur le silence, sur des silences. Chacun à sa manière, selon sa propre musicalité, expose ses perceptions, aborde ses ressentis, dévoile ses sensations vis-à-vis du silence. Le silence comme un écho, une résonance, comme un faiseur de correspondances. Le silence qui parle, soupire, menace ou tranquillise. Une écoute au plus près de l'intime de l'être, comme le souligne Maurice Maeterlinck?: «?Dès que nous avons quelque chose à nous dire, nous sommes obligés de nous taire.?» Le silence précède la création, ou, mieux, la création procède souvent du silence. C'est bien cette expérience que cet ouvrage propose de penser. Une lecture enrichissante.
« Certaines de ces pages semblent avoir été écrites hier. Elles expliquent comment, malgré tout, et lorsqu'on ne s'y attend guère, peuvent naître les printemps - dans la vie bloquée d'un individu ou dans un corps social paralysé par la crainte, l'oppression, la misère, le conditionnement, la terreur. Et comment des volontés enchaînées soudain se conjuguent, s'allient, s'encouragent, se libèrent, deviennent «mouvement» et trouvent la force d'oser l'impossible. » Robert Maggiori, Libération « Inédit de taille et de poids. » Michel Plon, La Quinzaine littéraire Félix Guattari (1930-1992), psychanalyste et philosophe français, est l'auteur de nombreux ouvrages, dont L'Anti-oedipe et Mille plateaux écrits avec Gilles Deleuze.
«?La pandémie nous a enfermés chez nous. À la ville comme à la campagne, en France comme partout dans le monde. La société des voyages et du tourisme, de la culture, des loisirs, même, a été comme suspendue au-dessus d'un vide immense. Et après?? Nul ne savait. Allions-nous encore parler de surtourisme, de pollution aérienne, de voyages lointains, de théâtres et de festivals?? Ou allions-nous garder les habitudes acquises de cet espace-temps arrêté?? Promenades de proximité, consommation de séries innombrables, repli sur le couple et la maison, télétravail, jardinage et animaux domestiques?? Ce livre pose ces questions et esquisse des solutions. Car après un tel choc, un tel temps de réflexion, ne peut-on remettre nos désirs de voyage en route, mais régénérés, renforcés, renouvelés?? Les auteurs de ce livre se sont nourris de leurs expériences propres mais aussi d'un grand colloque international à Nantes, qui fut très riche pour ouvrir des pistes et dessiner des projets. Et si nous faisions de ce dérèglement mondial oeuvre créatrice???» Jean Blaise, directeur du Voyage à Nantes Jean Viard est sociologue, directeur de recherche associé au Cevipof-CNRS. David Medioni est fondateur d'Ernest et directeur de l'Observatoire des médias de la Fondation Jean-Jaurès.
Qu'ont en commun une personne âgée dans un EHPAD, une personne handicapée dans un établissement, un sans-abri dans un foyer d'urgence, un demandeur d'asile dans un centre spécialisé ou encore un sans-papiers dans un hôtel payé par l'État?? Ils bénéficient d'un hébergement qui, s'il s'organise selon des modalités différentes, ne les place pas moins, tous, aux frontières du logement ordinaire. Quels sont ces dispositifs d'hébergement et comment s'inscrivent-ils dans la politique du logement?? Qui en sont les usagers?? Comment la crise liée au Covid-19 a-t-elle contribué à mettre en avant la gravité d'un sujet qui pouvait paraître marginal à la fin du xxe?siècle?? Autant de questionnements auxquels Julien Damon apporte des réponses précises, décryptant des données souvent ardues, au cours de ce qui s'apparente à un éclairant périple dans un pan singulier de l'action publique. Julien Damon enseignant à Sciences Po et à HEC, est conseiller scientifique de l'École nationale supérieure de Sécurité sociale (En3s) et rédacteur en chef de la revue Constructif.
De 2007 à 2019, quarante-sept mille femmes des Balkans ont migré vers le Levant espagnol pour le travail du sexe. À partir de 2013, dix-sept mille d'entre elles sont revenues dans leur pays d'origine avec un capital global de 6,8?milliards d'euros?: soit, compte tenu des valeurs d'usage, une capacité d'investissement de 20,4?milliards d'euros, ensuite engagés dans des projets d'hôtellerie, de tourisme, de commerces, dans l'agriculture... À travers les témoignages de plusieurs de ces femmes, cet ouvrage décrit la diversité de leurs parcours et de leurs trajectoires de retour après cinq à sept années de travail. Ces profils croisent les recherches menées par l'auteur depuis 1987 sur la construction de réseaux de circulation et de commerce «?entre pauvres?», dits «?poor to poor?», dans l'espace euroméditerranéen. Partant de leurs récits, ces trajectoires révèlent, à l'aller, la présence de formations criminelles et mafieuses, et, au retour, le renversement des dominations pour nombre de ces femmes, «?qui n'auraient jamais connu de promotion sociale en restant au pays?». Économies paradoxales, immorales??Alain Tarrius est professeur émérite de l'université Toulouse II-Jean-Jaurès.Il a écrit ce livre avec le concours de Lamia Missaoui, professeure, université Saint-Quentin-en-Yvelines, et Dominique Sistach, maître de conférences, université de Perpignan.
Qu'est-ce que la richesse ? Peut-on être riche sans avoir beaucoup d'argent ? Quelles sont les différences entre le socialisme et le communisme ?
Quelle valeur donner au travail ? Quel rapport entre éducation et richesse ? En quoi la richesse peut-elle être violente ?
Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon abordent toutes ces questions - et bien d'autres - de façon extrêmement accessible, dans cet échange avec un adolescent avide de comprendre le monde qui nous entoure. Les deux chercheurs nous invitent à aller à la rencontre de l'essentiel de leur pensée et la restituent avec clarté et concision. Il en résulte un entretien original, exigeant, admirablement souligné par le trait incisif de Pascal Lemaître.
Ce livre rassemble deux textes essentiels de Stéphane Hessel : tout d'abord, son Engagez-vous ! , un entretien avec Gilles Vanderpooten réalisé en 2009, juste avant le succès international de Indignez-vous ! (Indigène éditions). Hessel y met l'accent sur le plus fédérateur des combats contemporains : celui pour l'environnement. L'entretien est suivi de deux courts dialogues, l'un entre Stéphane Hessel et le journaliste du Monde Nicolas Truong, qui nous révèle la passion de Hessel pour la philosophie.
Enfin, Stéphane Hessel échange avec son ami Edgar Morin sur la politique. Les deux nonagénaires livrent ensemble leur vision de notre société contemporaine et nous appellent à continuer d'espérer... et à nous engager ! Un ensemble stimulant et rafraîchissant, à l'image de Stéphane Hessel.
Le seul antidote à la tentation barbare est l'humanisme régénéré que propose Edgar Morin. Le seul antidote aux aveuglements que produit la connaissance morcelée, compartimentée, réductrice, manichéenne est dans une connaissance et une pensée complexes. Les bienfaits de notre civilisation s'amenuisent. Ses carences - s'accroissent. Nous avons besoin à la fois d'une nouvelle civilisation politique et d'une politique de civilisation. Edgar Morin, sociologue et philosophe viscéralement en lutte, ausculte la civilisation contemporaine, dissèque les innervations de son dépérissement et défriche les voies de sa revitalisation.
En 2050, il est fort probable que l'Inde aura pris la première place économique mondiale, devant la Chine et les États-Unis. Pourtant, nous comprenons mal cet immense pays. Aussi le projet de ce livre nourri de travail de terrain est-il de nous y initier. L'auteure saisit cette société vivante, diversifiée, tolérante et violente. Elle évoque les croyances, la morale, les habitudes, les normes, mais aussi ce qui est caché.
Une lecture aussi instructive que passionnante.
Que signifie le mouvement des «?Gilets jaunes?»?? Que représente-t-il?? Que pouvons-nous, que devons-nous faire de ce mouvement, de ses revendications?? Quel rôle ont joué les médias, les réseaux sociaux, dans son essor?? Quel avenir peut-il avoir, compte tenu notamment de la disparité de ses membres??
«?Les querelles sur la pertinence de la notion de «France périphérique» ou sur le sens à donner au mot «peuple» témoignent d'abord d'un retour de la question sociale, comme l'illustre cet entretien avec Gérard Noiriel. Or une grande partie de l'intelligentsia l'avait mise de côté, voire discréditée au profit d'une focalisation sur la question de l'identité. À force de n'être «pas la cause de tout», les conditions sociales n'étaient plus la cause de rien. Les voilà qui reviennent, pour le meilleur et pour le pire, entre émancipation et réaction.?» Nicolas Truong
Et s'il existait une France heureuse des villes moyennes et des villages, vivant sans souci des polémiques parisiennes ou des sombres bruits du monde, goûtant ce qui est lent, authentique, petit et proche, ne se mêlant de politique que lorsqu'elle est locale ?
Et s'il existait aussi une France métropolitaine d'abord soucieuse d'accomplissement personnel et de bien-être, peuplée d'individus jaugeant la réussite à l'aune de critères neufs, à la recherche de liens inédits et de sens ? Après avoir longtemps été situé dans la France profonde, le pouls de notre pays ne bat-il pas à présent, dans nos métropoles et nos campagnes, au rythme de cette France heureuse ?
Si chaque implosion politique est singulière et nationale, se dessine pourtant, selon Jean Viard, le schéma commun d'un affrontement entre les métropoles, portées par la révolution numérique et écologique, et les anciens mondes du travail, installés de plus en plus souvent loin des grandes cités. Dix ans après le début de la crise de 2008, ce peuple-là se révolte. Parce qu'on l'a oublié, ringardisé, dévalorisé, mais aussi parce qu'il n'a plus ni espoir ni futur. Cet essai développe une analyse fine de la situation actuelle et des bouleversements qui y ont mené. Il propose un nouveau modèle politique pour redonner du pouvoir aux milieux populaires et inventer une démocratie en continu.
Le démographe Hervé Le Bras analyse brillamment le contexte migratoire que connaît actuellement notre pays. À la question, abondamment commentée, de l'immigration, l'auteur intègre celle de l'émigration, de Français d'une part et d'étrangers d'autre part. Il propose également une réflexion sur le lien entre immigration et croissance économique, sur le vieillissement des populations européennes, ainsi qu'une proposition prospective quant à l'avenir des migrations.
Enfin, il répond aux tenants de la théorie du "grand remplacement"...
De plus en plus rares sont les virulents contempteurs du capitalisme et du libéralisme contemporains. Leur voix n'est pas éteinte, mais elle est muselée, sinon discréditée au moins contestée par la suprématie que ce double modèle idéologique et économique exerce désormais, sous des formes certes disparates, sur la quasi-totalité du globe... et dans la quasi-totalité des consciences. Jean Ziegler est de ces opiniâtres résistants au capitalisme. Sa confrontation intellectuelle et physique, scientifique et émotionnelle, à la véracité de l'extrême pauvreté, au cynisme des mécanismes diplomatiques, aux obscurantismes multiformes, à l'étranglement des droits humains élémentaires, au dépérissement des utopies, lui confère d'être un observateur unique de l'état humain du monde.
C'est dans l'intimité des familles que se transmettent et se forgent les orientations sociales des enfants, que se déterminent leurs aspirations et leurs choix de vie. Malgré les adaptations des enfants à un environnement nécessairement différent de celui qu'ont connu leurs parents, les familles sont généralement assez conservatrices, qu'il s'agisse de politique, de religion, de morale ou d'éthique. Ceci n'est pas aussi systématique, à ce que j'ai pu en juger aux cours de mes rencontres, dans les familles pieds-noires. Celles-ci, concernant les orientations sociales et les choix de vie de leurs enfants, expriment souvent une absence de consensus, l'existence d'oppositions et, quelquefois, de fractures concernant l'Algérie. Qu'en est-il exactement ?