On connaissait le greenwashing, on parle maintenant de woke washing, soit la récupération des causes progressistes par le capitalisme.
Les marques se disent aujourd'hui green, pink et inclusives. Alors qu'elle est généralement associée à l'anticapitalisme, la supposée idéologie woke se retrouve au coeur de la stratégie de nombreuses entreprises. Faut-il y voir une victoire politique et sociétale du wokisme, ou plutôt un dévoiement commercial et consumériste de ce mouvement militant ? Après tout, cet activisme de marque est bien souvent inauthentique et opportuniste, quand il n'est pas carrément trompeur.
De la révolte romantique du xixe siècle à l'émergence du développement durable et de la RSE, en passant par les luttes pacifistes, féministes, anticolonialistes, antiracistes et LGBTQIA+, Audrey Millet analyse la façon dont le wokisme industriel s'approprie et vide de leur sens les revendications populaires depuis deux siècles pour nous pousser à consommer toujours plus. Elle propose ainsi une lecture inédite des évolutions sociales, économiques et politiques en Occident.
Alors que les revenus stagnent et que le coût de la vie augmente pour le commun des mortels, la vie des riches nous est de plus en plus offerte en modèle et en spectacle. D'aussi énormes fortunes, et les inégalités qu'elles génèrent, ont beau être obscènes par leur démesure et menaçantes par le poids qu'elles confèrent aux caprices de quelques individus, nous nous obstinons à penser qu'elles sont légitimes, voire admirables. Dans son roman Chien blanc, Romain Gary nommait «société de provocation» l'ordre social qui encourage une telle outrecuidance et glorifie les prouesses et le mode de vie obscènes des riches, tout en s'aveuglant au dénuement et au ressentiment qu'ils provoquent.
Les nations s'affrontent toujours en invoquant ce qu'elles portent de plus universel. La France a ainsi pu se prévaloir d'incarner la révolution universelle par excellence, et le modèle universel de toute révolution. Ce monopole de l'universel est contesté depuis quelques décennies, en particulier par les États-Unis, au nom d'autres principes d'organisation de la politique ou de la science. Car l'impérialisme n'est pas seulement une relation de domination entre pays, il s'exerce aussi dans les prétentions à l'universalité en matière de culture et de styles de vie. Sur la base de plusieurs textes explorant la dimension internationale des champs, ce livre ouvre des perspectives de recherche inédites sur les stratégies d'universalisation déployées par toute entreprise de domination.
La crise sanitaire et sa gestion au sein des universités françaises ont révélé et accentué un nouveau régime de sélection scolaire. Jamais la France et son système scolaire n'ont autant diplômé et pourtant jamais les savoirs n'ont été aussi inégalement transmis. C'est dans les premiers cycles universitaires que ce paradoxe est le plus palpable. Ce livre revient sur l'histoire récente de la banalisation des études universitaires, à la fois en les inscrivant dans les horizons ordinaires des possibles de la très grande majorité des lycéens et lycéennes mais au prix d'une formation volontairement réalisée au rabais dans ses contenus, faute de moyens, par des gouvernements qui n'ont cessé de dégrader les conditions d'apprentissage à l'université au moment où les besoins sont les plus grands. Face à la force de l'offensive politique qui déstabilise aujourd'hui l'université (généralisation de l'évaluation des formations des établissements par le biais d'indicateurs standardisés, récit simpliste de la prétendue crise de l'université par le gouvernement via de jolies infographies), ce livre reprend sous un angle nouveau les enquêtes statistiques existantes pour mettre au jour les mécanismes de ce régime de sélection scolaire qui, sous couvert de démocratisation de l'accès à des diplômes de valeur prétendument homogène et constante, refuse sciemment de donner les moyens à des étudiants d'origines sociales élargies de se former réellement. Cela au détriment d'un besoin de qualification universellement reconnu et au prix de la perpétuation sans fin de la production et de la reproduction des inégalités sociales.
La question animale s'est invitée brusquement dans l'espace public. Loin de créer du consensus, celle-ci constitue désormais un territoire de guérilla culturelle entre factions rivales. Il faut donc se préparer, tant le débat est devenu à la fois ultra politique et ultra intime. Nous devons établir un état de l'art de ce nouveau choc des espèces : qui dit quoi, qui pense quoi, qui fait quoi ? Cela passe aussi par retracer brièvement l'histoire des relations ancestrales entre l'humain avec ses innombrables cousins. C'est enfin envisager un récit commun dans une société française usée par les clashs et les divisions stériles. Ce livre fait le pari que, fragmentés à 70 millions, nous pourrions trouver une nouvelle forme d'harmonie en intégrant 60 millions de nouveaux amis...
Face au déficit démocratique qui affecte notre pays, l'objet de cet ouvrage est de déplacer le regard des institutions politiques vers l'ensemble des institutions qui forme le tissu du vécu citoyen : les services publics.
C'est d'abord par la radicalisation de la démocratie administrative que l'on pourra régénérer notre système politique. L'objet de cet ouvrage est donc de confronter la notion française de service public aux recherches sur les communs. L'idée serait donc de renouveler la réflexion sur les services publics en abandonnant la question de la propriété du service public (étatique ou privée) pour celle de sa gouvernance afin de réfléchir à la façon dont on pourrait fournir des services publics sur une base démocratique et inclusive, qui est l'idée centrale qui anime les communs. Émerge ainsi en Europe une nouvelle forme, la coopérative de service public, qui nous semble toute indiquée pour donner forme à la fourniture inclusive des services d'intérêt général.
À l'heure où se développent en France les premiers cursus d'études culturelles inspirés des cultural studies anglophones et où les politiques de l'identité et des représentations suscitent un intérêt croissant, la publication de ce recueil de quatorze essais classiques du sociologue britannique Stuart Hall constitue un détour nécessaire par les origines multiples et complexes de ce champ de réflexion.
Intellectuel de renom international, Stuart Hall nous livre ici une généalogie critique des cultural studies, de leurs fondements théoriques marxistes et gramsciens à leur redéfinition des notions de « culture » et de « populaire », en passant par leur résistance aux disciplines classiques. Mettant en relief les préoccupations théoriques et politiques majeures des études culturelles, il interroge le concept d'« identité » et ses déclinaisons (ethnicité, race, classe, genre, sexualité) et développe une théorie qui situe la culture au coeur même du processus de construction identitaire.
Qu'il analyse la formation des cultures diasporiques, les politiques noires britanniques, les situations postcoloniales ou le concept de « multiculturalisme », Hall éclaire d'une lumière singulière nombre d'enjeux centraux de la scène politique internationale contemporaine.
Cadres, petits entrepreneurs, enseignants, fonctionnaires, employés de bureau, etc., tous, à un titre ou à un autre, peuvent se prévaloir de l'appartenance aux « classes moyennes ». L'expression, à la différence d'autres appellations (bourgeoisie, classe ouvrière), ne peut être associée d'emblée à un ou des groupes sociaux précis. Pourtant, les classes moyennes constituent aujourd'hui un pôle important de la société. Cet entre-deux à géométrie variable renvoie, plus qu'à des attributs « moyens » comme le revenu, à une constellation de profils sociaux, certains peu visibles, d'autres pourvus d'une identité forte.
Cet ouvrage présente un parcours sociohistorique des glissements sémantiques du terme et du déplacement de son centre de gravité avec l'essor des « cols blancs », une description de leurs différentes composantes, l'évocation des problématisations successives dont elles ont été l'objet en relation avec les transformations socioéconomiques et culturelles. Il se clôt sur une question d'actualité : les classes moyennes sont-elles en crise ?
En apparence, les méthodes de management ne cessent de se renouveler. En réalité, le management tourne en rond.
Dans ce second volume de Lost in management, François Dupuy s'attache à démonter les mécanismes de l'appauvrissement de la pensée managériale et à en montrer les graves conséquences pour les entreprises. Habillant les idées reçues d'un jargon déconnecté de la « réalité », dirigeants et managers commettent des erreurs de raisonnement et des confusions qui pénalisent toujours plus leurs décisions.
À travers des exemples de la vie quotidienne en entreprise, cet ouvrage montre la responsabilité des grands cabinets de conseil et des business schools dans la diffusion de cette pensée paresseuse et de ces pratiques surannées avec lesquelles il est encore temps de rompre.
Les représentations sociales sont à la base de notre vie psychique. C'est à elles que nous faisons le plus facilement et le plus spontanément appel pour nous repérer dans notre environnement physique et humain. Situées à l'interface du psychologique et du sociologique, elles sont enracinées au coeur du dispositif social.
Quelles représentations de l'autre et des relations sociales englobent-elles ? En quoi constituent-elles des éléments fondamentaux de notre épistémologie, et notamment de l'élaboration du sens commun ?
L'hypothèse de Henri Lefebvre, qui envisageait en 1970 une urbanisation totale de la planète, se vérifie de plus en plus. En un siècle, le nombre de citadins au niveau planétaire a en effet été multiplié par douze. La moitié de la population mondiale réside dans une ville, soit près de trois milliards sept cents millions de personnes : il devient plus que nécessaire de réfléchir à l'urbain, au citadin et aux rapports qu'ils entretiennent. C'est dans cette perpective que la sociologie urbaine apporte, depuis plus d'un siècle, des éléments de compréhension au phénomène urbain.
En présentant les grandes perspectives théoriques de cette discipline, cet ouvrage fait le point sur cette sociologie de et dans la ville.
La définition du bénévolat témoigne d'une grande banalisation de l'acte bénévole, mais en même temps on peut prédire que des bénévoles vont devenir plus militants.
Depuis un demi-siècle et surtout deux décennies, la multiplication du nombre des associations et celle des citoyens actifs a normalisé et banalisé le bénévolat, l'a ancré dans notre culture et dans notre mode de vie. Proche du monde politique ou syndical, le qualificatif de militant n'est pas endossé par tous les bénévoles mais beaucoup changent de casquettes d'autant que les partis politiques attirent moins de candidats. La baisse de l'engagement en politique est remplacée en partie par un militantisme associatif ou via des collectifs de citoyens ou des groupes informels. L'extension du domaine du travail bénévole, dans les entreprises sociales, dans les réserves citoyennes, dans les associations de patients, dans la solidarité au quotidien, « par le bas », etc. dessine une image floue du bénévolat, un trouble dans sa définition.
Les responsables de cet ouvrage ont été percutés par le changement brutal du bénévolat. À la suite du Covid, on peut noter l'utilisation des bénévoles et même leur sur-utilisation, l'occasion de se resocialiser pour certains qui avaient été isolés pendant la crise sanitaire, période de grande anomie. La conséquence : de nouvelles formes d'entraide et de solidarité. Le contexte socioéconomique, qui incite plus à l'engagement qu'à une attitude compassionnelle, va certainement générer d'autres troubles dans le bénévolat.
Qu'ont en commun une personne âgée dans un EHPAD, une personne handicapée dans un établissement, un sans-abri dans un foyer d'urgence, un demandeur d'asile dans un centre spécialisé ou encore un sans-papiers dans un hôtel payé par l'État?? Ils bénéficient d'un hébergement qui, s'il s'organise selon des modalités différentes, ne les place pas moins, tous, aux frontières du logement ordinaire. Quels sont ces dispositifs d'hébergement et comment s'inscrivent-ils dans la politique du logement?? Qui en sont les usagers?? Comment la crise liée au Covid-19 a-t-elle contribué à mettre en avant la gravité d'un sujet qui pouvait paraître marginal à la fin du xxe?siècle?? Autant de questionnements auxquels Julien Damon apporte des réponses précises, décryptant des données souvent ardues, au cours de ce qui s'apparente à un éclairant périple dans un pan singulier de l'action publique. Julien Damon enseignant à Sciences Po et à HEC, est conseiller scientifique de l'École nationale supérieure de Sécurité sociale (En3s) et rédacteur en chef de la revue Constructif.
Les organisations sont un élément familier de notre environnement quotidien. Pourtant, il a fallu attendre l'après Seconde Guerre mondiale, aux États-Unis, pour que des chercheurs abordent l'étude des comportements, des institutions et même de la société dans son ensemble sous l'angle des organisations. En France, l'exploration de ces phénomènes n'a jamais atteint une ampleur similaire, malgré la réflexion menée notamment par Michel Crozier.
Catherine Ballé se propose de retracer les étapes essentielles du développement de la sociologie des organisations, dans une perspective aussi bien théorique que pratique.
À quelles conditions est-il possible de tenir compte, dans l'administration et l'industrie, de cette méthode de recherche ?
« Total » : c'est ainsi qu'ils ont choisi de la nommer, comme dans un mauvais film tout en hyperboles. Active dans plus de 130 pays, cette société s'affaire à exploiter, traiter et distribuer des produits issus du pétrole, tout en oeuvrant dans le gaz, l'énergie solaire, la produc- tion électrique et l'industrie chimique. Le capital dont dispose cette firme traduit le fait d'une histoire chargée, couverte par l'état du droit ou par la complicité des États. Ce capital est le fruit d'actions tentaculaires sur un plan politique et économique, allant de la participa- tion à des cartels internationaux capables de jouer sur les prix à l'accaparement de ressources dans le contexte néocolonial africain, en passant par la délocalisation d'actifs dans des États complaisants, par l'externalisation des coûts de production sous une forme massivement polluante et par la collaboration avec des partenaires pratiquant le travail forcé.
Dans cet essai, Alain Deneault démontre que le cas Total ne témoigne pas seulement du pouvoir de cette entreprise en particulier, mais de celui d'une poignée de multinationales qui font aujourd'hui la loi.
Se pencher sur l'histoire de Total et de ses composantes généalogiques, c'est montrer comment l'état du droit et la complicité des États ont permis à une firme, légalement, de comploter sur la fixation des cours du pétrole ou le partage des marchés, de coloniser l'Afrique à des fins d'exploitation, de collaborer avec des régimes politiques officiellement racistes, de corrompre des dictateurs et représentants politiques, de conquérir des territoires à la faveur d'interventions militaires, de délocaliser des actifs dans des paradis fiscaux ainsi que des infrastructures dans des zones franches, de pressurer des régimes oligarchiques surendettant leurs peuples, de polluer de vastes territoires au point de menacer la santé publique, de vassaliser des régimes politiques en théorie pourtant souverains, de nier des assertions de façon à épuiser des adversaires judiciaires, d'asservir des populations ou de régir des processus de consultation.
Chacun de ces verbes fait l'objet d'un chapitre dans cet ouvrage. Ils représentent une série d'actions sidérantes que l'ordre politique actuel ou récent a permis à des multinationales de mener en toute impunité, indépendamment des textes législatifs et des institutions judiciaires, ou grâce à eux.
En complément, un court essai intitulé Le Totalitarisme pervers met en perspective les cas décrits précédemment et interroge de façon conceptuelle le fonctionnement même des multinationales.
Comment le savoir scientifique se constitue-t-il ? Y a-t-il des facteurs sociaux et culturels qui favorisent le développement des sciences ? Quelles institutions accompagnent ou freinent ce développement ? Comment travaillent les savants ?
Comment valident-ils leurs connaissances ? Pourquoi y a-t-il des controverses ?
En se penchant sur les rapports entre science et société, les sociologues des sciences ont interrogé la manière dont la connaissance scientifique se construit. Loin de la figure, tantôt fascinante, tantôt inquiétante, du savant travaillant seul dans son laboratoire, ils nous donnent à voir la recherche en sciences dures d'aujourd'hui comme étant essentiellement une entreprise collective, souvent transnationale.
Ce manuel offre une synthèse sur les usages sociaux du droit et de la justice. Il explore - les espaces et les rituels classiques de déploiement du droit ;
- les tribunaux et la forme du procès ;
- l'écriture du droit dans les assemblées élues, les associations, les entreprises, les institutions publiques.
Au-delà de la sociologie des textes juridiques ou de l'institution judiciaire, il s'intéresse prioritairement au droit dans la société.
Les cheminot·es occupent une place particulière dans l'histoire des luttes sociales qu'ils et elles ont encore pleinement occupé récemment durant le mouvement pour s'opposer à la contre-réforme des retraites.
Cette combativité s'inscrit dans une longue tradition de luttes qui a secoué le rail depuis le début du siècle. Ce sont certains de ces moments importants qu'a connus la SNCF que nous propose l'auteur.
L'ouvrage s'ouvre sur la grande grève de 1910 où le sabotage a été plusieurs fois pratiqué durant le conflit en écho à des luttes similaires en Italie. L'autre grand rendez-vous historique des cheminot·es sera la résistance contre l'occupation nazie sur lequel l'auteur revient en détail.
En 1947, les luttes du rail reprennent et elles verront encore des pratiques de sabotage durement réprimées avec 1 391 sanctions prononcées pour des faits directement liés à la grève, dont 93 licenciements. Quelques années plus tard, lors de la guerre d'Algérie, ce sont les voies qui sont occupées et les trains bloqués contre le rappel des jeunes sous les drapeaux pour les besoins de la guerre coloniale. En 1962, les conducteurs de train refusent la veille automatique qui supprime le deuxième agent en cabine de conduite.
En 1982, un nouveau mouvement social inédit, qui porte sur les rémunérations, l'emploi et les conditions de travail touche les gares avec la grève de la pince où les contrôleurs et les contrôleuses se refusent à contrôler les billets.
Trois ans plus tard, ce sera une grève de l'astreinte qui oblige certains agents à répondre à tout appel pendant les repos, les journées chômées. Suivra la grève des réservations dont l'auteur, comme les conflits précédents, nous raconte les raisons et le déroulement.
Plus tard, en 1997, ce sont encore des voies qui sont occupées, et des trains bloqués, contre les expulsions de demandeurs d'asile. Christian Mahieux ne raconte pas ici toutes les grandes grèves cheminotes mais explique comment, à travers les générations, se sont transmis un esprit et des pratiques de résistance sociale individuelle et collective, dans un milieu où l'« obéissance passive aux signaux » est la règle de base.
Et cette histoire n'est pas close, à n'en pas douter.
Le projet « Jouer et se comprendre » est un outil pour les enseignants et éducateurs, pour les enfants et adolescents, pour tisser leur propre réseau de relations dans le respect des différences.
Les objectifs principaux sont :
- valoriser la culture du respect et de l'accueil ;
- permettre la connaissance réciproque entre les participants ;
- améliorer le bien-être des personnes qui viennent d'arriver ;
- partager avec les enseignants une méthode éducative sur l'interculturalité.
Tout est mis en oeuvre pour que l'animation du groupe permette à chacun de partager son bagage socioculturel et de s'enrichir de celui des autres. Grâce aux jeux de rôle, aux mises en situation, grâce à la narration personnelle ou de groupe, les participants apportent leurs compétences et leurs questionnements pour faire face aux situations de leur quotidien. Dans un cadre serein et organisé, rythmé par la répétition des rites, chacun pourra grandir et élaborer des stratégies propres pour ses relations et son existence. Le moteur principal des rencontres est le jeu, choisi et pensé pour nourrir la réflexion portée par l'histoire lue. Le temps défini et l'organisation de l'espace en suivant quelques règles simples, favorisent l'écoute et la prise de parole orale.
À la suite de la lecture d'une partie de l'histoire, se met en place :
Un débat en mots ou en gestes pour la relier à notre quotidien ;
Une activité pour faire sienne l'histoire ;
Un jeu pour vivre émotionnellement et physiquement l'histoire ;
Un temps d'autobiographie, dessin ou écriture.
Le jeu sera souvent le meilleur moyen de casser des préjugés, d'exprimer des peurs et de s'y confronter. L'écriture ou le dessin sera le moment pour intérioriser ce qui a été vécu pendant la rencontre. À la fin des rencontres chaque participant construira son livret d'images ou d'histoires, les fruits de ce que nous aurons tissé ensemble. On y ajoutera une citation qui résume en quelque sorte le coeur du parcours.
En 2050, il est fort probable que l'Inde aura pris la première place économique mondiale, devant la Chine et les États-Unis. Pourtant, nous comprenons mal cet immense pays. Aussi le projet de ce livre nourri de travail de terrain est-il de nous y initier. L'auteure saisit cette société vivante, diversifiée, tolérante et violente. Elle évoque les croyances, la morale, les habitudes, les normes, mais aussi ce qui est caché.
Une lecture aussi instructive que passionnante.
Croire que seule la violence peut combattre efficacement un pouvoir qui refuse d'entendre son peuple est une erreur aussi grave que répandue. En réalité, la non-violence est une arme bien plus efficace contre la tyrannie.
Erica Chenoweth et Maria J. Stephan, spécialistes américaines de politique internationale, ont observé plus de trois cent vingt insurrections au cours du XXe siècle, notamment en Iran (1979), en Palestine (1992), aux Philippines (1986) et en Birmanie (1990). Leur conclusion est sans appel : quels que soient leurs objectifs et le type de pouvoir qu'elles affrontent, les insurrections non violentes parviennent à leurs fins trois fois sur quatre, contre une fois seulement pour les violentes. En outre, les mouvements de résistance civile offrent une bien meilleure garantie d'un avenir démocratique.
Pouvoir de la non-violence est devenu un ouvrage de référence plusieurs fois primé qui dénonce l'inefficacité des soulèvements violents dans le monde.
L'édition française est précédée d'une préface inédite de Jacques Semelin, directeur de recherche au CNRS, professeur à Sciences Po Paris, spécialiste français des questions de résistance civile.
Loin de l'idée reçue selon laquelle nous évoluerions dans un monde flexible, ouvert et fluide, les organisations structurent et s'imposent dans tous les aspects de la vie.
À chaque entité ses codes, ses hiérarchies, sa structure, ses règles, procédures ou normes.
L'organisation est devenu la réponse privilégiée pour résoudre les problèmes qui requièrent une action collective et une réalité qui produit des effets dans toutes les dimensions de la vie sociale.
Qu'implique le fait de vivre dans une société à ce point organisée ? En quoi celle-ci se distingue-t-elle des sociétés du passé ? Réduit-elle nos libertés ? Conduit-elle à une plus grande uniformité dans nos comportements ? Est-elle plus juste ? Plus démocratique ?
Moins inégalitaire ?
Lorsqu'un établissement dysfonctionne, et que toute causalité rationnelle pouvant l'expliquer est écartée, il faut aussi en rechercher les endroits, où les problématiques individuelles et groupales en sont à l'origine. C'est la raison pour laquelle, et afin d'y parvenir, la méthodologie d'analyse institutionnelle présentée a été élaborée spécifiquement en prenant en compte les dimensions du réel, du symbolique et de l'imaginaire (RSI) de l'organisation, en lien avec la vie psychique de tout un chacun. Ainsi la compréhension des dysfonctionnements, préalable à leurs résolutions, en est grandement facilitée.
Ce guide donne les clés pour :
- savoir appréhender globalement et en profondeur les dysfonctionnements, à l'aide d'une méthodologie d'analyse institutionnelle facilement et rapidement utilisable ;
- savoir repérer et identifier les problématiques ;
- savoir identifier les causes et les manifestations des dysfonctionnements ;
- savoir prévenir et gérer les dysfonctionnements.
Ce livre s'adresse à tous les dirigeants, cadres, employés, étudiants en formation initiale et continue du secteur associatif ou public, marchand ou industriel, et à tous ceux qui s'intéressent aux organisations.
Depuis plus d'une décennie, le nom d'Halbwachs s'est imposé comme une référence essentielle de la sociologie de la mémoire collective. Cette réédition s'accompagne des contributions de cinq auteurs (sociologues, historiens et philosophes) qui rassemblent et présentent les travaux sur la mémoire collective menés par Halbwachs. Danièle Hervieu-Léger situe l'ouvrage dans le contexte actuel de la sociologie des faits religieux ; le philosophe Jean-Pierre Cléro restitue l'arrière-plan leibnizien ; Marie Jaisson analyse les étapes des travaux de l'auteur sur la mémoire depuis les années 1920 jusqu'à ses derniers textes ; Sarah Gensburger montre comment la démarche de l'auteur a été reprise dans l'enquête récente sur «Juste parmi les Nations»; enfin, Éric Brian souligne l'importance de ce livre pour l'analyse des relations entre histoire et sciences sociales.