Ce livre est le fruit d'une longue complicité intellectuelle qui a fait de Laure Adler une interlocutrice privilégiée d'Edgar Morin. Ensemble, ils font le tour de la vie du philosophe, de ses engagements, de ses rencontres. Sur tous ces sujets, Edgar Morin livre à la journaliste le point de vue d'un sage plein d'acuité et capable d'autocritique. Les multiples reflets d'une pensée sans cesse en mouvement chez cet intellectuel que Laure Adler présente comme « un baroudeur du savoir », en perpétuel vagabondage à travers toutes les disciplines. « Un anti-maître à penser » auprès de qui elle nous invite à puiser des leçons d'optimisme et de vitalité.
Françoise Héritier est une femme exceptionnelle. Anthropologue spécialiste de l'Afrique, elle a mené d'importants travaux sur la parenté.
Élue au Collège de France, elle y a pris la succession de Claude Lévi-Strauss. Elle a aussi contribué à la pensée féministe. Par son oeuvre, sa stature d'intellectuelle et son action publique, elle est un modèle pour les femmes.
Parfaite introduction à la lecture de ses livres, la biographie de Gérald Gaillard restitue sa jeunesse et ses années de formation, et brosse le tableau d'une époque et d'une atmosphère intellectuelle. Elle retrace le parcours de la chercheuse, à Paris et aussi chez les Samo de Haute-Volta, confrontée à l'étrangeté de mondes éloignés du nôtre.
Après des incursions dans l'oeuvre scientifique (inceste, valence différentielle des sexes, etc.), le livre présente les engagements de Françoise Héritier, qui a accompagné le mouvement féministe ainsi que d'autres causes - immigration, sida, homosexualité, gestation pour autrui. On découvre alors des facettes souvent méconnues de l'action de cette femme discrète, qui avait également un talent magnifique pour partager ce qui fait « le sel de la vie », selon le titre d'un petit livre intimiste où elle se confiait.
Un bel hommage à l'oeuvre et à la vie de Françoise Héritier, grande intellectuelle et actrice passionnée de son temps.
La Responsabilité est l'un des classiques les plus oubliés du corpus de l'école française de sociologie. Rédigé par Paul Fauconnet, l'un des principaux disciples d'Émile Durkheim, il reprend des leçons inédites du maître pour fournir une théorie générale et systématique de la responsabilité pénale d'un point de vue sociologique. Au fil de la démonstration, c'est pourtant bien plus qu'une réflexion sur le droit qui apparaît, l'auteur livrant finalement une théorie sociologique du libre-arbitre qui reconfigure le rapport établi habituellement entre déterminisme et sciences sociales. Le véritable projet sociologique, affirme Fauconnet, ne consiste pas à nier la liberté du sujet, mais à rendre compte des conditions socio-historiques produisant cette croyance, pour comprendre à quelles conditions elle peut être scientifiquement critiquée. Cette première édition commentée, accompagnée d'une présentation et d'un appareil de notes conséquent, guide le lecteur dans la redécouverte d'un texte magistral qui n'a rien perdu de son actualité.
« Il avait, chevillée au corps, l'ambition d'inventer une philosophie qui puisse dire quelque chose d'articulé sur la science en train de se faire, sur ses pratiques et sur ce qu'on appelle la vérité scientifique. »
Les concepts de Pierre Bourdieu font école tant et si bien qu'au-delà même de la sociologie critique, on les retrouve dans la littérature journalistique, dans les textes d'organisations, dans les discours politiques...
Le livre de Simon Lemoine, docteur en philosophie, professeur de lycée, veut éclairer pour un public non savant les articulations principales d'une pensée qui s'est vouée à la connaissance des mouvements de la société.
Comment les dominants dominent-ils ? La sociologie peut-elle servir à transformer les rapports de pouvoir, quelle est la puissance de la violence symbolique, qu'est-ce que l'habitus, la distinction, comment fonctionne la reproduction sociale?? Autant de questions qui animent ce «?Découvrir?» et en font une introduction essentielle à la sociologie de Bourdieu, et à la compréhension du présent.
Le public français se souvient surtout de Pasolini comme réalisateur de films qui ont défrayé la chronique. On le connaît moins comme écrivain, alors qu'il est l'auteur d'une oeuvre aussi considérable que variée : poésies, romans, chroniques, essais, pièces de théâtre, chansons... Pourtant ses essais radicaux - et souvent prophétiques - sur l'évolution de notre société sont particulièrement pertinents. Ils développent une critique de la modernité avec une analyse très singulière : « Il faut arracher aux traditionalistes le monopole de la tradition [...]. Seule la révolution peut sauver la tradition. » Deux de ses ouvrages, les Écrits corsaires et les Lettres luthériennes, regroupant divers articles parus dans la presse, sont particulièrement caractéristiques de cette pensée originale. C'est sur ces textes que s'est appuyé Piero Bevilacqua pour analyser sa pensée anticipatrice issue d'une sensibilité exacerbée, capable de percer le rideau de la réalité pour se projeter dans l'avenir...
« Mes Outre-mers » tout d'abord. Pardon pour cette sorte de prétention possessive. Il ne s'agit pas du tout d'une volonté d'appropriation mais tout simplement d'une impudeur affective. La confession d'un profond attachement à ces femmes et ces hommes, ces pays et ces entités improbables qui m'ont été donnés de découvrir.
L'image de couverture de ce livre ensuite. En Nouvelle-Calédonie, on l'appelle trutru en drehu ou encore toutoute. Pu en Polynésie ou lambri aux Antilles... Le son de la conque est sans doute le seul repère fragile qui émerge de ce maelstrom de langues, de cultures, de géographies et d'histoires. Il transcende les frontières et s'adapte. Comme un souvenir d'universel dans cet océan de diversité.
L'itinérance enfin. À la fois itinéraire et errance. Nécessité de se frayer un chemin et risque de se perdre. Chercher à comprendre et se faire interpeler. En ces temps de certitudes et de prétentions, le sentier des outre-mer est une initiation au doute et, pour reprendre le mot d'Édouard Glissant, au tremblement. Les racines et les horizons se culbutent pour nous apprendre à baisser la tête, tendre l'oreille, ouvrir grand les yeux pour engager enfin une conversation avec l'autre. Et comme dans les coutumes kanak, les choses essentielles se partagent souvent à voix basse.
S'il existe aujourd'hui plusieurs d'introduction à Weber, ils sont la plupart du temps destinés exclusivement à un public universitaire. Or, l'oeuvre du sociologue allemand s'adresse aussi à toutes celles et ceux qui veulent saisir la spécificité de la modernité capitaliste. L'auteur fait ici le pari que le monde que Weber voyait naître, celui de la grande industrie et de la bureaucratie, est plus que jamais le nôtre. En proposant à la lecture une dizaine de textes centraux, ce livre vise à expliciter un certain nombre de notions wébériennes qui peuvent permettre d'éclairer, de nourrir les débats actuels sur l'écologie et le capitalisme : rationalisation, désenchantement du monde, esprit capitaliste, etc.
Ce livre retrace, sans se vouloir exhaustif, la période algérienne de Pierre Bourdieu : celle qui va de 1956, date de son arrivée dans le Cheliff, région inhospitalière chaleur torride en été et froid glacial, en hiver, à 1961, date de son départ précipité d'Alger, devenue la proie du terrorisme urbain. Il vise cependant à éclairer le lecteur, fût-ce partiellement, à partir de témoignages oraux, véritables archives vivantes, émanant de collègues et d'étudiants qui l'ont côtoyé et partagé avec lui moult angoisses, espoirs et désespoirs dans un climat de tensions politiques dans un conflit de guerre ayant gagne tant le monde rural que dans le monde urbain, à l'instar de la bataille d'Alger, en 1957.
"Erving Goffman est un des sociologues les plus marquants du XXe siècle. Spécialiste des interactions humaines, il a connu une carrière importante, influençant nombre de ses contemporains et ayant une descendance intellectuelle d'envergure. Il a particulièrement marqué le monde universitaire français à la faveur de la publication de plusieurs de ses textes par Pierre Bourdieu. Cependant, chose étonnante, on ne connaît rien ou presque de sa vie.
À l'occasion du centenaire de sa naissance et des 40 ans de sa disparition, la première biographie du sociologue paraît, écrite par un de ses plus éminents spécialistes."
Howard S. Becker (né en 1928) est l'un des chercheurs les plus importants de la sociologie américaine de la seconde moitié du xxe siècle. Internationalement renommé, il a d'abord été connu en France pour son analyse de la déviance et pour son travail sur les mondes de l'art. Mais ses recherches ne se réduisent pas à ces domaines. Becker est aussi, et peut-être avant tout, un sociologue du travail qui s'est intéressé aux institutrices, aux étudiants en médecine et aux musiciens de jazz. Il a abordé de façon concrète les problèmes méthodologiques rencontrés par les sociologues et a comparé leur travail à tous ceux qui se proposent de parler de la société. Si les textes de Becker ne forment pas un ensemble unifié, il y a néanmoins une manière de faire, une « patte » bien reconnaissable, un ensemble de ficelles régulièrement utilisées. Ce livre n'est pas seulement une présentation de son oeuvre, il est aussi une invitation à entrer dans son atelier sociologique pour y découvrir, non seulement une façon de produire des connaissances sociologiques, mais aussi une manière agréable d'en acquérir.
« Si les océans meurent, nous mourrons... » Tête mise à prix, fiché par Interpol, arrestation en Allemagne... Ainsi va la vie mouvementée de Paul Watson. Adulé par certains, qualifié d'écoterroriste par d'autres, celui que le Time Magazine désigne comme l'un des vingt plus grands héros écologistes du xxe siècle n'est autre que le fondateur de Sea Shepherd, alias le berger de la mer.
Traque des chasseurs de baleines en Antarctique, aide au démantèlement de braconniers dans l'océan Austral, lutte contre l'emprisonnement des animaux dans les parcs aquatiques ou, plus récemment, défense des dauphins sacrifiés sur l'autel de la pêche non sélective : cette association n'aura jamais mené autant de missions que ces dernières années.
Fondée il y a plus de quarante ans, Sea Shepherd est sans doute - et entend bien rester - l'organisation de préservation des océans la plus combative au monde.
Paul Watson revient sur sa création, son évolution et ses perspectives d'avenir. Le combat d'une vie, dont l'urgence s'accroît au rythme du réchauffement climatique.
À propos de l'autrice Lamya Essemlali a rejoint l'équipe de Sea Shepherd en 2005 après avoir rencontré le capitaine Watson à Paris. Cofondatrice de Sea Shepherd France en 2006, elle en est devenue présidente en juin 2008. Depuis 2013, elle est aussi codirectrice de Sea Shepherd International et participe ainsi à l'orchestration de l'ensemble des actions de l'ONG. Elle compte aujourd'hui à son actif 17 campagnes, dont 13 qu'elle a dirigé en France et à l'étranger.
« Un homme engagé jusqu'à la mort. » De cause à effets, le magazine de l'environnement France Culture
Si Pierre Bourdieu condamne les sociologies qui ramènent tout à l'économie, il a lui-même un vocabulaire théorique qui semble dériver de l'économie. Comment expliquer ce paradoxe ? Cet ouvrage mène l'enquête et s'interroge philosophiquement sur le sens qu'il convient de donner, dans son corpus, au concept d'économie. Nous tentons alors de redéfinir une constellation de notions que l'on réserve généralement à la discipline économique standard. La valeur, l'échange, l'intérêt, l'investissement, le capital ou encore le crédit ont des significations élargies sur lesquelles nous nous proposons de réfléchir afin de lever les équivoques propres à la pensée de Bourdieu. Mais ce livre a également une ambition critique. Nous aimerions montrer que les économistes usuels doivent abandonner leur prétention au monopole sur ce lexique. Ils ne l'appréhendent en réalité que dans une sphère restreinte de pratiques, qui doit être de nouveau articulée à une économie symbolique étendue.
Figure centrale de la pensée de son temps, Roland Barthes (1915-1980) était aussi un être à la marge. Un père mort à la Première Guerre, l'amour inaltérable d'une mère, de longues années passées en sanatorium, la découverte précoce de son homosexualité lui donnent très tôt le sentiment de sa différence. Il a vécu à distance les grands événements de l'histoire contemporaine. Pourtant sa vie est prise dans le mouvement de ce siècle qu'il a contribué à rendre intelligible.
Fondée sur un matériau inédit jamais exploré jusqu'ici, cette biographie de Barthes éclaire d'un jour nouveau ses engagements, ses refus, ses désirs. Elle détaille la quantité des objets dont il a parlé, les auteurs qu'il a défendus, les mythes qu'il a épinglés, les polémiques qui ont fait sa célébrité, l'écoute des langages de son temps.
Raymond Boudon (1934-2013) est l'un des plus importants sociologues français de la seconde partie du xxe siècle. L'auteur de L'inégalité des chances (1973) et de Croire et savoir (2013) a en effet introduit en France la sociologie allemande et américaine, explorant sans relâche la théorie de l'« individualisme méthodologique », qui interprète les événements sociaux en accordant une large part au choix rationnel et libre des individus, plutôt qu'au déterminisme des théories de la domination.
Robert Leroux rappelle l'importance de ce sociologue atypique dans le paysage intellectuel et explique pourquoi l'oeuvre de Boudon a non seulement marqué des générations de sociologues, mais éclaire de façon pénétrante nombre d'aspects du monde social contemporain.
Il y a quarante ans, Coluche défrayait la chronique en devenant le cinquième homme de la campagne présidentielle, derrière Giscard, Mitterrand, Chirac et Marchais.
Il y a trente-cinq ans, l'Enfoiré rassemblait la France et « filait un rencard à ceux qui n'ont plus rien » en créant les Restaurants du Coeur.
Ces deux épisodes sont passés au crible, avec pour ambition de les cerner au plus près et d'en révéler les ressorts inconnus.
Pour appréhender au plus juste ces moments d'histoire, nous avons croisé deux approches. Celle des archives (articles de presse, photos et documents inédits) pour reproduire la vérité du moment. Celle du récit de Jean-Michel Vaguelsy (secrétaire et ami de Coluche), pour vivre de l'intérieur cette incroyable aventure.
Toute ressemblance entre les faits rapportés dans cet ouvrage et des événements plus récents est à mettre sur le compte de la capacité du peuple français à ne pas se laisser prendre pour... ce qu'il n'est pas.
Comment une origine rurale, un père garde-champêtre, une maison des jeunes et de la culture, un militantisme antimilitariste, une génération post-68 peuvent fabriquer un professeur d'université ?
Tel est l'énigme sociologique que se propose de résoudre ce livre en postulant qu'une trajectoire individuelle n'est pas le produit d'une volonté libre, mais n'est intelligible qu'en restituant les contextes institutionnels, scolaires ou générationnels qui l'ont rendue possible. L'exercice, qui est aussi une contribution à l'histoire sociale et à celle de la sociologie, suppose de se mettre à distance et de se regarder passer ; une posture qui n'est possible qu'en mobilisant les outils et les cadres d'analyse de la sociologie.
Voici en collection de poche, « Qui êtes-vous, Antoinette Fouque ? », un livre d'entretiens avec le journaliste et essayiste Christophe Bourseiller, initialement paru en 2009 chez Bourin éditeur dans la collection « Qui êtes-vous ? ».
Cette collection a pour but de « questionner les rares penseurs inclassables qui éclairent l'époque présente ».
Facilement accessibles, courts et synthétiques, plus qu'une introduction à Antoinette Fouque, ces entretiens sont un témoignage unique sur la vie, la pensée et le parcours de l'une des plus importantes militantes et intellectuelles d'aujourd'hui. Ils permettent de découvrir ou de redécouvrir une des pensées contemporaines les plus anticonformistes et les plus créatrices sur le rôle des femmes dans le monde actuel et l'alternative dont elles sont porteuses à travers l'expérience de la procréation.
Christophe Bourseiller présente ainsi l'ouvrage « On sait que le mouvement des femmes se divise depuis l'origine en deux branches. La première privilégie le social et milite pour les droits des femmes. La seconde est plus philosophique. Elle s'interroge : qu'est-ce qu'une femme ? C'est tout le travail d'Antoinette Fouque. En quoi consiste l'être-femme ? [...] Tout se tient dans le saut qualitatif. On change de registre. On interroge la substance. [...] Peut-on concevoir recherche plus enthousiasmante ? Il en va de notre avenir à tous ».
La presse en a parlé « Antoinette Fouque mena un travail intense sur le terrain qui, loin d'attiser la guerre entre les sexes, voulait les réconcilier afin qu'ils vivent dans une société où l'indépendance sexuelle, économique et politique des femmes ne serait plus mise en question. (...) Un petit livre extrêmement riche parce qu'il dit l'essentiel. Il nous livre la trame d'une vie sur laquelle se sont fixés durablement tant de généreux motifs. » Edmonde Charles Roux, La Provence, Mai 2010 « J'ai trouvé ce livre aussi facile d'accès que passionnant. Il fait vivre de l'intérieur toute une atmosphère intellectuelle propre aux années 60, l'ébullition de mai 68 par le prisme de l'engagement du MLF, avec des aperçus sur l'évolution du panorama et des luttes politiques. (...) Une vie inspirante de femme de pensée autant que d'action. » G.C. Blog Chroniques de livres écrits par des femmes
Quinze ans après son mariage, Alexandra David-Neel écrivait à son mari que la plupart des membres de sa famille lui étaient « inconnus ». Les livres et articles en nombre incalculable écrits sur la célèbre exploratrice comportent en conséquence tellement d'erreurs sur cette famille Neel à commencer par l'écriture du patronyme qu'il est apparu indispensable à l'auteur d'en raconter l'histoire et de rétablir quelques vérités à partir dedocuments irréfutables.Celle-ci commence au XIIe siècle en Normandie avec un compagnon de Guillaume le Conquérant, se prolonge dans l'île de Jersey avec des notables méthodistes, se poursuit en France avec des pasteurs engagés dans le christianisme social et s'achève à Paris et aux États-Unis avec des intellectuels représentatifs de leur époque. Philippe François Neel, le mari, loin d'être l'homme que les biographes ont trop longtemps décrié a été, selon la dame de Digne elle-même, le meilleur des maris et son seul ami. Quant à « Madame Tante », son étrange absence des archives familiales a permis de débusquer quelques fêlures dans la statue qu'on a systématiquement érigée de la grande tibétologue.
Les mémoires de Gloria Steinem enfin traduites en français.
Gloria Steinem, aujourd'hui âgée de 83 ans, est une icône féministe américaine, inscrite au Women's National Hall of Fame. Journaliste, écrivain, elle a fondé le magazine féministe Ms. et, avec Jane Fonda et Robin Morgan, le Women's Media Center, une organisation qui se bat pour rendre les femmes plus présentes et plus visibles dans les médias. Elle a également participé aux campagnes présidentielles de Hillary Clinton et de Barack Obama.
Ma vie sur la route est le récit extraordinaire, profondément humaniste, d'une femme qui a passé sa vie à sillonner les États-Unis et à militer. Cette autobiographie en forme de road trip se lit comme la passionnante chronique de cinq décennies d'histoire américaine, depuis le discours de Martin Luther King jusqu'à l'évolution des droits de la communauté gay en passant par l'avortement ou la cause amérindienne.
Une ode au nomadisme, à l'intranquillité qui nous pousse à partir à l'aventure et, avant tout, à la rencontre des autres.
Claire Pagès Norbert Elias En bref :
Norbert Elias a réinterprété le mouvement de l'histoire occidentale, en faisant entrer la psychanalyse, la biologie et l'étude des processus de longue durée, dans une compréhension complète de l'homme.
Résumé :
Ce livre a pour objet la sociologie historique de Norbert Elias (1897-1990) dont l'oeuvre, immense, s'étend sur une grande partie du XXe siècle et répond aux drames de l'époque. Il a pour fil directeur l'articulation entre l'histoire et l'affectivité : elle traverse en effet l'histoire de la sensibilité et des moeurs qu'Elias élabore depuis les années 1930 et son maître ouvrage, Le Processus de civilisation, jusqu'à la fin de sa vie, en particulier dans ses Études sur les Allemands.
Les enjeux sociopolitiques du travail de Norbert Elias sont considérables. La thèse d'un « processus de civilisation » semble désormais mise à mal par la réalité de la « décivilisation » au XXe siècle, comme par le relâchement contemporain des autocontraintes qui sont, pour le sociologue, le ressort psychique du processus civilisateur. Outre sa conception du mouvement de l'histoire occidentale, la thèse d'Elias engage une interprétation politique de la modernité et du processus d'étatisation. Celui-ci, conçu à la suite de Max Weber comme la constitution d'un monopole de la violence, interroge la question de l'émancipation des hommes :
La politique met en effet en jeu, pour Elias, non des renversements de rapports de force reconduisant la domination, mais des rapports d'interdépendance impliquant une « balance des pouvoirs ».
La pensée sociologique de Norbert Elias - très sollicitée dans les débats contemporains - constitue une contribution originale aux questions politiques du pouvoir, de l'autorité et de l'autonomie. Il faut insister sur la critique sociale qu'elle autorise. À rebours des interprétations qui valorisent chez lui la neutralité ou la distanciation, le présent volume montre que les thèses d'Elias ont une pertinence dans la critique de la société contemporaine, en ce qu'elles dénoncent par exemple l'« anesthésie » affective touchant l'homme moderne, tel qu'il s'est constitué en un individu reclus dans une solitude souvent insupportable.
Le but de cet ouvrage situé au croisement de trois historiographies (celle de la santé, celle des organisations internationales et celle du développement) est de faire la lumière sur le rôle essentiel joué par l'OMS dans la situation sanitaire des pays de la sous-région méso africaine entre 1956 et 2000, en étudiant les politiques d'hygiène, de formation des personnels de santé et l'organisation des campagnes d'éradication des maladies. L'auteur s'interroge ainsi sur les effets potentiellement déstructurants de ces politiques pour les pays d'Afrique centrale, tant d'un point de vue politique (affaiblissement des États et dépendance accrue aux politiques sanitaires globales) et économique (déstructuration des tissus économiques liés aux secteurs pharmaceutiques nationaux) que socio-culturel (abandon des processus locaux de médication et de médicalisation). L'ouvrage traite de ce fait, d'un véritable point aveugle de notre compréhension de la santé publique internationale en Afrique, et de ce qui est désormais connu sous le nom de?« santé mondiale » (Global Health). Il retrace l'histoire de l'OMS en Afrique et en particulier, celle de la création de bureau africain de l'OMS à Brazzaville (AFRO), en montrant comment cette trajectoire institutionnelle croise l'histoire politique de la (dé)colonisation, l'histoire de la santé publique et de l'humanitaire, etc. Ce livre est une référence indispensable pour réfléchir aux politiques de santé en Afrique dans leur contexte historique et politique.
La biographie d'un génie visionnaire, devenu l'homme le plus influent de la planète.
Le plus secret aussi.
À 18 ans, Zuckerberg refuse une offre de Microsoft qui aurait pu le rendre millionnaire, préférant suivre des études à Harvard. À l'université, il conçoit Facebook et fait mouche. Devenu milliardaire à 24 ans, il rachète WhatsApp, Instagram... des services utilisés par plus de 2 milliards de personnes ! Troisième fortune mondiale en 2018, il compte parmi les donateurs les plus généreux de la planète. On lui prête même l'ambition de devenir président des États-Unis... Une trajectoire supersonique sans équivalent à ce jour.
Oui mais... Derrière les professions de foi humanistes - « un monde ouvert et connecté » - et l'altruisme revendiqué de son P-DG, que cache vraiment le projet Facebook ? Quel rôle a-t-il joué dans l'élection de Donald Trump, l'explosion des fake news ? Que deviennent les données récoltées auprès des utilisateurs ? Zuckerberg se servirait-il de Facebook comme d'un cheval de Troie au coeur de nos démocraties - quand on sait qu'il revendique sans état d'âme « la domination mondiale » ? Ou tel un Frankenstein du XXIe siècle, a-t-il été dépassé par sa créature ?
L'extraordinaire succès de l'oeuvre de Pierre Bourdieu, en France et à l'étranger, dans l'Université comme auprès des médias et au sein de la société, brouille en partie sa lecture. Ses interprètes ne s'encombrent pas toujours d'un examen attentif des textes et encore moins d'une réflexion sur la genèse sociale de concepts désormais classiques : qu'ils s'emploient à célébrer ou à dénigrer l'ambition de l'édifice théorique, ils en mésestiment fréquemment la rigueur et la complexité.
A rebours du traitement ordinaire que les routines académiques réservent aux productions intellectuelles, Jean-Louis Fabiani tente d'appliquer à Bourdieu les outils qu'il a lui-même forgés. Cette méthode, restée inédite, permet ainsi d'éprouver à la fois leur efficacité pour rendre compte de la trajectoire, moins extraordinaire ou atypique qu'elle ne paraît, du sociologue, et leur portée heuristique en général.
Il s'agit de réintégrer " Bourdieu " dans le cadre analytique qu'il a lui-même construit, non pas pour le transposer de façon mécanique, mais pour en mesurer éventuellement les limites. En interrogeant les ambiguïtés et les inflexions de l'oeuvre comme les ambivalences de ses usages savants et politiques, ce livre en montre une part de la grandeur cachée, et, en ne prenant pas entièrement au sérieux l'ambition héroïque du grand théoricien, il lui donne la possibilité, apparemment paradoxale, de survivre à ses propres contradictions.