L'essai de Zoran Terzic, vaste et détaillé, étudie la figure historico-culturelle de l'idiot et suit ses nombreuses apparitions dans l'histoire intellectuelle en examinant l'art de l'idiotie qui s'étend au-delà du présent hypertrophique.
Au-delà de l'histoire universelle de l'incapacité humaine, il existe aujourd'hui une nouvelle forme d'idiotie. Alors que l'ancien idiot tirait ses connaissances de l'isolement, le nouvel idiot refuse toute compréhension du monde. Il apparaît uniquement comme la figure d'une incompétence systématique qui touche même les domaines les plus éloignés de la vie politique et médiatique, donnant naissance à des compétences nouvelles, souvent totalement absurdes.
Les débats actuels sur les « fake news » ou la « société post-factuelle » peuvent être lus dans cette perspective comme la preuve d'une large transformation des formes d'autopolitique, dans laquelle l'absurde redéfinit l'image de la réalité. Car si l'on parle beaucoup de conscience et de communauté mondiales, le solipsisme du sujet idiot semble fonctionner d'autant mieux en arrière-plan. En tant que moi isolé du plus grand nombre, il constitue le centre vide d'une idiotie planétaire tournant autour de lui-même.
Liquidité des formes, sémantique du flux, processus de circulation et « logique culturelle de l'environnementalisation », entre art, études des médias, études culturelles et théorie économique.
A l'intersection de l'art, des études des médias, des études culturelles et de la théorie économique, cet ouvrage collectif étudie l'hypothèse d'une véritable logique culturelle de l'environnementalisation, à l'heure où la circulation du capital, la fluidité des données, des populations et des matériaux et la liquidité de l'argent sont devenues des truismes et impreignent l'ensemble de la culture et de l'art contemporains.
Le livre réunit deux domaines de recherche qui ont été largement séparés. D'une part, il reprend les discussions sur les écologies avec et sans nature et sur l'environnementalisation comme forme contemporaine de pouvoir et de capital. D'autre part, il s'inspire de l'idée de Fredric Jameson selon laquelle chaque étape du capitalisme s'accompagne d'une véritable logique culturelle. Le volume introduit ce courant de pensée matérialiste dans les discussions en cours sur les écologies et l'environnementalisation. En analysant l'art contemporain, l'architecture, le théâtre, les films et la littérature, les 15 contributions de chercheurs et d'artistes explorent différents domaines où les formes liquides, la sémantique du flux ou les processus de circulation émergent comme une logique culturelle contemporaine.
