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Sciences humaines & sociales
-
Le miracle Spinoza ; une philosophie pour éclairer notre vie
Frédéric Lenoir
- Fayard
- 8 Novembre 2017
- 9782213700700
Banni de la communauté juive à 23 ans pour hérésie, Baruch Spinoza décide de consacrer sa vie à la philosophie. Son objectif ? Découvrir un bien véritable qui lui « procurerait pour l'éternité la jouissance d'une joie suprême et incessante. » Au cours des vingt années qui lui restent à vivre, Spinoza édifie une oeuvre révolutionnaire. Comment cet homme a-t-il pu, en plein XVIIe siècle, être le précurseur des Lumières et de nos démocraties modernes ? Le pionnier d'une lecture historique et critique de la Bible ? Le fondateur de la psychologie des profondeurs ? L'initiateur de la philologie, de la sociologie, et de l'éthologie ? Et surtout, l'inventeur d'une philosophie fondée sur le désir et la joie, qui bouleverse notre conception de Dieu, de la morale et du bonheur ?
A bien des égards, Spinoza est non seulement très en avance sur son temps, mais aussi sur le nôtre. C'est ce que j'appelle le « miracle » Spinoza.
F. L. -
La charge raciale : Vertige d'un silence écrasant
Douce Dibondo, Maboula Soumahoro
- Fayard
- Essais Fayard
- 7 Février 2024
- 9782213726724
« Toutes les personnes racisées sont des génies de l'adaptation. Penser à ne pas paraître "trop" noire, arabe ou asiatique, adopter une manière de parler, de s'habiller, de rire, réfléchir aux musiques choisies en soirée, renoncer à porter des capuches pour éviter la police... Bref, la charge raciale, c'est tout planifier quand on évolue dans des milieux majoritairement blancs et qu'on ne l'est pas. »
Le racisme aurait-il deux têtes ? Celle de la violence explicite, brutale, cyclique des morts et des agressions qui s'accumulent de la Méditerranée aux quartiers populaires. Puis celle d'une violence banale, plus taiseuse, qui se niche dans les relations quotidiennes et entrave la construction de son identité.
Douce Dibondo fait le constat d'un silence autour d'une blessure cachée dont la plaie brûle vive la peau des personnes noires et racisées : la charge raciale. Dans son premier essai, la journaliste indépendante, poète et militante afroqueerféministe mêle psychanalyse, art et témoignages pour en montrer tout l'impact.
Quand la bonne conscience blanche ne suffit plus et que le racisme qui gangrène notre société devient insoutenable, l'ouvrage de Douce Dibondo se veut un guide de survie salvateur et un manuel politique pour une émancipation future.
Douce Dibondo est écrivaine. En 2018, elle se fait connaître pour son podcast Extimité monté avec le journaliste Anthony Vincent, dans lequel iels donnent la parole aux personnes minorisées à la croisée de plusieurs oppressions (racisme, misogynie, handiphobie, homophobie, transphobie). -
Après trois ans d'investigations, Victor Castanet livre une plongée inquiétante dans les secrets du groupe Orpéa, leader mondial des Ehpad et des cliniques. Truffé de révélations spectaculaires, ce récit haletant et émouvant met au jour de multiples dérives, bien loin du dévouement des équipes d'aidants et de soignants.
Trois ans d'investigations, 250 témoins, le courage d'une poignée de lanceurs d'alerte, des dizaines de documents explosifs, plusieurs personnalités impliquées...
Voici une plongée inquiétante dans les secrets du groupe Orpéa, leader mondial des Ehpad et des cliniques. Truffé de révélations spectaculaires, ce récit haletant et émouvant met au jour de multiples dérives et révèle un vaste réseau d'influence, bien loin du dévouement des équipes d'aidants et de soignants, majoritairement attachées au soutien des plus fragiles.
Personnes âgées maltraitées, salariés malmenés, acrobaties comptables, argent public dilapidé... Nous sommes tous concernés.
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Loin de chez moi : Grand reporter et fille de paysans
Maryse Burgot
- Fayard
- Documents Fayard
- 16 Octobre 2024
- 9782213726953
« Sur une route du Donbass, nous venons d'essuyer un tir d'obus. C'est un miracle que nous soyons en vie. Nous roulons, pied au plancher, pour échapper à une nouvelle attaque. Mon téléphone sonne. Il est dans la poche de mon gilet pare-balles. Impossible de ne pas répondre. C'est l'un de mes fils.
Je décroche. Il s'agit d'un problème de cuisson de riz. J'explique ma méthode. Je ne parle pas trop fort, j'ai peur que les membres de mon équipe me prennent pour une folle. Mais ce soir, le riz sera bon à la maison. »
Rien ne prédestinait Maryse Burgot, fille d'agriculteurs bretons, à sillonner le monde au péril de sa vie. Les directs et les reportages de cette évadée de son milieu d'origine sont, depuis les années 1990, des rendez-vous incontournables des téléspectateurs de France 2. Avec sa voix singulière et son approche de l'information, elle s'est définitivement installée dans nos salons le soir à 20 heures.
Des Balkans à l'Ukraine en passant par l'Afghanistan, l'Irak, la Syrie et le conflit israélo-palestinien, Maryse Burgot a couvert les plus grands conflits de notre époque.
Correspondante de France Télévisions à Londres, puis à Washington, pour concilier ses aspirations familiales et professionnelles, Maryse Burgot montre aussi l'espoir qui résiste au coeur des catastrophes et nous fait vivre le grand reportage dans son versant le plus noble. -
Drancy, un camp en France
Benoît Pouvreau, Denis Peschanski, Renée Poznanski
- Fayard
- Divers Histoire
- 15 Avril 2015
- 9782213671130
En mai 1944, Louis Aragon écrivait que le nom de Drancy faisait « frémir les Français les plus impassibles d'apparence ». Aujourd'hui, sur le site du camp par lequel sont passés 84 % des déportés juifs de France, une cité HLM côtoie un wagon et une statue monumentale, en vis-à-vis d'un musée-mémorial de la Shoah. Drancy a conservé en effet sa vocation initiale de logement social tout en devenant le lieu de mémoire central de la Shoah en France.
C'est l'histoire complète de ce lieu qui est retracée dans ce livre. Elle démarre avec le projet architectural d'avant-garde des années 1930 et les « premiers gratte-ciel de la banlieue parisienne » ; elle relate le passage par ce camp improvisé des prisonniers de guerre français, puis des civils britanniques et canadiens. Elle évoque toutes les étapes administratives et policières qui ont accompagné la création puis la vie du « camp des Juifs » et le rôle des acteurs de cette triste histoire - les Allemands, les Français ; elle décrit la vie quotidienne des victimes juives, avec ses grandeurs et ses faiblesses.
C'est l'histoire complète de ce lieu car elle dépasse les limites du camp pour en saisir la résonance au coeur des familles juives d'internés et dans toute la France ; pour y suivre, après la Libération, les suspects de collaboration ; pour en analyser les péripéties mémorielles depuis 1945.
C'est l'histoire complète de ce lieu, enfin, car un grand nombre d'illustrations exceptionnelles accompagnent un récit fondé sur des documents largement inédits et extraordinairement émouvants.
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Ce livre est le récit d'une longue lutte contre la peine de mort. Il commence au jour de l'exécution de Claude Buffet et de Roger Bontems, le 24 novembre 1972, et s'achève avec le vote de l'abolition, le 30 septembre 1981.
Depuis lors, l'abolition s'est étendue à la majorité des États dans le monde. Elle est désormais la loi de l'Europe entière. Elle marque un progrès irréversible de l'humanité sur ses peurs, ses angoisses, sa violence.
À considérer cependant les exécutions pratiquées aux États-Unis, en Chine, en Iran et dans de nombreux autres pays, le combat contre la peine de mort est loin d'être achevé. Puisse l'évocation de ce qui advint en France servir la grande cause de l'abolition universelle.
R.B. -
Le savoir n'est rien sans la raison. En rédigeant Le Discours de la méthode - en français, et non en latin -, Descartes (1596-1650) entend " libérer " la raison et la rendre à tous ses légitimes possesseurs, les êtres humains : " instrument universel ", elle peut nous " rendre comme maîtres et possesseurs de la nature ".Par son extraordinaire remise en cause des connaissances acquises, Descartes transforma et refonda la philosophie occidentale.
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Après la mort de son père, Didier Eribon retourne à Reims, sa ville natale, et retrouve son milieu d'origine, avec lequel il avait plus ou moins rompu trente ans auparavant. Il décide alors de se plonger dans son passé et de retracer l'histoire de sa famille. Evoquant le monde ouvrier de son enfance, restituant son ascension sociale, il mêle à chaque étape de ce récit intime et bouleversant les éléments d'une réflexion sur les classes, le système scolaire, la fabrication des identités, la sexualité, la politique, le vote, la démocratie...
Réinscrivant ainsi les trajectoires individuelles dans les déterminismes collectifs, Didier Eribon s'interroge sur la multiplicité des formes de la domination et donc de la résistance.
Un grand livre de sociologie et de théorie critique.
Didier Eribon est professeur à la faculté de philosophie, sciences humaines et sociales de l'université d'Amiens. Il a également enseigné à l'université de Berkeley (Etats-Unis). Auteur de nombreux ouvrages, parmi lesquels Réflexions sur la question gay (Fayard, 1999), Une morale du minoritaire (Fayard, 2001), D'une révolution conservatrice et de ses effets sur la gauche française (Léo Scheer, 2007), il a été le lauréat 2008 du prestigieux Brudner Prize, décerné chaque année par l'université Yale. -
« Alors que j'achevais la rédaction de ce livre, la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques est venue raviver le feu de ma plume : la France est la victime d'un mémoricide. Une ablation de sa mémoire. Une spoliation, une péremption de ses souvenirs. L'Esprit français a été immolé.
Toute ma vie, je me suis battu. Contre un progressisme en quête incessante des figures nouvelles de l' insolite et du fantasque. Mais surtout pour renouer le fil avec la mémoire commune qui nous a façonnés, en chérissant les trésors d'un patrimoine envié par le monde entier, et pour rappeler le pacte vingt fois séculaire entre la grandeur de la France et la liberté du monde.
Ce combat, je le mènerai jusqu' à mon dernier souffle et je sais que d'autres le mèneront après moi.
Même s'ils sont hélas destinés à devenir minoritaires, il restera toujours des réfractaires. Je voudrais leur dire de ne pas perdre espoir, c'est d'eux seuls que la France pourra renaître. »
Avec une verve sans pareille et dans une plainte mêlée de nostalgie, Philippe de Villiers dresse un constat accablant de l'état de la France. Il évoque ses souvenirs d'enfance, de créateur du Puy du Fou et livre des confidences sur l'homme politique qu'il a été. Philippe de Villiers se refuse à abandonner toute espérance, et son amour de la France éternelle demeure plus vivant que jamais. -
« C'est pour se déployer dans le temps et dans l'espace que l'humain quitte un endroit pour un autre, y élit domicile, s'y enracine et le défend, avant que sa descendance n'en parte elle-même, mue par cet irrépressible désir de découverte qui n'est souvent rien d'autre que l'éveil, à l'intérieur, de la liberté sous la pression et, à l'extérieur, de la nécessité. »
« À l'échelle d'un grand nombre de générations, le sédentaire est un nomade converti et le nomade, un sédentaire en devenir, l'un et l'autre identifiés, parmi toutes les espèces vivantes, par l'énergie qu'ils dépensent à habiter le monde pour y réaliser leur vie. À le découvrir, le conquérir, le domestiquer. »
« À celles et ceux qui espèrent l'avènement d'une civilisation mondiale pacifique et heureuse enfantée par la "fin de l'Histoire", nous avons commencé à répondre dans Au commencement était la guerre et Tu ne tueras point, les deux premiers volumes de cette série. Car nous sommes entrés dans une nouvelle période du chaos et de violence. »
Crises de la natalité, des réfugiés, de l'identité, épidémies et migrations climatiques... Alain Bauer livre un essai magistral sur le devenir sédentaire et les enjeux démographiques ; il fait entendre une voix singulière, parvenant à saisir la complexité et à dépasser les postures pour permettre de penser par soi-même.
Alain Bauer est professeur au Conservatoire national des arts et métiers et aux universités de Shanghai et de New York. Il a publié de nombreux ouvrages sur les questions de sécurité, de défense et de renseignement. Les deux premiers tomes de sa série sur la globalisation piteuse chez Fayard, Au commencement était la guerre (2023) et Tu ne tueras point (2024), ont connu un grand succès. -
Journal d'un prisonnier
Gilles-William Goldnadel
- Fayard
- Documents Fayard
- 15 Janvier 2025
- 9782213726168
« Étrange défaite.
Finalement, l'islamo-wokisme a vaincu sans combattre.
À ce stade inaugural de mon récit, je dois d'ores et déjà faire une confidence qui ne me coûte pas cher.
Je me moque à présent de tout.
Je m'en tape.
Je m'en cogne.
La Transe insoumise a pris le pouvoir.
Ce nouveau journal n'a pas été rédigé par un diariste insouciant mais par un captif angoissé.
Il doit être regardé comme un témoignage imparfait pour exorciser notre présent. »
Un récit sérieusement documenté sur fond de fiction drolatique. Un ovni littéraire absolument unique. -
Saviez-vous qu'en Italie le roi Ferdinand IV a financé au XVIIIe siècle une soierie où les familles expérimentaient déjà les futurs droits sociaux modernes ? Que, un siècle avant l'engouement planétaire pour le végétarisme, des anarchistes français ont fondé une communauté végétalienne autonome ? Ou encore que le richissime Henry Ford, poussé par sa mégalomanie et son désir de profits, colonisa un territoire en Amazonie pour créer Forlândia, l'enclave de ses délires capitalistes ?
Oneida, Terre libérée, New Harmony, Auroville... Ces expériences réalisent ce que Thomas More définissait au XVIe siècle comme une utopie. Dirigeants politiques, grands industriels, savants fous ne se sont alors pas contentés d'imaginer des pays idéaux : ils les ont créés de toutes pièces
Dans ce récit graphique décalé, le journaliste Benoist Simmat et l'illustrateur Daniel Casanave proposent un voyage au coeur de douze expériences d'utopies, toutes surprenantes, souvent inquiétantes, reflets du désir très humain de changer le monde. -
Je ne regrette rien : L'heure est venue de dire pourquoi
Eric Ciotti
- Fayard
- Documents Fayard
- 4 Juin 2025
- 9782213731933
« La droite échoue à chaque élection. Elle a cessé de gouverner hors coalition depuis 1981 à cause de ses divisions. Ce piège mortel a été organisé depuis les officines secrètes de l'Élysée dans les années 1980, empêchant toute alternance idéologique. La droite ne peut plus être de droite. Si elle est autorisée à diriger le pays, c'est pour appliquer le programme des autres. Comment sortir de cette impasse ?
J'ai été le témoin privilégié de nos défaites, des trahisons et des compromissions qui nous ont tant affaiblis. Au moment où l'histoire hésitait entre déclin et sursaut, j'ai pris ma décision.
Ce 9 juin 2024 a permis de briser le sortilège mitterrandien et d'en finir avec la malédiction de la droite. L'union est désormais possible. Aujourd'hui, comme jamais, je ne regrette rien, et l'heure est venue de dire pourquoi. »
Figure emblématique de la droite française, Éric Ciotti a été président des Républicains. En 2024, il a fondé son parti, l'Union des droites pour la République -
« Je suis comme un arbre dont le vent emporte les graines qui retombent parfois dans des déserts ou, quelque fois, germeront très loin d'ici. »
Chacune des pensées d'Edgar Morin constitue une graine de sagacité. L'auteur cherche ainsi à nous guider sur un itinéraire périlleux : comment vivre pleinement dans cette civilisation de guerre, de haine et de péril écologique ? Il se fait la voix de l'espérance et du réveil in extremis de l'homme, penché au-dessus de l'abîme. Il est crucial, aujourd'hui plus qu'hier, que les graines d'espoir de cet humanisme émancipateur s'envolent, s'éparpillent et prennent racine dans nos esprits.
Né en 1921, ancien résistant, sociologue et philosophe, penseur transdisciplinaire et indiscipliné, Edgar Morin a conçu la « pensée complexe » dans son oeuvre maîtresse, La Méthode. Il est l'un des derniers intellectuels à avoir observé et vécu une grande partie du xxe siècle et les premières décennies du xxie siècle. Il est docteur honoris causa de trente-quatre universités à travers le monde. -
Chaque époque affronte, à un moment de son histoire, son seuil mélancolique. De même, chaque individu connaît cette phase d'épuisement et d'érosion de soi. Cette épreuve est celle de la fin du courage. Comment convertir le découragement en reconquête de l'avenir ?
Notre époque est celle de l'instrumentalisation et de la disparition du courage. Mais ni les démocraties ni les individus ne peuvent en rester à ce constat d'impuissance. Nul ne résiste à cet avilissement moral et politique.
Il s'agit de surmonter ce désarroi et de retrouver le ressort du courage, pour soi, pour nos dirigeants si souvent contre-exemplaires, pour nos sociétés livrées à une impitoyable guerre économique. Le plus sûr moyen de s'opposer à l'entropie démocratique reste l'éthique du courage et sa refondation comme vertu démocratique.
Dans cet essai enlevé, Cynthia Fleury rappelle qu'il n'y a pas de courage politique sans courage moral et montre avec brio comment la philosophie permet de fonder une théorie du courage qui articule l'individuel et le collectif. Car si l'homme courageux est toujours solitaire, l'éthique collective du courage est seule durable.Cynthia Fleury, philosophe, professeur à l'American University of Paris, travaille sur les outils de la régulation démocratique. Elle a publié de nombreux ouvrages, dont Les Pathologies de la démocratie (Fayard, 2005). -
A l'heure où il est fréquent d'entendre que la démocratie est en crise, il est essentiel de revenir en profondeur sur ce qui fut son événement fondateur.
Souvent présentée comme un bloc, en quelque sorte « une et indivisible », la Révolution est en réalité plurielle. Est-ce de cette pluralité qu'elle a tiré sa force de mettre à bas un ordre multiséculaire ?
Avec la Révolution, l'humanité fut son propre sujet et son propre objet. C'est la définition même de la démocratie. Et c'est précisément cette capacité et cette volonté du genre humain à se définir et se façonner lui-même qui furent toujours et partout combattues par les partisans de la réaction.
Relire la Révolution française, c'est donc tout sauf un simple retour sur un passé révolu. C'est, inlassablement, continuer de nous interroger sur ce que nous voulons, pour aujourd'hui, pour demain.
Jean-Marc Schiappa est historien, Président (2001-2025) de l'Institut de Recherches et d'Etudes de la Libre Pensée. Spécialiste de la Révolution française, il est entre autres l'auteur de la biographie de Gracchus Babeuf parue chez Fayard et primée par l'Académie française. -
Depuis l'effondrement des régimes communistes, le dogme néo-libéral est le pavillon sous lequel les Etats-Unis, imités par la majorité des pays occidentaux, ont décidé de défendre leurs intérêts stratégiques. Non qu'ils aient abandonné l'emploi de la force - les dépenses militaires américaines n'ont jamais été aussi élevées qu'aujourd'hui -, mais les deux grands mots d'ordre de ce que l'on appelle la « mondialisation » - « moins d'Etat » et « liberté des marchés » - sont désormais leurs armes privilégiées pour assurer leur domination sur le reste du monde.
Pourtant, Noam Chomsky souligne à quel point la réalité du néo-libéralisme actuel tourne le dos aux principes du libéralisme « classique ». En effet, la compétition est truquée et les pays riches, en position de force, recourent à toutes sortes de mesures qui sont autant de violations déguisées de la liberté des marchés qu'ils prétendent défendre. L'auteur illustre ce double langage de façon saisissante, en rappelant le rôle décisif qu'a joué l'Etat dans le processus de développement des pays industrialisés, mais aussi en citant des documents secrets américains ahurissants, qui ne laissent aucun doute sur les visées ultimes des promoteurs de la mondialisation.
Chomsky montre surtout que ces politiques économiques sont profondément antidémocratiques : elles ont été imposées « d'en haut », parfois dans le plus grand secret, en l'absence de toute consultation, et même information, populaire. Pour autant, précise-t-il, la lutte contre la dictature néo-libérale n'est pas désespérée : le recours à l'« arme absolue » - la voix de la majorité - permettra seul de l'emporter.
Noam Chomsky, linguiste éminent, auteur et philosophe politique radical de réputation internationale, est aujourd'hui professeur de linguistique au MIT (Massachusetts Institute of Technology).
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Histoire de la mafia : Au-delà des préjugés
Jean-Yves Frétigné
- Fayard
- Divers Histoire
- 16 Avril 2025
- 9782213712321
Dans cet essai captivant, Jean-Yves Frétigné remet en question les idées reçues sur la mafia. À travers un voyage historique riche, il explore l'évolution de cette « Honorable Société » depuis ses débuts jusqu'à nos jours. En s'appuyant sur le cinéma, la littérature et le droit, il dévoile la réalité derrière les mythes et redonne la parole aux figures marquantes de cette histoire : des mafieux célèbres aux magistrats courageux, en passant par les victimes et les mouvements antimafieux.
Cosa Nostra, souvent perçue comme une organisation noble aux racines prestigieuses, aurait-elle vraiment aidé les Alliés lors du débarquement en Sicile en 1943 ? Peut-il exister une « bonne » mafia, respectueuse des valeurs familiales et religieuses, qui aurait sombré après la Seconde Guerre mondiale ? Aujourd'hui, est-elle toujours aussi puissante face à un État italien prétendument affaibli et une société sicilienne supposée paralysée ?
Une fascinante histoire qui retrace l'origine des préjugés pour mieux les démonter.
Agrégé d'histoire, ancien membre de l'École française de Rome, Jean Yves Frétigné est maître de conférences en histoire contemporaine à l'université de Rouen-Normandie. Il a notamment écrit une Histoire de la Sicile des origines à nos jours (Fayard, 2009), traduite en italien. -
Entre le Mussolini de ceux qui le prennent pour une marionnette de l'histoire, celui des nostalgiques du fascisme qui ressassent la propagande des années 20 et 30, des amateurs d'anecdotes qu'intéresse uniquement la vie sentimentale (agitée) du Duce et celui dont une érudition parfois accablante risque d'estomper les traits, la véritable personnalité de l'une des figures noires du siècle qui s'achève demeure pour beaucoup d'Européens une énigme.
Comment saisir les sinuosités d'une carrière commencée à l'ombre de Garibaldi et Mazzini, de Proudhon, Marx et Nietzsche et achevée dans la fange de la République de Salo ? Pourquoi un fils du peuple devenu militant ouvrier et journaliste, héraut de l'intervention dans la Première Guerre mondiale et numéro 2 du PSI, s'est-il métamorphosé en nationaliste à tous crins ; comment l'agitateur s'est-il fait le promoteur d'un régime d'ordre, comment le futuriste a-t-il fini par prôner le retour à la Rome antique ? Pour quelles raisons un homme de longue date hostile à l'Allemagne et indifférent aux problèmes "raciaux" a-t-il pu être l'alter ego latin du Führer, jetant son pays dans une nouvelle guerre, mal préparée, et se faisant le complice du génocide ? Qui est cet anticlérical signant les accords du Latran, cet anticolonialiste conquérant l'Ethiopie, ce républicain offrant au roi le titre d'empereur, cet adepte de l'union libre exaltant la famille traditionnelle ? Etc., etc. Ces contradictions, ces revirements, ces reniements, Mussolini les a assumés et même voulus, car il s'est très tôt persuadé qu'il était à lui seul le salut de l'Italie, et cette certitude l'habita jusqu'à la fin ou presque. La passivité voire le soutien (au moins jusqu'au milieu des années 30) des Italiens firent le reste en le confortant dans cette idée.
Pierre Milza, professeur d'histoire contemporaine à l'Institut d'études politiques de Paris et directeur du Centre d'histoire de l'Europe du vingtième siècle (CHEVS/FNSP), est spécialiste de l'histoire du fascisme et de l'Italie des XIXe et XXe siècles. -
L'homme qui a fait tomber la French Connection
Gaëlle Morin
- Fayard
- Documents Fayard
- 28 Mai 2025
- 9782213731674
Marseille, 1971. Le trafic de drogue se propage et ravage la cité phocéenne. Pour lutter contre ce fléau meurtrier, le commissaire Marcel Morin, figure emblématique de la police, est désigné. Pendant plusieurs années, il se bat sans relâche pour démanteler le réseau international de la French Connection qui s'étend bien au-delà des frontières.
Des décennies plus tard, sa petite-fille, Gaëlle Morin, revient sur l'héritage exceptionnel de son grand-père, à Marseille, mais aussi en Corse et à Paris. À travers des archives inédites et des rencontres avec des acteurs clés de cette lutte acharnée, elle dévoile les coulisses de la plus grande opération jamais menée contre les narcotrafiquants du monde entier.
Son récit ne se limite pas à une simple chronique policière : il trace également un parcours personnel fascinant et émouvant, à la découverte de l'homme qui se cache derrière l'uniforme.
Une enquête captivante qui se lit comme un polar ! -
Les Princesses de Clèves : Être soeurs dans les guerres de religion
Claude Grimmer
- Fayard
- Biographies Historiques
- 9 Avril 2025
- 9782213722016
Elles sont trois, trois soeurs de la haute noblesse. Leur destin bascule à la mort de leur frère en 1564. Henriette l'aînée, duchesse de Nevers, influence son mari Ludovic de Gonzague pour obtenir les faveurs de la Royauté. Catherine la cadette, mariée à un prince protestant Antoine de Croÿ, devient, une fois veuve, la duchesse de Guise et épouse la cause de la Ligue. La dernière, Marie, grandit sous l'influence de la protestante Jeanne d'Albret avant de devenir l'épouse de Condé et le grand amour d'Henri III.
Claude Grimmer Fontange nous plonge dans l'intimité des princesses. À travers des archives inédites, l'auteure explore leurs relations complexes, entre religion et politique, fidélité et trahison, amour et rivalité. Comment maintenir les liens familiaux lorsque la France se déchire dans les guerres de Religion ?
Découvrez le destin exceptionnel de ces trois soeurs, témoins et actrices de leur temps.
Claude Grimmer Fontange est maîtresse de conférences honoraire en histoire moderne à l'université Clermont-Auvergne. Chercheuse associée au Centre Roland Mousnier (Sorbonne-Université) et spécialiste de l'histoire de la famille, elle a publié de nombreux ouvrages dont La Femme et le bâtard (Presses de la Renaissance, 1983) et Le Duc de Nevers (Fayard, 2021). -
« Nous n'avons pas d'histoire de la joie » déplorait il y a un siècle Lucien Febvre, grand historien des sensibilités. Depuis, on ne compte plus les ouvrages qui s'y essaient. Mais si beaucoup s'intéressent aux passions collectives, aux joies explosives autour d'exploits sportifs ou d'événements politiques, bien peu se penchent sur l'importance de la joie intime. C'est pourtant elle qui préside aux plus grands bouleversements de nos vies, car elle touche ce qu'il y a de plus humain en nous : nos valeurs, nos vulnérabilités, notre sensibilité propre.
De l'espérance en la joie céleste à la joie de vivre ici et maintenant, de la Bible à Zola en passant par Chateaubriand, c'est à un étonnant voyage au coeur d'un sentiment essentiel que nous invite ce nouvel ouvrage d'Alain Corbin, après les grands succès que furent Histoire du repos et Histoire du silence.
Alain Corbin est historien. Il a publié de nombreux ouvrages traduits dans une multitude de pays. -
La galaxie Louis XIV : Complots, amour, pouvoir
Claire L'Hoër
- Fayard
- Histoire
- 12 Mars 2025
- 9782213725703
Louis XIV ne serait pas devenu le « roi soleil » si une galaxie de personnages exceptionnels n'avait pas gravité autour de lui. Roitelet menacé par la Fronde, jeune homme fougueux tenu en bride par un cardinal étranger, vieil époux regrettant ses guerres et ses dépenses, Louis XIV eut pourtant l'intelligence de s'entourer des plus grands esprits de son temps. À ses côtés, Madame de Montespan et Madame de Maintenon, deux femmes malmenées par la vie et au tempérament d'exception. À son service, une armée de peintres, de jardiniers et de musiciens qui firent de Versailles le modèle de toutes les demeures royales. Molière, Racine, La Fontaine, des poètes qui rendirent son règne inoubliable, Lully qui fut son ami intime, mais également les deux ministres rivaux, Colbert et Louvois, ou Vauban, fils de hobereau propulsé maréchal de France, ainsi que le jardinier de génie Le Nôtre soutenant l'architecte Le Vau et chicanant son successeur Hardouin-Mansart.
C'est cet entrelacs des relations entre les personnages du Grand Siècle que s'amuse à décrypter Claire L'Hoër grâce aux sources foisonnantes de cette époque qui vit naître tant de beaux esprits. Jamais entourage royal ne fut aussi prestigieux que celui du Roi-Soleil. Le monarque devrait-il sa réputation au reflet de leur talent plus qu'à son propre rayonnement ?
Cette galerie de portraits croisés dévoile pour chaque personnage le rôle qui lui revient dans ce ballet unique où chacun joue sa partie avec éclat pour la postérité, dans les palais et les maisons bourgeoises, dans les jardins et sur les scènes parisiennes.
Claire L'Hoër est normalienne et agrégée d'histoire. Après avoir publié une biographie remarquée d'Anne de Bretagne chez Fayard, elle explore les arcanes du xviie siècle. On peut retrouver sa plume alerte dans plusieurs magazines d'histoire. -
En 1974, alors qu'il est au pénitencier de Robben Island, Nelson Mandela rédige clandestinement des " souvenirs ". C'est ce texte, sorti en fraude, qu'il retrouvera lors de sa libération en 1990, après plus de vingt-sept ans de détention, et qu'il reprendra pour en faire Un long chemin vers la liberté.
Nelson Mandela raconte comment le petit campagnard, né en 1918 au Transkei, dans la famille royale des Thembus, va ouvrir le premier cabinet d'avocats noirs d'Afrique du Sud et devenir un des principaux responsables de l'ANC. Ce récit mêle les souvenirs personnels, voire intimes, aux analyses de la situation en afrique du Sud et aux descriptions des luttes et des combats contre la domination blanche et l'apartheid. L'enfance et les rites d'initiation, la fuite à Johannesburg, le travail dans les mines et les études de droit, le premier mariage et le divorce, puis le second mariage avec Winnie, la découverte du nationalisme africain, les Campagnes de défi, la clandestinité, la lutte armée et la prison.
Commencent alors les longues années de travail forcé - treize ans dans une carrière de chaux -, d'attente, mais aussi d'espoir et de luttes. Dans les années 80, le régime d'apartheid bousculé à l'intérieur par la résistance noire, étranglé par les sanctions économiques, n'aura d'autre issue que la négociation. Nelson Mandela, qui est devenu un mythe, sera l'homme clef pour sortir son pays de l'impasse où l'ont enfermé quarante années d'apartheid.
Un long chemin vers la liberté est le récit d'une vie exemplaire entièrement consacrée à l'affirmation de la dignité de l'homme. C'est aussi un document exceptionnel sur un des bouleversements majeurs de cette fin de XXe siècle.