«Être danseur, c'est passer beaucoup de temps devant le miroir. Comment ne pas m'interroger à chaque spectacle sur mon rôle? Comment dois-je l'habiter, l'interpréter et le danser devant un public d'aujourd'hui? J'ai décidé de me raconter tel que je suis, pour être capable ensuite de m'adresser à ceux qu'on ne représente hélas jamais. Le chemin va être long, mais je ne me retournerai pas. Je dois accepter celui que j'étais hier et que je suis toujours, étoile ou pas. Le titre n'y change rien.» Le 28 décembre 2016, Germain Louvet est consacré danseur étoile à l'issue d'une représentation du Lac des cygnes. Investi d'une exigence d'excellence depuis son admission à l'école de danse de l'Opéra de Paris à l'âge de douze ans, il raconte sa passion, convoque les oeuvres qui le portent, celles qui lui résistent. Mais sur scène comme en coulisses, le danseur étoile essaie de bousculer l'ordre établi du milieu de la danse.
Germain Louvet fait porter sa voix en faveur de davantage de diversité, remet en cause les codes inculqués, questionne les stéréotypes des corps, et interroge sa pratique jusqu'à renverser l'idée de vocation. Ce récit est celui d'un artiste engagé, pour qui toutes les choses qui se dansent sont un cri.
- 20 chorégraphes phares
Premier volume de la collection Pratiques consacrée à l'analyse des arts performatifs, cet ouvrage se propose de documenter et d'archiver le contenu du cours d'interprétation dispensé par Oscar Gómez Mata aux étudiants de La Manufacture - Haute école des arts de la scène, à Lausanne. Depuis le début des années 2000, son approche pédagogique singulière, qui se se distingue par l'accent mis sur la notion de présence et sur la situation de jeu en représentation, a fait de la «?méthode?» Oscar Gómez Mata une référence incontournable en matière de formation de l'acteur. L'originalité de son travail de pédagogue réside dans sa considération de la pratique du métier d'acteur comme une matière à travailler et à entraîner plutôt que comme un acquis ou un don. Comment penser l'action?? Par quels termes la décrire, en quelles étapes la décomposer ? Comment analyser en mots ce qui constitue la présence singulière d'un acteur ? À travers la description de cette méthode pédagogique, ce livre contribue également à une réflexion générale sur le vocabulaire de la présence scénique et rend compte d'une recherche sur les termes employés pour décrire une activité qui, parce qu'elle s'inscrit dans le domaine du sensible, reste encore souvent mal identifiée. Le livre s'ouvre sur une introduction à la pédagogie d'Oscar Gómez Mata ainsi qu'une remise en contexte de sa pratique vis-à-vis d'autres méthodes de jeu ayant fait date comme celles de Constantin Stanislavski, Jerzy Grotowski ou Eugenio Barba. Cette analyse est complétée par un entretien portant sur les objectifs de la méthode proposée et sur ses enjeux esthétiques. Cinq exercices pratiques sont ensuite détaillés (« Des gens qui marchent », « Émetteur/Récepteur », « Poser sa ‹ présence rien faire › », « La boule en plomb », « Trois bassins ») afin de donner au lecteur des exemples d'application concrets de cette méthode pédagogique. Ce livre devient ainsi un manuel pratique à l'usage des comédiens en formation et aguerris.
Si tu pratiques déjà la danse ou que tu rêves de t'y mettre, si tu sens que danser, ce n'est pas juste une pratique physique ou sportive, si tu souhaites créer avec le mouvement, ce livre est fait pour toi ! Danser, c'est jouer, travailler, sentir intensément, expérimenter, penser, imaginer, être avec les autres... Danser, c'est tout un art ! Au fil de ces pages... tu pourras : expérimenter des propositions de danse, écouter des danseuses et danseurs te raconter leurs expériences, observer des danses situées dans des époques et des styles différents, découvrir la fabrique du geste et faire de ta danse tout un art !
Danse, performance, cinéma, écrits théoriques et poétiques : dans la multiplicité de sa création artistique et intellectuelle, l'artiste étasunienne Yvonne Rainer occupe une place fondamentale dans l'histoire de l'art contemporain. Instigatrice du changement de paradigme postmoderne en danse, elle arrache le geste ordinaire à la vie quotidienne pour le placer au coeur de la création chorégraphique, en radicale juxtaposition avec des textes, des images et des objets. À partir des années 1970, elle émerge parmi les figures centrales du cinéma expérimental et indépendant, en dialogue avec les pensées et les luttes féministes, queers et postcoloniales. Traversant l'ensemble de l'oeuvre de Rainer, de l'orée des années 1960 à aujourd'hui, en suivant son trajet de la danse au cinéma, puis du cinéma à la danse, cette monographie affirme un point de vue singulier en envisageant son travail artistique sous l'angle de la subjectivité et de l'émotion. Car l'artiste a impulsé un renouvellement radical du matériau affectif dans la pratique artistique en l'envisageant comme un fait, une réalité objective. Dans un contexte où l'ennui agit comme un style affectif dominant au sein de l'avant-garde.
Pour découvrir comment on apprend à danser, quels sont les principaux pas, positions et exercices; mais aussi comment travaillent les petits rats à l'École de Danse de l'Opéra, comment les danseurs du Corps de Ballet et les Étoiles préparent des spectacles qui font tous rêver.
Qu'est-ce que la danse classique? Où apprend-on à danser ? À quel âge monte-t-on sur les pointes? Les garçons dansent-ils? Comment réussir le grand écart? Comment devient-on Étoile? Comment retient-on tous les pas d'un ballet ?
Le Ballet du Grand Théâtre de Genève visite le monde entier depuis près de vingt ans que Philippe Cohen le dirige. Il a fait reconnaître non seulement des oeuvres de chorégraphes aussi différents que Saburo Teshigawara, Benjamin Millepied ou Andonis Foniadakis, mais encore la qualité de ses danseurs tous virtuoses et pourtant tous unis au sein d'une structure dont son directeur se plaît à répéter?: «?la star, c'est le ballet?».
Car ces vingt ans de direction de Philippe Cohen ont été pour le Ballet du Grand Théâtre l'occasion d'expérimenter une organisation différente de cette structure dans le fond si étrange que l'on appelle «?ballet?» et que l'on comprend et connaît si mal. Alors, au moment de quitter ses fonctions, Philippe Cohen a souhaité, plus encore que tirer un bilan, analyser pourquoi et comment peut fonctionner un ballet dans le monde d'aujourd'hui. Comment et pourquoi cette organisation artistique qui renvoie à un imaginaire ancré dans le passé offre à la danse un outil qui permet d'appréhender l'avenir de l'art chorégraphique.
En effet, pas plus que les autres structures sociales, le ballet ne peut s'exonérer de s'interroger sur son rapport aux désirs profonds de ceux qui le constituent. Le ballet doit aujourd'hui se tourner vers les danseurs et permettre à la danse, à travers ces structures qui bénéficient de moyens et du filet de sécurité de l'institution les abritant, de conjuguer l'aspiration naturelle des danseurs à une vie plus normale et des chorégraphes à disposer des moyens de leur création.
Ce livre, réalisé avec Philippe Cohen par Philippe Verrièle, se veut à la fois le témoin d'une aventure et une réflexion pour servir à la danse à venir.
Des premiers spectacles aux grandes créations, la danseuse, chorégraphe et professeur retrace le parcours d'une vie tout entière dédiée à la danse.
Merveilleux testament que cette autobiographie de Martha Graham, achevée peu de jours avant sa mort, à quatre-vingt-seize ans, le 1er avril 1991. Celle qui révolutionna son art au point que, dans son domaine, on peut la comparer à Picasso, Joyce ou Stravinski, se raconte et retrace le parcours d'une vie tout entière dédiée à la danse. De ses premiers spectacles, avec trois danseurs, jusqu'à ses grandes créations, elle se révèle intensément américaine dans ses obsessions (la frontière vers l'Ouest qui sans cesse recule) et profondément de son temps (les grandes figures mythologiques revisitées par la psychanalyse la hantent).
Elle a - brisant les moules traditionnels - inventé un nouvel usage du corps, fondé sur la respiration, sur la liberté du geste, et sur la conviction que nous avons hérité de notre mémoire "ancestrale" des impulsions de mouvements. A la fois danseuse, chorégraphe et professeur, Martha Graham n'a cessé de se battre pour un art nouveau.
Ses souvenirs sont ceux d'une grande dame de notre siècle, véritable "mémoire de la danse" nourrie de ses rencontres avec les artistes et les célébrités de ce monde, de ses confrontations avec ses élèves - dont Madonna, Woody Allen ou Mikhaïl Baryshnikov ne furent pas les moindres. De chacun d'eux elle parle avec tendresse et pertinence, dressant ainsi d'elle-même, en creux, le portrait d'une femme exigeante et pugnace.
Créée en 1990, la pièce de Pina Bausch Palermo Palermo conserve toute sa singularité, à la fois du point de vue des conditions de sa production et du contexte de sa création. En effet, mobilisée par un grand soulèvement citoyen contre la mafia et les instances gangrenées par elle, Palerme traverse alors une période qui a été définie comme le « Printemps palermitain » (1985-1990). Palermo Palermo est aussi la seule pièce de Pina Bausch qui revendique de manière frontale, jusque dans son titre même, le dialogue avec un territoire donné, son passé et, donc, son actualité. Entre ruines, tarentelle et puppi, on voit surgir dans Palermo Palermo les figures d´une Sicile mythique, originaire, sauvage, traditionnelle, rurale, mais détournées et dilatées dans le présent par la danse.
Depuis les années 1980 en France, les expériences urbaines contribuent au renouvellement de la performance chorégraphique. En se multipliant, les propositions « hors les murs » produisent des actions sociales et citoyennes plutôt que des oeuvres élitistes faisant de l'art un produit abstrait. La danse s'affiche alors dans des dispositifs où des individus, appartenant à des mondes sociaux différenciés, peuvent se rencontrer et interagir différemment.
S'intéresser aux usages de l'espace urbain et aux espaces des usages en danse offre un nouvel éclairage sur les compétences qui se développent sur les terrains chorégraphiques, dans des contextes in situ, où l'imprévisible (ré)active les jeux de rôles. Ces compétences donnent aux phénomènes spatiaux une dimension heuristique pour appréhender les transformations du monde de la danse.
À partir d'une enquête ethnographique multi-située, l'ouvrage s'intéresse à l'espace dans toutes ses dimensions. L'étude montre comment les expériences dans l'espace urbain prennent corps dans les carrières des danseurs, leur permettant de circuler pour s'adapter à une société qui se développe de plus en plus en réseaux.
Fruit d'une enquête au long cours auprès de dix chorégraphes, cet ouvrage établit un vocabulaire de la composition en danse, témoignant des pratiques et opérations qui forment la création chorégraphique contemporaine.
À partir des paroles recueillies auprès de dix chorégraphes au cours d'une enquête qui s'est étirée sur trois ans, Yvane Chapuis, Myriam Gourfink et Julie Perrin ont élaboré un vocabulaire de la composition en danse. Il s'organise en vingt notions, mises en perspective historiquement ou conceptuellement, suivies de quatre discussions spécifiques et de dix portraits de circonstance.
Ce livre témoigne de pratiques et d'opérations qui donnent forme et sens aux oeuvres. Ouvrant à des conceptions hétérogènes de la composition, il n'épuise pas le champ des possibles, mais peut servir de repère pour aborder la création chorégraphique contemporaine.
« [Il s'agit d']un ouvrage substantiel : une somme dans laquelle on peut entrer et sortir à sa guise, selon que l'on questionne tel ou tel mode opératoire. Cette approche transversale est la grande force de l'ouvrage, qui permet d'échapper aux rails monographiques, pour ouvrir au contraire la pensée sur une vingtaine d'opérations d'écriture de la danse. En interrogeant sans relâche le rapport entre composition et interprétation, composition et invention gestuelle, composition et réception. ».
Journal de l'ADC
La danse, qui est inscrite dans l'histoire de l'humanité, peut être considérée comme l'art de relier. Elle renvoie à la peinture, à sa plastique et à la pureté de ses lignes, elle valorise aussi la sculpture par sa façon de répartir les volumes, de mettre à l'honneur l'architecture par la richesse de ses compositions spatiales, et bien sûr, de rendre éloquent par l'expression du corps, la musique. Sa spécificité, qui est le mouvement, implique une temporalité propre au vivant qui est de l'ordre de l'instant. Son rapport au présent, qui la rend éphémère, est aussi une façon de défendre des valeurs philosophiques et techniques qui relèvent du patrimoine culturel.
En pénétrant ainsi le monde de l'art de la danse avec l'appui de photographies du célèbre Guy Delahaye, Isabelle Namèche invite le lecteur à la suivre dans ce grand voyage du mouvement dansé qu'elle entreprend aux côtés de figures qui ont marqué cet art. De l'hégémonie du classique à l'apparition de contre-modèles, la danse nous montre qu'elle est aussi l'histoire d'une biologie, celle de notre nature humaine.
Au travers d'une nouvelle lecture minutieuse des Cahiers de Vaslav Nijinski, qu'on qualifia de « fou », et en les sortant de la réduction au diagnostic psychiatrique dont ils sont encore l'objet, Madeleine Abassade fait apparaître la révolte du danseur contre un ordre établi dont il fut l'instrument et dont il cherchera à s'émanciper en créant ses propres chorégraphies.
Hiver 1919. Le célèbre danseur et chorégraphe russe Vaslav Nijinski écrit sans trêve jour et nuit, depuis la Suisse où il s'est réfugié deux ans plus tôt. Son épouse le fera interner de force à l'hôpital psychiatrique de Zurich, falsifiera ses manuscrits avant de les publier comme témoignage de l'écriture d'un schizophrène. Bien que traduit au plus près de son écriture originale à partir de 1995, le livre du chorégraphe de L'Après-midi d'un faune et du Sacre du printemps est toujours considéré aujourd'hui comme les signes de sa bascule dans la folie.
Reprenant la lecture des Cahiers en menant une enquête minutieuse, Madeleine Abassade les débarrasse enfin de leur étiquette morbide. N'est-ce pas la pensée politique et spirituelle de Léon Tolstoï et peut-être celle du révolutionnaire insurgé Maxime Gorki que Nijinski interroge ? Au travers d'une remise en contextes historiques des secousses qui ébranlent l'artiste comme le monde et par l'examen de son écriture spiralée, répétitive, poétique, on découvre alors un Nijinski sensuel, sensible, passionné, non violent, dénonçant les inégalités sociales, pacifiste convaincu, insoumis, dont l'écriture dansante est engagée vers la quête d'une transformation. Là, Dieu n'est pas dans les icônes, mais bien dans les corps. Là, la vie comprend la mort et l'artiste danse l'imprévu. L'écriture de Nijinski est bien aussi radicale et révolutionnaire que l'était sa danse.
Jonathan Burrows écrit ce livre comme il chorégraphie une danse, avec l'intention de révéler les activités et questionnements que partagent les chorégraphes dans leur pratique. L'auteur interroge les motivations à créer un spectacle, les choix de composition, le rôle de l'humour, la virtuosité, la gestion des contraintes du marché.. En prônant l'art de la question, le danseur-chorégraphe anglais invite le lecteur à trouver son propre chemin et processus esthétique, tout en faisant découvrir la richesse et la complexité de l'activité chorégraphique.
Une histoire de la danse à Lyon et en France des 40 dernières années à travers le récit des diverses vies de Guy Darmet, directeur pendant 30 ans de la Maison de la Danse et initiateur de la première Biennale Internationale de danse.
Comment prendre au sérieux quelqu'un qui a fait défiler des moutons rue de la République à Lyon ? Comment ne pas s'étonner en le voyant au bras de Cyd Charisse ? Comment ne pas être amusé, lorsque le même se déguise en roi Momo, personnage truculent des carnavals brésiliens? Et que penser quand il fait entrer les gnawas de Marrakech dans la cathédrale Saint-Jean ? Guy Darmet allait pourtant devenir l'un des plus inventifs programmateurs de danse, dirigeant pendant 30 ans la Maison de la Danse, initiant en 1984 la première Biennale Internationale dédiée à cet art souvent considéré comme mineur et, en 1996, le Défilé, un carnaval populaire confié à des chorégraphes et à des amateurs.
Ayant suivi cette aventure depuis ses débuts, Marie-Christine Vernay n'a pas souhaité en tirer seulement un document d'archive, ni même un simple portrait ou un simple entretien... Ce récit kaléidoscopique, aux multiples portes d'entrée (et de sortie), est une invitation à la danse sans carnet de bal nominatif. Marie-Christine Vernay a cheminé un temps avec Guy Darmet, à Lyon, à Rio, afin de plonger dans ses souvenirs. Puis elle a interviewé de nombreux témoins de ses histoires singulières. Se superposent ainsi, à travers le récit des diverses vies de Guy Darmet, en filigrane, une certaine histoire de la danse à Lyon et en France des 40 dernières années. Ce livre est constitué d'une multitude d'histoires courtes où l'on croise beaucoup de danseurs et de chorégraphes de tous horizons, une équipe de choc autour de Guy, le solitaire, l'exigeant et parfois le colérique. L'occasion pour l'auteure de mettre son grain de sel pour répondre à cette question qui la taraude : « est-ce que vous dansez ? ».
« Il est à la G13, son fauteuil dans la salle de la Maison de la Danse, la place du directeur, sa place. Il n'applaudit pas du bout des doigts, tout son être vibre. Il ne se retourne pas pour voir si le public et les rangs des critiques sont aussi enthousiastes que lui. Guy Darmet est atteint de la maladie de la danse, un mal assez rare contre lequel aucun remède ne semble agir et qui conduira la Giselle du ballet classique à la mort et la Belle au Bois Dormant à se shooter dans la version de Mats Ek. ».
Dominique Delouche est le réalisateur de 24 heures de la vie d'une femme, de L'homme de Désir, de Divine. Il est aussi le Cinéaste de la Danse. Puisant dans ses souvenirs de tournage, au regard de sa caméra et des liens qu'il a tissés avec eux, il évoque ici les plus grands danseurs et chorégraphes, de Lifar à Jerome Robbins, de Vassiliev et Plissetskaïa à Markova, de Chauviré à Guillem, de Vassiliev à Noureev en passant par les plus grandes étoiles de l'Opéra de Paris. - - Anecdotes, admiration, études stylistiques éclairent cette trentaine de portraits et constituent un Essai sur l'histoire récente du Ballet. -
A la fois témoignage autobiographique, documentation sur le processus de création chorégraphique et partitions textuelles, cet ouvrage de la chorégraphe-danseuse américaine est également une réflexion approfondie autour des enseignements du corps. Cette édition augmentée propose un ensemble de documents qui recontextualisent et prolongent le texte original.
Au milieu des années 1990, Deborah Hay décide d'écrire une liste des enseignements reçus de son corps, ce « maître » auprès duquel elle se met au travail depuis plus de trente ans. La liste constituera la structure de son troisième livre, Mon corps, ce bouddhiste, paru aux États-Unis en 2000. À la fois témoignage sur le quotidien de la chorégraphe-danseuse, recueil de textes partitionnels et espace de réflexion sur sa pratique, cet ouvrage fait aussi le point, de manière plus programmatique, sur les concepts et les prises de position qui servent de moteur à ses expérimentations. En accompagnant la traduction de documents qui contextualisent et prolongent le texte original, cette édition en français se veut autant une porte d'entrée dans le corpus encore à défricher de la chorégraphe, qu'un manuel à l'usage d'une nouvelle génération d'artistes expérimentaux intéressés par le geste littéraire comme processus chorégraphique.
La musique et la danse n'ont jamais cessé de se nourrir l'une l'autre.
Le répertoire occidental abonde en pièces, formes musicales et théâtrales dans lesquelles musique et danse sont associées en partant de la marche, pas de danse le plus élémentaire. À propos du bal, nous verrons comment des pièces de danses deviennent progressivement des suites instrumentales destinées au concert, dont Bach devient un modèle.
Des compositeurs s'emparent de musiques de danse non plus seulement dans le but de divertir mais pour affirmer une identité, notamment nationale.
Par ailleurs, la création de pièces de danse dans des cadres de plus en plus spectaculaires conduit au développement de multiples genres théâtraux mêlant musique et danse, tel l'opéra ballet que Molière et Lully ont illustré, ou les grands ballets classiques dont Tchaïkovski a fait des chefs-d'oeuvre.
Si la danse a longtemps imposé ses exigences à la musique, elle a aussi été une source de renouvellement des formes, des plans, des styles et du langage musical.
Au XXe siècle s'affirment à la fois l'interaction et l'autonomie des deux arts, compositeurs et chorégraphes collaborant étroitement: la musique est danse et la danse, musique.
Historienne et musicologue, Claire Paolacci est conférencière au Musée de la musique (Philharmonie de Paris) et enseigne à l'Université Paris Sorbonne. Elle poursuit ses recherches sur l'Opéra de Paris et a récemment publié Les Danseurs mythiques (éd. Ellipses, 2015).
« J'ai toujours vécu par et pour la danse.
Je me suis toujours efforcée de ne pas perdre le fil qui m'a aidée à devenir une interprète, et pas uniquement une danseuse qui enchaîne les pas, les uns après les autres, si parfaite qu'en soit l'exécution.
J'ai vécu pour ces instants magiques où la danse confine à l'universel et à l'absolu. » G. T.
« Tu es le ballet de mon coeur à toi seule, l'étoile qui a allégé ma vie. » Gérard Depardieu
Après s'être penchée, dans un premier volume paru en 2017, sur la question de la tradition en danse et des modalités de reprise et de survie des répertoires chorégraphiques, Isabelle Launay aborde les effets de la discontinuité, voire de l'oubli, dans la transmission des oeuvres. De quoi témoignent les multiples retours du champ chorégraphique actuel sur les danses du passé ? Qu'advient-il quand il y a crise dans la transmission d'une expérience ? Qu'arrive-t-il quand, chez certains artistes, la discontinuité est programmée par une volonté de faire table rase ? Reprendre consiste alors à créer un court-circuit dans le temps qui « allume la mèche de l'explosif enfouie dans l'Autrefois » (Walter Benjamin). C'est aussi proposer un devenir contemporain insoupçonné pour ces danses. Cette traversée érudite, où se mêlent approches anthropologique et esthétique, nous invite à (re)découvrir des figures majeures de l'histoire de la danse (Mary Wigman, Joséphine Baker, Valeska Gert...) ainsi que la manière dont les artistes d'aujourd'hui les font revivre.
Des projets collaboratifs contemporains aux premières performances des danseurs japonais du Butoh, pionniers de la danse moderne, ce catalogue d'une exposition présentée au Folkwang Museum explore l'histoire culturelle et les contacts entre Occident et Extrême-Orient dans le monde de la danse à partir de 1900. Photographies, peintures, sculptures, films et spectacle vivant révèlent le rôle joué par le langage de la danse dans la transformation culturelle des sociétés.
Les écrits de Rachel Bespaloff sur la rythmique, la musique et la danse représentent un moment significatif de l'évolution de sa pensée philosophique. Ces textes - peu accessibles, - ont été complètement oubliés dans la série de rééditions de ses oeuvres. Le fait qu'elle ait commencé par enseigner la danse et l'eurythmieétait considéré jusqu'à aujourd'hui comme un épisode biographique relativement extérieur à son oeuvre philosophique. Or, c'est par une réflexion sur la danse et le rôle de la musique dans la rythmique qu'elle en vient à s'interroger sur la temporalité existentielle, sur l'analyse heideggerienne du temps et les rapports entre musique et philosophie, puis à préparer sa grande oeuvre inachevée, La Liberté et l'Instant.
D'une défense de l'évolution de la danse classique au contact de la rythmique à une métaphysique de l'instant conçu comme seul lieu possible de la liberté, engagé dans un débat avec Chestov, Fondane, Heidegger, Gabriel Marcel, Sartre et Camus, son parcours ne cessera d'approfondir le mystère de la temporalité et de notre être authentique au monde.
"Pendant plus de trente ans, Laurence Louppe a ouvert la route à de nombreux danseurs et chorégraphes. Son apport théorique à la Culture chorégraphique est énorme, tout autant que l apport sensible qu elle a diffusé au monde chorégraphique et artistique. Cet ouvrage propose, en deux volumes, la transcription de cours donnés au Cefedem Sud d Aubagne dans le cadre de la formation de formateurs en Culture chorégraphique. Ce premier volume retranscrit les cours consacrés à la problématisation des outils en histoire de la danse : image, document et reproduction."