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MYRIEM BOUZAHER
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En l'an de grâce et de disgrâce 1327, rien ne va plus dans la chrétienté. Des bandes d'hérétiques sillonnent les royaumes. Lorsque Guillaume de Baskerville, accompagné de son secrétaire, arrive dans le havre de sérénité et de neutralité qu'est l'abbaye située entre Provence et Ligurie - que tout l'Occident admire pour la science de ses moines et la richesse de sa bibliothèque -, il est aussitôt mis à contribution par l'abbé. La veille, un moine s'est jeté du haut des murailles. C'est le premier des assassinats qui seront scandés par les heures canoniales de la vie monastique. Crimes, stupre, vice, hérésie, tout va advenir en l'espace de sept jours.Sous sa forme amusante de roman policier et savante de devinette érudite, un vibrant plaidoyer pour la liberté, pour la mesure, pour la sagesse, menacées de tous côtés par les forces de la déraison et de la nuit. Dominique Fernandez, L'Express.
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À l'ère des fake news et autres faits alternatifs, il est revigorant de relire ce qu'Umberto Eco avait à dire sur le sujet. Avec sa clarté, et son gai savoir habituels, le grand écrivain italien déconstruit les notions de mensonge, de faux et de falsification, dont il a si souvent joué dans ses fictions. L'humaniste emprunte autant à l'histoire de la logique, à la philosophie du langage qu'à la littérature, pour nous parler d'éthique, de mauvaise foi, d'ironie et d'authenticité. Car encore faut-il connaître la vérité pour mentir tout en disant le faux.
Eco nous rappelle que notre capacité à évoluer dans le monde avec sécurité se fonde sur le contrat social, et que notre meilleur allié contre les mensonges et les falsifications reste le temps puisque - presque toujours - celui qui ment ou falsifie finit par être découvert.
Dans cet essai aussi bref que réjouissant, le grand intellectuel italien nous offre des clés pour démêler le vrai du faux.
Traduit de l'italien par Myriem Bouzaher -
Je n'ai pas peur est le récit touchant de l'amitié qui lie deux enfants, alors que le premier découvre le deuxième dans un abri abndonné, gardé comme une bête sauvage en captivité... Le best seller qui a fait connaître Niccolò Ammaniti.
Italie, été 1978, un hameau dans les Pouilles. Les gamins sillonnent la campagne brûlante. Suite à un gage, Michele repère un abri abandonné : là, dans un trou, un enfant, enchaîné comme un animal. Ballotté par les angoisses de ses neuf ans et ce lourd secret, il va découvrir la terrible vérité des adultes. Les monstres existent, et ils portent parfois des masques familiers... Oppressant comme un polar, intriguant comme un conte : Niccolò Ammaniti signe un roman initiatique à la beauté violente, où court une sensibilité nostalgique lumineuse. Bouleversant.
" Le nouveau mot italien pour talent est Ammaniti. " The Times Books Traduit de l'italien par Myriem Bouzaher -
Comme Dieu le veut
Niccolò Ammaniti, Myriem Bouzaher
- LE LIVRE DE POCHE
- Litterature
- 12 Mai 2010
- 9782253129233
Rino Zena et son fils Cristiano vivent ensemble dans une plaine désolée. Les services sociaux menacent le père, un chômeur alcoolique, de lui retirer la garde de ce fils qu'il éduque par la terreur, malgré l'amour viscéral qu'il lui porte. Avec ses deux étranges amis, le père décide d'améliorer leur existence misérable en préparant un casse. Cette nuit-là, la pluie et les torrents de boue balaient tout sur leur passage. De cette tempête apocalyptique émerge la figure lumineuse d'une jeune victime expiatoire, qui va changer à jamais le destin de chacun... Ammaniti dépeint une Italie ravagée par la vulgarité et l'abrutissement consumériste. Mais la tendresse de l'auteur envers les exclus imprègne le roman d'une troublante humanité.Un livre-tornade, scandale, qui vous fera aimer les idiots, les imbéciles et les monstres. François-Guillaume Lorrain, Le Point. L'humour noir habite ce texte brillant et vindicatif. Christine Ferniot, Télérama.
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Suite à une conversation dans un taxi new-yorkais avec un chauffeur pakistanais qui ne comprend pas qu'un pays puisse exister sans ennemis, Umberto Eco s'interroge. Après avoir constaté les ravages d'idéologies totalitaires telles que le nazisme ou le fascisme, la société actuelle ressent-elle la nécessité de se définir par rapport à un ennemi et de le diaboliser ? Les Etats renonceraient-ils, aujourd'hui, à l'opportunité de créer de nouveaux boucs émissaires pour renforcer le sentiment d'identité nationale et leur pouvoir ?Puis, à l'occasion de conférences ou d'essais à thèmes qui amusent autant celui qui parle que celui qui écoute, et qui sont, en somme, des exercices de rhétorique baroque, l'auteur aborde avec jubilation des sujets variés : l'idée de l'absolu, la tragédie d'Anna Karenine, la poétique de l'excès chez Victor Hugo, les divertissements inspirés par les almanachs, « Parlez-moi d'amour », etc.Le grand érudit qu'est Umberto Eco traite dans ces « écrits occasionnels » de questions qui l'intriguent et le passionnent, sans jamais oublier d'amuser son lecteur.
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Sicile, 2020. Un virus mortel, la « Rouge », a déferlé sur l'Europe et a décimé toute la population adulte. Anna se retrouve alors seule avec Astor, son petit frère de huit ans. Pour le protéger, elle est contrainte d'affronter le monde extérieur avec ses cadavres, ses charognards, ses chiens errants et affamés, son odeur pestilentielle.
Lorsque Astor disparaît, elle part à sa recherche, prête à défier les bandes d'enfants sauvages. Mais les règles d'autrefois ont été oubliées. Anna parcourt ce monde à l'abandon où la nature a repris ses droits, ne laissant que les vestiges d'une civilisation qui a couru à sa propre perte.Un texte fort, immersif, poignant. D'un rythme soutenu et peuplé de personnages attachants, il mène une réflexion remarquable sur la transmission, la fraternité, et notre capacité à espérer coûte que coûte. Page des libraires.Il n'y a rien de désespéré dans ce beau roman, qu'il ne faut surtout pas réduire à son sujet, postapocalyptique. Le Figaro littéraire.Traduit de l'italien par Myriem Bouzaher. -
Maria Cristina Palma, ex top model et épouse du Président du Conseil italien, vient d'être élue « plus belle femme du monde ». Une nouvelle embarrassante pour celle qui aime se tenir en retrait de la vie publique. Sauf, bien sûr, lorsque le social media manager du gouvernement décide de la mettre en scène pour démentir des rumeurs d'adultère ou charmer l'assistance. Cette Jacky Kennedy des temps modernes, tantôt rebaptisée « Maria Tristina » en référence aux deuils qu'elle a dû traverser, tantôt raillée en « Maria Cretina », s'ennuie. Lors d'une soirée, elle rencontre par hasard une ancienne connaissance, Nicola Sarti. Ils décident de se revoir. Il lui parle de leur jeunesse, lui envoie des photos. Puis, une vidéo compromettante dont elle n'a aucun souvenir. Pourtant c'est bien d'elle et Nicola dont il s'agit. Le sol se dérobe sous ses pieds. Que cherche cet homme qu'elle a perdu de vue après une croisière au large des îles éoliennes pendant laquelle ils se sont brièvement aimés ? Alors qu'elle a accepté de donner sa première interview en direct à la télévision, elle va devoir se débarrasser de ces images qui pourraient avoir des conséquences dévastatrices pour elle et son mari.
Comédie de moeurs au rythme étourdissant et à l'ironie parfaitement dosée, ce roman explore l'insignifiance et la vacuité du rôle de première dame au temps des réseaux sociaux tout puissants. La vie intime signe le grand retour au roman de Niccolò Ammaniti et entraîne le lecteur dans une Rome somptueuse, mais un brin décadente, celle de La Grande Bellezza de Paolo Sorrentino.
Traduit de l'italien par Myriem Bouzaher -
Dire presque la même chose ; expériences de traduction
Umberto Eco
- LE LIVRE DE POCHE
- Biblio Essais
- 3 Mars 2010
- 9782253084532
Dire presque la même chose n'est pas un essai théorique sur la traduction mais une illustration des problèmes que pose la traduction à travers des situations qu'Umberto Eco a vécues en tant qu'éditeur, auteur et traducteur. Ce sont ces trois éclairages que nous retrouvons dans cet ouvrage qui fourmille d'exemples. Nul besoin de maîtriser les langues citées pour comprendre, puisqu'on est toujours dans la comparaison. À condition de se souvenir que la fidélité n'est pas la reprise du mot à mot mais du monde à monde.
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Ce recueil peut être considéré comme une suite logique des Six promenades dans le bois du roman ou d'ailleurs ou de Lector in Fabula.
Ces textes s'adressent à un vaste public averti : ils traitent de la fonction de la littérature, de l'influence dans l'histoire d'un écrit sur des évènements historiques, des problèmes spécifiques à la narration comme la représentation verbale de l'espace, l'ironie intertextuelle, la nature des mondes possibles de la fiction, et quelques concepts clés de l'écriture « créative », comme les symboles, le style, les « béquilles »...
D'autres interventions portent sur les auteurs qu'Umberto Eco a beaucoup lu. Bien des pages sont d'une richesse, d'une force et d'une beauté exceptionnelle, celles où éclot le véritable amour d'Eco pour Manzoni, Borges, Joyce, Nerval... mais aussi aussi Dante et Aristote. La littérature française occupe une place de premier plan : Proust, Stendhal, Rabelais ainsi que les classiques italiens et anglo-saxons.
Dans le dernier chapitre : « Comment j'écris », Umberto Eco évoque son activité d'écrivain. Il prend pour exemple sa propre expérience et nous éclaire sur son savoir-faire.
Eco nous fait ainsi entrer dans son jardin. Bien sûr nous le connaissons. Nous savons quelles fleurs et quels fruits il y cultive. « Un jardin à l'anglaise » dit-il. Il faut être un esprit très libre et très riche pour donner ainsi tout de soi, un auteur qui ne craint pas qu'on « voit » ses trucs et ses manigances... Umberto Eco montre, démonte et démontre. -
Ischiano, un patelin de Toscane, de nos jours. Pietro sort à peine de l'enfance et déjà l'amour et la violence du monde lui tombent dessus. Entre des parents absents et des camarades de classe jaloux de son amitié avec la belle Gloria, fille de banquier et collégienne décomplexée, il n'a qu'une hâte : échapper au destin de berger que son père a prévu pour lui. Graziano, lui, est né à Ischiano il y a maintenant quarante-quatre ans. Play-boy désenchanté, faux dur au coeur d'artichaut, ce fan des Gipsy Kings rentre au pays après des années de vie dissolue dans les clubs de Rome. Alors que tout les oppose, Flora, professeur au collège du village, femme fragile et introvertie, va tomber amoureuse de lui.
L'amour peut-il exister dans ce monde terne dominé par la trivialité ? Dans la chaleur, les moustiques et les tempêtes de pluie de Toscane, la fatalité pourrait avoir raison de tous. -
A travers une étude détaillée des plus grandes oeuvres de la culture occidentale, Umberto Eco dresse un état des lieux complet des multiples facettes de la Beauté, véritable voyage dans le temps de la Grèce antique jusqu'à nos jours. Pour étayer son propos, il convoque tous les artistes et penseurs qui ont chacun à leur façon tenté de répondre à cette interrogation éternelle.
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Du superman au surhomme
Umberto Eco, Myriem Bouzaher
- LE LIVRE DE POCHE
- Biblio Essais
- 22 Mars 1995
- 9782253942092
Umberto Eco De Superman au Surhomme Pourquoi et comment lit-on les romans-feuilletons ? Quels sont les mécanismes de la narration, les astuces et les « ficelles » dont se sert un auteur pour tenir son lecteur en haleine ? Comment fonctionne l'idéologie de la consolation - ou comment le héros console le lecteur de ne pas être un surhomme oe Umberto Eco enquête sur le roman populaire et met ses champions à la question. De Rocambole à Monte-Cristo, d'Arsène Lupin à James Bond, de Tarzan à Superman, ce sont les principales figures de la mythologie littéraire contemporaine qui sont examinées à la loupe.
Apologie superbe d'un univers romanesque parfois injustement déprécié, De Superman au Surhomme nous révèle de manière exemplaire que « lire facile » ne signifie pas nécessairement « lire idiot ».
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Six promenades dans les bois du roman et d'ailleurs
Umberto Eco, Myriem Bouzaher
- Grasset
- 5 Juin 1996
- 9782246487210
{Six Promenades}...est le texte des {Norton Lectures} données à Harvard par Umberto Eco en 1994. Etudier les rapports entre lecteur et histoire, entre fiction et réalité, c'est apprendre à déjouer les pièges de leur interpénétration : quand cela mène à un pèlerinage à Baker Street sur les pas de Sherlock Holmes ou à Dublin sur les traces de Joyce, on en sourit. Quand cela conduit, via le {Protocole des Sages de Sion}, au génocide hitlérien, on en frémit. Eco démonte les mécanismes de lectures, illustre ses thèses avec une foison d'exemples hétéroclites - de Dumas à Poe, de Dante à Ian Fleming, du {Rocky Horror Picture Show} à {Guerre et Paix} et met à contribution le romancier Eco pour appuyer ses thèses. Le fil rouge de ces promenades, c'est {Sylvie}, dont Eco est épris depuis toujours. A travers une analyse brillante des effets de brume temporels dans lesquels Nerval a nimbé son récit, Eco tord le cou à l'idée préconçue qu'à trop vouloir décortiquer une oeuvre, on la tue. Au contraire. Plus on la soumet à la question, plus on en démonte les stratégies, plus la jouissance de lire est grande.
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Lorenzo, 14 ans, souffre d'un sentiment hypertrophique de soi, d'un ego surdimensionné qui le coupe depuis tout petit des autres enfants. Pour rassurer sa mère, il s'invente des amis avec qui il joue au foot et part au ski. Mais en se cachant dans une cave abandonnée, Lorenzo se retrouve face à Olivia, une lointaine demi-soeur. Tous deux se découvrent et se confrontent à eux-mêmes et au monde.
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Comment stimuler les - ardentes impulsions de la chair - ou au contraire "atténuer les appétits désordonnés de Vénus "? De la Renaissance à l'âge baroque ; le savoir diététique et la science thérapeutique se préoccupaient de ce double problème. Mille et une recettes furent mises au point par les médecins et alchimistes de l'époque (essences et élixirs mystérieux, mets savants et régimes draconiens), censées pimenter les nuits.
De leurs contemporains. Rien n'égalait, par exemple, les vertus aphrodisiaques de la cervelle de passereau...
Érudit, mais drolatique, ce livre se savoure comme un fruit défendu. Il retrace l'histoire d'un préjugé ou d'une illusion populaires, dont on prend soin, aujourd'hui, d'ignorer les avatars et les résurgences. En plongeant dans les doctes ,traités sur le "bon usage du capital séminal" ou dans les légendes les plus invraisemblables, il restitue un monde où chacun avait la sagesse de chercher à "suivre sa nature" ; et dont notre société de consommation des plaisirs n'est qu'un attristant reflet.
Piero Camporasi ; professeur de littérature à l'université de Bologne, a déjà publié chez Hachette L'Officine des sens et L'Enfer ou le Fantasme de l'hostie (1989) -
À l'occasion de la plus décadente fête du siècle, organisée par un magnat de l'immobilier, un écrivain narcissique en mal d'inspiration, bloqué depuis trois ans au chapitre deux de son nouveau roman, va croiser le chemin d'une minable secte satanique, baptisée : Les Enragés d'Abaddon et décidée à sacrifier une chanteuse pop pour s'ériger sur l'autel de la célébrité. Au programme de la fête : un triple safari avec chasse au lion, au renard et au tigre, où est convié tout ce que Rome peut compter en VIP. Chirurgiens plastique, acteurs, mannequins, avant-centres, journalistes s'y rendent, leur ego en bandoulière. Mais très vite la fable prend des allures apocalyptiques, et plus aucun des personnages n'est à la place où il devrait être.
Dans cette comédie sociale grinçante, qui n'est pas seulement un récit hilarant, mais également un portrait de l'Italie contemporaine loin de ses clichés touristiques, Ammaniti nous dévoile l'autre face cachée de Rome, vérolée de superficialité et de vulgarité, où le grotesque de la médiatisation est stigmatisé comme l'un des nouveaux maux du XXIe siècle.
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Après Robert Badinter, Toni Morrison, Anselm Kiefer et Pierre Boulez, Umberto Eco est le Grand Invité du musée du Louvre en novembre 2009.
Accumulation, énumération, litanie, inventaire, recensement, nomenclature, catalogue, collection, répertoire... l'histoire de la littérature et l'histoire de l'art sont pleines de collections d'objets, signes que l'on ne peut ni tout dire ni tout représenter et qu'un langage est à inventer pour « écrire des silences, des nuits, noter l'inexprimable, fixer des vertiges » (Rimbaud, « Alchimie du Verbe »).
En rassemblant toute sorte de listes, chaotiques, maladroites, désordonnées, Umberto Eco nous fait découvrir une langue sans issue immédiate et sans but évident qui fournit, malgré les apparences, une somme de connaissances sur l'histoire des civilisations. Ainsi dans l'Iliade, où la liste des guerriers pour Troie, des armes, des navires, de leurs gréements et des armées partant pour la guerre donne une vision précise de la société achéenne.
Des parallèles iconographiques originaux avec des artistes connus (Carpaccio, Ucello, Brueghel, Warhol...) ou moins souvent représentés (Hendrick de Clerck, Pellizza da Volpedo, Stephan Lochner, Roman Opalka...), accompagnent une anthologie littéraire de 75 textes (Dante, Whitman, Kilpling, Calvino, Pérec, Rimbaud...) Les 21 chapitres sont introduits par les essais d'Umberto Eco.
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Rino Zena et son fils Cristiano vivent dans une plaine trempée de pluie, dans une ville qui pourrait être n'importe où. Si Cristiano est un collégien ordinaire, avec les mêmes passions et faiblesses que tout adolescent, Rino n'est pas un père comme les autres : chômeur alcoolique et profondément fasciste, il vit sous la surveillance des Services Sociaux qui menacent de lui retirer la garde de son fils. Malgré l'amour viscéral qu'il a pour Cristiano, il l'éduque dans la violence et la force brutale. Tous deux luttent pour survivre et pour rester ensemble, avec une sorte de dignité dénaturée, en compagnie de deux étranges amis : Quattro Formaggi, qui a presque perdu la tête après avoir été foudroyé, et Danilo Aprea, quitté par sa femme et très marqué par la mort accidentelle de sa fille. Rino, Danilo et Quattro Formaggi forment un trio de petits malfrats, un clan passionné de camarades qui prend le jeune garçon sous son aile. Un jour, ils décident qu'il est temps d'améliorer leur existence misérable en fracturant un distributeur automatique de billets. Et c'est par une nuit de tempête, que les personnages de cette fable apocalyptique partent pour le casse salvateur. La pluie, les crues du fleuve et la boue qui ravagent cette plaine détrempée vont engluer aussi les personnages. De l'ombre sort alors l'adolescente dont Cristiano est secrètement amoureux, qui va changer à jamais leur destin... Au delà de l'étude de la relation père-fils, Ammaniti dépeint ici une Italie dévastée par la vulgarité et l'abrutissement consumériste, une Italie aux paysages de centres commerciaux et d'entrepôts. Autour, la misère des laissés-pour-compte, la férocité des pauvres explose de manière dévastatrice. La tendresse de l'auteur envers ses personnages imprègne d'une profonde humanité ce roman où cohabitent horreur et humour désenchanté.
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En mars 1999, Nissan Motor est une branche malade de l'économie japonaise. Saturée de dettes, l'entreprise ne sait plus comment se redresser. Lorsque Carlos Ghosn, au nom de Renault qui prend alors 36,8 % du capital, annonce un plan de redressement, une réduction de la dette, une renaissance en deux ans, alors qu'il n'est entouré que d'un commando de 17 français, on peut douter de ses déclarations. Le résultat ? En 2003, le bénéfice net de Nissan progresse de 33 %, son chiffre d'affaires de plus de 10 %, sa dette est réduite à zéro. Nissan est devenue l'une des entreprises les plus rentables au monde ! Comment cela fut-il possible ? Comment une économie réputée aussi impénétrable que celle du Japon a su s'ouvrir à de nouvelles et efficaces méthodes ? Comment s'intégrer à un pays si différent ? Qu'est-ce qu'un manager sans frontières ?
Ce livre passionnant, écrit avec la collaboration du journaliste Philippe Riès, ne raconte pas seulement la renaissance de Nissan, son plan de suppression d'emplois et de rationalité, son ouverture à une culture étrangère, il explique de l'intérieur l'itinéraire d'un homme hors du commun, bientôt à la tête d'un groupe bi-national. Voici un autre visage de la mondialisation. Du Brésil où il est né dans une famille libanaise à Clermont-Ferrand, où ce polytechnicien sorti des écoles de la République, qui parle l'arabe, le portugais et l'anglais, a su gagner la confiance des « Bib's », des Etats-Unis où il dirige les activités de Michelin à un Tokyo en crise, le prochain patron de Renault se raconte pour la première fois. Derrière l'image réductrice du « Cost killer », il y a l'homme. « Il n'y a pas de limite à ce que nous pouvons faire » dit-il à ses salariés. C'est l'une des leçons, entre autres, de cette « success story ».