S'appuyant sur une très large masse d'archives, Julian Jackson explore ici toutes les dimensions du mystère de Gaulle, sans chercher à lui donner une excessive cohérence. Personne n'avait décrit ses paradoxes et ses ambiguïtés, son talent politique et son pragmatisme avec autant d'acuité et d'esprit. Des citations éblouissantes d'intelligence, de drôlerie, de méchanceté parfois, restituent la parole de De Gaulle mais aussi les commentaires de tous ceux qui ont appris à le connaître, à se méfier de lui ou à s'exaspérer de son tempérament de feu.
Julian Jackson relit cette existence politique hors norme et son rapport à la France à la lumière des questions du passé et de celles qui nous occupent aujourd'hui - et notamment l'histoire coloniale et l'Europe, la place de la France dans le monde, mais aussi évidemment les institutions de la Ve République.
Une biographie pleine de nuances, qui fait ressortir le caractère extravagant d'un personnage singulier à tout point de vue, extraordinairement romanesque dans ses audaces comme dans ses parts d'ombre, et dont l'héritage ne cesse de hanter la mémoire des Français.
Cinquante lignes: telle est la modeste place qu'occupe l'histoire d'Adam et Ève dans la Bible. Pourtant, rien n'a plus durablement influencé notre conception des origines de l'homme. Comment ce récit peut-il être considéré, encore aujourd'hui, comme le miroir exact de l'aube de l'humanité ?
Stephen Greenblatt, auteur de l'inoubliable Quattrocento, retrace l'histoire de nos origines, des récits millénaires de la Création jusqu'aux rivages darwiniens de l'évolutionnisme, en passant par les voies tumultueuses de la pensée de saint Augustin, par l'atelier des plus grands artistes de la Renaissance, de Dürer au Caravage, et par Le Paradis perdu de Milton.
Chercheur érudit et conteur passionné, l'auteur nous guide dans ce labyrinthe d'interprétations rivales, célébrant en chacun de ses détours l'inextinguible pouvoir de la narration.
Enfant, Helen rêvait d'être fauconnier. Elle nourrit des années durant son rêve par la lecture.
Devenue adulte, elle va avoir l'occasion de le réaliser. De manière brutale et inattendue, son père, journaliste qui a marqué profondément sa vision du monde, s'effondre un matin dans la rue. Terrassée par le chagrin, passant par toutes les phases du deuil, le déni, la colère, la tristesse, Helen va entreprendre un long voyage physique et métaphysique. Elle va se procurer un rapace de huit semaines, le plus sauvage de son espèce, Mabel. Réputé impossible à apprivoiser. Elle va s'isoler du monde, de la ville, des hommes. Et emprunter un chemin étonnant.
L'auteur s'interroge sur la manière dont le jeune provincial William Shakespeare, sans réseau personnel ni éducation, a pu venir à Londres vers les années 1580 et devenir en peu de temps le plus grand dramaturge de son siècle. Mention spéciale (prix Pierre-François Caillé de la traduction 2015) décerné à M.-A. de Béru.
Ils sont Français, catholiques, protestants, juifs, communistes gaullistes, pétainistes antiallemands, simples citoyens français de la zone libre ou de la zone occupée mais aussi des colonies... Ils sont étrangers : Espagnols, Polonais, Italiens, Allemands antinazis, agents britanniques et américains. Ils ne sont pas forcément entrés en résistance pour les mêmes raisons, mais ensemble, ils forment la longue liste des Combattants de l'ombre.
Ce livre est le fruit de plus de dix ans de recherches et d'enquêtes conduites en France par l'historien britannique Robert Gildea. Pour la première fois, l'histoire de la Résistance est racontée du point de vue des résistants eux-mêmes. Sur une trame chronologique, l'auteur passe en revue l'ensemble des groupes types de résistants, et illustre son propos par de nombreux témoignages.
Un récit vivant et incarné.
Rosemary est la petite soeur du futur président John Fitzgerald Kennedy. Différente des autres membres de la fratrie, elle accuse un léger retard mental associé à des troubles de l'humeur. Pour le père, Joe Kennedy, obsédé par la réussite, sa famille doit incarner le rêve américain. Ce n'est pas le cas de Rosemary. Un peu rebelle, elle affectionne les fêtes, pratique la voile et le tennis. En 1939, elle obtient un diplôme d'éducatrice auxiliaire, mais son comportement effraie son père.
Frénétique dans sa recherche de méthodes pour la soigner, il va trop loin et fait lobotomiser sa fille à la fin de l'année 1941. L'opération tourne mal. La jeune femme en sort lourdement handicapée, à la fois physiquement et mentalement. Elle est alors internée, cachée, effacée. Pendant longtemps, ses frères et soeurs ignorent même ce qu'est devenue Rosemary. Une histoire aussi taboue que touchante.
Isabelle Duriez, Elle. Un destin tragique. François Forestier, L'Obs.