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LUCIEN D' AZAY
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Bien connu pour ses romans salués comme des classiques, 1984 et La Ferme des animaux, George Orwell est aussi un essayiste hors pair. Dans ces textes d'intervention s'expriment toute son attention et toute son humanité. Le présent volume recueille quelques-unes de ses plus importantes contributions de 1931 à 1946 : " Une pendaison ", " Comment j'ai tué un éléphant ", " Au fond de la mine ", " Souvenirs de la guerre d'Espagne ", " L'esprit du sport ", " Pourquoi j'écris ", " Comment meurent les pauvres ". On y trouvera aussi une évocation de Marrakech, ainsi qu'un essai capital consacré à Charles Dickens, un de ses modèles littéraires qui l'inspire également dans le champ politique et social. Comme le rappelle dans sa préface Lucien d'Azay, Orwell " se range toujours, quelles que soient les circonstances, du côté des laissés-pour-compte, des indigents et des êtres vulnérables : prolétaires, ouvriers, mineurs de fond, paysans, clochards, colonisés, immigrés, forçats, fugitifs, victimes de préjugés racistes, proscrits, excommuniés, réfugiés politiques, malades, infirmes, orphelins, veuves, femmes battues ou mises au ban de la société, etc. "
Orwell fut un écrivain engagé dans son temps. Sa capacité de vision continue d'inspirer notre présent et notre avenir. Nul doute que ce précieux recueil rassemblant ses essais les plus pertinents contribuera à éclairer sa pensée large et démocratique, interprétée par les esprits les plus divers en un temps empreint de profondes interrogations. Plus que jamais la présence d'Orwell s'inscrit dans le débat contemporain. -
On connaît Sitting Bull ou Crazy Horse, beaucoup moins les femmes indiennes. De son vrai nom Gertrude Simmons, Zitkala-Sa (1876-1938) signifie oiseau rouge. Elle a été la première femme autochtone à écrire sa vie, un opéra, un groupe de lobby à Washington. Dans son autobiographie qui fut un immense succès, elle raconte son enfance, ses parents, son éducation. Elle a consacré toute sa vie à la survie d'un peuple. Née sur les bords du Missouri, elle fut éduquée dans l'Indiana. Elle fut confrontée à l'effacement de sa tribu d'origine, d'où ses écrits qui ont cherché à maintenir viviante sa culture. La politique assimilationniste fut alors dénoncée par certaines voix. Zitkala-Sa compte justement parmi celles qui ont ouvert de nouvelles perspectives aux Native Americans. Aujourd'hui sa figure est redécouverte et offre un nouveau regard sur la place des femmes parmi les tribus indiennes et élargit la question du féminisme aux minorités. Cette approche est d'une grande actualité.
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Le génie et les ténèbres : Léonard de Vinci et Michel-Ange
Roberto Mercadini
- Pocket Documents Et Essais
- 4 Avril 2024
- 9782266338547
Léonard de Vinci et Michel-Ange sont nés pour être rivaux. Rien ne les a opposés davantage que leurs tempéraments. Au point qu'ils figurent deux pôles artistiques extrêmes, deux façons radicalement différentes de vivre, à cette époque fabuleuse de la Renaissance qui marqua l'histoire de la civilisation occidentale comme une charnière.
Ils sont les deux phares, aveuglants, de l'Italie renaissante.
Deux rivaux légendaires, dans un monde qu'ils redessinent à leur idée.
Michel-Ange et Léonard...
Léonard et Michel-Ange...
L'un est un perfectionniste acharné, dont la rigueur et la piété confinent à la rudesse.
L'autre un hédoniste touche-à-tout, aussi léger qu'insaisissable.
Aussi dissemblables l'un de l'autre qu'à nul autre pareil, ils se disputent alors le titre de " génie " des temps. Mais dans le duel qu'ils se livrent, qui est la lumière ? Qui, l'ombre ? Portraits croisés en clair-obscur... -
Le chêne où s'est pendu Pinocchio, Mussolini sur un vitrail d'une église du XVe siècle, une statue oubliée de L. de Vinci, un luxueux hôtel devenu simples toilettes publiques, un distributeur de lait du XVIIè siècle, une grenouille qui boit du vin, un phénomène astronomique unique au monde, les dents de sainte Catherine gravées dans un escalier à Sienne, une baleine à Lucques, une authentique fiole du sang du Christ, une foi qui soulève des rochers, du diamant dans le marbre, l'emplacement du vase des Noces de Cana, un extraordinaire amphithéâtre anatomique à Pistoia, la fontaine de jouvence de la fée Morgane, une promenade insolite le long du monorail du marbre...
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La vie simple : les vertus minimes et communes
Carlo Ossola
- Belles Lettres
- 7 Avril 2023
- 9782251454269
Quelles sont les vertus « ordinaires » de nos vies, celles qui passent souvent inaperçues à notre manière d'être sensibles surtout à des gestes marquants ? Carlo Ossola nous les rappelle, vertus pour soi et pour les autres, vertus minimes et communes qui fondent et mesurent l'homme et la société.
Douze de ces qualités quotidiennes, Les vertus communes, ont paru aux Belles Lettres en 2019. Dans les détresses publiques de ces dernières années, poursuivant sa réflexion, il lui a paru nécessaire de mieux distinguer les exercices qui servent à nous former et les conduites à adopter avec les autres ; entre le corps de la société et notre corps subsistent des lacis qui peuvent nous fortifier ou nous étouffer : la vie simple est la manière directe de dégager le « propre » de notre agir. -
Le Guide des insectes sous le bras, la jeune Macey et sa mère partent en piquenique sur les collines dorées de Feldon. Au beau milieu des herbes folles surgit Mitchell, un géant dégingandé aux lunettes étincelantes sous le soleil. Esprit libre et fantasque venu de New York pour étudier les serpents, Mitchell est un vrai charmeur. Le voilà qui s'installe dans leur vie...
Le Serpent des blés nous emporte dans ces paysages américains tout droit sortis des tableaux d'Edward Hopper, avec une sensibilité et un laconisme déchirant dignes de Carson McCullers ou de Raymond Carver. Irrésistible et envoûtant. -
Dublin offre d'innombrables occasions d'échapper aux itinéraires touristiques pour se plonger dans le passé et le présent de cette ville extraordinaire. Il suffit de savoir ou diriger son regard. Un guide indispensable à tous ceux qui croyaient tout savoir sur la capitale irlandaise.
Découvrez le sanctuaire de la franc-maçonnerie irlandaise et la brosse à dents de Napoléon, soyez coomplice d'un canular insouçonnable mais à la vue de tous sur O'Connel Bridge, essayez les empreintes des pieds de Georges IV, entrez dans une somptueuse capsule témoin de l'époque géorgienne sur Henrietta Street, traversezle pont où le mathématicien et astronome Willizm Rowan Hamilton cria Eurêka!, expolorez un appartement musée préservé tel qu'il était exactement il y a plus d'un siècle, visitez une tour de Martello où sont exposées des radios de tous les temps, localisez la rivière souterraine de Dublin, ou bien postez vos pensées dans une mystérieuse boîte aux lettres. -
- Un grand classique de la littérature féminine japonaise.
- Kanoko Okamoto (1889-1939) : une autrice de nouvellas à découvrir.
La nouvelle, qui se déroule au Japon du début du XXe siècle, suit la vie de Fukuichi, le fils adoptif d'un propriétaire de magasin de poissons rouges. L'histoire commence avec Fukuichi réfléchissant à sa vie et à son obsession pour Masako. Lorsqu'elle était enfant, Maitaichi taquinait et tourmentait souvent Masako, la poussant jusqu'aux larmes. Finalement, Masako riposte et jette une poignée de pétales au visage de Fukuichi. Après le combat, Mataichi change d'attitude envers Masako et tombe amoureux d'elle. Après avoir obtenu son diplôme d'études secondaires, Mataichi devient étudiant chercheur dans une station de pêche de la région du Kansai, en mettant l'accent sur les poissons domestiques. Lorsque Mataichi quitte Tokyo, il ressent des sentiments contradictoires d'amour et de ressentiment envers Masako. Mataichi s'implique avec Yoshie, la fille d'une famille de pêcheurs. Il affiche sa relation avec Yoshie dans ses lettres à Masako et compare les deux femmes. Lorsque Masako répond enfin à ses lettres, elle avoue qu'elle est enceinte et qu'elle sera bientôt fiancée. Fukuichi est dévasté par la nouvelle. Après avoir terminé son étude sur le terrain, Fukuichi concentre toute son énergie sur la création du poisson rouge parfait pour imiter la beauté de Masako. Il consacre plus d'une décennie à tenter de produire un poisson rouge d'une beauté inégalée. Finalement, découragé par ses échecs, Fukuichi s'aventure vers l'étang où il garde ses poissons rouges indésirables et abattus. L'histoire se termine avec la découverte par Fukuichi du poisson rouge ultime dans l'étang boueux. -
Rome insolite et secrète
Marco Gradozzi, Adriano Morabito, Ginevra Lovatelli
- Jonglez
- Insolite Et Secret
- 24 Octobre 2019
- 9782361953591
Loin des foules et des clichés habituels, Rome garde encore des trésors bien cachés qu'elle ne révèle qu'aux habitants et aux voyageurs qui savent sortir des sentiers battus.
Un guide indispensable pour ceux qui pensaient bien connaître Rome ou pour ceux qui souhaitent découvrir l'autre visage de la ville. Nouvelle édition remise à jour.
Visitez des palais fermés au public, admirez des oeuvres d'art exceptionnelles à l'écart des touristes, assistez à un concert dans un magnifique oratoire secret, faites bénir votre chien ou votre voiture, assistez à la liquéfaction du sang de saint Pantaléon, interrogez-vous devant une rare méridienne catoptrique ou devant une étonnante anamorphose, découvrez le stupéfiant tableau motorisé de Rubens, pénétrez les secrets du Vatican, retrouvez un chef-d'oeuvre perdu du Bernin, recueillez-vous devant une image sacrée du visage du Christ qui fut déposée sur la lune en 1968, organisez un dîner pour deux dans un palais privé, protégez votre gorge des rigueurs de l'hiver -
Pour découvrir des lieux méconnus et surprenants de la ville italienne : l'écluse conçue par Léonard de Vinci, le bunker de Mussolini, les fresques de Tiepolo, les maisons d'artistes, etc.
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Histoire brève mais véridique de la peinture italienne
Roberto Longhi
- KLINCKSIECK
- Les Mondes De L'art
- 12 Septembre 2018
- 9782252040898
Roberto Longhi (1889-1970), l'un des plus grands historiens de l'art du XXe siècle, est l'auteur d'une oeuvre monumentale explorant en détail la peinture italienne. En 1914, le jeune Longhi n'a pas vingtcinq ans, mais déjà une plume alerte et des ambitions affirmées : le voici qui écrit pour ses élèves du lycée une Brève mais véridique histoire de la peinture italienne, énonçant les principes formels de l'art italien et étudiant son développement depuis les mosaïques byzantines jusqu'à la Renaissance et à l'ère baroque.
La première partie de l'ouvrage, intitulée « Idées », fournit une méthode nouvelle pour l'analyse du style des artistes ; la seconde, « Histoire », déroule une histoire de l'art italien à la lumière de cette méthodologie.
Longhi se révèle un maître subversif : au classicisme de Raphaël ou des Carrache, il préfère largement Piero della Francesca et Caravage, deux peintres encore peu célébrés qu'il contribuera grandement à faire sortir de l'oubli. Quant à Cézanne et aux impressionnistes, ils trouvent ici leur place comme la quintessence de la peinture italienne ! Mieux qu'aucune autre synthèse, ce voyage initiatique permet au lecteur de regarder des tableaux majeurs avec autant de savoir que de passion.
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Une journée au Moyen âge
Antonio Frugoni, Chiara Frugoni
- Belles Lettres
- Histoire Belles Lettres
- 23 Septembre 2013
- 9782251381244
S'inspirant de deux articles d'Arsenio Frugoni, son père, Chiara Frugoni reconstitue dans ce livre une journée quelconque dans une ville au Moyen Âge. À l'aide de documents précis, fruits d'une prodigieuse érudition, mais surtout d'une iconographie somptueuse, l'historienne raconte par le menu, plutôt qu'elle ne les expose, les différents aspects de la vie urbaine médiévale: de l'artisanat aux superstitions, de la délinquance à la vie en communauté, en passant par toutes les questions que les hommes se posent encore aujourd'hui face à l'au-delà ou, plus prosaïquement, à l'emploi du temps. À la différence d'un documentaire historique, le récit de cette remarquable conteuse nous invite à remonter le temps comme si nous partions en voyage. Le style souple, élégant et d'une très grande précision lexicale de Chiara Frugoni participe au plaisir de la lecture, non moins que l'analyse rigoureuse des fresques et des miniatures qui illustrent son propos. Elle ressuscite un monde disparu tout en démystifiant nombre des stéréotypes qui l'histoire officielle a imposés au fil du temps.
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Aby Warburg, une biographie intellectuelle ; étude sur l’histoire de la bibliothèque de Warburg, par Fritz Saxl
Ernst hans Gombrich
- KLINCKSIECK
- Hourvari
- 22 Avril 2015
- 9782252039588
Les successeurs d'Aby Warburg, l'éminent fondateur de l'Institut qui porte son nom, envisagèrent pendant des décennies de publier les très nombreux documents laissés par celui-ci à sa mort en 1929 ; sans succès, tant ce projet était ambitieux et en partie irréalisable. L'historien d'art E. H. Gombrich, sollicité pour mettre ces documents en ordre, prit le parti de les trier afin de faire ressortir la trajectoire intellectuelle d'Aby Warburg.
C'est le sujet de cette biographie singulière, fruit de nombreuses années de décryptage et de sélection, où ne sont cités que des fragments pertinents des archives de Warburg à l'appui du récit rigoureux et lumineux de Gombrich. Warburg publia peu de son vivant, mais il eut une influence décisive sur des historiens d'art aussi différents qu'Erwin Panofsky et Kenneth Clark. La particularité des recherches d'Aby Warburg fait écho au parti pris de son biographe, féru de méthodologie : Warburg remettait en effet en cause une certaine théorie de l'histoire de l'art qui s'efforce de définir des « styles » et de les faire entrer dans des catégories, pour mettre l'accent sur des artistes singuliers, engagés dans des conflits subjectifs qui les amenaient à faire des choix personnels. D'après lui, l'artiste crée plus souvent en réaction à l'« esprit de son époque » qu'il ne la représente.
Connu surtout pour ses travaux iconographiques sur la Renaissance - dont une thèse sur Botticelli qui servit de point de départ à sa méthodologie - Warburg tenta de faire entrer en résonance les découvertes en psychologie et en anthropologie avec l'histoire de l'art, tout en considérant avec effroi et curiosité le progrès de la technologie moderne. Ce portrait d'une figure-clef de l'histoire de l'art nous fait aussi découvrir un psychologue de la culture qui s'interroge sur le destin de la civilisation occidentale alors même que celle-ci est sur le point de s'engager dans la phase la plus dramatique de son histoire.
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À la différence de Mani, qui évoquait le Magne, massif montagneux du Péloponnèse, Roumeli ne renvoie pas à un lieu géographique d'aujourd'hui. Il s'agit d'un nom donné autrefois au Nord de la Grèce - du Bosphore à l'Adriatique et de Macédoine au golfe de Corinthe. À l'instar de Mani, Patrick Leigh Fermor a été séduit par le nom de cette région et l'a immortalisée.
Il s'agit d'un voyage qui nous mène parmi les Saracatsanes, bergers des montagnes, les monastères des Métérores, cette région montagneuse de Thessalie, et différents villages méconnus, et même à Missolonghi à la recherche des pantoufles de Byron. On est ici au coeur du conflit de l'héritage grec : un lien etroit avec les splendeurs du monde ancien et les vestiges des mondes byzantin et ottoman.
Patrick Leigh Fermor voit même des traces encore plus archaïques qu'il note dans ses observations de premier ordre. Au même titre que Mani, ce livre est considéré comme un chef d'oeuvre de la littérature de voyage. Il est un des plus précieux guides de la Grèce contemporaine. Ses jugements n'ont rien perdu de leur pertinence.
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Orthodoxie présente l'intérêt d'une apologie de la religion chrétienne par un converti. Païen à 12 ans, agnostique à 16 ans, quel chemin Chesterton a parcouru pour venir à la foi. Quelques aspects du christianisme authentique y sont mis dans une lumière vigoureuse : en particulier ce que Chesterton appelle son "romantisme", c'est-à-dire en somme son caractère poétique, extrême, enthousiaste, infiniment éloigné des platitudes d'une religion naturelle ou rationnelle. Apologiste à coup sûr, mais d'une espèce à part : jamais abstrait, ni grave, ni docte, jamais superficiel non plus, cet esprit pénétrant et singulier a réalisé ce paradoxe de mettre l'humour au service de la foi.
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L'englishness de l'art anglais
Nikolaus Pevsner
- KLINCKSIECK
- Les Mondes De L'art
- 11 Janvier 2019
- 9782252041451
L'art anglais est-il spécifique ? Et s'il l'est, comment définir ses particularités ? C'est à ces délicates questions que tente de répondre Nikolaus Pevsner dans cet ouvrage, publié en 1956, en posant comme préliminaire l'existence d'une « géographie de l'art ». Juif allemand venu se réfugier en Grande-Bretagne, dont il a étudié attentivement le patrimoine, il estime bénéficier d'un regard distancié sur cette problématique, et de même que le baroque allemand lui paraît une spécificité inimitable, l'art anglais présenterait des traits qui n'appartiennent qu'à lui.
Fort de cette conviction, et pour étayer sa démonstration, Pevsner analyse l'oeuvre de grands peintres, tels Hogarth, Reynolds, Blake, Constable, mais aussi les différents styles architecturaux, qui convergent à ses yeux par leur sens particulier de la verticalité ; enfin il s'attache à la notion de pittoresque, typiquement anglaise, laquelle se manifeste notamment à travers l'art des jardins.
Les similitudes relevées par l'auteur dans ces divers domaines s'ancrent dans des qualités particulières qu'il attribue à la culture nationale - et d'ailleurs illustrées par l'histoire : l'attachement à la liberté personnelle, la liberté de parole, le pragmatisme, une certaine sagesse politique - qui lui a permis d'éviter par exemple le fascisme et le communisme -, ou encore, le goût de la nature. Pevsner ne manque pas pourtant de relever que cette modération, voire ce conservatisme, peuvent s'accompagner en contrepoint d'imagination, de fantaisie et même d'irrationalité.
Parfois contestée, et par les Britanniques eux-mêmes, la position de Pevsner a toutefois l'exceptionnel mérite d'offrir un vaste panorama de l'art anglais du Moyen Âge au XIXe siècle, en une synthèse qui permet de lui attribuer une identité comparable à nulle autre.
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Admirez un pilier apocalyptique dans une église, détendez-vous dans des jardins clandestins, découvrez la version new-yorkaise de la Sagrada Familia, visitez un tunnel de métro secret, contemplez un éléphant électrocuté, trouvez les impacts de balle à l'extérieur de la banque J.P. Morgan, faites voler votre jupe au même endroit que Marilyn Monroe, découvrez un gigantesque palais vénitien au-dessus d'une ancienne écurie, découvrez le « cochon » de la cathédrale St-Patrick.
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Écrivain et voyageuse, fascinée par l'Orient, Lesley Blanch est restée célèbre en Angleterre pour Vers les rives sauvages de l'amour, un quartet biographique où elle raconte la vie d'aventurières extravagantes, à son image. Après une enfance dans une famille bourgeoise de Londres à l'époque édouardienne, cette Anglaise spirituelle et raffinée mena une vie passablement no- made ; elle était décoratrice de théâtre et rédactrice de l'édition britannique de Vogue quand elle épousa Ro- main Gary pendant la Seconde Guerre mondiale. La carrière diplomatique de celui-ci les conduisit à Paris, à Sofia, à New York, en Bolivie et enfin à Hollywood où Lesley Blanch côtoya quantité de stars et travailla avec George Cukor.
Gary fit d'elle l'héroïne de Lady L. Lorsqu'il la quitta pour Jean Seberg, Lesley tira parti de sa liberté pour voyager, en solitaire cette fois, dans les pays dont elle rêvait : la Sibérie, la Mongolie, la Turquie, l'Iran, l'Afghanistan, l'Égypte et le Sahara serviront de décor à d'autres livres érudits et romantiques comme Les Sabres du paradis et Voyage au coeur de l'esprit. Elle mourut en 2007 à Menton à l'âge de 103 ans.
C'est à l'initiative de Georgia de Chamberet, sa filleule, que Lesley Blanch entreprit de rédiger ses mémoires :
à ses souvenirs d'enfance sont réunis ici ses meilleurs articles de mode et de voyage, ainsi qu'un récit très personnel sur sa vie avec l'auteur de La Promesse de l'aube. Toujours en quête de nouvelles amours « pour échapper à l'ennui de la convention », elle devint de son vivant une légende, à la fois mystérieuse, singu- lière et étonnamment moderne.
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Après La solitude est sainte (Quai Voltaire, 2014), voici trois nouveaux essais de William Hazlitt : Le Combat, Sur les gens désagréables et Poser pour son propre portrait. Qu'il s'agisse du lien qui s'établit entre le peintre et son modèle, de la tension qu'éprouve inévitablement un être sensible devant quelqu'un qui l'exaspère, ou de deux champions de boxe qui s'affrontent, cet écrivain sceptique, spirituel, passionné et donquichottesque aime les mises en regard et les portraits parallèles à la Plutarque. Hazlitt observait le monde avec jubilation et l'acuité du portraitiste itinérant qu'il avait été dans sa jeunesse. Vifs, brefs, débraillés et foisonnants, ces textes ont paru dans des revues avant d'être réunis en volume. Ils ont été écrits pour être lus en public, à l'occasion de conférences. Le timbre si singulier de cette voix d'il y a deux siècles nous enchante encore aujourd'hui.
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Le romantisme, c'est le domaine des solitaires, des élégiaques. Et d'un des plus grands essayistes en langue anglaise, William Hazlitt (1778-1830), qui fut aussi peintre, vagabond, amoureux et un partisan exalté de la liberté individuelle. Un beatnik en redingote. Farouche, indomptable, drôle, clairvoyant, enthousiaste, amer, mélancolique. Les essais réunis dans ce livre nous font découvrir trois facettes complémentaires de sa personnalité : le goût du voyage solitaire (Partir en voyage), la prédilection pour le passé (Du passé et de l'avenir) et la vie en marge du monde, dégagée plutôt qu'engagée (Vivre à part soi).
Un triptyque lumineux et jubilatoire.
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Qu'on ne s'y trompe pas. Il s'agit bien là d'un roman. Qui, sous la forme d'une confession impudique, relate la passion incestueuse d'un homme pour trois femmes : sa mère, qui l'initie pendant son adolescence, sa fille, qu'il retrouve à l'âge adulte et sa soeur, dont il a été longtemps séparé.
Ces femmes révèlent tour à tour les différentes facettes du désir masculin qu'elles incarnent. Dans des espaces clos mais offerts au regard, le narrateur, à la fois dramaturge et comédien, donne libre cours à ses fantasmes.
De Bruxelles à la Nouvelle-Orléans, d'une résidence près du lac de Genève à un hôtel particulier parisien, on voyage en transatlantique, en Chevrolet ou en métro. L'auteur nous promène dans un labyrinthe jubilatoire du désir d'où sont absentes les conventions morales. La perversion est même si franche qu'elle en paraît innocente. Style et obsessions, hérités des libertins du XVIIIe, ne sont pas sans rappeler Sade ou Rétif, ni même un certain Anglais décrit dans le château fermé. Comme le dit Lucien d'Azay « Dans ce conte de fées baroque aux motifs cubistes, tantôt cocasse, tantôt inquiétant, mais toujours poétique, les rôles s'inversent comme dans les relations sadomasochistes, si ce n'est qu'il s'agit de rapports parentaux dont le ressort sexuel remonte à l'enfance.
On l'aura compris, cette trilogie incestueuse est en réalité une quête de soi. »
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Dans la maison qu'il a construite lui-même au coeur du Dorset, aux côtés de son chien fidèle, Wessex, et de Florence Dudgale, sa cadette, sa secrétaire et épouse en secondes noces, Thomas Hardy entre dans l'hiver de sa vie. À 84 ans, l'auteur entre autres de Jude l'Obscur et de Loin de la foule déchaînée pense en avoir fini avec la passion. Mais voilà qu'une adaptation de Tess d'Urberville est montée au village, interprétée par une troupe de comédiens amateurs. La jeune Gertrude Bugler y tient le rôle-titre. Belle, aussi fraîche et spontanée qu'une fleur, qu'un trésor de cette nature pour laquelle Hardy nourrit un amour sans borne, Gertrude est en outre la fille d'Augusta Way, qui inspira à Hardy, trente-trois ans auparavant, le personnage de Tess. Sous le regard amer de son épouse, dans un ballet feutré de domestiques, de promenades dans la campagne anglaise et d'arbres agités par le vent, Thomas Hardy vit son ultime amour : celui d'un pygmalion sûr de son art mais déçu par la vie, qui rencontre sa dernière muse. Dans ce roman qui fait la part belle aux personnages les plus emblématiques de l'existence de l'écrivain, Christopher Nicholson restitue la voix intime et le monde imaginaire de Thomas Hardy. Fine analyse des rapports conjugaux, Hiver brosse un portrait du couple tantôt mélancolique, tantôt désopilant, et éclaire la vie et l'oeuvre d'un auteur dont les amours alimentèrent l'écriture.