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JEAN-CLAUDE CAPELE
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Tout commence dans la bonne société de Vienne, en 1909. Au cours d'un récital privé, on découvre le corps sans vie du célèbre acteur Eugen Bischoff. Les circonstances de sa mort sont pour le moins mystérieuses - suicide provoqué ou meurtre maquillé ? Les soupçons se portent bientôt sur le baron von Yosh, un homme froidement calculateur, étrangement rêveur et notoirement amoureux de Dina, l'épouse de Bischoff.
Mais l'enquête menée en secret par Solgrub, membre lui aussi du petit cercle, bascule soudain dans l'irrationnel le plus complet : le meurtrier, qui n'en est d'ailleurs qu'à ses débuts, ne serait pas un être de chair et de sang...
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À la conquête du trésor des Aztèques, Cortez ouvre sans relâche pour la gloire de Charles Quint. Franz Grumbach, lui, voue une haine féroce aux conquistadors et à leurs inquisiteurs. Il choisit son camp : ce sera celui de Grand Roi Montezuma. Seul ou presque, rebelle sans arme, Grumbach s'en remet au Diable, qui le dote d'une arquebuse et de trois balles.
Premier roman de Leo Perutz, la Troisième Balle est une ouvre baroque, savamment construite, où ne cessent de se télescoper le réel et l'imaginaire fantastique en un labyrinthe haletant, irrésistible.
« Perutz est un prestidigitateur magnifique, un manipulateur de l'étrange, un maître du récit. » Olivier Cena, Télérama Roman traduit de l'allemand par Jean-Claude Capèle
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Seul récit autobiographique d'un des plus grands écrivains allemands de son époque, Le Diable en France retrace l'internement de Lion Feuchtwanger au camp des Milles, près d'Aix-en-Provence. Exilé dès l'arrivée des nazis au pouvoir, Lion Feuchtwanger vit pendant six ans « heureux comme Dieu en France », pour reprendre le dicton germanique. Mais l'enfer commence pour lui avec la débâcle française de 1940, quand il est incarcéré avec d'autres artistes juifs allemands ou autrichiens en exil. Petits et grands malheurs de ces intellectuels arrachés à leur univers, mais aussi cruelle désillusion de cet admirateur de la patrie des droits de l'homme vis-à-vis de la France qui l'a trahi : ce récit est une mise en garde bouleversante contre ce « diable de la négligence, de l'inadvertance, du manque de générosité, du conformisme, de l'esprit de routine »...
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En 1932, Georg Friedrich Amberg, jeune médecin engagé par le baron von Malchin, quitte Berlin pour le lointain village de Morwede. Afin de soigner les paysans ? Pas si évident, car dans le secret de son laboratoire le baron vient de découvrir la neige de saint Pierre, un champignon parasite du blé capable d'agir sur les esprits comme une drogue. Et dont il compte bien se servir pour restaurer la ferveur religieuse... et le Saint Empire romain germanique.
Mais la drogue, expérimentée sur les paysans de Morwede et l'entourage du baron, les fera brandir le drapeau d'une tout autre religion...
Sous forme d'une enquête aux allures de rêve hallucinatoire, la Neige de saint Pierre est le roman de la manipulation et du pouvoir, de la frontière fragile et confuse qui sépare la raison et la folie.
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Norbert Elias (1897-1990), fut l'un des plus grands penseurs de notre temps. Né à Breslau dans une famille juive aisée où il fait l'apprentissage de la culture allemande classique, il délaisse bientôt ses études de philosophie pour se tourner vers la sociologie. En 1930 Karl Mannheim lui propose de le suivre comme assistant à l'université de Francfort. Mais, au printemps 1933, Elias doit fuir l'Allemagne. C'est à Londres qu'il élabore Sur le processus de civilisation (paru en français en deux volumes sous le titre La Civilisation des moeurs et La Dynamique de l'Occident), sans doute l'un des livres les plus importants du XXe siècle.
Le présent ouvrage, constitué de plusieurs articles majeurs et d'un entretien avec Norbert Elias, propose une biographie intellectuelle du penseur, qui d'une part fournit une introduction solide à une oeuvre multiforme, d'autre part explicite les circonstances dans lesquelles lui sont venues ses principales intuitions. Au terme de sa longue vie qui se confond avec le siècle, Elias définissait ainsi son projet : « J'avais l'ambition de développer une image de la société qui ne soit pas idéologique. » -
C?est en mars 1998 que Peter Handke s?est rendu pour la première fois à La Haye afin d?assister à quelques-unes des audiences du Tribunal pénal international consacré aux crimes commis dans l?ex-Yougoslavie. Quatre ans plus tard il y est retourné à l?occasion de l?ouverture du procès de Slobodan Milosevic, puis six mois après, quand les journalistes et les équipes de télévision étaient passés à autre chose. Toutefois, Handke n?écrit pas ici en chroniqueur judiciaire, ce qui l?intéresse, c?est de débusquer la réalité qui se cache derrière les récits, ceux des témoins, par exemple, qu?il rencontre au hasard dans les différents hôtels autour du tribunal. Mais les images du procès l?interpellent aussi, où juges et procureur font figures de héros de séries policières télévisées. Et pourquoi les personnages borderline des romans de Chandler et de Hammett surgissent-ils alors dans son esprit ? C?est que, dans ces lectures d?adolescence, Peter Handke a entrevu l?incertitude qui entoure le coupable comme le justicier, et que la littérature a décidément quelque chose à dire sur cette affaire-là. Mais existe-t-il témoin plus suspect qu?un écrivain ? Peter Handke est né en 1942 à Griffen (Carinthie) et vit près de Paris.
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Vienne, 26 avril 1921, dans le cabinet du professeur Freud.
Allongée sur le divan, Anna G. lui déclare: "Je vous aime d'une façon si indescriptible, comme jamais auparavant je n'ai aimé quelqu'un." Cette jeune femme de vingt-sept ans est entrée en analyse il y a un mois. Elle a quitté Zurich pour la capitale autrichienne, laissant derrière elle son fiancé, sa famille et le Burghölzli, la clinique où elle exerce le métier de psychiatre. Après sept ans de fiançailles vécues dans l'ambivalence et le doute, son mariage est annoncé pour l'automne.
Cependant, Anna G. continue d'hésiter. La découverte posthume de deux cahiers d'écolier, dont Anna G. n'avait jamais parlé et qu'elle ne destinait pas à la publication, jette une lumière inattendue sur Freud : une partie des séances et des propos échangés y sont consignés. À l'écoute des rêves, des associations, des fantasmes sexuels de son analysante, Freud, alors en pleine maturité, explique, interprète, provoque, sonde.
Et il évoque ses propres théories: le complexe d'OEdipe, le transfert, le cas Dora, le fantasme de l'enfant battu (que sa fille, prénommée Anna elle aussi, lui a inspiré)... La petite-fille d'Anna G., Anna Koellreuter, docteur en philosophie et analyste à Zurich, a dirigé l'édition de cet ouvrage, paru en 2009 en Allemagne. Elle a convié des historiens et des psychanalystes allemands et anglo-saxons à réagir à ce document exceptionnel, témoignage aussi de la façon dont une jeune femme peut, par l'analyse, sortir d'une souffrance affective et se découvrir un nouveau destin.
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Mladen Raikow, ancien communiste déporté en Autriche, fait le choix, à la fin de la guerre, de rester à Vienne, où il devient antiquaire. En Yougoslavie, le parti communiste avec lequel il a pris ses distances se mue en parti unique. Pour la police politique yougoslave, Mladen est à nouveau suspect. Certains de ses amis restés à Belgrade sont arrêtés et jetés en prison, d?autres sont assassinés. Autour de lui, toute une nébuleuse de personnages divers ? écrivains, artistes, hommes politiques, etc., sans oublier les femmes qu?il a connues à divers moments de sa vie ? gravite au gré des déplacements spatiaux et temporels ; comme Raikow, ils sont pris dans un tourbillon de questionnements, de recherches et de doutes identitaires qui semble sans issue. Incapables de faire table rase du passé comme de continuer à croire en des lendemains qui chantent, devenus les témoins gênants d?une époque révolue, ils semblent cantonnés au rôle d?éternels opposants.
Véritable fresque historique et politique, ce troisième volet de la trilogie de Milo Dor (dont les deux premiers sont Un monde à la dérive et Morts en sursis) donne de la Vienne d?après-guerre une vision subtile et explore avec finesse les rapports qu?entretiennent la fiction et l?histoire, l?individu et la collectivité, les actes et les intentions, la morale et la nécessité. -
Comme le Faux Néron, la Guerre de Judée, premier des trois romans consacrés par Feuchtwanger à Flavius Josèphe, nous plonge au coeur de cette période turbulente que fut le 1er siècle de notre ère, mais pour nous faire assister cette fois-ci à l'épreuve de force qui opposa deux cités également orgueilleuses: Rome et Jérusalem. Le livre débute avec l'arrivée à Rome de Josèphe, alors appelé Joseph ben Mathias, jeune prêtre envoyé par Jérusalem pour négocier la libération de trois docteurs de la loi accusés d'avoir soutenu un mouvement extrémiste de résistance aux Romains, les " Vengeurs d'Israël ". Le monde romain enchante Josèphe, mais le succès de sa mission lui vaut d'être nommé gouverneur de Galilée. Partagé entre partisans de Rome et nationalistes farouches, il finira par s'opposer à Rome, sera fait prisonnier à l'issue du long siège de Jotapata et, curieusement séduit par la personnalité du général Vespasien, lui prédit qu'il deviendra empereur sous peu. Lorsque sa prédiction se réalise, Vespasien fait de lui son historiographe officiel, et c'est en cette qualité que Josèphe, honni par ses frères de race, assistera à la destruction du Temple de Jérusalem...
Le personnage complexe et controversé de Flavius Josèphe, le Juif romain, était bien fait pour attirer Feuchtwanger, le Juif allemand, partagé comme lui entre deux cultures, cherchant comme lui à les concilier. La Guerre de Judée fut commencé en 1931, achevé en 1932. Quelques mois plus tard, Goebbels déclarait Feuchtwanger (heureusement réfugié en France) " le pire ennemi de la nation allemande ". Est-il étonnant dès lors que le thème principal du livre soit la dénonciation du nationalisme
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Le 4 juillet 1954, dans un village perdu de Hesse, à un jet de pierre de la «zone soviétique», un gamin de onze ans, fils de pasteur, est réveillé comme tous les dimanches par les cloches du temple voisin qui sonnent à toute volée pendant un quart d'heure et l'arrachent régulièrement au refuge de ses rêves. Mais ce dimanche-là n'est pas comme les autres: le 4 juillet 1954, l'équipe nationale allemande de foot-ball va disputer contre la Hongrie la finale de la coupe du monde. Dans la République fédérale d'Adenauer, confrontée à un passé encore proche et plongée dans son effort de reconstruction morale et économique, le quotidien de ce petit garçon est réglé par toute une série d'interdits et de devoirs contraignants. Dans cette finale se joue une rédemption: pour le narrateur d'abord, qui, avant et pendant le match - suivi à la radio -, se libère du monde en vase clos qui l'entoure, de la toute-puissance de son père et de l'hypocrisie de sa religion; pour l'Allemagne ensuite, cette Allemagne vaincue qui, neuf ans après la fin de la guerre, se retrouvera dans le camp des vainqueurs.
Né en 1943 à Rome, Friedrich Christian Delius a grandi dans le Land de Hesse, au centre de l'Allemagne. Aujourd'hui, il vit entre Berlin et Rome. Auteur d'une quinzaine de romans, il a reçu en 2007 le «Joseph-Breitbach-Preis» couronnant l'ensemble de son oeuvre. -
Dans l'Autriche de 1999, le "Mouvement" a conquis le pouvoir à la suite d'élections législatives. Son "chef", son "Führer" montre son véritable visage, celui d'un tribun populiste qui harangue les foules en transe. On instaure des camps de regroupement pour les étrangers qui seront ensuite expulsés vers leurs pays d'origine et l'on prévoit des "camps de travail" pour les éléments jugés "paresseux". D'autres mesures de "salut public" doivent être annoncées au cours d'une manifestation de masse qui se déroule dans le stade de la capitale viennoise. Là, au milieu des membres du service d'ordre vêtus de chemises bleues et armés de matraque, erre un vieil homme aux cheveux blanchis et s'appuyant sur sa canne, Mladen Raikow. Serbe d'origine, il vit depuis cinquante ans à Vienne, une ville qui est devenue sa véritable patrie et dont il n'a pas l'intention de se laisser chasser sans autre forme de procès. Toute son attitude n'est qu'un appel à la résistance, une prière ardente destinée aux Autrichiens, afin qu'ils ne succombent pas une deuxième fois aux sirènes de la peste brune... ou bleue.
Écrit en 1997, ce récit prémonitoire à la tonalité sobre et concise est un véritable cri d'alarme qui ne saurait laisser personne indifférent.
Né en 1923 à Budapest de parents serbes, élevé dans la partie yougoslave du Banat, Milo Dor s'installe à Belgrade en 1933. Exclu de l'Université en 1940 pour ses activités politiques, il entre l'année suivante dans la Résistance yougoslave. Il est arrêté en 1942, condamné aux travaux forcés puis déporté à Vienne. Après la guerre, il reprend des études de dramaturgie et de langues romanes à l'université de Vienne, qui devient sa ville d'élection. Ses romans, nouvelles et essais ont été couronnés de nombreux prix. Déjà paru chez Fayard : Mitteleuropa, mythe ou réalité. -
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La mouche et la soupe ; 33 autres animaux dans 33 autres situations
Hugo Loetscher
- Fayard
- 8 Janvier 1998
- 9782213594446