Immergés dans ce milieu, deux gamins font le pacte de toujours prendre soin l'un de l'autre. Romantiques, engagés dans leur pratique artistique, nourris de rêves et d'ambitions, ils se soutiennent et se donnent confiance pendant les années de vache maigre. Just Kids commence comme une histoire d'amour et finit comme une élégie, brossant un inoubliable instantané du New York des années 60-70, de ses riches et de ses pauvres, de ses paumés et de ses provocateurs. Véritable conte, il retrace l'ascension de deux jeunes artistes, tel un prélude à leur réussite.
Comme des millions de femmes, Eve Ensler a attendu des excuses toute sa vie.
Alors qu'elle est âgée de cinq ans, son père Arthur abuse d'elle sexuellement. Quand elle a dix ans, il prend plaisir à l'étouffer, la frapper au visage, la fouetter à coups de ceinture. Ce bourreau, mort il y a plusieurs décennies, n'a jamais exprimé aucun regret. À soixante-cinq ans, Eve a décidé de cesser d'attendre. Elle a elle-même rédigé la lettre d'excuse qu'elle espérait de son père. Pardon ne tente jamais de justifier mais bien de comprendre la trajectoire de ce père à la fois monstrueux et humain, à travers son enfance chaotique, sa mère suffocante, son frère pervers, puis l'arrivée de cette petite fille qu'il a dans les premiers temps adorée de manière déraisonnable.
Derrière les mots fantasmés d'Arthur, c'est peu à peu la vie d'Eve, ses luttes et ses passions, qui apparaissent. Se dessine le portrait d'une femme incroyablement courageuse qui est parvenue à trouver une voie alternative à la honte et à la colère. Pardon est un texte salvateur qui a suscité à sa parution aux États-Unis la même onde de choc que Les Monologues du vagin.
Récit épique de sauvagerie et de conflit racial, d'injustice et d'honneur, Le Diable dans la peau est un premier roman puissant qui nous transporte au coeur de l'Australie coloniale et rappelle Le Fils de Philipp Meyer et les romans de Cormac McCarthy.
Australie, Queensland, 1885. Une vague de sécheresse conduit la famille McBride au bord de la ruine. Leur terre est desséchée, leur bétail affamé. Lorsque la pluie revient enfin, la famille pense être tirée d'affaire. Mais le destin en a décidé autrement. Un soir, alors qu'ils rentrent d'un après-midi passé à se baigner, Billy et Tommy, les jeunes fils McBride, découvrent leur famille massacrée. Les deux frères décident de se venger de l'homme qu'ils croient responsable de ce massacre - un Aborigène qui s'occupait du bétail - et se tournent vers le sournois et sanguinaire John Sullivan, le propriétaire terrien le plus riche de la région et ancien employeur de leur père pour chercher son aide. Sullivan forme une équipe et place à sa tête l'inquiétant et fascinant inspecteur Edmund Noone et sa Police aborigène du Queensland - le bras armé tristement célèbre du pouvoir colonial britannique, chargé de « disperser » les indigènes australiens pour « protéger » les droits des colons blancs. Alors que la troupe parcourt à cheval l' outback désertique, le voyage à la fois éprouvant et monstrueux a des effets dévastateurs sur le jeune Tommy et le hantera pour le restant de ses jours - il aura également des conséquences à long terme pour un jeune pays qui peine à trouver son identité.
« Je t'aime, je te déteste, je suis désolé. » Voilà l'éternelle litanie des disputes, gifles, cris et réconciliations qui a secoué l'enfance de Jackson et Lydia. Jusqu'au jour où Amy, leur mère, reçoit le coup de trop et leur demande de rassembler leurs affaires au plus vite. Cette fois, c'est sûr, ils s'en vont afin de fuir Gary, homme violent et froid. Premier arrêt au Starlight, motel crasseux qui va leur servir de refuge. Amy est décidée : plus jamais ses enfants ne verront leur père lever la main sur elle.
La petite Lydia, 13 ans, affiche déjà une expression d'inquiétude constante. Son frère, Jackson, 18 ans, est un beau jeune homme, fragile et délicat. Tous les trois s'endorment sereins et soulagés, mais au petit matin, Jackson a disparu. Croyant gagner l'amour d'un père qui le rejette, il est retourné chez eux et a trahi sa mère et sa soeur en indiquant à Gary l'adresse du motel. Amy se rend alors à l'évidence : si elle veut assurer sa sécurité et celle de Lydia, elle va devoir abandonner son fils. Cette séparation brise le coeur de la petite fille, très attachée à ce frère doux et différent. Jackson, de son côté, doit désormais se débrouiller seul, tiraillé entre la recherche désespérée de l'amour paternel, sa culpabilité et sa difficulté à gérer son homosexualité naissante.
De beaux jours à venir est un roman terriblement juste, touchant et sans complaisance sur la famille, les sacrifices que l'on peut faire en son nom, et leurs conséquences. Amy, Lydia et Jackson sont trois écorchés vifs, trois personnages inoubliables qui tentent de survivre, malgré les souffrances et l'abandon. Un chef d'oeuvre où l'émotion prend à la gorge à chaque page.
L'Epée des Cinquante Ans est une histoire de fantômes pour adultes, racontée par des enfants, cinq orphelins qui forment une sorte de choeur antique. Le soir d'Halloween, une couturière thaïlandaise, Chintana, se rend à une soirée où elle se retrouve nez à nez avec la femme pour laquelle son mari l'a quittée six mois plus tôt. L'apparition des cinq orphelins apaise son chagrin et ses fantasmes de vengeance.
Elle accueille avec eux un mystérieux Conteur aux allures maléfiques, qui leur narre une aventure terrible: sa quête à travers d'étranges contrées de l'Epée de l'An Cinquante, dont la coupure n'agit que cinquante ans exactement après la naissance. Aujourd'hui, il a retrouvé cette Epée et, par un retournement inattendu, l'Epée viendra frapper ladite rivale, née justement cinquante ans plus tôt. L'Epée magique met ainsi en acte la vengeance que Chintana avait résolu d'étouffer.
Celle-ci est amenée à réfléchir sur le pouvoir qu'elle possède également de "réparer", de "recoudre" une réalité qui menace sans cesse de se défaire, ainsi que les mots mal compris qui viennent créer des appels dans la narration. La fin est ouverte.
Un voyageur anonyme a pris place à bord d'un train pour un interminable voyage à travers les steppes kazakhes. Le train s'arrête dans une toute petite gare et un garçon monte à bord pour vendre des boulettes de lait caillé. Il joue Brahms au violon de manière prodigieuse, sortant les passagers de leur torpeur. Le voyageur découvre que celui qu'il avait pris pour un enfant est en fait un homme de 27 ans. L'histoire de Yerzhan peut alors commencer.
Yerzhan grandit avec ses grands-parents, sa mère et son oncle dans la steppe kazakhe. La seule autre maison du coin est celle de son amie d'enfance et promise, Aisulu, qui est entourée de ses parents et de sa grand-mère. L'unique lien avec le reste de la civilisation, c'est ce long train qui passe chaque jour dans la petite gare de Kara-Shagan à laquelle les deux maisons sont adossées. L'enfance de Yerzhan et Aisulu est heureuse et insouciante, bercée par les histoires racontées par les grands-mères, entre les moments partagés sur la route pour l'école à dos d'âne, les joyeuses bagarres des deux familles, et la chasse au renard. Un Bulgare de passage apprend à Yerzhan à jouer du violon, il est merveilleusement doué. L'avenir s'annonce radieux, Yerzhan deviendra musicien et il épousera Aisulu. Mais à quelques dizaines de kilomètres de Kara-Shagan se trouve la Zone et le Lac interdit.
Personne ne s'y baigne, c'est défendu, sauf Yerzhan, qui s'y glisse jusqu'à la taille sans réfléchir. Dès lors, Yerzhan ne grandira plus jamais...
Jim Byrd a une vie normale, qui un jour s'arrête avec son coeur. Revenu à lui, il apprend qu'il est resté mort cinq minutes entières. Pourtant, il n'a vu ni lumière blanche accueillante, ni choeur de séraphins, juste le vide, l'absence. Grâce à un réseau électrique installé autour de son coeur, il ne risque plus rien et peut même suivre les battements et les crises de son coeur sur une appli smartphone. Cette impression de tenir son propre coeur dans sa main le fait réfléchir, d'autant plus que, alors qu'il se trouve dans un restaurant, il découvre les preuves d'une existence surnaturelle, une voix qui appelle dans un escalier et plonge les vivants dans une tristesse profonde. Jim décide alors d'enquêter sur l'origine de cette voix : peut-être existe-t-il d'autres formes de vie après la mort que la lumière blanche au bout du tunnel ? Peut-être sa propre expérience lui donne-t-elle accès à quelque chose au-delà du monde des vivants ?
Après avoir connu un succès mondial avec la pièce de théâtre Les Monologues du Vagin , Eve Ensler a publié ce récit d'enquête, « mémoire » social et politique résultant de ses entretiens et rencontres avec des femmes du monde entier.
Partant du constat selon lequel les sociétés modernes occidentales nourrissent une obsession pour la sécurité physique des personnes, que la menace terroriste post-11 septembre n'a fait que renforcer, elle remarque que les femmes ne se sont jamais senties aussi vulnérables et exposées. La sécurité n'est-elle qu'une illusion, dont la poursuite a pour seul effet (pervers) de menacer notre bien-être ?
Eve Ensler est allée à la rencontre de plusieurs groupes de femmes qui sont objectivement en insécurité, voire en danger, dans des zones de conflits, sinistrées, ou en détention (sous la tyrannie des talibans en Afghanistan, victimes de viols ordinaires en Bosnie, dans les régions frappées par l'ouragan Katrina, dans un centre pénitentiaire aux États-unis). Elle a aussi interviewé l'activiste pacifiste américaine Cindy Sheehan, et mis ces différents points de vue en perspective.
Tout à tour éclairant, provocateur et visionnaire, ce récit nous force à nous demander ce que signifie vivre libre et épanoui(e) aujourd'hui et si, de la capacité de notre société à nous protéger, dépend nécessairement notre bien-être.