C'était l'été de la mort de Coltrane, l'été de l'amour et des émeutes, quand une rencontre fortuite à Brooklyn guida deux jeunes gens dans la vie de bohème, sur la voie de l'art. Patti Smith et Robert Mapplethorpe avaient vingt ans ; elle deviendrait poète et performeuse, il serait photographe. À cette époque d'intense créativité, les univers de la poésie, du rock and roll et du sexe s'entrechoquent. Le couple fréquente la cour d'Andy Warhol, intègre au Chelsea Hotel une communauté d'artistes et de marginaux hauts en couleur, croise Allen Ginsberg, Janis Joplin, Lou Reed...
Just Kids commence comme une histoire d'amour et finit comme une élégie, brossant un inoubliable instantané du New York des années 1960-1970. Avec pudeur et émotion, Patti Smith retrace l'ascension de deux gamins inséparables qui insufflèrent la même énergie à leur vie qu'à leur art.
Etudiante en droit à Harvard, Alexandria Marzano-Lesnevich est une farouche opposante à la peine de mort. Jusqu'au jour où son chemin croise celui d'un tueur emprisonné en Louisiane, Rick Langley, dont la confession l'épouvante et ébranle toutes ses convictions. Pour elle, cela ne fait aucun doute : cet homme doit être exécuté. Bouleversée par cette réaction viscérale, Alexandria ne va pas tarder à prendre conscience de son origine en découvrant un lien entre son passé, un secret de famille et cette terrible affaire qui réveille en elle des sentiments enfouis. Elle n'aura alors cesse d'enquêter inlassablement sur les raisons profondes qui ont conduit Langley à commettre ce crime épouvantable.
Dans la lignée de séries documentaires comme Making a Murderer, ce récit au croisement du thriller, de l'autobiographie et du journalisme d'investigation, montre clairement combien la loi est quelque chose d'éminemment subjectif, la vérité étant toujours plus complexe et dérangeante que ce que l'on imagine. Aussi troublant que déchirant.
À la croisée des univers de Gabriel García Márquez, de Jérôme Bosch et des comics Marvel, le nouveau roman de Marlon James est une fantastique quête initiatique qui nous entraîne dans une Afrique de légende peuplée de créatures extraordinaires, de sorcières et de personnages hors du commun. Un tour de force littéraire, et une aventure incroyable.
White Forest, Mississippi. Cachée au milieu de la forêt, la carrière fascine autant qu'elle inquiète. On murmure que des esprits malveillants se dissimulent dans ses eaux profondes. Par une chaude journée d'été, Roberta et Willet bravent toutes les superstitions pour aller s'y baigner avec leur petite soeur, Pansy. En quête de baies, ils s'éloignent de la carrière. Quand ils reviennent, Pansy a disparu.
Quelques années plus tard, Roberta et Willet, qui n'ont jamais renoncé à retrouver leur soeur, suivent un indice qui les mène dans le sud de la Floride. C'est là, dans les troubles profondeurs des Everglades, qu'ils espèrent trouver la réponse à toutes leurs questions.
Dans cette région désolée des Appalaches que l'on appelle la Rust Belt, la vie ressemble à une damnation. C'est un pays d'hommes déchus où l'alcool de contrebande et la religion font la loi, où les femmes n'ont pas d'histoire. Élevée dans l'ombre de son père, un prêcheur charismatique, Wren, comme sa mère avant elle, semble suivre un destin tout tracé. Jusqu'au jour où un accident lui donne l'occasion de reprendre sa vie en main.
Ce premier roman inoubliable, qui dépeint la lutte de deux générations de femmes pour devenir elles-mêmes dans un pays en pleine désolation, annonce la naissance d'une auteure au talent époustouflant.
C'est la fin des vacances d'été et Wallace retrouve son groupe de camarades au sein de la prestigieuse université du Midwest. Mais parmi ces jeunes gens Blancs et insouciants, Wallace peine à trouver sa place. Le veut-il vraiment ? Hanté par son passé, troublé par de récents événements, le jeune homme garde une distance entre lui et le reste du monde.
C'est lors de ces quelques jours, entre les traditionnelles fêtes étudiantes et les éternelles discussions pour refaire le monde, que Miller va tenter de se rapprocher de lui. Leur liaison va pousser Wallace dans ses derniers retranchements.
À la fois campus novel et roman d'apprentissage d'une intensité nouvelle, Real Life a été le roman sensation de l'année 2020.
Porté par une prose élégante et un regard tranchant, ce premier roman d'une maturité impressionnante pointe sans manichéisme le diable caché dans les détails d'une vie américaine en apparence apaisée et dresse le portrait sensible d'un homosexuel noir en crise d'identité.
Dans ce récit autobiographique bref et lumineux, Patti Smith, qui a été distinguée par le National Book Award, revient sur les moments les plus précieux de son enfance, les convoquant avec un réalisme saisissant qui confine au fantastique. L'auteur mêle l'évocation de la petite fille qu'elle était à des souvenirs à la fois authentiques et imaginaires de sa jeunesse new yorkaise, passée parmi les cafés de la rue MacDougal. Glaneurs de rêves, dont l'écriture a été achevée le jour du 45e anniversaire de Patti Smith, dans le Michigan, a été initialement publié aux États-Unis sous la forme d'un mince volume. Vingt ans plus tard, le texte est réédité et paraît enfin en France dans une version augmentée, complétée de fragments inédits et accompagnée de nouvelles photographies et illustrations.
RÈGLE NUMÉRO UN ;
Dis un mensonge ;
RÈGLE NUMÉRO DEUX ;
Ne change pas ta version ;
RÈGLE NUMÉRO TROIS ;
Ne te fais pas prendre ;
RÈGLE NUMÉRO QUATRE ;
Ne pas se mentir les unes aux autres ;
RÈGLE NUMÉRO CINQ ;
Savoir quand cesser de mentir ;
Quand quelqu'un meurt, ce n'est plus un jeu...
À 8 ans, Harley McKenna a assisté à la mort violente de sa mère. Au même âge, elle a vu son père, Duke, tuer un homme. Rien de très étonnant de la part de ce baron de la drogue, connu dans tout le nord de la Californie pour sa brutalité, qui élève sa fille pour qu'elle lui succède. Adolescente, Harley s'occupe du Ruby, un foyer pour femmes en détresse installé dans un motel, fondé des années plus tôt par sa mère. Victimes de violence conjugale, d'addictions diverses, filles-mères, toutes s'y sentent en sécurité, protégées par le nom et la réputation des McKenna.
Mais le jour où une des pensionnaires du Ruby disparaît, Harley, en passe de reprendre les rênes de l'empire familial, décide de faire les choses à sa manière, même si elle doit, pour cela, quitter le chemin qu'on a tracé pour elle.
Depuis Winter's Bone, on n'avait pas croisé d'héroïne aussi fascinante, émouvante, inoubliable qu'Harley McKenna. Ce roman magnifique signe la naissance d'une auteure au talent fou.
Comment décrire l'inconcevable ? Kidnappée, violée et menacée de mort, Lacy M. Johnson nous raconte comment elle a échappé à son bourreau. Qui n'est autre que son ex-compagnon, un homme violent et manipulateur, dont l'emprise, comme un étau, s'est peu à peu refermée sur sa vie. Témoignage porté par une poésie brute et une énergie hors du commun, récit d'une reconstruction impossible : ce livre est un chef-d'oeuvre nécessaire et brûlant d'actualité.
Lorsque Harriet Westaway reçoit un courrier lui annonçant un héritage conséquent provenant de sa grand-mère, cela semble être la réponse inespérée à tous ses problèmes.
En effet, Harriet doit de l'argent, beaucoup d'argent, emprunté à un usurier sans scrupules, et cela risque fort de mettre sa vie en danger. Seul souci : ses grands-parents sont décédés vingt ans auparavant, et elle ne les a même jamais connus. La lettre a donc été adressée à la mauvaise personne.
Mais Harriet qui gagne sa vie en tirant les cartes pour prédire l'avenir n'est plus à une affabulation près.
Et ce coup du sort pourrait enfin tout résoudre sauf si le hasard en décide autrement...
Âgé de 24 ans, Herbert Huncke a déjà sillonné le grand espace américain quand il débarque à New York, en 1939. Il y fait bientôt la connaissance de Burroughs, puis de Kerouac et Ginsberg. La poésie est d'emblée à son horizon. Il y a aussi la débrouille, au jour le jour, dans ce périmètre fascinant et longtemps malfamé qui part de Times Square pour longer la 42e Rue jusqu'à la Public Library. Prostitution, drogue, errance, déménagements incessants, emprisonnements, scènes de « panique » quand la dope vient à manquer : cette vie pourrait ressembler à une galère. Mais par son regard singulier, jamais plaintif, souvent drôle et presque fataliste sur les bas-fonds d'un New York cabossé, Huncke réussit à faire pousser des fleurs dans un gros paquet de merde.
Jack Kerouac, à qui il révéla le sens du mot « beat » (battu, foutu), était fasciné par son art de raconter des histoires ou de brosser d'incisifs portraits. Merveilleux témoin des mondes souterrains, icône de la beat generation, Huncke est surtout un écrivain, généreux, étrange. Irrécupérable.
Mort en 1996, après avoir passé les dernières années de sa vie au Chelsea Hotel, l'auteur de Coupable de tout n'avait jamais été traduit en France. La presque totalité de ses textes ici publiée répare un inexplicable oubli.
« À quoi penses-tu ? Comment te sens-tu ? Qui es-tu ? Que nous sommes-nous fait l'un à l'autre ? Qu'est-ce qui nous attend ? Autant de questions qui, je suppose, surplombent tous les mariages, tels des nuages menaçants. » Amy, une jolie jeune femme au foyer, et son mari Nick, propriétaire d'un bar, forment, selon toutes apparences, un couple idéal. Ils ont quitté New York deux ans plus tôt pour emménager dans la petite ville des bords du Mississipi où Nick a grandi. Le jour de leur cinquième anniversaire de mariage, en rentrant du travail, Charlie découvre dans leur maison un chaos indescriptible : meubles renversés, cadres aux murs brisés, et aucune trace de sa femme. Quelque chose de grave est arrivée. Après qu'il a appelé les forces de l'ordre pour signaler la disparition d'Amy, la situation prend une tournure inattendue. Chaque petit secret, lâcheté, trahison quotidienne de la vie d'un couple commence en effet à prendre, sous les yeux impitoyables de la police, une importance inattendue et Nick ne tarde pas à devenir un suspect idéal. Alors qu'il essaie désespérément, de son côté, de retrouver Amy, il découvre qu'elle aussi cachait beaucoup de choses à son conjoint, certaines sans gravité et d'autres plus inquiétantes. Si leur mariage n'était pas aussi parfait qu'il le paraissait, Nick est néanmoins encore loin de se douter à quel point leur couple soi-disant idéal n'était qu'une illusion.
Considérée par une critique unanime comme l'une des voix les plus originales du thriller contemporain, Gillian Flynn dissèque ici d'une main de maître la vie conjugale et ses vicissitudes et nous offre une symphonie paranoïaque aux retournements multiples, dans un style viscéral dont l'intensité suscite une angoisse quasi inédite dans le monde du thriller.
Sur le rivage de la péninsule du Kamtchatka, aux confins de la Russie, deux petites filles disparaissent. L'enlèvement bouleverse les habitants : le coupable serait-il un étranger de passage ? Pire, l'un d'entre eux ? Comme une onde de choc, le trouble se propage et vient ébranler la vie de dix femmes dans leur quotidien, leurs amours et leurs rêves secrets, tandis que le puzzle de la disparition se reconstitue peu à peu...
Dans un décor inoubliable, entre volcans, eaux sombres et faune hostile, Julia Phillips construit un huis clos magistral dans la lignée de Laura Kasischke et d'Alice Munro, où l'émotion se mêle au suspense.
« Je n'essayais pas de devenir Jude. Pas exactement. Mais je voulais disparaître, et elle avait laissé une place. » Elevée au coeur de la Pennsylvanie rurale, Cindy, une jeune gamine livrée à elle-même, ne sait rien du re^ve ame´ricain. Lorsqu'une belle adolescente surnommée Marilou disparaît, Cindy va peu à peu se rapprocher de la mère de celle-ci, Bernadette, folle de douleur. Si elle y voit l'occasion d'échapper à la médiocrité de son existence, peu à peu l'impensable va se produire : Bernadette va réellement prendre Cindy pour sa fille. A quel prix cette illusion fragile peut-elle tenir ?
Intrigant, dérangeant, Marilou est partout est le roman d'une revanche impossible sur le réel, d'une adolescence réinventée, qui rappelle Virgin Suicides et les romans de Laura Kasischke .
« J'avais envie que tous les coeurs cachés me cherchent, moi. J'avais envie de briller dans le vaste horizon des disparus, parce que les disparus occupaient tout le ciel, toute l'atmosphère. »
Carolyn est la mère d'une fille de 13 ans... née garçon, au sein d'une fratrie de quatre enfants, dans le sud des Etats-Unis.
Girlhood est la lettre qu'elle adresse à sa fille, une lettre de combat et de gratitude. La présence d'une enfant transgenre en son sein a permis à cette famille de se réinventer, à cette enfant de créer sa propre mythologie, d'être qui elle veut être. A l'heure où le genre est devenu un sujet de société parfois caricaturé, ce récit biogaphique mêle histoire et science, récit intime et social, sans jamais prendre un autre parti que celui de l'amour d'une mère.
« Gillian Flynn est une surdouée. Que sa plume se fasse acide ou lyrique, son style est toujours remarquable, d'une force d'émotion souvent perturbante. Je connais peu d'écrivains qui savent saisir aussi bien qu'elle les déficiences et les tentations obscures de l'âme humaine. » The Washington Post « Un livre plus qu'impressionnant. Quand, dans les dernières pages, la vérité commence à se dévoiler, elle est si époustouflante que même le plus malin des lecteurs n'aurait pu l'imaginer. » Publishers Weekly Libby Day avait sept ans lorsque sa mère et ses deux soeurs ont été assassinées dans leur ferme familiale. Rescapée par miracle, la petite fille a désigné le meurtrier à la police, son frère Ben, âgé de quinze ans. Au début des années 1980, ce fait divers a ému toute l'Amérique et la jeune Libby est devenue une sorte de symbole de l'innocence bafouée.
Vingt-cinq ans plus tard, alors que son frère est toujours derrière les barreaux, Libby, qui ne s'est jamais remise du drame, souffre de dépression chronique. Encouragée par une association d'un type très particulier, elle accepte pour la première fois de revisiter les lieux sombres de son passé. C'est là, dans un Middle West désolé, dévasté par la crise économique et sociale, qu'une vérité inimaginable commence à émerger. Et Libby n'aura pas d'autre choix pour se reconstruire, et, peut-être enfin recommencer à vivre, que de faire toute la lumière sur l'affaire, quelles qu'en soient les conséquences.
Bien loin des clichés et du manichéisme qui encombrent la plupart des thrillers contemporains, Gillian Flynn nous offre ici une intrigue d'une densité rare, des personnages complexes, tragiques, terriblement humains. Considérée dès son premier roman, Sur ma peau, comme l'une des voix les plus originales du thriller contemporain, elle confirme avec ce livre, où l'on retrouve son style intense et viscéral, si remarquable, son immense talent.
Montage d'entretiens avec les protagonistes du punk-rock américain, ce livre vivant, drôle, tragique, nous plonge dans la vie quotidienne du Velvet Underground, des Stooges, des New York Dolls, de Patti Smith ou encore des Ramones. Les acteurs relatent avec gouaille des anecdotes délirantes, on rit des frasques d'Iggy Pop ou de l'impayable Dee Dee Ramone. Les amitiés indéfectibles côtoient les antipathies et les amours explosives. Tous dévoilent leur mode de vie extrême, moins centré sur l'image que le punk anglais, refusant le peace and love des années 1960 et la culture de l'argent roi qui naît avec les années 1980. Mais l'innocence paradoxale verse un lourd tribut à ses excès (overdoses, prostitution) et manipule la dérision comme une arme de destruction massive.
A` l'adolescence, la musique a sauve´ Kris d'une vie mise´rable. Avec son ami Terry, elle a monte´ un groupe de metal, puis pris la route pour une de´cennie de concerts, d'ivresse, de narcotiques et de de´lires divers. La belle vie, en somme. Jusqu'au jour ou` la musique s'est arre^te´e. Et ou` Kris est revenue dans son bled pourri pour travailler dans un ho^tel tout aussi pourri. Avec des tonnes de tranquillisants pour endormir sa rage.
La be^te en elle se re´veille enfin le jour ou` elle apprend que Terry, qui a trahi le groupe pour une carrie`re solo triomphale, va refaire une se´rie de concerts.
Et c'est une be^te tre`s, tre`s en cole`re.
Le temps est en effet venu d'aller trouver Terry pour s'expliquer.
Pour lui montrer qu'il reste des choses, dans ce monde, qui ne sont pas a` vendre.
Un roman pour tous ceux qui aiment l'alcool, la drogue, la fureur, les conspirations, la paranoia, et qui trouvent que le volume n'est jamais assez fort.
Cela fait trente-cinq ans que je tiens des journaux intimes. J'y consigne mes réussites et échecs, mes joies, mes chagrins, les choses qui m'ont émerveillé et celles qui m'ont fait rire aux éclats. Trente-cinq ans à prendre conscience, à me souvenir, à me rendre compte, à comprendre, à rassembler et à griffonner ce qui m'a ému ou excité en route. Comment être juste. Comment moins stresser. Comment m'amuser. Comment moins blesser les autres. Comment être moins blessé. Comment être un type bien. Comment obtenir ce que je veux. Comment trouver un sens à la vie. Comment être plus moi-même.
Récemment, j'ai trouvé le courage de m'attaquer à ces journaux et de les relire en entier. Ce que j'ai trouvé?? Un catalogue d'histoires, de leçons que j'avais apprises et oubliées, de poèmes, de prières, de recommandations, de réponses à des questions que je me posais, de questions que je me pose encore, d'affirmations, de doutes, de professions de foi sur ce qui importe vraiment, de théories sur la relativité, et toute une ribambelle de slogans.
J'ai découvert ce qui, dans mon approche de la vie, m'avait donné le plus de satisfaction à l'époque et m'avait guidé. J'ai appelé ça attraper les feux verts. C'est un thème solide.
Donc j'ai pris mes journaux sous le bras et me suis offert un confinement en solitaire dans le désert, où je me suis mis à écrire ce que vous lisez à présent?: un album, une trace, une histoire de ma vie jusqu'à ce jour.
Les choses que j'ai vues, rêvées, cherchées, données et reçues.
Les vérités explosives qui ont tellement court-circuité mon espace-temps que je n'ai pu les ignorer.
Les contrats que j'ai passés avec moi-même, que j'honore pour beaucoup, et dont pour la plupart je cherche encore à me rendre digne.
Voilà ce que j'ai vu, et comment - mon ressenti et mes trouvailles, mes moments de classe et de honte. Les grâces, les vérités et les beautés de la brutalité.
Les initiations, les invitations, les calibrages et transitions.
Les «?je m'en sors à bon compte?», les «?je me fais choper?», et les «?je me mouille en essayant de danser entre les gouttes?».
Les rites de passage.
Ce livre raconte aussi comment choper les feux verts, réaliser que les feux orange et les rouges peuvent changer de couleur aussi.
Ce livre est une lettre d'amour.
À la vie
Plus qu'une histoire du rap à proprement parler, Can't Stop Won't Stop (d'après la devise du fameux gang des Crips) est avant tout celle d'une génération et de ses combats pour être reconnue dans un contexte politico-social qui aurait voulu la réduire au silence et à l'invisibilité. Je Chang examine à la loupe, fort de centaines d'entretiens et de recherches minutieuses, les quatre phénomènes principaux qui fondent son expression : les MC's (Masters of Ceremony), les DJ's, la breakdance et l'art du gra ti.
À seize ans, Matthew n'a connu que le quartier du Queens à New York et une existence solitaire avec sa mère. À la faveur d'un héritage inattendu, une nouvelle vie s'offre à lui : Manhattan et ses avenues chics, la fascinante Veronica, ainsi qu'un voisin musicien qui l'embarque dans ses aventures, un certain Lou Reed... Matthew plonge avec eux dans un tourbillon d'amour, d'art, de liberté - au risque de se perdre.
Entre L'Attrape-coeurs de J. D. Salinger et Just Kids de Patti Smith, Wild Side nous emporte dans le New York fiévreux des années 70, à travers le regard grave et moqueur d'un héros inoubliable.
Comme des millions de femmes, Eve Ensler a attendu des excuses toute sa vie.
Alors qu'elle est âgée de cinq ans, son père Arthur abuse d'elle sexuellement. Quand elle a dix ans, il prend plaisir à l'étouffer, la frapper au visage, la fouetter à coups de ceinture. Ce bourreau, mort il y a plusieurs décennies, n'a jamais exprimé aucun regret. À soixante-cinq ans, Eve a décidé de cesser d'attendre. Elle a elle-même rédigé la lettre d'excuse qu'elle espérait de son père. Pardon ne tente jamais de justifier mais bien de comprendre la trajectoire de ce père à la fois monstrueux et humain, à travers son enfance chaotique, sa mère suffocante, son frère pervers, puis l'arrivée de cette petite fille qu'il a dans les premiers temps adorée de manière déraisonnable.
Derrière les mots fantasmés d'Arthur, c'est peu à peu la vie d'Eve, ses luttes et ses passions, qui apparaissent. Se dessine le portrait d'une femme incroyablement courageuse qui est parvenue à trouver une voie alternative à la honte et à la colère. Pardon est un texte salvateur qui a suscité à sa parution aux États-Unis la même onde de choc que Les Monologues du vagin.
Récit épique de sauvagerie et de conflit racial, d'injustice et d'honneur, Le Diable dans la peau est un premier roman puissant qui nous transporte au coeur de l'Australie coloniale et rappelle Le Fils de Philipp Meyer et les romans de Cormac McCarthy.
Australie, Queensland, 1885. Une vague de sécheresse conduit la famille McBride au bord de la ruine. Leur terre est desséchée, leur bétail affamé. Lorsque la pluie revient enfin, la famille pense être tirée d'affaire. Mais le destin en a décidé autrement. Un soir, alors qu'ils rentrent d'un après-midi passé à se baigner, Billy et Tommy, les jeunes fils McBride, découvrent leur famille massacrée. Les deux frères décident de se venger de l'homme qu'ils croient responsable de ce massacre - un Aborigène qui s'occupait du bétail - et se tournent vers le sournois et sanguinaire John Sullivan, le propriétaire terrien le plus riche de la région et ancien employeur de leur père pour chercher son aide. Sullivan forme une équipe et place à sa tête l'inquiétant et fascinant inspecteur Edmund Noone et sa Police aborigène du Queensland - le bras armé tristement célèbre du pouvoir colonial britannique, chargé de « disperser » les indigènes australiens pour « protéger » les droits des colons blancs. Alors que la troupe parcourt à cheval l' outback désertique, le voyage à la fois éprouvant et monstrueux a des effets dévastateurs sur le jeune Tommy et le hantera pour le restant de ses jours - il aura également des conséquences à long terme pour un jeune pays qui peine à trouver son identité.