GABRIEL-RAPHAEL VEYRET
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À la différence des Grecs ou des Iraniens, les Russes ne possèdent pas un ensemble cohérent de mythes sur les dieux païens, de textes sacrés antiques ou d'épopées. Mais ils disposent d'une vaste littérature de contes évoquant les esprits et les démons, de récits merveilleux (avec l'effrayante Baba-Yaga), d'histoires narrant les exploits des premiers héros de la Russie, de légendes où se croisent des personnages de l'Ancien et du Nouveau Testament, des saints, des gens du peuple. Des formes non littéraires - rituels, proverbes, arts populaires - déploient aussi cette « mythologie » authentiquement russe dans toute sa diversité. Celle-ci est marquée par une conception animiste de la nature, par la croyance en la magie et par le culte des morts - des traits encore vivants aujourd'hui, et que le christianisme, à travers l'« orthodoxie populaire », a assumés.
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Les récits d'un pèlerin russe
Anonyme
- Albin michel
- Spiritualites Vivantes Poche
- 27 Mars 2013
- 9782226246509
Dans la Russie du XIXe siècle, un pèlerin anonyme erre dans les campagnes dénudées, avec pour seul bagage la prière extatique. Cette Russie, qui est celle de Dostoïevski et de Tolstoï, celle des grands espaces et des climats éprouvants, est le théâtre extérieur de ce classique de la spiritualité universelle. Son paysage intérieur est celui que dessine la prière du coeur, ou prière de Jésus, qui prend sa source dans les conseils spirituels de saint Paul, des Pères du désert et des Pères de l'Église. Guidée par la traduction russe de la Philocalie, l'ardeur à la prière du pèlerin sera parfois éprouvée, souvent récompensée, par la paix et l'amour qui l'emplissent. Ce récit, à la lumière surnaturelle et au souffle enthousiaste, est ici accompagné d'un commentaire qui en éclaire les références culturelles et mystiques. Il permet ainsi à chacun de participer, à son rythme, à cette grande aventure de l'âme et du coeur.
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Critique impitoyable de son époque, Chesterton n'hésitait pas à voir dans les valeurs du monde moderne des « vérités chrétiennes devenues folles ». Dans le sillage de l'écrivain anglais, Rémi Brague n'hésite pas à reprendre cette expression en ouverture de son propos.
Car le problème avec la modernité, selon lui, c'est que nous ne considérons plus le monde créé et l'humanité comme un don intrinsèquement précieux.
Nous ne savons plus pourquoi nous poursuivons le Bien, privés que nous sommes de toute référence ultime. Les développements positifs de la modernité dont nous bénéficions - la santé, la liberté, la connaissance ou la paix - n'obéissent plus à une dynamique rationnelle, car même la notion d'existence humaine est remise en question.
Face à cela pourtant, un sursaut est possible, le désespoir n'a rien d'une fatalité. Se référant aux auteurs médiévaux, Rémi Brague plaide ici, non pour un retour à un Moyen Âge obscur, mais pour que nous retrouvions un sens plus juste de l'homme et du monde, sans évacuer la question de Dieu. Oui, il est possible de guérir les « vérités folles »...
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L'homme, cet animal rationnel dépendant ; les vertus de la vulnérabilité
Alasdair Macintyre
- Tallandier
- 2 Juillet 2020
- 9791021035829
Et essai est le plus grand livre de philosophie politique d'Alasdair MacIntyre et constitue un sommet de la pensée politique contemporaine. Il s'interroge sur le fait que l'animalité, la dépendance et la vulnérabilité sont des états centraux de la condition humaine. L'homme n'est pas qu'un individu rationnel indépendant comme l'Occident a fini par le croire. La vie en société nécessite ce que MacIntyre appelle les « vertus de la dépendance reconnue » que la modernité a oubliées.
En rappelant, il y a vingt ans, lors de sa parution aux États-Unis, que l'homme était aussi un animal, MacIntyre était avant-gardiste. En soulignant que sa rationalité et son indépendance d'être rationnel n'occultent pas sa fondamentale dépendance vis-à-vis des autres sur le plan de la vie en commun, il est aujourd'hui prophétique.
Une réflexion philosophique essentielle sur la faiblesse et la fragilité de l'être humain.
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Contrairement aux Grecs ou aux Iraniens, les Russes ne possèdent pas un ensemble cohérent de mythes sur les dieux païens, de textes sacrés antiques ou d'épopées. Mais ils disposent d'une vaste littérature de contes évoquant les esprits et les démons, de récits merveilleux (avec l'effrayante Baba-Yaga), d'histoires narrant les exploits des premiers défenseurs de la Russie, de légendes où se croisent des personnages de l'Ancien et du Nouveau Testament, des saints, des gens du peuple... Des formes non littéraires - rituels, proverbes, arts populaires... - déploient aussi dans sa diversité cette « mythologie » authentiquement russe. Celle-ci est marquée par une conception animiste de la nature, par la croyance en la magie et par le culte des morts - des traits encore vivants aujourd'hui, et que le christianisme, à travers l'« orthodoxie populaire », a assumés.
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La biographie de Jésus par David Flusser est l'oeuvre de toute une vie, et demeure un classique dans le domaine des études sur le christianisme primitif. La première édition en allemand parue en 1968 a fait l'objet de plusieurs traductions (dont une en français parue au Seuil en 1970). Toutefois les très nombreuses modifications et les huit chapitres ajoutés par Flusser nous autorisent à considérer cette nouvelle édition comme un livre nouveau, enrichi par plus de trente ans de recherches sur le Jésus historique à la lumière des sources tant chrétiennes que juives.