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Folio
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«On n'écrit pas sur un sujet mais autour d'un sujet», déclare Martin Amis dans ces Mémoires. Qu'on ne s'attende donc pas à une autobiographie linéaire et exhaustive ; loin de tout narcissisme, Amis revient inlassablement sur les événements et les visages qui hantent sa vie : une fille naturelle perdue et retrouvée, une cousine assassinée, et surtout la formidable figure de Kingsley Amis, «le King», le père écrivain, transformant ce livre en une magnifique réflexion sur la filiation, le deuil et le souvenir. Car le sujet n'est pas une vie d'individu, mais «l'essentiel de la vie». Et Amis révèle sa grandeur littéraire non par l'évocation d'une carrière, mais par une attention constante à la manière dont les mots façonnent notre existence, et par son effort héroïque pour conférer au chaos du vécu la cohérence que seul permet le roman. D'un regard lucide, mais jamais résigné, il scrute l'expérience traversée pour lui arracher un sens.
Dans cette oeuvre de maturité, «l'enfant terrible des lettres anglaises» n'adopte ni la posture d'un martyr ni celle d'un justicier. Mais la voix singulière qu'il fait entendre, voix de fils et de père, voix d'homme et d'écrivain tout ensemble - cette voix émouvante, grave et drôle tour à tour, toute de générosité et d'autodérision, n'a pas fini de nous accompagner.
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Jennifer Rockwell avait tout pour elle : la beauté, l'intelligence, la générosité, l'amour. Le bonheur parfait. Mais aujourd'hui, Jennifer n'est plus qu'un cadavre soumis à la procédure de routine : autopsie par le «charcutier» de la morgue, autopsie psychologique par Mike Hoolihan, «femme de police».
Mike en a vu de toutes les couleurs et ne va pas s'en laisser conter. Mais la voilà qui bute sur l'énigme d'une mort qui offre au monde une nouvelle absolument neuve : du jamais vu. Car toutes les preuves concluent au suicide de Jennifer. Et il serait moins difficile de chercher un coupable que de trouver un mobile à cette mort volontaire.
Alors, tandis que résonne le train de nuit dans cette ville américaine sans nom, Mike se perd dans un jeu de pistes qui ne confirme l'impossible vérité que pour ouvrir sur de nouveaux gouffres.
À moins que le vrai jeu, comme la vie, ne soit ailleurs : dans un thriller truqué qui doit plus à Saul Bellow qu'à James Ellroy, dans une langue arbitrée par le plus américain des écrivains anglais contemporains, dans un univers où la clarté d'un ciel sans nuages peut être plus fatale que le grondement de l'orage.