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EMMANUELLE PECHENART
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Une symphonie familiale d'une rare poésie au coeur de la fête des Fantômes dans la campagne taïwanaise.
Benjamin d'une fratrie de sept enfants, Chen Tienhong a dû quitter son village natal de Yongjing pour vivre librement son homosexualité. Après avoir passé plusieurs années en prison à cause d'une relation avec un homme violent, il décide de rentrer à Taïwan et d'élucider un mystère qui plane depuis son enfance. Arrivé le jour de la fête des Fantômes, Tienhong lui-même se sent comme un spectre errant dans un lieu qu'il reconnaît à peine. Le seul endroit qui n'a pas changé est sa maison où règnent toujours les mêmes règles, les mêmes blessures et, surtout, les mêmes silences.
« Une symphonie familiale mélancolique d'une rare poésie » Le Monde
« Un drame familial, une histoire de Taïwan et un meurtre, tout cela en un formidable roman. » TheNew York Times -
Shanghai, 1941. Lio-su, jeune et belle divorcée, est revenue vivre dans sa famille, entassée autour de la grande douairière. Madame Hsü, entremetteuse de métier, introduit dans ce cercle ouaté un riche héritier aux moeurs décadentes, Liu-yuan, afin de lui faire épouser la Septième Demoiselle. Mais c'est bien davantage Lio-su qui intéresse le jeune homme. Lui cherche à la séduire, elle n'a de cesse de se remarier pour s'affranchir de l'hostilité montante de son clan. Elle quitte Shanghai pour Hongkong, où leurs chemins ne tardent guère à se croiser de nouveau. Bientôt la guerre les rattrape...
Chronique raffinée d'une Chine aux valeurs ancestrales, où le jeu des apparences sociales et la lutte des femmes pour leur indépendance contrarient les sentiments les plus intimes, Love in a Fallen City est une incroyable histoire d'amour. -
Taipei, fin des années 1980. Lazi, jeune étudiante en art quelque peu perdue, passe une grande partie de son temps seule à écrire et décoder ses obsessions jusqu'au bout de la nuit. Dépitée par son attraction vis-à-vis d'une camarade qui s'acharne à lui souffler le chaud et le froid, épuisée de danser sans relâche sur la frontière du désir et de la haine, Lazi va chercher du réconfort auprès de sa bande d'amis, tous vifs d'esprit, artistes plus ou moins moroses, amants autodestructeurs, rebelles et surtout queers, en quête acharnée de vie et d'émotions, qui découvrent l'amour, l'amitié et l'art.
Dans son journal, Lazi écrit l'urgence de vivre, le désir, les sentiments brûlants... elle parle aussi de crocodiles qui portent des manteaux d'humains ! Les médias les traquent, craignent une épidémie : peuvent-ils se reproduire ? Quand, de leur côté, les crocodiles échangent sur leurs goûts littéraires et musicaux, adorent la glace à la crème, font des courses, prennent des bains...
Un guide de survie pour les inadaptés de tous bords, pour tous ceux qui s'identifient parfois à un monstre caché dans un manteau humain.
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Le poème est voyage. Le poème est retrouvailles, sous la conduite de ses guides, sorcières, sirènes, chanteurs, augures danseurs, poètes chamans, dont les voix résonnent, aujourd'hui même depuis des millénaires. Meng Ming, poète né en Chine sur l'île de Hainan, reprend le trajet. Pour continuer à vivre, il adresse aux compagnons de voyage, dont nous sommes, un récit obstiné, sombre, moqueur, savant, embrouillé. Obstiné et savant parce que lui-même l'est, embrouillé parce que les souvenirs le sont, moqueur et sombre parce que des menaces planent. Réelles, parfois mortelles. Face à la peur, dont les racines " poussent jusqu'à recouvrir l'oeuvre elle-même ", face au danger, à " ces gens qu'on distingue là-bas ", le poème tend ses ailes, ou même, si l'on ose dire, tire la langue. La parole résonne, " rauque, mais claire ", vivante et en mouvement. Chaque poème, issu d'une pensée vaste et d'un long parcours, livre un moment neuf et limpide.
Jean-Baptiste Para, Directeur de la collection D'une voix l'autre * L'eau est toujours la même. Rouge en automne, l'hiver venu elle brille comme du mercure. Depuis, j'ai revu Ying, à S assis tous deux sur la balançoire, à nous échapper dans nos souvenirs silencieux, fuir les humains et regarder la lune Mais, parce que la mort peut rattraper nos rêves Il n'est plus temps de crier de tout en haut, avant de lâcher prise.
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Dans un Pékin sous verrou sanitaire et autoritaire, un jeune marié livre ses confessions : agent de cybersécurité pour le gouvernement chinois, il surveille le Net, les réseaux sociaux, et bloque les mots interdits dans les échanges entre citoyens connectés. Et il a fort à faire !
Dès que retentissent les premières notes d'une vieille comptine pékinoise, il sait qu'un des membres de sa famille est sur WeChat. Et pour les protéger, le voilà qui censure à tout-va. Mais il commence à mettre en doute les informations officielles. Il « fait le mur », passe de l'autre côté du Firewall et découvre que la frêle silhouette en chemise blanche face à un tank sur la place Tiananmen n'était pas un photomontage...
Bientôt la muraille numérique s'effrite et les rumeurs d'un chaos à venir se font entendre. Les verrous pourraient-ils lâcher - et déclencher l'apocalypse ? Ou la révolution.
Cybercomédie familiale, Les Portes de la Grande Muraille est à la fois une critique au vitriol et un ardent chant d'amour à Pékin et son histoire.
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« Le héros, qui s'est remis récemment à voir sa mère décédée en rêve, interprète ces visites d'outre-tombe comme le signe que la sépulture ne convient pas. Rendu depuis des années presque impotent par les calmants, il puise dans ses rêves récurrents (mais aussi dans la lecture du gourou Osho et dans l'inspiration donnée par sa femme et par son ex petite amie) l'énergie d'agir. Il va d'abord trouver un parent, accessoirement ancien mafieux, qui consacre sa retraite au culte du Prince démon Nata, divinité très puissante propre à lui porter conseil. Ce Sixième oncle, à l'issue d'une séance de transe, confirme que la mère décédée ne supporte plus la terre pesant sur son corps [...] Ce fils pieux va donc entreprendre les démarches en vue d'un rituel de secondes funérailles pratiqué traditionnellement pour le repos des défunts.
En somme, il se sauve lui-même en procédant au sauvetage de sa mère ».
Emmanuelle Péchenart -
Lettres de Montmartre ; les notes du crocodile
Qiu Miaojin
- Noir sur Blanc
- Notabilia
- 4 Octobre 2018
- 9782882505170
Les Dernières lettres de Montmartre déploient, à travers une série de missives écrites par une narratrice sans nom, les tours et détours d'une relation amoureuse entre deux jeunes femmes. Éveil à la sexualité, passion dévorante, ruptures incessantes... Tout y passe, de la découverte de l'autre à l'expérience insoutenable de son absence. Entre Paris, Taipei et Tokyo, se dessine en creux une réflexion sur le brassage (souvent ardu) des cultures, des langues et des genres. À la croisée de Confession d'un masque de Mishima et des Souffrances du jeune Werther, ces Dernières lettres de Montmartre font de Qiu Miaojin une des étoiles filantes les plus remarquables de la littérature taïwanaise et chinoise.
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À travers deux courts romans qui explorent, comme en miroir, les mours anglaises et chinoises de l'époque coloniale, Eileen Chang nous offre une analyse subtile des ressorts amoureux - dans une société décadente, où séduction et sensualité, pudeur et obscénité répondent à des convenances d'une exquise hypocrisie.
Premier brûle-parfum. La jeune Wei-lung sollicite la protection d'une tante, riche mondaine sur le déclin, laquelle voit en Wei-lung la promesse d'une nouvelle stratégie.
Second brûle-parfum. Roger Empton, professeur à South China University, épouse une jeune fille idéale qui par grand mystère ignore tout du désir.
Délicatesse infinie et cruauté feutrée des sentiments, malentendus, emportements secrets, suavité évanescente des passions et de leurs ruses. Ici, l'enchantement romanesque a la force d'une promesse entre deux amants. Et c'est le cour battant que nous entrons dans l'univers de ces Deux brûle-parfums.
Personnage éminemment romanesque, flamboyant de liberté rebelle, de beauté et d'intelligence, Eileen Chang est née en 1920 à Shanghai. Initiée très tôt aux enchantements raffinés des chefs-d'ouvre de la littérature classique chinoise, elle a commencé sa carrière d'écrivain à vingt ans, dans la période de la guerre sino-japonaise et de la Seconde Guerre mondiale.
À la fois portée par le souffle de liberté venu de l'Occident et pénétrée de culture traditionnelle, Eileen Chang déploie tout son art d'observatrice romanesque dans cette Chine en mutation. Bientôt désenchantée, elle se détourne d'une gloire déjà considérable et, après un long séjour à Hongkong, s'exile en 1955 aux États-Unis. Elle s'éteint à Los Angeles en 1995.
Traduit du chinois par Emmanuelle Péchenart
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Shanghai, 1931. Un immense chaudron bouillonnant des intérêts contradictoires qui se partagent la ville. Xue, un jeune photographe franco-chinois, se met au service de la police de la Concession française, un peu par peur, un peu par intérêt. Sa maîtresse russe, Teresa, trafiquante d'armes au passé trouble, navigue entre mafieux et organisations clandestines qu'elle approvisionne au gré de leurs besoins.
C'est alors que Xue croise la route d'une beauté enrôlée par un groupuscule révolutionnaire...
Dans ce roman noir très précisément documenté et intensément jubilatoire, les hommes arborent la fausse nonchalance des héros de Raymond Chandler, les femmes sont fatales ou terriblement émouvantes, l'action est sujette à de brusques accélérations comme dans un vieux film en noir et blanc qui s'emballe.
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" La demeure des Pai avait quelque chose d'un palais des fées : lorsqu'un jour s'écoulait ici dans un souffle, mille ans s'étaient écoulés sur la terre. Mais mille ans, ici, passaient à peu près comme un jour, parce que chaque jour y était si monotone et sans goût. Lio-su enfouit la tête dans ses bras. Huit années évanouies en en instant. Tu es encore jeune ? Ne t'inquiète pas, encore une année ou deux et tu seras vieille" Lio-su vit, depuis son divorce huit ans auparavant, dans la demeure familiale à Shanghai. Toutes les filles n'y sont pas encore mariées ; il est donc impossible pour elle de penser à un remariage. Et pourtant : un jeune prétendant sans foi ni loi, si ce n'est les siennes, refuse la jeune soeur qu'on lui propose et courtise de manière éhontée notre héroïne ! Peut-elle céder à cette cour tendre et fantasque ? Impossible en tout cas de vivre cet amour à Shanghai : ils partent pour Hongkong, la ville de toutes les modernités, qu'ils mêlent avec bonheur aux jolies traditions ancestrales. Ce court roman, qui va droit à l'essentiel, est admirablement servi par l'écriture de la romancière, rythmée et incisive. Une jolie découverte.
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Le dernier amour de Sun Yat-Sen
Lu Ping
- Mercure de France
- Bibliotheque Etrangere
- 15 Mai 2008
- 9782715228030
Bien que Ping Lu soit un des écrivains les plus connus de Taiwan - romancière, essayiste, elle enseigne également à l'université de Taipei - elle a eu du mal à publier ce livre dans son pays et il ne le sera pas en Chine communiste. Elle n'est pas « politiquement correcte » sur un sujet qu'on n'a pas le droit d'aborder : l'amour, quand la politique s'en mêle. Et vice-versa.
Il s'agit du très romanesque dernier amour de Sun Yat-Sen, le père de la révolution chinoise, mort en 1925, pour sa jeune et très belle deuxième épouse, Song Quingling. Après une vie pleine d'aventures, il avait rencontré au Japon cette ravissante fille d'une richissime famille chinoise (une de ses soeurs épousera Tchang Kai-Chek, une autre le principal banquier de la révolution) et s'en était immédiatement épris. Elle allait partager pendant neuf ans les aléas de son parcours - et se retrouva veuve à 34 ans à peine.
C'est leur tumultueuse vie commune - puis les années de solitude qui allaient suivre que nous raconte ce roman. Après avoir été passionnément aimée, avoir assisté et participé aux combats de son mari, qu'allait devenir la belle Quingling ? Romancière, mais historienne aussi, Ping Lu nous entraîne dans les amours clandestines qu'elle connut ensuite - forcément clandestines, la veuve de Sun Yat-Sen ne pouvait s'afficher avec personne - et la vie étrange qu'elle a passée pratiquement recluse dans un palais de Pékin. Elle y est morte en 1981. Un voile se lève sur ces presque soixante années.
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Shanghai au tournant des années 1930, ville cosmopolite et société tiraillée entre archaïsme et modernité. C'est dans ce décor insolite et raffiné en trompe-l'oeil qu'évoluent, avec grâce et une suprême élégance, les héroïnes des quatre nouvelles réunies dans ce recueil. Eileen Chang évoque ainsi plusieurs destins de jeunes filles qui découvrent, chacune à sa manière, le frisson annonciateur des premiers émois, les élans du coeur, l'ivresse de la passion. Mais qui toutes finissent, au terme de leur éducation sentimentale, par se brûler les ailes à la flamme d'un amour impossible.
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Bi Feiyu a fait un pari audacieux, qui donne un livre singulier. Il raconte aux voyants une manière de voir le monde qu'ont les nonvoyants.
Voici donc l'histoire de masseurs aveugles spécialisés dans les massages thérapeutiques : une petite communauté dont nous découvrons la vie et les coutumes, dans des récits vifs et savoureux, où ils se montrent souvent drôles, parfois lyriques, cupides, touchants, si semblables à nous et pourtant d'une indéfi nissable étrangeté. Bi Feiyu a songé à ce livre pendant vingt ans, cherchant les moyens de rendre justice aux nonvoyant qui l'ont impressionné par leur recherche du bonheur, souvent plus joyeuse et volontaire que celle des voyants.
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Shanghai au tournant des années 1930, ville cosmopolite et société tiraillée entre archaïsme et modernité. C'est dans ce décor insolite et raffiné, en forme de trompe-l'oeil qu'évoluent, avec grâce et une suprême élégance, les héroïnes des quatre nouvelles réunies dans ce recueil. Eileen Chang évoque ainsi plusieurs destins de jeunes filles qui découvrent, chacune à sa manière, le frisson annonciateur des premiers émois, les élans du coeur, l'ivresse de la passion. Mais qui toutes finissent, au terme de leur éducation sentimentale, par se brûler les ailes à la flamme d'un amour impossible.
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