Filtrer
ALEXIS BERELOWITCH
4 produits trouvés
-
Dans ce roman-fresque, composé dans les années 1950, à la façon de Guerre et paix, Vassili Grossman (1905-1964) fait revivre l'URSS en guerre à travers le destin d'une famille, dont les membres nous amènent tour à tour dans Stalingrad assiégée, dans les laboratoires de recherche scientifique, dans la vie ordinaire du peuple russe, et jusqu'à Treblinka sur les pas de l'Armée rouge. Au-delà de ces destins souvent tragiques, il s'interroge sur la terrifiante convergence des systèmes nazi et communiste alors même qu'ils s'affrontent sans merci.
Radicalement iconoclaste en son temps - le manuscrit fut confisqué par le KGB, tandis qu'une copie parvenait clandestinement en Occident -, ce livre pose sur l'histoire du xxe siècle une question que philosophes et historiens n'ont cessé d'explorer depuis lors. Il le fait sous la forme d'une grande oeuvre littéraire, imprégnée de vie et d'humanité, qui transcende le documentaire et la polémique pour atteindre à une vision puissante, métaphysique, de la lutte éternelle du bien contre le mal. -
Le fonctionnaire de la Grande Terreur : Nikolaï Iejov
Alexei Pavlioukov
- Gallimard
- Nrf Essais
- 20 Avril 2017
- 9782070126095
Le nom de lejov, ministre du NKVD, la police politique soviétique, est associé pour toujours au moment le plus sinistre de l'histoire russe, celui de la Grande Terreur (1937-1938).
Alexeï Pavlioukov a eu accès à des archives habituellement fermées aux chercheurs, à savoir les archives centrales du FSB (les services de police politique) et en particulier aux dossiers d'instruction de lejov lui-même et de ses plus proches collaborateurs. Cherchant à se disculper, tous racontèrent dans le détail comment la machine fut mise en marche, avec ses quotas de victimes planifiés, comment elle fonctionna pendant un peu moins de deux ans et comment Staline y mit fin.
Lejov, personnalité banale, apprenti tailleur, soldat adhérant pendant la révolution au parti bolchevik dont il devient un fonctionnaire, s'élève peu à peu à l'intérieur de l'appareil grâce à une vertu que relèvent ses chefs : l'aptitude à exécuter les ordres reçus, sans états d'âme autres que la promesse d'une promotion. Petit, timide, piètre orateur, inculte, il serait probablement depuis longtemps oublié s'il n'avait pas été envoyé s'occuper de la police politique.
Le lecteur suit pas à pas l'ascension de lejov, puis sa chute quand Staline décide de mettre fin à la Grande Terreur et de se débarrasser de ses exécutants. Relégué, avant d'être arrêté, au ministère de la navigation fluviale, lejov ne perd jamais sa foi en Staline, comme le montre sa dernière lettre de prison à la veille de son exécution. La biographie de lejov, lequel fut un rouage essentiel de la Grande Terreur, est en réalité l'analyse d'un système avec la part de hasards, de rencontres, d'opportunités de carrière, de logique bureaucratique et d'effets sanguinaires, dictés tant par l'aveuglement idéologique que par les circonstances d'une réalité qui échappe aux plans. Cest, somme toute, la biographie scrupuleuse d'une criminalité de bureau.
-
La dernière lettre ; les carnets d'Ikonnikov
Vassili Grossman
- L'Age D'Homme
- Petite Bibliotheque Slave
- 5 Octobre 2000
- 9782825114445
Comme tous les grands romans, vie et destin est un monde aux aspects multiples : le récit de guerre y côtoie une réflexion profonde sur la société russe, la vie des hommes et sa destruction par le totalitarisme.
Comme la légende du grand inquisiteur chez dostoïevski, cette dernière lettre est la clef de voûte, psychologique et morale, d'un grand édifice romanesque et spirituel. a travers le testament d'une mère juive attendant la mort dans son ghetto cerné par les allemands, grossman livre sa confession, en même temps qu'il dépeint le drame de millions d'européens se voyant soudain rappeler, au travers de la persécution nazie puis soviétique, leur participation à une tragédie immémoriale.
Mais, comme le rappelle sémion lipkine dans son témoignage sur son ami grossman, l'auteur de vie et destin était avant tout un très grand écrivain russe, attaché par tout son être à la russie. les carnets d'ikonnikov, également reproduits dans ce volume, sont la quintessence de cette autre face d'une culture composite : la résistance, la poésie et la spiritualité du peuple russe. ainsi, au travers de la dernière lettre et des carnets, le lecteur occidental pénètre au coeur des contradictions créatrices d'un génie romanesque, qui expliquent également, sous d'autres formes et alliances, le drame et la puissance de la littérature russe.
-
La Russie est-elle dangereuse ?A l'heure où cet immense continent a cessé de faire figure d'ennemi, Youri Afanassiev pointe sa décomposition, voire son agonie : absence de construction étatique, désorganisation d'une économie en ruine, fréquence des catastrophes dites « technogéniques », oppression psychologique liée à la perte du statut de grand Etat... Ces dysfonctionnements sont une menace pour le monde entier. Mais la Russie semble incapable de sortir de son ornière et de ses traditions despotiques... Le moment est alors venu d'encourager vivement la libéralisation et la démocratisation de ce grand pays de l'Est et de l'aider ainsi à s'intégrer au bloc européen.L'auteur cite l'Evangile de saint Jean : « Et la lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l'ont pas comprise ». Après avoir analysé les dangers, Youri Afanassiev donne toutes les raisons d'espérer et nous convainc ainsi de la nécessité de croire au triomphe des idéaux humanistes. Et dans ce combat de la lumière contre les ténèbres, la Russie peut prendre une part active.Né en 1934, Youri Afanassiev était l'un des penseurs du mouvement anticommuniste de l'URSS et de la Russie des années 1980 jusqu'au début des années 1990. Il a quitté la politique pour se consacrer entièrement à l'Université d'Etat des Sciences Humaines de Russie qu'il a créée et dont il est devenu recteur. Il est aussi l'auteur de Cette Grande lueur à l'Est (Maren Sell, 1989, écrit en collaboration avec Jean Daniel) et de Ma Russie fatale (Calmann-Lévy, 1992).Youri Afanassiev est l'une des figures importantes de la construction de la Russie démocratique et le renforcement des relations franco-russes.