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Tusitala
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Pittsburgh, fin des années 80. La fermeture de l'usine a poussé des centaines d'ouvriers au chômage, sans espoir de retrouver un travail dans une ville tournée vers un avenir dont ils ne font plus partie. Malgré tout, Timmy lutte pour garder un semblant de dignité, trouver de quoi nourrir sa famille. Pat, sa femme, remue ciel et terre pour prodiguer des soins à leur fille aînée, Katie, handicapée depuis une commotion cérébrale.
Mais à quoi se raccrocher lorsque tout espoir semble perdu ? Lorsque la ville elle- même a abandonné ceux qui l'ont construite, qui ont forgé son identité ? Lorsqu'on n'a plus la sensation d'exister nulle part, même au sein de sa propre famille ?
La « renaissance » de Pittsburg est souvent citée en exemple comme l'une des reconversions urbaines les plus réussies. Croire en quoi ? nous montre ici l'envers du décor : la vie de tous ceux qu'elle a laissés pour compte. -
Ans les rues du Barrio raconte l'adolescence de l'auteur dans le Spanish Harlem du New York de l'aprèsguerre. Les déménagements, l'affranchissement de l'enfance, les filles, les bagarres, l'addiction à l'héroïne... La vie d'un enfant qui grandit un peu trop vite, dans un quartier marginalisé, et finit par commettre l'erreur qui lui vaudra de passer plusieurs années derrière les barreaux. À sa libération, il tâche de reprendre sa vie en main et de faire mentir une société qui ne voyait en lui qu'un sale gosse, un immigré, un noir, et le maintenait de force dans le monde interlope dont il voudrait s'émanciper. Si nombre de films et de romans documentent l'histoire du New York de l'époque, au point de nous rendre familier des quartiers italiens, juifs ou noirs, force est de constater que le quartier latino est bien moins connu, et peu traduit en France. Un grand roman initiatique, émouvant, trépidant, qui raconte ces instants où tout peut basculer et fustige la façon dont le regard des autres peut condamner des gamins à rester dans leur ornière.
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Donjie se réveille à l'hôpital. Dernier souvenir : foncer à toute allure dans une voiture volée. Au volant, son grand frère ; à leurs trousses, la police. Estropié lors de l'accident qui s'ensuit, l'adolescent comprend qu'il ne sera plus jamais le même. Les Paralysés ressemble à un roman initiatique dont les dés seraient pipés.
La famille de Donjie, à l'image de son quartier métissé, a été taillée en pièces par la pauvreté, la drogue, la prostitution. Ici, les hommes brillent par leur absence ; les femmes encaissent les coups. Comment, dans ces conditions, oser même espérer ? Un roman âpre sur le décrochage d'une partie de la petite Amérique au tournant des années 70, au coeur d'une communauté qui s'englue dans le désarroi. Du noir très noir, à la Richard Krawiec.
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Gay Bar : Pourquoi nous sortions le soir
Atherton Lin Jeremy
- Tusitala
- Fumees
- 15 Mars 2024
- 9791092159349
Derrière la musique entêtante, l'euphorie de l'ivresse ou la frénésie de la danse, le bar gay a longtemps été le lieu où une clientèle marginalisée, privée de ses droits, pouvait se rencontrer, voire se retrancher, pour éprouver un sentiment d'appartenance et, enfin, exister. Aujourd'hui, qu'en reste-t-il ?
Gay Bar pourrait se résumer à une enquête historico-philosophique, au fl des lieux qui ont marqué la vie de l'auteur et la communauté LGBTQI - une communauté qui s'avère peut-être plus fragmentée et complexe qu'il n'y paraît.
Mais avec ce sujet, Jeremy Atherton Lin trouve la porte dérobée qui lui permet d'explorer l'évolution de l'identité homosexuelle depuis un siècle et demi. Il mêle reconstitution historique, lectures variées, anecdotes érotiques et analyse politique pour signer un récit de chair, où sa propre histoire d'amour devient le fl rouge d'une déambulation aventureuse des deux côtés de l'Atlantique, entre Los Angeles, Londres, San Francisco et Blackpool.
Dans une prose parfois fiévreuse, aussi allègre qu'une boule à facettes, ou mélancolique comme une sortie de boîte à l'aube, Jeremy Atherton Lin écrit un livre grisant et érudit, une ode à la mémoire des corps qui dansent et aux lueurs des regards échangés dans la pénombre, ainsi qu'aux histoires que nous vivons parfois juste pour le plaisir de pouvoir ensuite les raconter.
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Tout juste débarquée de sa campagne, la jeune Antonia devient strip-teaseuse à San Francisco.
Arrivée là presque par provocation, en combattante lesbienne féministe, elle devient vite accro à l'argent facile et aux regard des hommes. Mais quand cette ancienne boulimique sujette aux addictions tente de reprendre le contrôle de sa vie, sa mère tombe malade. Pour payer ses soins, Antonia doit remonter sur scène, voire aller plus loin encore, quitte à risquer la prison...
De San Francisco à Los Angeles en passant par La Nouvelle-Orléans, Antonia Crane dépeint l'industrie du sexe, sa face sombre, mais aussi la solidarité qui s'y déploie. Tour à tour Stevie, Violet, Candy ou Lolita, c'est cachée derrière des pseudonymes aguicheurs qu'elle explore les tréfonds du désir humain. Et appréhende la solitude qui tenaille ses clients autant qu'elle.
Porté par un regard tendre et sans fard, ce premier roman autobiographique raconte l'histoire d'une fille prête à tout pour sauver sa mère, et d'une femme bien décidée à construire ellemême sa liberté, et à s'affranchir jusqu'à s'accepter, enfin.
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De mystérieuses affiches bleues apparaissent dans les villes de France, seulement ornées d'un nom capitales blanches : FRANCIS RISSIN. Qui est-il ? Comment ces affiches sont-elles arrivées là ? La presse s'interroge, la police enquête, la population s'emballe. Et si Francis Rissin s'apprêtait à prendre le pouvoir, et à devenir le Président qui sauvera la France ?
Pour son premier roman, Martin Mongin signe un livre vertigineux. Un roman composé de onze récits enlevés, onze voix qui lorgnent tour à tour vers le roman policier, le fantastique, le journal intime ou encore le thriller politique, au fil d'une enquête paranoïaque sur l'insaisissable Francis Rissin. Avec une maîtrise rare, Martin Mongin tisse sa toile comme un piège qui se referme sur le lecteur, au coeur de cette zone floue où réalité et fiction s'entremêlent.
Autant marqué par l'art de Lovecraft, de Borges ou de Bolaño que par la pensée de La Boétie ou d'Alain Badiou, Francis Rissin est un premier roman inventif et inattendu, au propos profondément politique.
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Il n'est jamais facile de présenter les livres de Barry Graham. On pourrait dire que ça parle d'amour, d'amitié, de gens qui se croisent, se retrouvent ou se quittent, mais on aurait l'air trop fleur bleue. On pourrait parler de la chaleur des pubs de Glasgow, de la pluie qui ruisselle sur les vitres, du type qui chante au fond du bar, la guitare à la main. Des cafés interminables passés à refaire le monde, de la bière qui échauffe les esprits et apaise les peines. On pourrait arguer qu'on pense à Raymond Carver en moins sombre, que la violence de l'Écosse de Trainspotting semble toujours tapie, prête à jaillir, que l'influence de la Nouvelle Vague est palpable dans ces personnages ballottés par l'existence, hantés par leur enfance. Comment résumer cela ?
C'est touchant sans jamais être niais. C'est émouvant sans jamais oublier d'être drôle - voire surréaliste, de temps en temps. Bref, c'est Barry Graham. -
Maire d'une petite ville éclaboussé par un scandale, Stewart Rome se rappelle le sordide fait divers qui a bouleversé sa vie alors qu'il n'était encore que le jeune Stewie, timide et empoté. En 1967, on retrouvait Masha, la fille dont il était fou amoureux, sauvagement assassinée dans le sous-sol de son lycée. Un adolescent noir était rapidement arrêté. Était-il coupable ? De quoi se souvient réellement Stewart, narrateur trouble et manipulateur ?
Paria parle de l'adolescence, de ses émotions incandescentes et des choix draconiens qu'elle implique. Loin du flower power et des luttes sociales que l'on associe ordinairement aux années 1960, c'est une autre Amérique qui se dévoile : celle de la famille ouvrière, du racisme, de l'addiction, qui punit les femmes tentées de s'émanciper. Une société minée par la peur, qui se nourrit de ses parias pour tâcher de survivre.
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Musique de la guerre : un récit des chants 16 à 19 de l'Iliade d'Homère
Christopher Logue
- Tusitala
- 7 Avril 2023
- 9791092159325
Guerre de Troie, neuvième été. Achille, contrarié, refuse de combattre ; les Troyens sont en passe de vaincre. Patrocle décide alors de remplacer son ami pour guider les Grecs, mais périt de la main d'Hector.
Fou de douleur, Achille reprend les armes pour le venger. C'est cet épisode clé de l'Iliade que le poète Christopher Logue réécrit dans une langue libre et furieuse. Ne sachant lire le grec d'Homère, il s'inspire de cinq traductions - notamment celles de George Chapman et d'Alexander Pope - qu'il modèle ensuite, réarrangeant les scènes, en imaginant d'autres, créant parfois de nouveaux personnages, modernisant la langue, détournant les images. De ce défi poétique, il tire un texte d'une beauté fulgurante sur la guerre et la folie des hommes. L'un des plus grands textes de la poésie anglaise contemporaine, décrit comme à la croisée d'Ezra Pound, du cinéma d'Eisenstein et de la poésie asiatique, enfin traduit en français. -
Billy est journaliste sportif, ancien boxeur. Il décide de passer un mois pour couvrir la préparation de Ricky Mallon, un jeune poids-léger qui se prépare au combat de sa vie. Pour Mallon, combattant acharné et talentueux, seule la victoire compte. Mais pour Billy, ce mois d'entraînement va au-delà du simple boulot de journaliste : c'est un moyen de prendre du recul afin d'opérer un choix crucial pour son avenir, entre la petite amie qu'il ne sait comment quitter et l'amour qui lui tend peut-être les bras.
A partir de cette simple allégorie de la boxe, Barry Graham parvient, comme dans Le Livre de l'homme, à tisser une histoire d'amour, d'amitié, de solitude et de violence. L'écrivain n'a pas son pareil pour mettre des mots sur les déchirures qui nous habitent et les désirs qui nous hantent, et pour composer des romans universels, sincères et émouvants.
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Manuel de civilité biohardcore
Antoine Boute, Stéphane de Groef, Adrien Herda
- Tusitala
- 9 Avril 2021
- 9791092159240
Antoine Boute, Stephane de Groef et Adrien Herda appréhendent l'avenir avec une confiance aveugle. En témoigne ce Manuel de Civilité Bioharcore qui, dans une explosion de couleurs, de poésie et de typographies, recompose le quotidien avec des conseils pour aborder la vie sereinement en branchant un Kärcher aux égouts pour dégager une piste de pétanque ou encore emmener ses enfants camper dans un « spot bien déglingue » et les réveiller en leur faisant croire qu'ils passent à la télé. À la manière de planches pédagogique et éducatives, éléments narratifs, injonctions politiques et environnementales se digèrent les uns les autres pour former un ensemble fascinant, d'où se dégagent un malaise et une poésie déconcertants. Réalisé de manière insolite et secrète, cet étrange ouvrage à l'ingéniosité graphique et littéraire ravira un large public composé de révoltés de la société, de poètes en mal de reconnaissance et de fans de bande dessinée indépendante. Le succès redoutable du livre, épuisé un mois après sa sortie, a convaincu les éditeurs de le ressortir en plus souple, en moins cher, bref, d'en faire profiter tout le monde.
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Étudiant brillant, Lawrence préparait une thèse sur les écrivains Nathaniel Hawthorne et Nathanael West quand il a perdu pied. Dépression, dégringolade, pour échouer sur les trottoirs de Los Angeles. Entre démence et lucidité, Lawrence survit dans un monde cabossé.
Hanté par son passé et ses lectures, il confond les opérations de police de la ville et les procès des sorcières de Salem, ressasse ses vieux cours de biologie et tâche tant bien que mal de se raccrocher au peu qui lui reste : ses rassurantes superstitions, les corbeaux qu'il côtoie, et Bekah.
Sous la forme d'un roman déroutant et émouvant, Larry Fondation raconte l'âpreté de la rue à travers le regard d'un homme égaré, enlisé dans les bas-fonds de L.A. comme dans le labyrinthe de son esprit instable.
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Une trentaine d'années après la disparition mystérieuse du camarade avec lequel il avait passé l'été de ses douze ans, un représentant de commerce retombe sur les lieux du drame et tâche de reprendre l'enquête. Une sage étudiante en cinéma rennaise, elle, se retrouve dans le viseur d'une société secrète aux desseins farfelus. Dans le même temps, deux soeurs jumelles tentent de s'extirper des griffes de leur tortionnaire. Où les mènera la traque effrénée qui semble tous les aimanter ? Qui tire les ficelles de la machination qui se joue ? La fiction serait-elle en train de renverser la réalité ?
Grisant comme un roman d'aventure qui manipulerait nos peurs d'enfants et nos frustrations adultes, Le Chomor joue avec les genres pour nous emporter dans un tourbillon d'inventivité. Martin Mongin n'a pas son pareil pour raconter notre monde d'une manière à la fois éminemment politique et subversive, mais aussi profondément littéraire, et tellement vivifiante.
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En 2002, Pierrot a vingt et un ans. Il vit encore chez ses parents dans un pavillon de banlieue et partage sa vie entre l'usine, son fanzine et son groupe de punk. Un beau jour, il tombe amoureux comme on tombe dans les pommes : c'est le vertige et puis la chute.
Tous ses repères s'effritent. Ravagé par le chagrin, il se heurte aux secrets de famille, aux squats qui ferment l'un après l'autre, à cette société qu'il n'aime pas et qui le lui rend bien. Pierrot coule à pic et, peu après, il remonte à la surface et se remet à respirer. L'écriture s'efface derrière le narrateur et aspire le lecteur dans un récit à la première personne beau comme l'adolescence, l'amitié, la musique et le feu. En Raccourci vers nulle part résonnent l'énergie des « Angry Young Men », les larsens d'un concert de punk et les voix dissonantes d'une chorale de souris déglinguées. -
1914 : le jeune étudiant Adolf Reisiger s'engage volontairement dans l'armée allemande. À l'ennui des corvées des premiers jours succède rapidement le combat, dans les environs d'Arras d'abord, puis lors de la bataille de la Somme et sur le front russe. Les baïonnettes, les tranchées, les gaz, la mort. Quatre années terrifiantes, qui amèneront le canonnier Reisiger, enlisé dans une guerre insensée, à la lisière de la folie. L'Ordre du jour est sans doute l'un des plus grands textes sur la Première Guerre mondiale - et sur la guerre tout court. En plus de nous raconter les combats à hauteur d'homme, avec une langue sèche qui semble même se réduire jusqu'à l'os au fil des mois de conflit, le roman intègre des documents historiques, coupures de presse ou encarts publicitaires que la mère de l'auteur avait conservés pendant la guerre. Construit dans un montage nerveux qui met brillamment en perspective la « grande Histoire », les éclats de la vie civile et le calvaire des soldats envoyés à la boucherie, à la manière d'un roman de Döblin ou Dos Passos, L'Ordre du jour souffle par sa modernité, sa puissance et sa subversion.
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Lorsque Madame Pike rentre du travail, elle trouve devant chez elle une estafette de police. Guidés par son mari, deux agents sont en train de constater les dégâts perpétrés dans la maison familiale.
Cambriolée. Saccagée. Souillée. Le vieux couple est sous le choc. Leur fille, enceinte de neuf mois, demande à son grand frère Billy de leur venir en aide.
Quadragénaire à la vie en miettes qui n'a pas vu ses parents depuis plusieurs années, Billy revient donc en ville. Sans trop savoir pourquoi. Lui, l'ancien délinquant qui a braqué tant de maisons, se retrouve à devoir veiller sur son père et sa mère, traumatisés. Et à retourner dans la ville qui l'a vu basculer.
Partant de cette simple histoire de cambriolage, Richard Krawiec met le doigt où ça fait mal, et décompose méticuleusement les secrets troubles et les terreurs enfouies d'une famille moyenne américaine. Une plongée dans les entrailles sombres d'un pays renfermé sur lui-même, gangrené par la paranoïa et rongé par le malaise.
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Le 11-Septembre est passé par là : bienvenue dans l'Amérique de George W. Bush, de l'Axe du mal, de la guerre contre le terrorisme, les talibans, et Saddam Hussein dans le rôle du méchant récurrent.
Les martyrs d'un côté, les saints de l'autre. Mais la guerre s'enlise, elle devient un état permanent. Les vétérans affluent dans les rues de Los Angeles, rapportant dans leurs bottes le sable du désert et une terreur qui les hante. Les frontières s'évanouissent : l'Afghanistan, c'est L.A. ; l'Irak c'est L.A.
Au rythme de sa prose lapidaire, Larry Fondation juxtapose les histoires, compressées comme une sculpture de César, pour tirer le portrait de L.A. Beaucoup de martyrs, peu de saints. Ni vraiment nouvelles ni vraiment roman, ses textes cinglants racontent une ville viscéralement violente et compulsivement sexuelle - à Los Angeles, l'ombre de Charles Bukowski n'est jamais loin.
Guidé par la figure d'un Virgile familier des Enfers, Fondation « chante les armes et l'homme » avec une poésie et une ironie qui nous sauvent des recoins sombres de son oeuvre, cernée de personnages dont la persévérance finit par ressembler à une ultime forme d'espoir. Des personnages qui semblent rejouer les mots de Samuel Beckett, « il faut continuer, je ne peux pas continuer, je vais continuer. »
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Alex, seize ans, vient de voler sa quatorzième voiture. Pas pour la revendre ou se lancer dans un trafic, non, juste pour conduire, s'évader d'un morne quotidien coincé entre une scolarité dont il s'est totalement désintéresse et une famille éclatée - un père alcoolique ouvrier chez Chevrolet, une mère partie ailleurs en emmenant avec elle son petit frère. Largement inspiré de la jeunesse de l'auteur qui, comme Alex, découvrit la lecture en maison de correction âpres avoir été arrête au volant d'un véhicule qui n'était pas le sien, Le Voleur de voitures arrive à créer un personnage universel, un adolescent paumé qui sombre dans la délinquance sans même en avoir conscience. Il s'embourbe mollement, espérant se faire arrêter pour que quelque chose vienne, enfin, perturber son existence morose. En suivant l'inexorable coulée de ce personnage qui perd pied, Theodore Weesner tresse un roman initiatique sensible et émouvant sur les relations père-fils, sur l'apprentissage de l'amour à l'adolescence, la recherche du frère perdu et la fin de l'enfance.
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Comment se procurer gratuitement de la nourriture ? Comment prendre l'avion sans payer ? Comment monter un journal militant ? Comment réussir une manifestation ? Comment répondre aux violences policières ?
Comment adopter un bison ?... A la manière d'un faux guide pratique, Volez ce livre aborde - avec beaucoup d'humour et une sacrée dose de provocation - des sujets aussi sérieux que l'exclusion, la pauvreté, l'avortement clandestin ou le bouillonnement des mouvements des droits civiques. Après tant d'années, l'intérêt de cet ouvrage ne réside plus dans ses « bons plans », pour la plupart inutilisables aujourd'hui évidemment. Volez ce livre est davantage à prendre comme un document sur l'état de la société américaine dans les années 1960-70, ou comme une belle introduction au personnage d'Abbie Hoffman et à son esprit libertaire.
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C'est l'histoire de Sundance, un Sioux qui sombre tre`s jeune dans l'alcoolisme et e ? cume pendant vingt-cinq ans les bars de l'Ouest ame ? ricain. Sans-abri, trimardeur, arnaqueur, rendu presque fou par l'alcool, coince ? entre la rue et la prison, son histoire aurait du^ s'arre^ter la`. Mais lasse ? du harce`lement policier, Sundance contre-attaque. Sa victoire lors d'un proce`s retentissant a` la fin des anne ? es soixante-dix met fin aux abus du syste`me judiciaire envers les alcooliques et entrai^ne une prise de conscience : l'alcoolisme n'est pas un de ? lit, c'est une maladie qui ne se soigne pas derrie`re des barreaux.
Rares sont les te ? moignages de premie`re main de ceux qui vivent dans la rue. Celui de Sundance cristallise nombre de maux de la civilisation qui l'a recrache ? sur le bord du trottoir. Ivrogne, clochard, il est en outre un Indien dans une Ame ? rique qui s'est ba^tie sur la de ? pouille de son peuple. Des e ? meutes en prison aux rode ? os du Montana, de la Seconde Guerre mondiale aux champs de coton d'Arizona, en passant par les trottoirs de Los Angeles, la vie de Sundance nous raconte l'american way of life vu d'en bas.
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La Nuit aveuglante raconte l'histoire de Cyprien qui, à la suite d'une mauvaise farce lors de la fête de la Saint-Jean, où il a voulu mettre le masque du diable pour effrayer sa famille, se retrouve pris à son propre piège et ne parvient plus à l'ôter. Cet effrayant miracle le force à s'exiler et à s'installer seul, loin de tout, dans une maison étrange où les enchantements rythment son quotidien. Le vin sort du robinet, la chambre se meuble au coucher du soleil, et lorsque la solitude est trop forte, une tête sort du plancher et converse avec lui.
L'écriture éblouissante d'André de Richaud saisit le lecteur dès la première page, par son style humble et précieux qui semble s'excuser sans cesse de décrire avec autant d'exactitude la complexité des sentiments du narrateur. La force des évocations de la nature qui entoure le narrateur et la vie qu'elles portent en elles contrastent violemment avec les ténèbres de la folie dans laquelle il s'abîme, et l'on reste subjugué par le récit, qui passe de la première à la troisième personne subrepticement, effaçant ainsi encore l'un de nos derniers repaires de lecteur pour nous faire traverser la nuit.
La Nuit aveuglante est paru en 1944 aux éditions Robert Laffont. Republié par Robert Morel en 1965 puis en poche par les éditions Marabout, dans la collection Fantastique, ce roman renaît quelquefois avant de tomber dans l'oubli, jusqu'à ce que Benoît Virot, éditeur du Nouvel Attila, ne remette la main dessus et ne le sélectionne en 2012 pour le faire concourir au désormais célèbre Prix Nocturne, duquel il fut lauréat à l'unanimité d'un jury conquis.
Il inaugure la collection Insomnies, dirigée par Mikaël Demets, Carmela Chergui et Benoît Virot.
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La Faction Cannibale, c'est une histoire du vandalisme éclairé, illustrée par une recherche iconographique, littéraire et musicale riche et disparate qui reflète avant tout les obsessions de son auteur, imprégné par la pop culture de la fin des années 70 et de toutes les influences qu'elle charrie en son sein (le punk, Robespierre, Jack L'Eventreur, Debbie Harry, The Clash, André Breton, les Shakers, Alan Moore, Kim Gordon, Picabia, la bande à Baader, etc.) Servando Rocha se soucie peu de la chronologie et des frontières, il préfère nous faire emprunter des coursives temporelles. L'introduction d'un film sur les Sex Pistols nous renvoie aux émeutes de Gordon, qui nous conduisent aux conceptions de Burke sur le Sublime, qui nous mènent aux accidents de voiture sérigraphiés par Andy Warhol. Et singulièrement, toutes ces petites pièces mystérieuses assemblées les unes aux autres finissent par dévoiler un tableau poignant : les hommes n'ont jamais cessé de crier.
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Jacqui nous embarque de force dans la tête d'un personnage rebutant, chauffeur de taxi frustré, réactionnaire, râleur, perfide et surtout effroyablement misogyne, qui aime asséner des leçons sentencieuses sur la vie. Entre macabre et humour noir, on suit le monologue intérieur d'un meurtrier qui raconte comment et pourquoi il s'est débarrassé de sa femme, la fameuse Jacqui, et en profite pour nous raconter le monde, vu à travers son regard désabusé.
Avec son phrasé populaire, direct, fluide, cinglant, dont on ne sait jamais s'il va basculer dans le rire ou les larmes, Peter Loughran réussit magnifiquement son numéro d'équilibriste. Un roman singulier et dérangeant, toujours aussi corrosif malgré les années.