« Les acteurs sont un bizarre mélange de réalité et d'imaginaire. Ce sont des ensorceleurs victimes de leurs propres sorts. Parfois, cette curieuse sorcellerie produit une seconde personnalité, une sorte d'apprenti sorcier, ou de marionnette, qui vit une vie distincte et presque incontrôlée, tandis que notre actrice ou acteur se retrouve à sa grande stupéfaction surnommé «l'homme que vous adorerez haïr», «la petite chérie de l'univers» ou «le type le plus radin du monde». » George Sanders en savait quelque chose, lui qui, par cette mystérieuse opération, devint inséparable des rôles de « canaille aristocratique » pour lesquels il montrait de si redoutables dispositions. Nul n'a jamais joué avec autant d'élégance les crapules qui mettent un point d'honneur à se salir les mains sans tacher leur chemise. Pourtant, sa vie et ses talents excédaient de beaucoup ce don pour incarner les fripouilles : dans ses formidables Mémoires, on découvre ainsi un écrivain sensible et passionné, un excentrique qui courut l'aventure en Amérique du Sud, un authentique moraliste dont l'humour ravageur fait mouche à chaque page. Victimes de leur succès, ses souvenirs étaient devenus introuvables. Les voilà donc réédités dans une nouvelle traduction qui en révèle tout le sel et le mordant.
« M. Rockefeller traitait ses détracteurs avec une habileté qui frisait le génie. Il les ignorait. » À l'aube du XXe siècle, une ressource d'un genre nouveau, tapie dans les entrailles de la terre, déchaîne tous les appétits : c'est l'or noir. Aux États-Unis, coeur battant de la révolution industrielle, des milliers de barils du précieux liquide sont écoulés chaque jour - et la demande ne fait que croître. Mais à force de manoeuvres, une entreprise, la Standard Oil Company, est parvenue à faire main basse sur la quasi-totalité de son commerce, et abuse de ce monopole pour imposer à tous la loi de ses seuls profits. Rien ne semble pouvoir arrêter son expansion ni l'influence de son fondateur, John D. Rockefeller...
Une femme va cependant se dresser contre cet ogre économique : Ida Tarbell, considérée comme l'une des pionnières du journalisme d'investigation moderne. Entre 1902 et 1904, elle publie dans une revue indépendante, le McClure's Magazine, une série d'articles révélant les pratiques déloyales, sinon illicites, employées par la Standard Oil pour neutraliser ses rivales. Son enquête choc provoquera une déflagration dans l'opinion publique qui conduira la justice américaine, en 1911, à reconnaître l'entreprise coupable de violation du droit de la concurrence et à ordonner son démantèlement. C'en sera fini du plus grand trust de l'histoire des États-Unis.
Ici traduit en français pour la première fois, le livre de Tarbell est un monument de la littérature américaine qui brasse tous les éléments de sa mythologie - une plongée dans l'enfance terrible du capitalisme, lorsque tout était encore permis.
« Le plus remarquable livre de ce genre jamais écrit aux États-Unis. » - The New York Times
Comme l'auteur, le héros de ce livre s'appelle abdellah.
Abdellah dit " je ". il nous propose de le suivre dans son maroc intime, entre rabat et salé, ses deux villes, qui se regardent et que sépare le fleuve bou regreg. il nous raconte la première année de sa vie passée dans une bibliothèque, puis sa circoncision qui coïncide avec la découverte de son égoïsme. plus loin, ce sont des scènes familiales autour de la radio japonaise, ou encore le mystère de la poubelle des américains.
Le temps passe. abdellah est à l'université, et il est toujours aussi croyant. il croit aux saints et aux signes. il aime m'barka, sa mère, la bien nommée. il aime la vie, les livres. les livres le conduiront jusqu'en europe, oú il redécouvrira l'essentiel : il est marocain.
Les Hauts de Hurlevent est un grand roman romantique anglais publié en 1847. L'histoire d'une famille déchirée par des jalousies, des incompréhensions et de violentes vengeances a choqué ses lecteurs à sa parution, d'autant plus que son auteur, Emily Brontë, est une jeune femme qui vit dans un petit village, loin des cercles littéraires de l'époque. Ce roman est aujourd'hui un incontournable du patrimoine britannique.
« Soudain, trouant le silence, une voix me demanda : «Si vous ne souhaitez pas voir l'empereur, qui d'autre pourriez-vous avoir envie de rencontrer au Japon ?» » À cette question, Werner Herzog répondit sans hésiter : « Onoda. » Le nom, à lui seul, a l'apparence d'une énigme. En 1945, lorsque le Japon capitule, Hiroo Onoda est un soldat de l'armée impériale à qui l'on a confié la défense d'une petite île des Philippines. Ignorant la défaite de son pays, retranché dans la jungle, il continuera pendant près de trente ans une guerre imaginaire où les véritables ennemis sont moins les troupes américaines qu'une nature hostile... et ses propres démons. Werner Herzog, qui a consacré ses plus grands films à la folie des hommes, imagine les scènes de ce combat épique et absurde, mené à la frontière indécise du rêve et de la réalité. Jusqu'à un face-à-face vertigineux avec Onoda, qu'il a personnellement connu. À la fois roman d'aventure, docufiction et poème halluciné, Le Crépuscule du monde est une méditation sur le sens que nous donnons à nos vies.
« L'excitation n'en était plus au frémissement. Elle avait atteint le stade de l'ébullition. » L'invitation, en lettres d'or sur fond bleu pâle, annonce que le « grand divertissement à Versailles » commence à 21 heures. Elle précise également que les tenues de soirée sont de rigueur. Pourtant, le 28 novembre 1973 échappera à l'ordinaire des soirées mondaines. Quelques heures auront suffi pour que la mode bascule dans une nouvelle ère.
Ce soir-là, au château de Versailles, les plus grands couturiers français - parmi lesquels Saint Laurent et Givenchy - accueillent de jeunes créateurs américains : Halston, Oscar de La Renta, Anne Klein... Sous le vernis des politesses, c'est un véritable match : comme des adversaires sur le terrain, les deux pays défilent sous l'oeil de toute la jet set internationale. La France affiche l'assurance de celle qui règne en maître sur le luxe mondial. Mais ce sont souvent les outsiders qui font l'Histoire...
Robin Givhan fait le récit de cette nuit incroyable, des luttes de pouvoir et des coups bas sous les dorures royales, des fous rires et des disputes dans la galerie des Glaces. Une soirée unique au cours de laquelle ancien et nouveau mondes s'affrontent en costume de gala, le sourire aux lèvres mais les dents aiguisées par l'ambition. La mode ne s'en remettra pas
Le réalisateur culte, le reclus le plus célèbre et secret du 7e art, l'autodidacte de génie : rarement réalisateur se sera autant dérobé derrière sa légende que Stanley Kubrick. Manquait donc un portrait à hauteur d'homme, réalisé par l'un des rares privilégiés ayant appartenu au cercle très fermé des proches de l'artiste : Michael Herr, qui fut son ami, confident et collaborateur pendant près de vingt ans, était sans doute l'un des seuls à pouvoir s'acquitter de cette tâche délicate.
Revenant sur près de cinquante ans de carrière, de polémiques et de malentendus - jusqu'à la controverse qui entoura l'ultime chef-d'oeuvre de Kubrick, Eyes Wide Shut -, mêlant souvenirs, anecdotes et analyses, Herr livre une biographie sensible du cinéaste tel qu'il l'a côtoyé. Reporter, écrivain et scénariste américain, Michael Herr (1940-2016) est l'auteur du best-seller Dispatches (1977), récit halluciné de son expérience de correspondant de guerre au Vietnam, qui fit de lui l'une des grandes figures du journalisme "gonzo" , à l'égal de Tom Wolfe, Hunter S.
Thompson ou Truman Capote. Herr rencontra Stanley Kubrick en 1980 et cosigna avec lui le scénario de Full Metal Jacket. Il travailla aussi avec Francis F. Coppola, notamment sur Apocalypse Now, dont il écrivit la mythique narration en voix off.
S'il fallait décerner un prix d'élégance aux acteurs, alors David Niven recueillerait tous les suffrages. Rarement le complet rayé et le trait de moustache auront été si bien portés à Hollywood, et l'on ne s'étonnera pas que Ian Fleming pût l'imaginer dans le rôle de James Bond. Est-il annoncé au casting d'un film qu'on s'attend à le voir dîner en chemise à plastron, noeud papillon et slippers aux pieds ; avec lui, on pressent surtout les dialogues ironiques et toute la panoplie de l'humour "so british" - ce tranchant de l'intelligence.
Mais avant la célébrité, Niven aura connu une véritable vie d'aventures. Renvoyé pour indiscipline de plusieurs écoles britanniques, insolent à l'armée, mis aux arrêts pour insubordination, il se gagne la sympathie du geôlier en partageant une bouteille de whisky puis s'échappe par la fenêtre. On le retrouve quelques mois plus tard aux Etats-Unis, versé dans le plagiat littéraire, le commerce de spiritueux, la danse professionnelle et même la course de poneys, avant que le destin se ressaisisse et le pousse vers les caméras des grands studios.
Ainsi débute une carrière de près de cent films avec, très vite, des rôles principaux. Niven révèle surtout une disposition pour les comédies romantiques où sa souriante désinvolture fait merveille ; il rencontre ensuite le succès international, d'abord grâce à son rôle de Phileas Fogg dans Le Tour du monde en quatre-vingts jours de Michael Anderson (1956), puis avec Les Canons de Navarone (1961) de John Lee Thompson et Les Cinquante-Cinq Jours de Pékin (1963) de Nicholas Ray.
Parus et traduits en deux volumes dans les années 1970, introuvables en français depuis, ses souvenirs sont ici republiés pour la première fois. Tout refroidit vite, la gloire d'un acteur en particulier. Mais que l'on se rassure dans les librairies : peu de choses sont aussi vivantes qu'une page écrite par David Niven. "Peut-être bien le meilleur livre jamais écrit sur Hollywood". - The New York Times Book Review "Désopilant".
- The Dailymail "Une lecture hilarante". - The Sunday Telegraph
Au début du XXe siècle, dans le sud des États-Unis, les petits producteurs de tabac doivent faire face à la domination des grandes compagnies qui les forcent à vendre leurs récoltes à des prix dérisoires. Le jeune avocat Percy Munn assiste, impuissant, à ce combat inégal qui précipite de nombreuses familles dans la misère et attise les flammes de la révolte. Tiraillé entre son attachement viscéral aux lois et sa soif de justice, Munn choisit finalement le camp des Cavaliers de la Nuit, une organisation secrète qui défend la cause des producteurs en détruisant des entrepôts et des champs, en faisant régner la peur et couler le sang. À leurs côtés, derrière un masque, Munn bascule dans la spirale de feu et de violence qui embrase le pays...
Véritable épopée, Le Cavalier de la Nuit est le premier roman de Robert Penn Warren (1905-1989), triple prix Pulitzer et auteur du classique Tous les hommes du roi. Traduit pour la première fois en 1951, introuvable depuis, ce monument de la littérature américaine est enfin réédité.
« On vient de me faire une offre d'un million de dollars pour la publication d'un seul mois de ce journal », écrit avec étonnement Richard Burton en 1968. L'acteur est alors un des monstres sacrés du 7e art et forme un couple mythique et scandaleux avec Elizabeth Taylor. Cette relation passionnée, leur train de vie babylonien, leur beauté, leurs excès et leurs succès : le journal intime de Burton nous y plonge « caméra à l'épaule », comme si nous y étions. Mais il révèle aussi un homme insoupçonné, infiniment plus complexe que le commun des acteurs hollywoodiens. Sceptique et distant à l'égard du cinéma, il se montre en revanche fou de théâtre et de littérature. Doté d'un sens de l'humour irrésistible et d'une grande faculté d'observation, Richard Burton possédait les qualités rares et indispensables du diariste - pour notre plus grand bonheur.
Alone est l'histoire retrouvée de Mickey Baker, l'un des musiciens et compositeurs afro-américains les plus influents de l'après-guerre, classé par Rolling Stone parmi les cent plus grands guitaristes de tous les temps. Et pourtant : qui se souvient de cet authentique génie aujourd'hui ? Et qui s'attendait à découvrir sa trace en France, dans un village des environs de Toulouse où il a fini sa vie anonymement ?
Avec Chuck Berry, Ray Charles, Screamin' Jay Hawkins et les autres, il fut l'un des pionniers du rock'n'roll dans les années 1950, publia une méthode de guitare jazz vendue à plusieurs millions d'exemplaires, et enregistra avec la chanteuse Sylvia Vanderpool un hit monumental, Love Is Strange. Sacrée revanche pour le gamin des quartiers pauvres de Louisville... Mais même au plus fort du succès, une ombre continue de planer au-dessus de Mickey Baker : « Étant métis, pas vraiment noir et certainement pas blanc, j'ai toujours été un paria parmi les Noirs comme parmi les Blancs », écrit-il. Et c'est finalement ce racisme qui le décidera, au début des années 1960, à quitter l'Amérique pour s'installer en France. Dans son pays d'adoption, pour la seconde fois de sa vie, il révolutionnera la musique populaire en composant et en jouant pour toute une vague de jeunes artistes que la presse surnomme les « yéyés » : Françoise Hardy, Sylvie Vartan et bien d'autres.
Cette histoire, Mickey Baker la raconte avec sa voix unique, tour à tour jazz, rock et blues, dans un texte formidable de rythme, d'intelligence et d'émotion où les dialogues claquent souvent comme les répliques d'un film de Tarantino. Inédit en anglais, Alone paraît pour la première fois dans la présente traduction.
« Écrit le jour où l'on a brûlé mes livres en Allemagne. » Ainsi commence Le Livre de l'hirondelle d'Ernst Toller. Pour tenter de comprendre comment un tel événement a pu se produire, il entreprend alors de raconter, telles qu'il les a vécues, les années qui menèrent jusqu'à ce tragique autodafé de 1933 : son enfance dans une famille juive de Prusse orientale, puis la Grande Guerre, l'échec fracassant du spartakisme ainsi que la fin d'une révolution qu'il voulait pacifiste.
Ensuite vinrent les années de prison où, telles ces hirondelles qui s'obstinaient à lui rendre visite dans sa cellule, Toller continua de rêver à une Europe réconciliée en écrivant des poèmes imprégnés d'espoir. Mais à quelques kilomètres de là, dans une autre prison, Adolf Hitler dictait un autre genre de livre.
Beauté vénéneuse, filmographie fournie et amants célèbres : Hedy Lamarr avait tout pour figurer au panthéon des reines d'Hollywood - mais sans doute étaitelle trop sulfureuse pour l'Amérique des années 1940. Elle accède à la notoriété en mimant pour la première fois un orgasme au cinéma ; fuit son premier époux, déguisée en femme de chambre ; se marie six fois ; revendique sa bisexualité ; prend pour amants les plus grandes stars ; abuse de la chirurgie esthétique ; dilapide sa fortune ; se retire de la vie publique à 40 ans, ne réapparaissant qu'au gré de ses condamnations pour vol à l'étalage. Dans cette autobiographie controversée, elle livre les détails de son ascension spectaculaire, brossant un portrait décadent de l'âge d'or d'Hollywood.
Qui n'a jamais rêvé de tout plaquer pour prendre la route ? Nous sommes en 1909, Lajos Kassák a 22 ans et plus d'une raison d'y songer. Partout en Europe, une effervescence artistique et révolutionnaire fait trembler l'ancien monde sur ses bases... et le jeune Hongrois a bien l'intention de prendre part à la mêlée. Sur un coup de tête, il décide de quitter Budapest pour rallier à pied l'épicentre de l'agitation : Paris. C'est le point de départ d'une odyssée picaresque et libertaire qui le mènera d'un bout à l'autre du continent. En chemin, il croisera la route de l'écrivain anarchiste Emil Szittya, avec qui il s'initiera raffinements et aux combines de la vie de bohème. Les tribulations des deux amis sont une cascade de situations burlesques et de dialogues truculents dont l'humour n'a rien perdu de son mordant. Ode iconoclaste à l'oisiveté, Vagabondages est un anti-roman d'apprentissage où l'on s'instruit, littéralement, dans l'art de ne rien faire. Une pépite oubliée de la littérature hobo, à ranger d'urgence entre Kerouac et le Jack London des Vagabonds du rail.
le roi hassan ii meurt en 1999.
abdellah, jeune étudiant marocain de salé, poursuit ses études de lettres à paris depuis un an. après l'enchantement et l'éblouissement du début, la ville des lumières, qui longtemps le faisait rêver, lui offre un nouveau visage, celui de sa dure réalité quotidienne. il s'agit désormais de survivre, ouvrir les yeux, assumer son homosexualité, trouver son chemin sans renier ses racines, gérer la folie de l'entre-deux, garder malgré tout sa légèreté, devenir enfin un adulte.
un autre ?.
« Aujourd'hui je pense différemment certains événements de ma vie [...]. J'avais sans doute besoin à ce moment-là de cette longue exploration, de cette longue réflexion. Et puis, j'ai découvert que mes souvenirs ne se résumaient pas à un sentiment de mélancolie devant les choses qui, comme le temps, se sont enfuies. Ils me font aussi regarder devant moi, comprendre que je suis toujours là, encore surpris de ce qu'il peut m'arriver. » Ce livre est le résultat d'années de rencontres entre Ennio Morricone et le jeune compositeur Alessandro De Rosa. Il s'agit d'un dialogue dense et profond, qui parle de la vie, de la musique et des façons merveilleuses et imprévisibles dont ces deux arts entrent en contact et s'influencent l'un l'autre. Morricone raconte en détail son parcours : ses années d'études au conservatoire, ses débuts professionnels à la Radio Corporation of America (RCA) où il écrit et arrange de nombreuses chansons à succès, les collaborations avec des réalisateurs italiens et étrangers de premier plan : Leone, Pasolini, Bertolucci, Tornatore, de Palma, Almodóvar, jusqu'à Tarantino et son sacre aux Oscars en 2016, à l'âge de 87 ans.
Dans cet ouvrage, le maestro ouvre pour la première fois les portes de son atelier de création, en présentant au lecteur les idées qui sont au coeur de sa pensée musicale et qui font de lui l'un des plus brillants compositeurs de notre temps. Il révèle ce que composer signifie pour lui, quelle relation mystérieuse et ambivalente entretiennent la musique et les images des films, mais aussi l'urgence créatrice qui sous-tend ses expériences musicales pures, au-delà de son travail pour le cinéma.
Figure légendaire de l'Âge d'or d'Hollywood, Errol Flynn fut surtout un acteur incontrôlable, scandaleux et charismatique, très éloigné des vedettes lisses et calibrées des temps modernes. Un homme politiquement incorrect, dont les confessions peuvent aujourd'hui faire rire... ou choquer.
À l'écran, sa beauté et son dynamisme firent de lui un habitué des rôles héroïques : Capitaine Blood (1935), Les Aventures de Robin des Bois (1938), L'Aigle des mers (1940), La Charge fantastique (1941)... Mais chaque décor a son envers - certains plus sombres que les autres. Dans ses Mémoires posthumes, parus un an après sa mort, Flynn révélait tout de sa vie d'aventurier des mers, de ses conquêtes, de ses mensonges, de ses pitreries, de son alcoolisme Plus qu'aucun autre acteur de sa génération, il incarne l'ambivalence du mythe hollywoodien : la célébrité, le luxe, et l'envers du décor, machiste, violent, consumé par les excès.
David Carr, journaliste au New York Times, cocaïnomane pendant plus de vingt ans, prend conscience que ses souvenirs de cette période ont été altérés par la drogue : certains sont flous - d'autres erronés. Pour se réapproprier ce passé qui lui échappe, il décide de faire de sa propre vie son prochain sujet d'investigation. Commence alors une enquête de trois ans au service de laquelle il met toute son expertise de grand reporter, accumulant plus de 60 témoignages de proches, policiers, médecins et avocats, réalisant des heures d'entretiens filmés. Son livre est le récit de cette histoire vraie : à la fois un témoignage captivant sur les paradis artificiels, une enquête de fond sur le trafic de stupéfiants, et une recherche du temps perdu, aux confins de la mémoire et de la folie.
En 1982, la carrière musicale de Nico, l'ancienne top-modèle, la chanteuse culte du Velvet Underground, l'ex-égérie de Warhol et de Philippe Garrel, est au point mort. Au hasard de sa vie d'errance, plus accro que jamais à l'héroïne, elle échoue à Manchester. Pour le Dr Demetrius, un excentrique tourneur local, l'occasion est trop belle : il la persuade de tenter un come-back et rassemble de toutes pièces un groupe de musiciens pour l'accompagner. Parmi eux, James Young, un jeune étudiant que rien ne destinait à rejoindre cette troupe de saltimbanques. C'est le début d'une tournée chaotique de plusieurs centaines de concerts qui s'étalera sur six années et les emmènera dans le monde entier. Un road-trip halluciné que Young raconte avec un humour décapant, à mi-chemin entre le Big Lebowski des frères Coen et la folie British des Monthy Python.
Iñaki Uriarte, critique littéraire à la plume acérée, perfectionniste sans qualités, Basque cosmopolite, oisif acharné, a tenu entre 1999 et 2010 un journal iconoclaste, à l'image de ses paradoxes et de son ironie décapante. S'y trouvent consignés pêle-mêle plongées introspectives, satires de la vie culturelle et de ses vanités, dialogues avec les oeuvres de ses écrivains favoris (Montaigne, Proust, Cioran...), anecdotes croquées sur le vif... La sismographie d'une âme inquiète, aussi sensible aux secousses de l'air du temps qu'aux variations de son climat intérieur, saisie par une écriture immédiate, concise, légère, empreinte d'un humour redoutable. Compilé en un volume de morceaux choisis, cet ovni littéraire, phénomène surprise en Espagne, est enfin traduit en français.
« Si quelqu'un peut expliquer comment c'est arrivé, c'est toi, parce que tu connais bien la prison », dit un jour Charles Manson à Nuel Emmons, qui fut un temps son compagnon de cellule. Ainsi naquit l'idée d'une autobiographie où Manson se raconterait sans détour. Le résultat, écrit à la première personne, est la seule version jamais livrée par le criminel de sa furieuse existence : brute de décoffrage, dénuée de tout romantisme et presque entièrement crédible. « Je t'ai confié des trucs dont je n'avais jamais parlé à personne », réalisa plus tard Manson. « Mais fallait pas tout écrire ! J'avais une carapace, un truc qui m'immortalisait... Ce bouquin me met à poil. » Emmons avait donc vu juste en avançant dans son introduction que « le mythe de Charles Manson ne survivra pas à ses propos ».
« Un grand nombre de critiques contemporains ont consacré des volumes à Picasso ou à Stravinsky, à Le Corbusier ou à James Joyce, mais bien peu de chose a été dit de ceux qui ont influencé l'art de vivre durant le demi-siècle que j'ai vécu. Mon livre offre d'eux et de leurs réalisations une vision toute subjective, ainsi que du courant de la mode au milieu duquel (à contre-courant le plus souvent) ils ont navigué. [...] Quelques-unes de ces personnalités sont célèbres, d'autres ne le sont pas, certains sont scandaleuses, mais toutes à leur façon représentent le style de ces cinquante dernières années. » Cecil Beaton, avantpropos à Cinquante ans d'élégances et d'art de vivre.
« J'ai HORREUR de la nostalgie », lance Diana Vreeland en préambule de ses fascinants mémoires. Le ton est donné, et nous ne serons pas déçus ! Celle qui fut la journaliste star du Harper's Bazaar 25 ans durant et la rédactrice en chef de Vogue pendant une décennie fait revivre, tambour battant, un demi-siècle de mode et de mondanité qu'elle a amplement contribué à façonner. En chemin, on croisera Joséphine Baker, Clark Gable, Jack Nicholson, la reine d'Angleterre, Visconti, Warhol, Chanel, Balenciaga... Les personnalités, les époques, les anecdotes, les ragots, les goûts et les couleurs de « DV » défilent pêle-mêle, au gré de sa fantaisie et de son humour. Plus qu'un livre de souvenirs, un tête-à-tête inoubliable avec la légende qui sut réinventer, inlassablement, notre idée de l'élégance.
Ces mémoires, véritable document historique, n'ont jamais été traduits en français cependant qu'ils sont depuis longtemps introuvables aux Etats-Unis. Publiés en 1960, les mémoires de Bettina Ballard évoquent sa vie à Paris entre 1935 et 1940, quand elle est correspondante de Vogue à Paris. Elle y dépeint la douceur de vivre de l'avant-guerre, les artistes, les femmes du monde, les couturiers, les photographes et les mannequins, mais aussi la menace grandissante du nazisme. Elle retrouve l'Europe ruinée à la libération. Désormais basée à New York, elle revient à Paris pour les collections, et assiste au triomphe de Dior et à la renaissance de la haute couture française. Ses mémoires se concluent par une analyse pointue des mutations du monde de la mode au fil des années 50.