Les Oulhamr fuyaient dans la nuit épouvantable. Fous de souffrance et de fatigue, tout leur semblait vain devant la calamité suprême : le Feu était mort. Ils relevaient dans trois cages, depuis l´origine de la horde quatre femmes et deux guerriers le nourrissaient nuit et jour.
Que faire ? Les hommes nouveaux, est publié en 1863 alors que son auteur est emprisonné à Saint-Pétersbourg. Le roman se veut une réponse à Pères et Fils d´Ivan Tourgueniev, paru l´année précédente. Son héros, Rakhmetov, devient rapidement un emblème du matérialisme et du radicalisme russe. Rakhmetov mène une vie d´ascète lui permettant de s´améliorer physiquement, intellectuellement et moralement, avant de se tourner vers la politique au bénéfice du peuple. Il devient un « révolutionnaire professionnel ». Durant le rêve d´un des personnages, le roman décrit une société qui confine à une sorte de bonheur sur terre. L´auteur nous offre une vision idéologique, qui résout les tensions sociales par une réforme de l´éducation, par la compétition et l´assimilation culturelle de l´Europe occidentale. On y perçoit un avènement de la sécularisation, de l´influence de la science dans un monde toujours dominé par l´agriculture, le christianisme et la tradition.
Cet essai consacré à la légendaire pianiste Martha Argerich évoque l'univers Argerich au travers d'une série d'entrées : choix d'Å«uvres musicales qu'elle interprète, approches de son jeu, constellation de ses amis musiciens, galerie de portraits de ses confrères d'élection, de ses compositeurs de prédilection…
L'histoire de Paul Marie Bolo (1876-1918) dit Bolo Pacha a défrayé la chronique en son temps. Les journaux étalèrent sa forfaiture, ses escroqueries, ses manipulations sur des pages et des pages tout au long de son procès. Un hâbleur, un Tartarin, un bluffeur, un aigrefin, un matamore, sans doute. Naïf d'avoir sincèrement cru qu'il pouvait arrêter la guerre qui n'en finissait plus de créer un climat délétère dans le pays, un esprit de défaitisme et des mutineries dans l'armée. Après s'être pris pour un chevalier d'industrie, il se prit pour un thaumaturge. Malheureux bouc émissaire, il ne servit probablement jamais les Allemands : une fois les poches pleines, il oubliait vite celui qui lui avait confié ou prêté son argent, et il passait à une autre «â€¯entreprise ». Thaumaturge encore quand il croyait qu'avec 100 000 francs, il pouvait s'offrir un diamant de 100 000 francs plus une voiture de 100 000 francs plus un cheval de 100 000 francsâ€-
L´oeuvre de Pieter Bruegel l´Ancien s´inscrit dans son époque, la Renaissance, le « Rinascimento », imaginé dès 1568 par l´italien Giogrio Vasari, on redécouvre à travers toute l´Europe occidentale, les arts, les sciences et, surtout, la littérature. Quelques souverains emblématiques : Charles Quint, François Ier, Henri VIII, Philippe II, ou Soliman le magnifique et des condottieres comme Andrea Doria, Don Juan d´Autriche, le duc d´Albe, Hernán Cortez, ou Fransisco Pizarro, sont les acteurs des principaux soubresauts politiques et militaires de l´époque. Sur le plan des idées, Nicolas Copernic (1473-1543), remet en cause la théorie aristotélicienne d´un Univers centré sur la Terre. L´imprimerie, développée grâce aux caractères mobiles en cuivre ou en plomb conçus par le typographe Johannes Gutenberg popularise la diffusion des livres. Martin Luther publie en 1517 les thèses dites de Wittemberg contestant le pouvoir de la papauté.
Ce livre retrace la relation amoureuse entre Gabriele Münter et Wassily Kandinsky depuis leur rencontre en 1902 à Munich jusqu'à leur séparation définitive en 1917 à Stockholm. Pendant ces quinze années, faites de ruptures et de retrouvailles entre les deux peintres, c'est l'histoire de l'art du début du xxe siècle qui défile. À travers eux, on appréhende tous les courants des avant-gardes européennes et toutes les personnalités qui les représentent de Paris à Berlin, de Munich à Bruxelles. Klee, Delaunay, Jawlesky, Werefkin, Schönberg sont des familiers. Expressionnisme, Cubisme, Blaue Reiter, Futurisme, Art Nouveau, sont au centre de leurs débats. Mais ce roman historique s'attache aussi à retracer la personnalité de Gabriele Münter, femme peintre méconnue en France, pour laquelle il n'existe aucune biographie en français alors qu'en Allemagne elle est une véritable icône de l'art moderne.
Bien que l´art monumental né sur le sol belge au cours des XIe et XIIe siècles n´ait pas donné naissance à autant de chefs-d´oeuvre qu´en d´autres pays d´Europe, l´architecture, la peinture et la sculpture de ce pays ne cessent de susciter un énorme intérêt. C´est qu´en effet, l´art ottonien, puis roman, se sont épanouis en Belgique dans une grande diversité, sur un territoire dont l´exiguïté même souligne la disparité des modèles dont ils s´inspirent. Le groupe mosan, structuré très précocement et implanté dans des régions historiquement liées à l´Empire, offre une continuité étonnante par rapport aux prototypes post-carolingiens et son art s´illustre dans un monument de premier plan comme Nivelles. Le groupe scaldien est plus spécifiquement roman dans son ouverture à divers courants venus de France et plus particuli èrement au groupe anglo-normand. Il culmine dans la cathédrale de Tournai, oeuvre majeure de l´art roman européen.
La première édition de ce livre fut publiée en anglais en 2010 par Jonathan Marrow (le mari d'Angela Mahler de 1967 au décès de son épouse). Jonathan Marrow avait soigneusement conservé les textes et les dessins produits par Angela durant ses voyages.Ce livre nous révèle avec bonheur une artiste engagée, disparue bien trop jeune.
À ce jour, le genre humain n'a pas trouvé une manière de vivre ensemble qui permettrait à tous - égalitairement - de se nourrir et de mener une vie modestement heureuse et exempte des soucis existentiels les plus élémentaires. La rapine de quelques-uns a servi de prétexte à une interprétation faussement darwiniste « de l'émergence des meilleurs, de la victoire des élites », alors que le vrai darwinisme vise simplement une survivance des plus adaptés. Or, avec le brigandage actuel de ses ressources naturelles, l'espèce humaine risque, à plus ou moins courte échéance, d'arriver à une inadaptation totale, d'autant plus qu'elle se menace elle-même de stocks nucléaires incontrôlables et fatidiques. Au milieu du xixe siècle, Karl Marx a sonné un tocsin dont les échos se perdent aujourd'hui. Il faut revenir sur nos pas et contempler, sans préjugés et rationnellement, les possibilités de transformer de fond en comble les prémisses et les conclusions de notre vie en commun.
On sent comme un parfum connu qui flotte ici et là, sur des scènes, des audaces, des cocasseries, des quiproquos qui eussent amusé, j'imagine, le bon moustachu de Croisset, à qui les éclats de rire ne faisaient pas peur. François Nourissier, Le Figaro magazine On admire la performance stylistique de Maxime Benoît-Jeannin, on sourit aux clins d'Å«ils réservés aux initiés. Yvan Leclerc, Le Magazine littéraire En la linea de Mario Vargas Llosa y Julian Barnes… Oscar Caballero, La Vanguardia (Barcelone) Grâce au travail créateur de Benoît-Jeannin, nous sentons combien profonde est la communion d'un artiste envers son aîné, cette communion qui lui permet de joindre sa voix à la sienne pour continuer à parler de la vie et de la condition humaine. Prof. Dr. N. Van Khanh (Recteur de l'USSH de Hanoï)
Deux soeurs aiment le même homme. La première, Christiane, va commettre un crime passionnel. Tandis que la seconde, Agnès Pierrefeu, jalouse et même haineuse, entre au couvent, et devient moniale dans un ordre de «Âréparation»Âoù la vie quotidienne se révèle très dure : sa vocation est-elle sincère ? Fuit-elle le monde ? Ou se retrouve-t-elle portée par un véritable besoin d'approfondissement spirituel ? «â€¯Alors, où est-elle la solidarité de toute l'espèce humaine ? » s'interroge la romancière et, au milieu du xxe siècle, elle ajoute ce commentaireÂ: «ÂLa spiritualité de notre époque, me paraît complémentaire de nos appétits matériels».
À l'occasion de l'anniversaire des 200 ans de la naissance de ces deux géants de la littérature française, sinon universelle. Ils demeurent plus actuels que jamais...Baudelaire et Flaubert : sous forme de « double portrait » autour de leur oeuvre comme de leur vie, ce livre nous offre une lecture croisée (sur les plans littéraire, poétique, philosophique, psychologique, artistique, sociologique, politique...), une étude comparée de leurs nombreux points communs, sinon de ce qui les lie intellectuellement...
Une nuit de 31 décembre, Denise se réveille blessée et sidérée à Shanghai, dans un lieu qu'elle ne connaît pas. «Que s'est-il passé ce soir-là ? » : cette question sans réponse devient une obsession. La jeune expatriée doit réapprendre à vivre avec le doute et le néant de sa mémoire pour tout repère. Le lecteur l'accompagne sur le difficile chemin de sa reconstruction. Réveil à Shanghai porte un regard sans fard sur la Chine contemporaine, où le dynamisme des mégalopoles côtoie une culture plurimillénaire. Où inégalités sociales, corruption et propagande sont le lot quotidien des habitants. Ce roman est inspiré de violences dont l'autrice a été victime.
Il est habituel de présenter James Ensor (1860-1949) comme un peintre ostendais. Sans nier l'importance de la reine des plages dans la vie du citoyen Ensor, c'est surtout ailleurs, à Bruxelles principalement, que James Ensor accède au rang d'artiste. C'est à l'Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles qu'il se forme. C'est à Bruxelles qu'il noue les contacts déterminants pour sa carrière d'artiste. C'est à Bruxelles qu'il se fait connaître. C'est à Bruxelles qu'il expose au salon des XX dès 1884. C'est surtout à Bruxelles qu'il trouve des acheteurs. C'est dans la capitale qu'il fait imprimer ses eaux-fortes, toute sa vie durant. Grâce au train, Ensor n'est jamais loin de Bruxelles ou d'autres villes belges qui organisent des expositions. À partir de Bruxelles, Ensor rejoint facilement la ville d'Anvers ou de Liège. Grâce à un service de colis postaux performant, les oeuvres d'Ensor circulent facilement en Belgique et à l'étranger, ce qui contribue à la renommée de l'artiste.
Sur le ton de l´ironie, Antoine Pompe va régler ses comptes avec ses collègues architectes modernistes, et singulièrement avec leur chef de file, Henry van de Velde, qui fut son directeur à l´école de La Cambre, et qu´il surnomme Windberg, c´est-à-dire Montagne de vent. À la fin du livre, van de Velde, arrivé au Paradis, se fait membre d´un « club des chercheurs » qui réunit tous les plus grands architectes de tous les temps et de tous les pays. Promu secrétaire dudit club, il est amené à défendre sa cause face Dieu et Saint-Pierre. En effet, ce dernier l´accuse de sédition parce qu´il entend modifier la création afin de mieux adapter l´homme à son environnement. Son texte, inédit jusqu´à présent, témoigne de l´âpreté des débats qui animèrent la scène architecturale belge au xxe siècle.
Cet essai est né d'un coup de coeur de l'auteure à la suite de la découverte du spectacle Kontakthof de Pina Bausch, par le biais du documentaire Les rêves dansants d'Anne Linsel et de Rainer Hoffmann, sorti sur nos écrans en 2010. L'univers chorégraphique de Pina Bausch paraît empreint d'une puissance dramatique singulière, la danse des êtres humains en prise avec le monde contemporain étant le coeur du propos de la chorégraphe...
Cet essai porte sur les trois versions de Kontakthof. Le spectacle est créé en 1978 avec les danseurs de la compagnie du Tanztheater de Wuppertal. Pina Bausch décide de le reprendre en 2000 avec des seniors de « 65 ans et plus » et en 2008 avec des adolescents.
Kontakthof a un statut particulier dans l'oeuvre de Pina Bausch. C'est la seule pièce de son répertoire à être reprise à trois époques différentes avec des générations différentes, questionnant ainsi la matière même du temps. Les relations humaines y sont scrutées à la loupe : les inévitables conflits avec l'autre, l'irrépressible besoin d'amour de l'être humain y sont décrits sous des formes multiples.
Pour la majorité des personnes qui nous croise, nous, les migrants, nous sommes sans valeur, sans importance. Nous n´avons accès à rien, toutes les portes se ferment devant nous. La vie en Europe, sans papiers, sans parents, dans les affres de la « procédure de Dublin », c´est côtoyer, jour après jour, le stress et le chagrin comme seuls compagnons de misère. Le plus insensé est que, dans certains médias, des personnes soutiennent que ce périple se fait sans inquiétude : « Ils prennent des bateaux pour traverser tranquillement la mer et viennent encombrer nos pays ». Toutes ces raisons ont renforcé ma détermination à aller jusqu´au bout de mon récit. Je veux raconter le déroulement de ce scénario pour qu´aujourd´hui, et demain, qui veut sache ce qui s´est passé au cours de cette traversée. Je ne suis qu´un jeune homme de 23 ans, qui raconte ce à quoi il a survécu dans un monde ténébreux.
Les gens s´émerveillent en observant les couleurs, les motifs et les chants des animaux, à l´image des oeuvres d´art comme la peinture et la musique. Les oeuvres d´art sont produites par des humains pour des humains mais, qu´en est-il de ces merveilles issues de la nature ? Des attributs et des sons des animaux ? De la variété des couleurs et des motifs des fleurs ? Comment se produisent-ils, pourquoi et pour qui existent-ils ? La beauté n´est pas un mot, un concept, utilisé en biologie pour définir des organismes vivants. Le scientifique sérieux n´applique pas le terme « magnifique » aux formes, aux couleurs et aux sons, parce que la beauté dépend des yeux de celui qui regarde, elle est associée à une sensibilité subjective qui est inspirée par les propriétés physiques de l´objet magnifique. Elle ne peut pas être mesurée, et, pourtant, le ressentiment que nous éprouvons face à la beauté des plantes et des animaux exerce une fonction équivalente dans la nature à celle de l´art.
La cité des oenologues est un voyage à la fois onirique et initiatique, un plongeon au coeur de l'univers de la viticulture et de l'oenologie. On y découvre des personnages aux personnalités différentes, joyeuses et pétillantes, qui se dévoilent peu à peu au lecteur amoureux de belles lettres. Chacun se laissera alors emporter au rythme d'un dialogue complice, autour de bonnes bouteilles ouvertes et commentées, sous le regard sensible de professionnels à la recherche d'un vin parfait.
L'écologie, les méthodes de culture alternatives, les vins Nature, la vie d'hommes et de femmes à l'écoute de la terre, forment la trame de cet entretien sur le vin. A déguster seul ou à partager entre amis.
Bichara Khader adresse aujourd'hui cette longue lettre à son frère Naïm (premier représentant de l'OLP, assassiné à Bruxelles), au cours de laquelle il lui relate les événements survenus, depuis sa disparition, le chemin parcourus, les espoirs et les déceptions, les combats menés. Cette lettre émouvante pour le moins nous fait prendre conscience qu'il y a eu des hommes qui ont sacrifié leur vie pour un idéal, qu'il est de notre devoir de ne pas les oublier.
La présente étude porte sur Joseph Kabila Kabange, son parcours, ses modes de gestion. Elle démontre que l'histoire du Congo se caractérise par une certaine continuité politique, exception faite de la présidence post-indépendance de Kasa-Vubu. Dans ce but, il était indispensable de faire brièvement état des systèmes politiques ayant existé au Congo avant l'ère de Joseph Kabila. Cette situation montrent pourquoi et comment les germes de la démocratie ne purent jamais éclore officiellement au Congo. Dans l'histoire du Congo-Kinshasa, l'étude de Joseph Kabila Président semble incontournable. Se basant sur les documents publics congolais et internationaux, sur les discours de Kabila, sur les enquêtes et les travaux déjà réalisés, sur les médias et les entretiens avec des personnalités ayant connu personnellement ou étant proches de Kabila, Joseph Kabila nous apparaît ici dans l'actualité. Il s'agit d'un essai, de nouvelles données.
« C'est trop beau ! trop ! » écrivait Rimbaud dans Bruxelles, en juillet 1872 : « plates-bandes d'amarantes », « banc vert » et « diables bleus ». La Belgique plaît ! Diables bleus ou diables rouges, elle a tout pour plaire. Et pourtant la Belgique semble être un des seuls pays au monde qui boude sa littérature ! Même si, comme on l'a dit, « un écrivain sur deux est belge ». Et si l'on en croit Léopold Sédar Senghor, « la Belgique est le pays au monde qui compte le plus de poètes au kilomètre carré. » Il y a donc de quoi être fier ! Laissez-vous raconter Cinquante écrivains belges. Enfants de nos deux langues et de nos deux cultures, germanique et latine, « les pieds sur terre et la tête dans les nuages ». Tiraillés entre amour et rejet du pays. Ballottés entre soif d'émancipation et nécessité de reconnaissance par la France et la francophonie. Écartelés entre crainte de faire des « fautes » et désir de perfection langagière, jusqu'à « fransquillonner ». Cette anthologie thématique se veut avant tout originale. Notre approche des écrivains est subjective et nous croyons que c'est ce qui marque sa différence. Par ailleurs, les textes sont scandés d'illustrations et de références picturales, musicales et cinématographiques qui ouvriront à d'autres spécificités de notre culture belge. Enfin, pour les enseignants, un cahier pédagogique est disponible gracieusement sur simple demande. « Une vraie lectrice ! » (Pierre Mertens)
L´originalité de cette biographie - complétée par des annexes, des cartes et des notes - consiste à expliquer au lecteur, à travers la chronique d´une époque fondamentale, les questions essentielles qui se posent, aujourd´hui plus que jamais, aux Palestiniens et donc, aussi, aux Israéliens, aux Arabes et à l´Occident, à en dessiner les véritables enjeux tels que Naïm Khader avait su les cerner, les expliquer, en convaincre ses interlocuteurs à travers le monde avec l´aide de nombreux amis, militants, responsables qui ont accepté de témoigner. Outre son approche historique et biographique, ce livre rend hommage à un homme qui a payé de sa vie des convictions et des engagements qui demeurent plus que jamais d´actualité. Bichara Khader, le frère de Naïm, signe la préface de cette biographie, afin d´établir un état des lieux de ce conflit devenu presque structurel. À qui a profité le crime ? À quoi a servi le combat de Naïm Khader ?