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Kime
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Ecrit par Nietzsche entre 1882 et 1885 Ainsi parlait Zarathoustra est l'une des oeuvres majeures de la littérature allemande et l'une des oeuvres majeures de l'histoire de la philosophie.
Sous une forme poétique qui en fait un chef d'oeuvre littéraire mais qui n'a pas facilité toujours l'accès à sa pensée profonde et qui a suscité bien des malentendus Nietzche y réalise une mise en place de tous les grands thèmes de sa philosophie. Il y montre que l'humanité est menacée de découragement et du pire laisser-aller du fait que s'est perdue la foi en Dieu, foi qui constituait depuis des millénaires le socle de la civilisation occidentale.
Il explique comment, pour éviter ce double danger l'homme doit se faire " surhomme ", c'est à dire remplacer Dieu dans son rôle de fondement de la morale et de toute la civilisation, et comment cette nouvelle morale et cette nouvelle civilisation impliquent une nouvelle conception du monde, une nouvelle métaphysique. Il examine enfin, sans illusion mais sans se décourager, la manière dont la civilisation contemporaine - contemporaine à Nietzsche, mais aussi contemporaine à ses lecteurs d'aujourd'hui - est en mesure d'écouter son message.
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Sommaire : Dominique Bourg, Crise écologique et idée de nature / André Simha, La nature au défaut du discours / Louis Ucciani, Toutes les choses du monde / Stéphane Haber, Les apories de la libération animale : Peter Singer et ses critiques / Jean-Michel Le Lannou, La fonction « Nature »
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Edith Bruck, née en Hongrie en 1932 dans une famille juive, vit en Italie depuis 1954. Avec Chi ti ama così, publié en 1959 chez Lerici (Milan), réédité en 1974 chez Marsilio Editori, elle écrit son premier livre en italien, un témoignage déchirant sur sa déportation à Auschwitz, à 12 ans, avec ses parents, ses deux frères et une de ses soeurs. Elle n'est revenue qu'avec son frère aîné et sa soeur.
Edith Bruck fait le récit de la vie quotidienne de sa famille, très pauvre, en butte à l'antisémitisme dans un petit village de Hongrie et de sa déportation en mai 1944. Brutalement séparée de sa mère en arrivant à Auschwitz lors de la sélection, elle a pu rester avec sa soeur Eliz et, ensemble, elles sont allées d'un camp nazi à l'autre jusqu'à leur libération à Bergen Belsen en avril 1945. Elle insiste ensuite sur les années de l'après Shoah où devenue orpheline à 13 ans, elle tente la difficile reconstruction de sa vie. Elle fait le choix d'un récit intime où elle raconte sa vie sentimentale chaotique, commencée beaucoup trop tôt, sans repères, à la recherche éperdue d'affection. Elle décrit son retour en Hongrie où personne ne l'attend, son errance en Europe, les camps de réfugiés installés par l'AJDC. Elle raconte ensuite son voyage puis son séjour en Israël où elle n'est pas restée. À la fin du récit, elle vient juste d'avoir vingt ans et a déjà divorcé trois fois.
Edith Bruck est encore méconnue en France. Un seul de ses livres a été récemment traduit en français avec une introduction de Philippe Mesnard : Signora Auschwitz, le don de la parole, Editions Kimé, 2015 En Italie, Edith Bruck est un auteur connu et reconnu.
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Vivre dans un monde numérisé : Bernard Stiegler et l'écologie de l'esprit
Fred Poché
- Kime
- Philosophie En Cours
- 17 Mai 2024
- 9782380721461
Depuis toujours, les sociétés humaines vivent des mutations. Au fil des siècles se développent, en effet, des outils propres à changer les relations sociales, à transformer les interactions. Mais celles que nous voyons émerger aujourd'hui se révèlent profondes, radicales et irréversibles. Elles captent notre attention et changent nos manières de vivre, de nous rencontrer ou de nous rapporter à la réalité. Nous vivons, ainsi, dans un monde marqué par un processus d'accélération technologique vertigineux. Les objets qui, dorénavant, accompagnent chaque instant de notre vie (ordinateurs, mobiles, tablettes, robots) altèrent ou modifient radicalement les catégories avec lesquelles nous pensions et agissions jusque-là?: le temps, l'espace, le pouvoir, la vérité, la communication, les identifications... Depuis seulement quelques décennies, la numérisation de notre univers sociétal engendre une explosion combinatoire provoquant ce que certains appellent une disruption. Celle-ci bouleverse les cadres d'à peu près tous les domaines et remet en question la puissance publique. Face à ce monde aux multiples transformations, la pensée du philosophe Bernard Stiegler nous offre des clés essentielles pour développer une posture critique. Elle donne au citoyen des outils propres à sortir des inclinations à la fascination autant que du penchant à la technophobie. Si ce monde numérisé étend sa toile sur toutes les ramifications de nos existences, il convient, alors, de l'appréhender en ne lâchant jamais les questions de la finalité et du sens du vivre ensemble.
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Dans ces pages datées du 10 juin 1887, Nietzsche conçoit un nihilisme européen : concept daté et circonstancié, historique et géographique, philosophique, et tout à la fois moral et politique, bien plus que métaphysique ou mystique. Analysant les valeurs sacrées et éternelles, il prononce la parole déraisonnable de l'imprécateur. Mais son intention est de purifier la société européenne.
Grand format 14.20 €Indisponible
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Cette traduction nouvelle de la Médée d'Euripide par Florence Dupont est une commande du metteur en scène Laurent Fréchuret, Directeur du Centre de Sartrouville et des Yvelines Centre Dramatique National pour une création en octobre 2009.
Elle est donc destinée à la scène, c'est pourquoi le texte français laisse volontairement de l'espace aux acteurs afin qu'ils s'approprient le texte et ne comprend aucune ponctuation, c'est à chaque acteur en l'oralisant de lui donner forme par ses pauses et ses intonations. Florence Dupont et Laurent Fréchuret ont travaillé ensemble à un projet visant à retrouver la force spectaculaire du théâtre grec ancien, en particulier les émotions directement créées par le "décor sonore" : musique du choeur et voix des acteurs, chantées ou non.
La traduction comme la mise en scène partent de la structure musicale de la pièce et s'organisent à partir des choeurs et de la musique. C'est pourquoi le texte indique par la typographie (italique) les passages chantés afin de les distinguer des passages parlés.
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Sommaire : Virginie Caruana, Michel Henry, Entretien avec Michel Henry / Bruno Gnassounou, Les limites du Devonshire ou pourquoi la métaphysique doit être prise au sérieux / Jean-Pierre Cotten, L´« expérience » de la chair chez le dernier Merleau-Ponty / Jean-François Mattéi, Les deux souches de la métaphysique chez Aristote et Platon / Dominique Grass, Dialectique historiciste et théorie du prolétariat / Viviane Ventrin, La généalogie de l´obscurcissement / Louis Ucciani, Schopenhauer ou l´inévitable métaphysique
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Les cahiers noirs de Heidegger : un guide de lecture des Réflexions
Etienne Pinat
- Kime
- 16 Février 2024
- 9782380721324
En 2014 parurent en allemand les volumes 94, 95 et 96 des oeuvres complètes de Martin Heidegger édités par Peter Trawny, qui donnaient à lire pour la première fois quatorze des cahiers noirs, ces carnets à couverture de moleskine noirs dans lesquels Heidegger, à partir de 1932, consignait les pensées qui lui venaient à la volée. Dès la fin 2013 avaient commencé à circuler des extraits contenant des propos antisémites, et l'éditeur des volumes accompagnait leur parution d'un essai de son cru portant sur ces extraits, livre rapidement traduit en français. S'en suivit une large polémique à ce propos dans la presse internationale qui éclipsa tout autre aspect du contenu des cahiers noirs.
Etienne Pinat, spécialiste de la pensée de la pensée de Heidegger, se propose d'introduire le lecteur francophone à la lecture de ces trois volumes, intitulés Réflexions, en repartant de la polémique sur l'antisémitisme afin de statuer sur cet antisémitisme heideggérien. Il s'efforce de monter que ces passages antisémites ont éclipsé bien d'autres aspects intéressants de ces cahiers, et au premier chef l'explication de Heidegger avec le nazisme, et avec l'erreur que constitue à ses yeux son engagement de 1933-34. S'y révèle le développement progressif d'un véritable antinazisme heideggérien à partir de 1934, puis l'apparition de propos antisémites à partir de 1938, cet antisémitisme n'étant alors pas celui du nazisme, de sorte qu'il faut en penser la spécificité. -
L'originalité parfois surprenante et les qualités créatrices d'Oscar Wilde en tant que poète, romancier, dramaturge, sont à juste titre largement reconnues : mais il n'en est pas forcément de même quant à ses réflexions et à ses prises de position dans les domaines de la philosophie, de la morale, de la vie sociale et politique, réflexions pourtant bien repérables dans l'ensemble de son oeuvre, même si L'Âme de l'homme sous le socialisme reste le texte de référence. Pourquoi ce moindre intérêt ? Parce qu'il a violemment dénoncé la société victorienne, parce qu'il a entrepris cette « extravagante croisade celtique contre la stupidité anglo-saxonne », selon le mot de Yeats : et surtout parce que son attitude critique le conduit à affirmer que les temps doivent changer. En effet, le moment semble venu de construire une société nouvelle qui permettra à chacune et à chacun de s'épanouir pleinement, plein épanouissement qu'Oscar Wilde appelle « l'individualisme véritable » : point de vue perspicace et audacieux fondé sur la reconnaissance, dans le prolongement de la pensée de Marx, de l'existence d'un lien constitutif entre individualisme et socialisme.
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Premiers récits : le mythe d'Ulysse ; l'idylle (1936) ; du dernier mot (1935)
Maurice Blanchot
- Kime
- 15 Septembre 2023
- 9782380721133
À partir de 1932, Maurice Blanchot, journaliste politique, critique littéraire, écrivain à part, a poursuivi une recherche littéraire exigeante qui, à travers de multiples transformations (dont Thomas le Solitaire de 1931- 1937), n'aboutira qu'en mai 1940 à Thomas l'Obscur, grand roman dont on a aussitôt remarqué la singularité.
Entre-temps, le futur romancier a interrompu ce travail « interminable » (dira-t-il) pour rédiger trois récits brefs, dont le premier, « Le Mythe d'Ulysse », est demeuré inédit à ce jour, et dont les deux autres, « L'Idylle » et « Le Dernier Mot », ne seront connus que sous une forme modifiée en 1947. Dans les archives personnelles de l'écrivain sont restées cependant les versions inaugurales de ces trois textes, et ce sont elles dont nous proposons ici la transcription, pour donner ainsi à lire ou à relire ces premiers récits d'un auteur encore confidentiel. « Je vous demande donc de vous rappeler ceci pour bien conduire vos observations : le dernier mot ne peut être un mot, ni l'absence de mot, ni autre chose qu'un mot. Si je me brise sur un bégaiement, j'aurai à rendre des comptes au sommeil, je me réveillerai et tout sera à recommencer. » -
Dans cet ouvrage, qui a fait l'objet aux États-Unis d'une réception importante à sa parution, Kathryn Belle analyse la position problématique, pour ne pas dire choquante, que Hannah Arendt a défendue sur ce qu'elle appelle elle-même la « question noire », en particulier dans ses « Réflexions sur Little Rock ». Cet article d'Arendt a suscité une vive polémique dès sa parution en 1959, celle-ci s'opposant au fameux arrêt Brown de la Cour suprême qui avait mis fin à la ségrégation dans l'enseignement public. Ce faisant, Arendt manifeste à l'évidence une profonde incompréhension de la lutte des Noirs américains pour leur émancipation. Kathryn Belle montre que le conservatisme d'Arendt s'explique non seulement par ses préjugés à l'endroit des Africains et des Afro-américains, mais aussi par certaines distinctions au coeur de sa théorie politique, notamment celle entre le social, le politique et le privé : tandis que pour Arendt la sphère politique se caractérise en principe par l'égalité entre les citoyens, la sphère sociale, dont relèvent selon elle les établissements scolaires, implique un droit de discriminer, c'est-à-dire de fréquenter et d'exclure les personnes de son choix, qui ne saurait être limité par la loi. Par ailleurs, les thèses d'Arendt sur la violence sont reconsidérées à l'aune de sa tendance à discréditer la violence des opprimés plutôt que celle des oppresseurs, aussi bien dans le contexte de la lutte contre le racisme et la ségrégation que dans celui de la décolonisation.
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Dans une lettre de 1987, Maurice Blanchot revient dans un post-scriptum essentiel sur son rapport à l'oeuvre du philosophe : « Grâce à Emmanuel Levinas, sans qui, dès 1927 ou 1928, je n'aurais pu commencer à entendre Sein und Zeit, c'est un véritable choc intellectuel que la lecture de ce livre provoqua en moi. Un événement de première grandeur venait de se produire : impossible de l'atténuer, même aujourd'hui, même dans mon souvenir »1 . Ce choc intellectuel se produit quelques années avant le commencement de l'oeuvre critique de Blanchot et demeure en sa force jusqu'à la fin. Si, du vivant de l'auteur, le lecteur avait pu voir le nom de Heidegger réapparaître dans bien des articles, ce qui lui permettait de savoir cet intérêt, c'est seulement la mort de l'auteur qui révéla, dans ses archives, aujourd'hui déposées à la Houghton Library de Harvard, plus trois cent pages pour l'essentiel tapuscrites du travail que Blanchot aura consacré de la fin des années 40 au début des années 60 à l'étude de l'oeuvre de Heidegger et de la maigre bibliographie secondaire alors existante.
Excellent germaniste, Blanchot lit tout ce qui paraît en allemand, et se confronte à la difficulté de faire passer en français le travail de Heidegger sur la langue allemande, une lettre inédite de 1959 à un destinataire inconnu révélant que c'est là, à ses yeux, « l'amitié intellectuelle » que nous devons au philosophe. -
Les cosmologies brisées : essai sur l'écologie cosmopolitique
Valentin Husson
- Kime
- Bifurcations
- 17 Mai 2024
- 9782380721454
Chez les Grecs, le monde fut pensé comme kosmos ; chez les Latins, comme une nature soumise à des lois ; chez les Médiévaux, comme un orbe crucigère ; chez les Modernes, comme une harmonie. A chacune de ces représentations du monde correspondait une hégémonie politique : la démocratie, la République, la Monarchie, l'Etat libéral. Aujourd'hui, ces cosmologies sont brisées ; leurs politiques aussi. Il nous revient de penser le monde à nouveaux frais depuis son anarchie. Comment concevoir celui-ci à l'heure de la mondialisation de l'immonde, de la postvérité et de l'injustice climatique ? C'est à cette question que Valentin Husson tente de répondre dans cet essai érudit et passionnant, en soutenant que l'écologie est ce qui a pour charge de restituer à chaque vivant sa place pour préserver l'harmonie du monde. Chaosmondial, réponse cosmopolitique. La beauté, la vérité et la justice ne sont pas des concepts métaphysiques, mais écologiques. Ce livre se propose de donner sens à la mystérieuse phrase de Dostoïevski : « la beauté sauvera le monde ».
Grand format 19.00 €Indisponible
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L'effraction esthétique : l'écriture de l'art dans le discours philosophique
Marc Goldschmit
- Kime
- 19 Janvier 2024
- 9782380721300
Après les Grecs, l'art a disparu pendant plusieurs siècles de la philosophie. Il n'est revenu que beaucoup plus tard, au XVIIIe siècle, sous forme de considérations ou de théories la plupart du temps esthétiques. Ce retour du discours philosophique à l'art a été contemporain de la naissance de l'esthétique, et de la crise moderne ouverte par Kant : celle de la scission entre l'être du sujet et sa pensée (sa conscience). Contrairement aux apparences, le discours esthétique et philosophique sur l'art n'a pas d'abord constitué une discipline régionale et secondaire, qui s'occuperait d'une forme de connaissance mimétique de la réalité, et s'intéresserait aux effets subjectifs de l'art sur la sensibilité. La philosophie a plutôt été hantée par l'art, dès la naissance de l'esthétique, mais plus encore à partir de la réponse romantique et idéaliste à la crise de la modernité. La philosophie a en effet cherché dans l'art la possibilité de résoudre la séparation entre le sujet et l'absolu, et de réconcilier la liberté humaine et la Nature. Mais elle a en même temps rencontré son autre : l'art ne tient pas de discours, et rend sensible la présence de l'étranger, en brisant la totalité du savoir pour s'ouvrir aux différences. Ce livre cherche les traces de l'effraction esthétique de l'art, dans le discours philosophique, en lisant à rebours les philosophes de la première et de la seconde modernité (Kant et Nietzsche), ceux de la dernière modernité (Benjamin, Adorno), ceux d'après la fin de la modernité (Merleau-Ponty, Foucault, Derrida), et de la postmodernité (Lyotard, Rancière). Comment ces philosophes ont-ils laissé s'inscrire, parfois à leur insu ou à leur corps défendant, l'écriture moderne de l'art, la césure, la fragmentation, le morcellement venus de l'Autre, de l'inconnu, de l'inconscient ? Comment l'effraction esthétique atteint-elle la sensibilité et la pensée, jusque dans leurs conditions de possibilité et leurs limites ?
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Figures mythiques féminines à l'époque contemporaine ; réinvestissements, reconfigurations, décentrements
Sylvie Humbert-Mougin
- Kime
- Detours Litteraires
- 16 Février 2024
- 9782841749294
Ce volume collectif est consacré à l'étude des réécritures contemporaines des récits mythiques qui mettent en jeu des personnages féminins. Il se propose d'analyser, sur quelques cas précis empruntés principalement aux mythologies gréco-romaines mais aussi à d'autres traditions (Afrique, Inde), les formes et les enjeux nouveaux que revêtent de telles réappropriations, dans un contexte culturel profondément renouvelé depuis la fin des années 1960 : la fin des empires coloniaux, la montée du féminisme et la reconnaissance des cultures populaires ont ébranlé la double valeur d'universalité et d'exemplarité des modèles culturels issus de l'antiquité, au premier chef des récits mythiques. Les réappropriations des figures mythiques féminines forment un poste d'observation privilégié pour appréhender ces phénomènes de reconfiguration et de décentrement. Il s'agit ici d'analyser les nouveaux usages qui sont faits de ces personnages légendaires et des récits qui leur sont associés : revalorisées ou majorées, réinvesties du corps et de la voix qui leur ont longtemps été déniés, ces figures permettent aussi de repenser certains schémas archétypaux (sororité, maternité, féminité) et de mettre en lumière le fonctionnement même du récit mythique.
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Une société de contrôle ? enfermements, surveillance électronique, gestion des risques et gouvernementalité algorithmique
Olivier Razac
- Kime
- 17 Février 2023
- 9782380720921
Nous serions ainsi passés dans une société de contrôle. Un nouveau monde dominé par des technologies nouvelles permettant d'inventer des manières de gouverner et d'être gouverné inédites. Ces changements radicaux impliqueraient un renouvellement total de nos catégories de pensée qui resteraient construites sur des concepts dépassés. La question politique ne serait plus celle de la loi, ni celle de la norme, mais celle de la régulation en temps réel des comportements dans une grande boucle cybernétique de rétroaction. Dit comme cela, la notion de contrôle provenant des philosophies de Deleuze et de Foucault a l'apparence d'un « mythe » politique qu'il serait urgent de déconstruire. Nous proposons ici autre chose. Ne pas céder à la séduction du « plus jamais comme avant », pas non plus à la facilité du « rien de nouveau sous le soleil », mais proposer de mettre le concept de contrôle au travail, au service d'une « analytique critique de la politique ». À partir d'une distinction conceptuelle de trois technologies politiques - la souveraineté, la discipline et le contrôle - nous montrerons comment elles s'articulent toujours dans des dispositifs de pouvoir concrets : d'enfermement, de surveillance électronique, de gestion des risques criminels et de gouvernementalité algorithmique. Dans ces configurations, notre problème n'est donc pas d'être gouvernés « au contrôle », mais d'être à la fois punis, normés et régulés. Éclectisme qui dessine un régime de domination proprement postmoderne caractérisé par la saturation et les injonctions contradictoires entre nouvelles et anciennes manières de gouverner.
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L'immense Système de politique (1851-1854) de plus de 2000 pages en 4 volumes est moins connu que la philosophie des sciences du fondateur du positivisme. Celle-ci n'a été qu'un préalable au questionnement que le philosophe a initié dans sa jeunesse : quelle politique pour l'âge de la science et de la révolution industrielle ? N'y a-t-il pas changement dans la nature du pouvoir ? Convient-il de mettre les savants et les ingénieurs à la tête de la société ? Que retenir de la philosophie politique ancienne et moderne, d'Aristote à Hobbes ? Comment terminer, c'est-à-dire à la fois accomplir et clore la Révolution française ?
La philosophie politique comtienne est résolument novatrice : séparation des pouvoirs spirituel et temporel, place de la morale, dépérissement de l'État, rôle des prolétaires et des femmes dans la vie politique.
Une postface fera le tableau des postérités contrastées de cette philosophie politique. En effet s'en réclament les éducateurs laïques de la IIIe République (Littré, Ferry), l'ultra droite maurrassienne, les États d'Amérique latine au XIXe siècle, en particulier le Brésil (qui a mis sur son drapeau la devise de Comte, Ordre et progrès), le radicalisme philosophique (Alain) et le républicanisme français en général. -
REVUE TUMULTES n.60 : photographie et politique
Collectif
- Kime
- Revue Tumultes
- 12 Janvier 2024
- 9782380721263
Ce numéro, qui vise à présenter un état des lieux des rapports entre photographie et politique, est un ouvrage collectif rassemblant des articles relevant de l'histoire, de l'histoire de l'art, de la critique d'art, de la philosophie de l'art, de la philosophie politique, des essais, des chroniques, des récits, des entretiens. Certains de ses textes ont été écrits récemment, d'autres plus anciens sont des documents.
La dimension internationale et « historique » de l'ouvrage s'est d'emblée imposée : y est présente l'Allemagne des années 1930, moment où se noue une réflexion décisive sur la photographie et la politique. Il fait également écho à ce qui s'est écrit et fait aux États-Unis et au Proche Orient ces quinze dernières années.
Ce numéro n'est pas limité au champ de la photographie documentaire mais fait également place à la photographie d'art et à la façon dont l'art contemporain utilise la photographie dans des installations et des performances, tout en donnant une place privilégiée à l'activité photographique du monde arabe.
On trouvera ici des textes portant sur des choses déjà connues et d'autres sur des photographes peu commentés.
On lira, par exemple, un texte sur les photos d'Abou Ghraib mais aussi un texte sur le photomonteur anglais Leon Kuhn, sur lequel il n'existe à cette date rien en français. Se côtoient des auteurs prestigieux tels Susan Sontag (avec un article inédit en français) ou Jacques Rancière (avec un entretien réalisé spécialement pour ce numéro) et des chercheurs moins connus dont les travaux sont pourtant remarquables. -
Les chroniques de Dédale : Penser les nouvelles technologies
Guillaume Morano
- Kime
- 15 Mars 2024
- 9782380721355
ChatGPT, métavers, vaccin à ARN messager, cellules IPS, deadbot... Dans le déferlement technique contemporain, nous nous trouvons souvent réduits à enregistrer l'existence de nouvelles réalités, sans jamais réellement comprendre ce qu'elles sont, ni ce qu'elles nous font. Sortir de cette sidération exigera de parier sur l'existence d'un sens niché au coeur de ces dispositifs, et masqué le plus souvent par leurs fonctionnalités. Ce sens, c'est la manière dont chacun contribue à reconfigurer le cadre de notre expérience et les rapports constitutifs de notre appréhension du monde. Quelle distorsion les cellules IPS introduisent-elles dans le devenir ? Comment l'âme des morts nous apparaît-elle à l'aune des deadbots ? De quelle manière le métavers nous rapporte-il à la présence du réel ? Il s'agira de reconnaître, dans chacune des techniques envisagées, une opératrice singulière de dévoilement, et de mettre celle-ci à portée de regard. L'enjeu est ici de réconcilier la pensée et les objets technologiques, afin de ne pas devenir, selon l'expression d'Arendt, ces « créatures écervelées à la merci de tous les engins techniquement possibles ».
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Le cosmos de Walter Benjamin : un communisme du lointain
Frédéric Neyrat
- Kime
- 15 Avril 2022
- 9782380720594
Ce livre propose de relire la philosophie de Walter Benjamin à partir de sa cosmologie. Le cosmos de Benjamin n'est pas un univers ordonné, composé de corps célestes identifiables, mais l'occasion d'une expérience fulgurante : dans l'univers post-copernicien de Benjamin, l'intériorité du désir et l'extériorité des étoiles, le politique et le théologique, le présent et le distant passé se rencontrent sans fusionner. Situant Benjamin dans la tradition philosophique (G. W. Leibniz, K. Marx, F. Hegel) tout en s'appuyant sur des pensées contemporaines (J. Butler, S. Hartmann, M. Löwy), ce livre crée une « correspondance » entre Benjamin et notre actualité. Dans un monde soumis aux replis nationalistes, aux virus destructeurs d'altérité et à l'intrusion technologique, le lointain semble s'évanouir. En prise avec l'histoire la plus récente, celle du New Space et de la Sixième Extinction, de Black Lives Matter et des Communes éphémères, ce livre soutient qu'aucune transformation politique radicale, aucune émancipation, aucun communisme n'est possible, et souhaitable, sans relation avec un lointain - telle l'Étoile du Nord que les esclaves en fuite suivaient dans le ciel nocturne pour les guider vers la liberté.
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Jacques Rancière, aux bords de l'histoire : recherche sur les noms de l'histoire
Sebastien Laoureux, Isabelle Ost
- Kime
- 22 Octobre 2021
- 9782380720242
« Poétique du savoir : étude de l'ensemble des procédures littéraires par lesquelles un discours se soustrait à la littérature, se donne un statut de science et le signifie ». C'est de cette façon, en apparence modeste, que Jacques Rancière débute Les noms de l'histoire (1992). Mais comment comprendre cette affirmation a priori paradoxale selon laquelle une telle poétique utiliserait des « procédures littéraires » pour mieux se soustraire à la littérature ? Que penser, en outre, de cette idée selon laquelle l'historiographie telle qu'elle s'est pratiquée jusqu'ici aurait systématiquement occulté les conditions même de toute historicité ? L'essai s'avère rapidement être une critique lucide et radicale des fondements mêmes du savoir historique, prenant appui sur certaines hypothèses majeures que le philosophe n'aura de cesse de développer durant tout son parcours : le nouage entre politique et esthétique, l'alliance entre littérature et démocratie caractérisée par un désordre salutaire de la parole. Pourtant, malgré le caractère familier de ces termes pour le lecteur de Jacques Rancière, l'essai conserve toute sa densité, et même une certaine part d'équivocité : c'est parfois entre les lignes qu'il convient de traquer la position de l'auteur, et surtout de cerner les contours de cette « histoire hérétique » vers laquelle il nous entraîne et qui conserve toute son actualité.
Fruit d'un travail collectif consacré à cet essai, le présent ouvrage a pour ambition de rassembler des contributions dissensuelles : à l'image de la philosophie qui les inspire, celles-ci, en confrontant Rancière à ceux avec qui il entre en dialogue (Michelet, Benjamin, Althusser, Thompson et d'autres), visent à leur tour à éclairer la force, et parfois les zones d'ombre, de la poétique de cette pensée qui se veut elle-même « hérétique ».
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Walter Benjamin à l'ère du monde digital
Bruno Tackels
- Kime
- Philosophie En Cours
- 21 Octobre 2022
- 9782380720792
Walter Benjamin est le penseur de la reproductibilité technique au XXe siècle, et il nous a donné de nombreuses pistes de lecture pour comprendre ce que la technique fait et défait dans nos sociétés industrielles fondées sur l'exploitation de l'autre. Déclin de l'aura, disparition de l'original, exposition généralisée, vulgarisation, performance, émergence de la star et du dictateur, choc, contrôle des masses et émancipation, il nous laisse un précieux viatique de fragments, célèbres ou méconnus, qui nous permettent de poser cette question : Comment appréhender le monde digital qui est en train de révolutionner notre siècle ? Dans cet essai, nous faisons l'hypothèse, soufflée par Benjamin lui-même, que nombre de ses intuitions fulgurantes, suscitées par l'essor de la photographie et l'irruption du cinéma, puis de la radio, sont restées en sommeil à son époque, et se réveillent maintenant à la faveur de l'irruption du monde digital. La logique de l'accessibilité mondiale prend racine dans le monde de la reproductibilité mécanique et en révèle le sens. De la même façon que le philosophe a pris au sérieux la technique de la radiodiffusion, au point de devenir lui-même réalisateur d'émissions à la fin des années 20, nous proposons de relire ses textes à l'aune d'une observation matérialiste du monde numérique, où chaque lecteur est en train de devenir auteur et producteur, témoin de sa propre existence en voie de dédoublement. Que se passe-t-il vraiment avec l'appareillage de numérisation du monde ? Quels en sont les effets, non seulement sociétaux, mais politiques ? Et que penser aujourd'hui de la stratégie benjaminienne de la flânerie, « protestation contre la division du travail », à une époque où celui-ci est en voie d'extinction.
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L'idée qui a donné naissance à ce livre était d'écrire non seulement une biographie la plus complète possible de l'auteur des Pensées mais aussi de présenter en contrepoint l'ensemble de ses oeuvres, quelle qu'en soit la nature (scientifique, philosophique, mystique...). Sur les pas de Blaise Pascal entend ainsi combler un manque car s'il pouvait exister des biographies de ce dernier, au demeurant peu nombreuses et souvent lacunaires, ou des présentations de ses oeuvres, il n'existait pas de livre qui réunissait les deux. Ce livre s'attache à répondre à deux exigences : d'une part, être le plus rigoureux possible dans la présentation chronologique de la vie de Pascal et de ses différents écrits en s'appuyant sur les sources les plus sûres ; d'autre part conférer à cette présentation le caractère d'une narration littéraire. Science et lettres unies pour donner vie à la vie de Pascal. Éviter le romanesque, les affirmations erronées qui n'ont d'autre but que donner de l'auteur l'image que l'on voudrait qu'il eût, mais éviter aussi la reconstitution d'une vie de manière froide, accumulant des dates sans laisser vibrer le vécu intérieur. L'histoire de Blaise Pascal, comme l'histoire de ses écrits, s'inscrit dans celle de sa famille, de son milieu et du Grand Siècle. Peindre la vie de l'auteur des Pensées, c'est ainsi faire apparaître les événements de son temps qui en constituent l'arrière-plan. C'est aussi cheminer près de tous les lieux où il a séjourné, depuis la rue des Gras à Clermont-Ferrand jusqu'à ses différentes habitations parisiennes en passant par la ville de Rouen, emprunter les pentes du puy de Dôme ou revenir à la tour Saint-Jacques, s'imprégner de l'espace et du temps où il a vécu. En allant sur les pas de Blaise Pascal, le lecteur peut découvrir une vie d'une remarquable exigence et d'une vraie grandeur, centrée sur la vérité et l'amour qu'il mettait au-dessus de tout.
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Cet essai de philosophie définit l'écologie comme l'engagement pour sauver la Terre, lieu par lieu. Par souci du concret, il se consacre à la Camargue, en tant qu'elle est à la fois un pays menacé par le réchauffement climatique et l'exemple d'une réussite de l'écologie française. Sur ce cas singulier, il oppose l'écologie et la politique : il n'y a pas d'écologie politique. Sur fond de la crise de la représentation politique, il élabore autrement le concept de représentation. Il propose une écologie élargie, complète, entre anthropologie générale, théologie et psychanalyse. Avec et par delà l'écologie, il soutient qu'on ne peut sauver chaque lieu de la Terre que si on leur rend leur pleine valeur. Aussi l'écologie doit-elle s'appuyer sur une poétique de la célébration des pays et sur une réévaluation de la littérature. C'est pourquoi cet essai étudie la Camargue à travers ses représentations littéraires chez Mistral, Barrès, Baroncelli et Montherlant. Dans ce corpus poétique de la Camargue, le présent essai dessine le partage entre la politique et l'écologie. Il met particulièrement en évidence la figure de Folco de Baroncelli comme celle d'un guide et d'un précurseur d'une écologie d'avenir, à la fois concrète et spirituelle. Il s'efforce de tenir ensemble une enquête monographique sur l'histoire écologique d'un pays aimé de tous et une construction conceptuelle générale, pertinente pour tout autre lieu. * Le corps du texte se présente comme une succession de paragraphes dont le titre indique le concept général mis au travail. La méditation se construit au fil d'une étude des oeuvres littéraires qui servent d'appui. Ce corps principal de la recherche est enserré entre une introduction et une conclusion évoquant la catastrophe qui menace la Camargue, notre objet d'étude. Enfin, l'ensemble est précédé d'un préambule et suivi d'un épilogue qui posent les questions les plus générales de notre approche philosophique.