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Invenit
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Quand je vais au musée, je me donne comme but de choisir un tableau, un seul, que j'aimerais « acheter », ramener chez moi et avec lequel j'aimerais vivre pendant tout l'éphémère toujours. Aujourd'hui je choisis « Les mariés de la tour Eiffel » de l'amoureux Marc Chagall. Susie Morgenstern se tient devant le célèbre tableau de Marc Chagall, les yeux grands ouverts. Et la cérémonie peut commencer. Il y a les mariés, bien sûr, l'amour de Bella et Marc scellé sous la choupa, leur envol depuis Vitebsk, leur ville natale, jusque Paris. Il y a la guerre aussi, tapie dans le feuillage de l'arbre. Il y a des anges et des messagers, la Bible et la Torah, des nuages, et quelques animaux. Et enfin, la musique... Patiemment, l'autrice détaille chaque recoin de l'oeuvre, et dispose devant nous des images, des souvenirs, des mots, comme autant de mets prêts à être savourés.
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Le jaune et le noir, avec des touches de blanc, dominent le tableau. En position diagonale, le noir forme un triangle irrégulier et plein d'énergie. En dessous et à droite, le jaune se répand dans un mouvement expansif. On pourrait penser à une oeuvre abstraite. Le titre Impression III (concert) donne toutefois un indice pour orienter le spectateur vers un sujet précis. Wassily Kandinsky a effectivement peint ce tableau en janvier 1911 juste après avoir assisté à un concert donné à Munich par Arnold Schoenberg, le père du dodécaphonisme. Cette oeuvre essentielle pour expliquer la synesthésie de Kandinsky (l'association entre les sons et les couleurs), reste peu connue du public français.
Teodoro Gilabert nous introduit dans le musée Lenbachhaus de Munich, à travers les notes rédigées par Marc, le gardien attentif et passionné de la salle Muzik où est exposé le tableau. Avec humour et légèreté, le jeune homme nous partage ses impressions, ses rencontres, ses géné- reux échanges avec le public... La description et l'histoire d'Impression III révèlent plusieurs fragments de la vie de Kandinsky. -
La dame de Renancourt, mesures du féminin
Florence Saint-Roch
- Invenit
- Ekphrasis
- 21 Avril 2023
- 9782376801030
La Dame de Renancourt, découverte en 2019 lors d'une campagne de fouilles préventives menée à Amiens, est un spécimen unique de l'art gravettien. Sa taille minuscule la distingue absolument des autres statuettes exhumées jusqu'alors. Haute de 3,5 cm, elle apporte, avec elle, un nombre incalculable d'interrogations. L'archéologie, vestiges à l'appui, tente de définir les lointaines configurations du Paléolithique supérieur, patiemment assemble les diverses parties du puzzle, émet des hypothèses, de découverte en découverte, méthodiquement, tâche de lever les questions. Évidemment, de nombreuses incertitudes subsistent, font reculer les conclusions. Comment faire le clair tout à fait ? Florence Saint-Roch est allée, avec son appareil-photo, rencontrer cette Dame hors-normes au Musée de Picardie, où elle est désormais exposée. La mitraillant à l'envi, elle en a rapporté ce curieux album.
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Courbet, l'origine d'un monde
Christine Durif-Bruckert
- Invenit
- Ekphrasis
- 22 Octobre 2021
- 9782376800644
L'Origine du monde de Gustave Courbet lève le voile sur ce qui était resté caché et muet jusqu'alors.
Par cette oeuvre audacieuse et radicale, le peintre dégage le corps d'un ordre biologique, social et culturel écrasant. Il consacre le sexe féminin en pleine lumière, celle née des longs voyages et des courses du désir. Mais comment penser pouvoir entrer dans ce réel si ce n'est en suivant les reliefs, les courbes et les clairs-obscurs du tableau ; si ce n'est en se laissant envahir par le souffle haletant de l'oeuvre, tout en consentant à ne pouvoir appréhender que par fragments, que par instants de clarté, ce corps réaliste qui est là si présent et déjà dans un recul infini ?
Se trouver seule face à L'Origine du monde, c'est l'expérience que Christine Durif-Bruckert éprouve ici dans une langue qui se heurte à l'indicible, cherchant à saisir, entre voie poétique et approche phénoménologique, le va-et-vient inexorable d'une question sans réponse. Celle que nous pose l'intimité nouée au désir.
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En 1885, le peintre belge Émile Claus fixe sur sa toile l'image d'un vieil homme au pas de sa porte, un bégonia dans les mains. Le Vieux Jardiniera pris forme dans la lumière éclatante d'une matinée estivale, offrant un portrait saisissant. Christine Van Acker éclaire, dans une langue métaphorique, le coup de pinceau innovant de l'artiste qui saisit le jeu d'ombres et de lumières que crée le soleil. L'écrivaine imagine le labeur de ce vieil artisan, qui se devine dans ces mains usées par la terre, et nous raconte la simplicité de son quotidien, loin des préoccupations modernes.Et le jardin, derrière, comme un havre de paix fourmillant de vie, qui invite à s'y faufiler. Une nature, belle et éphémère, qui est née avec le soleil et disparaîtra avec lui. Par le biais de l'art, ce livre nous invite à nous plonger dans le passé et à se confronter à « d'autres aujourd'hui, manières différentes d'être présents au monde ».
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Comme un "cri invisible", l'archéologue tire de la cécité de la nuit Kia, jeune fille enfermée dans la pierre d'une figurine de marbre qui gît sous terre depuis près de 2500 ans. Et si cette découverte était une deuxième naissance, propice à assagir la colère de ce corps qui n'est plus lui-même, et habillée de l'émotion poétique des mots de Vénus Khoury-Ghata ? L'auteur libanaise redonne ainsi vie à cette idole féminine venue des Cyclades (2700-2300 av. J.-C.), qui s'installe en décembre 2012 au Louvre-Lens pour 5 ans.
Vénus Khoury-Ghata est née au Liban et vit en France depuis près de trente ans. Son père était interprète au Haut Commissariat français ; elle se partage ainsi depuis son enfance entre sa langue maternelle, l'arabe, et celle qu'aimait son père. Son écriture a investi tous les genres : la poésie, la nouvelle et le roman, et elle alterne avec aisance et nécessité entre les trois. Elle dit que l'écriture l'a sauvée du désespoir et de la folie. Dans Une maison au bord des larmes (1998), elle raconte la dureté de son enfance et combien le drame de son enfance, la dépendance de son frère, ont influencé sa vie d'adulte et d'écrivain. Elle revient sur ces années dans la prose poétique de La maison aux orties, et Quelle est la nuit parmi les nuits. Ses romans historiques se déroulent souvent dans des pays rabes, même s'ils tissent des liens naturels avec l'Occident. Elle continue à écrire sur sa machine à écrire, face à son jardin, "élaguant" les mots comme elle le ferait de son rosier. Véritable ambassadrice de la francophonie, elles est membre de plusieurs jurys et collabore à de nombreuses revues et émissions littéraires.
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Simon Hantai, vers l'empreinte immaculée
Alain Fleischer
- Invenit
- Ekphrasis
- 30 Juin 2011
- 9782918698241
Alain Fleischer revient sur lʼimpression laissée par une oeuvre sans titre de Simon Hantaï, quʼil accueillit au sein de la prestigieuse institution du Fresnoy mais dont il fut, surtout, le témoin privilégié de la genèse. À partir de cette toile née des limbes de la mémoire de Simon Hantaï et révélée à nouveau grâce aux technologies modernes, Alain Fleischer tente de déchiffrer cette « conversation » quʼoffre la peinture et déplie, à son tour, la fable singulière dʼun grand moment artistique.
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Quelques gaufrettes, un verre et un pichet de vin résument la beauté silencieuse et toute en simplicité de La Nature morte aux gaufrettes de Lubin Baugin, exposée au Louvre. À travers des fragments poétiques, Daniel Kay souligne la géométrie épurée de l'oeuvre comme les raies de lumière dessinent les contours des quelques objets présents sur la table. Reflet littéraire de la peinture, l'auteur capte la présence énigmatique du tableau par ses jeux de mots et figures de style élaborés. Sous la plume du poète se crée un univers singulier où la contemplation de sept gaufrettes amène à d'incroyables voyages imaginaires.
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Dans son dialogue avec l'oeuvre, l'auteur s'interroge sur cet homme qui prend la pose. Lui là, avec sa vareuse d'un bleu délavé, c'est Moïse Kisling, l'ami peintre de Modigliani, parti combattre dans une Europe en guerre et rentré blessé, miraculé du front. "Ce que semble suggérer cet homme (...) c'est qu'il faut accepter parfois de se laisser désarmer par l'existence." A partir d'un texte d'Henri Michaux, il choisit de concentrer son regard sur cette blouse qui occupe une grande partie de la surface peinte ; puis nous invite à le suivre dans ce trou bleu en nous interrogeant : "une phrase interminable de Michaux suffirait-elle à faire reculer les ténèbres ?"Avec ce texte lumineux et porté par la bonté, Patrick Varetz nous offre la face claire de son style magnifique.
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Louis-Léopold Boilly ; trompe-l'oeil aux pièces de monnaie6
Jacques Jouet
- Invenit
- Ekphrasis
- 22 Novembre 2011
- 9782918698265
Mais qui trompe qui, de l'oulipien Jacques Jouet ou du peintre aux cinq mille portraits, Louis-Léopold Boilly (1761-1845), dans cette lecture illusionniste du Trompe-l'oeil aux pièces de monnaies sur le plateau d'un guéridon (1808-1814, Palais des beaux-arts, Lille) ? Car entre cet artiste "qui ne range pas ses affaires" et se représente en les éparpillant, et le poète dont la liberté ne s'exprime que sous la contrainte, il s'agit bien d'un "pacte poétique", une ruse toute en perspectives dans laquelle le lecteur s'égare sans aucun illusion et se laisse conter, pour son plus grand plaisir, "l'art dans l'oeuvre d'art".
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« Ce sont les tableaux qui nous regardent » : ces seuls mots découverts au réveil d'un matin onirique, autrefois prononcés par Paul Klee, plongent l'écrivain Maurice Pons dans l'univers de L'Île engloutie (1923), une aquarelle conservée au LaM - Lille métropole, musée d'art moderne, d'art contemporain et d'art brut. On retrouve avec bonheur cet écrivain à l'oeuvre parcimonieuse et son écriture vagabonde, d'où jaillissent des univers mêlant réalité et fantastique. Maurice Pons réussit avec malice à nous transmettre la ferveur qu'il partage avec Paul Klee pour les mondes du rêve. Ce livre est un voyage au coeur de la peinture, la quête partagée d'un « paradis inimaginable ».
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Drolling ; intérieur de cuisine
Françoise Lison-Leroy
- Invenit
- Ekphrasis
- 24 Novembre 2010
- 9782918698128
Françoise Lison-Leroy, lauréate de plusieurs prix prestigieux de poésie, aimant parfois allier son talent d'écrivain à celui de peintres, nous aide à regarder une peinture dite « de genre » du XVIIIe siècle, Intérieur de Cuisine de Martin Drolling, qu'abrite le musée Benoît de Puydt de Bailleul. D'un instantané d'une vie bourgeoise - une homme et une femme assise dans une cuisine, observés par un chien spectateur -, le peintre, grâce à un arrangement de couleurs et de lignes savamment ordonnées, saisit l'image très balzacienne d'une cellule familiale au XVIIIe siècle.
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Le soleil ni la mort ; sur Vallotton
Colette Nys-Mazure
- Invenit
- Ekphrasis
- 11 Octobre 2013
- 9782918698524
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Louise au vitriol ; sur tête de femme de Modigliani
Régine Detambel
- Invenit
- Ekphrasis
- 19 Avril 2016
- 9782918698883
A l'occasion d'une visite à Brancusi, Modigliani tombe en arrêt devant un bloc de marbre. C'est le début d'un cauchemar pour sa compagne Louise, une jeune fille rousse, amoureuse, qui va découvrir sa jalousie pour la tête que va sculpter son compagnon. Au gré de séances de travail de plus en plus rapprochées, "touche-moi encore" semble supplier la pierre, celle-ci prend visage humain. Tel le chant des sirènes, l'appel de la sculpture est toujours plus fort.
Une passion qui conduira Louise à un acte aussi violent que désespéré. Dans un Montparnasse bouillonnant, où se côtoient les grands artistes de demain - Soutine. Picasso... - cette histoire interroge les mystères de la création. Peut-on comprendre et partager cet appel qui surpasse tout ? L'amour y paraissant lui-même impuissant. Plusieurs voix s'expriment tour à tour dans un récit polyphonique qui semble condamner toute forme d'équilibre entre amour et création.
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Une Composition de Serge Poliakoff, peinte en janvier 1954, est entrée dès l'année suivante dans les collections du musée des beaux-arts de Lille ; elle est à la fois singulière dans la trajectoire du peintre et caractéristique de son travail.
L'évocation de sa découverte par un adolescent qui deviendra l'auteur de ce texte, la description minutieuse de l'imbrication de ses formes et de ses couleurs, et un parcours de ses divers avatars devraient aussi bien en raviver le souvenir chez les amateurs qui la connaissent que susciter le désir de la voir chez ceux qui jusqu'alors en ignoraient l'existence ; car un tableau ne vit que par les regards de ceux qui le contemplent.
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Dalí, prémonition de la guerre civile
Fernando Arrabal
- Invenit
- Ekphrasis
- 23 Janvier 2013
- 9782918698401
Un dialogue entre un Dali favorable au bolchevisme et un Picasso réactionnaire : voici comment Arrabal, dont la poétique folie s'est essaimée dans tous les arts et tous les genres, monstre sacré du surréalisme, autrefois poursuivi par les Franquistes, envisage sa propre lecture du célèbre tableau de Dalí, Prémonition de la guerre civile (1936, Philadelphia Art Museum), dont l'exubérance incohérente traduit la folie meutrière qui va bientôt déchirer l'Espagne.
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Jules-Alexis Muenier, la retraite de l'aumonier
Lucien Suel
- Invenit
- Ekphrasis
- 30 Juin 2011
- 9782918698203
Dans cette ronde narrative joliment menée par Lucien Suel, lʼécrivain a su capter lʼimportance originelle du regard dans la peinture, puissamment mise en oeuvre dans lʼoeuvre de Jules- Alexis Muenier, La Retraite de lʼaumonier (1887) exposée au musée de Cambrai. Lucien Suel nous livre tour à tour les points de vue de ceux qui donnent du sens à ce tableau. Nous nous surprenons à chercher le ciel dans le haut du tableau tandis que le regard divin se pose sur ce serviteur de Dieu. Les mots de Lucien Suel nous guident à travers le tableau et nous donnent à entendre le vieil abbé, absorbé par la contemplation du déroulement de sa vie. En se remémorant affectueusement le bréviaire que lui donna le modèle de son sujet, le peintre lui aussi prend la parole et donne par là-même toute son importance à la figure centrale de la toile et de son ekphrasis : le bréviaire, la sainteté des Ecritures et lʼimmuabilité des mots, ce lieu intime où lʼécrivain et le peintre se rencontrent.
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Rémy Cogghe ; combat des coqs en Flandre
Jean-Bernard Pouy
- Invenit
- Ekphrasis
- 23 Février 2011
- 9782918698159
" Au moins, avec la peinture de la fin du XIX° siècle, il y a, sans vilain jeu de mots, à croûter " : avec sa gouaille habituelle, Jean-Bernard Pouy ouvre l'exercice qui lui a été confié et livre son interprétation du Combat de coqs en Flandre (1889) conservé au musée La Piscine - musée d'art et d'industrie André Diligent à Roubaix. Il frime, il tergiverse, il tourne autour de la toile tel un fauve entêté. Il y fait intriguer Zola, y reconnaît Victor Hugo, " notre Totor national ", en spectateur omniscient, présidant cette assemblée de parieurs qui incarnent à la fois la France qui travaille et la France qui dirige. Faussement enveloppée d'une verve triviale, c'est une réflexion habile sur la tradition et l'interprétation dans l'art que nous livre Jean-Bernard Pouy.
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La démarche de l'autoportrait chez Eugène Leroy ne traduit en rien une marque de narcissisme : au contraire, le moi du peintre s'efface derrière les couches et grattages successifs pour ne laisser entrevoir que l'humanité et son expression ultime : l'art. Le peintre travaille plusieurs oeuvres en même temps, reprenant sans cesse ses toiles, parfois dix ans après. Cet inachèvement qui absorbe le temps est une invitation, pour Ludovic Degroote, à s'interroger en toute liberté sur l'expérience artistique de Leroy et son rapport à la peinture. Le poète voit dans cet Autoportrait noir un autoportrait de la peinture, la lumière réfléchissante de sa propre intériorité : " ce que j'aime dans l'oeuvre d'un peintre, comme dans un poème, c'est qu'il m'invite à rester dedans, à m'y retrouver ".
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Avec Fragonard... dans des draps d'aube fine
Sophie Chauveau
- Invenit
- Ekphrasis
- 16 Novembre 2015
- 9782918698852
À partir du lit de Fragonard qui s'offre comme le parangon de tous les lits du monde l'auteure évoque, ou caresse plutôt, tous ses lits d'enfance, d'amour et de détresse, de maladie et de mort.
Dans Les Mille et une nuits, il est dit que le nom de tous les amants d'une femme est écrit sur sa vulve.
Elle a trouvé, elle, dans ses draps le nom de ses amours. Ils y reposent toujours, elle les étreins encore parfois.
« Rappelle-toi mon lit, l'amour Rappelle-toi mon lit, l'étreinte Et le silence de la joie...» Dans ce lit de souvenirs gît son adolescente ardeur, sa jeunesse engloutie, ses timides embrassements.
À partir d'un magnifique dessin de Fragonard conservé au musée de Besançon, et dans la connaissance des amours de Fragonard, Sophie Chauveau plonge au baldaquin de sa mémoire.
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« La mer entre dans le tableau par effraction. Sans fracas mais par effraction. Un morceau de mer. C?est un morceau de mer mais un morceau de mer est toute la mer. » Avec cette ekphrasis, Claude Minière nous invite à nous plonger dans l??uvre de Courbet.
La similarité entre Gustave Courbet et Claude Minière, voient : l?un, saisit par la mer, la peint sur toile ; l?autre, devant le tableau, couche ses pensées et son ressenti sur papier.
L?auteur découvre ainsi que la vaste étendue d?eau, animale, sans horizon, indomptée, source de « liberté intellectuelle » pour Courbet, est porteuse à la fois de mystères et d?un réalisme rassurant, pour « sortir de l?enfer ».