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Gallimard
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Victor Hugo : La révolution romantique de la liberté
Philippe Raynaud
- Gallimard
- L'esprit De La Cite - Des Hommes Qui Ont Fait La France
- 3 Octobre 2024
- 9782073082190
Aucun poète, aucun écrivain n'a autant contribué à faire la France. L'oeuvre de Victor Hugo exprime les espérances, les mutations et les divisions du siècle. Le talent éclatant de sa jeunesse coïncide avec un royalisme ardent mais finalement superficiel. C'est au moment de la «bataille d'Hernani» qu'il trouve définitivement sa voie en affirmant l'unité indissoluble du mouvement romantique et de la cause du progrès politique. Quand éclate la révolution de 1848, il est déjà la parfaite incarnation du grand écrivain national, auteur admiré de Notre-Dame de Paris, de Ruy Blas, des Voix intérieures... C'est aussi un notable littéraire, académicien et homme politique reconnu dont la proximité avec Louis-Philippe ne contredit pas les inclinations progressistes. C'est sous la II? République que sa philosophie politique acquiert ses traits définitifs : elle est libérale, démocratique, humanitaire et sociale. Après le coup d'État du 2 décembre 1851, le choix de l'exil donne à son engagement républicain une portée légendaire et une autorité morale sans égale. Ce sont les années de ses plus grands chefs-d'oeuvre, Les Contemplations, La Légende des siècles, Les Misérables surtout, «un livre-monde», écrit Philippe Raynaud, où se mêlent les idées et les passions qui travaillent l'esprit national : la religion, la question sociale, les rapports tumultueux entre la révolution et la démocratie. Revenu en France, Victor Hugo sera la conscience critique de la III? République, qui le reconnaîtra comme le grand poète de la France, jusqu'à l'apothéose de ses funérailles nationales.
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Clémenceau : dans le chaudron des passions républicaines
Jean-François Chanet
- Gallimard
- L'esprit De La Cite - Des Hommes Qui Ont Fait La France
- 7 Octobre 2021
- 9782070179077
Son nom continue à résonner dans nos mémoires et à orner les murs de nos villes. C'est qu'il a incarné la France aux heures dramatiques de la Grande Guerre. Mais il y a plus. Si Clemenceau figure dans la galerie des «hommes ont fait la France», c'est qu'il s'est trouvé au carrefour de tous les grands événements de son temps:la débâcle de 1870, la Commune, le moment Boulanger, l'affaire Dreyfus, la marche vers la guerre, puis la victoire et ses lendemains désenchantés. Ce médecin de Montmartre devenu journaliste incisif, ce redoutable orateur mué en homme d'État, ce duelliste impénitent, ce séducteur insatiable, cet esprit universel qui aura tant vécu réussit à se trouver toujours au coeur de la vie nationale. Un Tigre aux mille vies.Ce livre le suit dans sa longue quête du pouvoir et d'un idéal républicain. Il en restitue les tribulations et les métamorphoses. Ce qui rend sans pareil ce destin, c'est une aptitude à tirer de ses contradictions-mêmes une force qui ne cessera de le servir. Ce Vendéen tient la Révolution pour un «bloc» sans en épouser les excès. La République pour lui, c'est d'abord liberté et la justice, mais aussi l'ordre et, si besoin, l'impitoyable répression du désordre. Cet ancien rebelle, ce dreyfusard intransigeant réussit à soumettre les militaires au pouvoir civil et à réconcilier la France de Jeanne d'Arc avec celle de Valmy. Lui qui a personnifié la Revanche amènera néanmoins la France à composer avec les contraintes de la paix. Clemenceau, c'est unique, sait parler à tous les Français.
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Charles de Gaulle ; un rebelle habité par l'histoire
Michel Winock
- Gallimard
- L'esprit De La Cite - Des Hommes Qui Ont Fait La France
- 26 Septembre 2019
- 9782072693496
Il a refait la France par deux fois. En 1940, à la suite d'un désastre militaire qui laisse un pays exsangue, déchiré, déboussolé. C'est l'heure du rebelle qui refuse la défaite. Il est presque seul, armé d'une volonté inflexible et de la certitude que la Résistance reste l'unique horizon et la condition même d'un retour de la nation à elle-même. Il n'en doutera jamais. La France libre est d'abord une affaire de résolution, politique et morale, qu'il saura incarner comme personne.
Il refait la France encore en 1958, dans la bourrasque d'une guerre d'Algérie interminable dont on n'arrive plus à concevoir l'issue. C'est maintenant l'heure du restaurateur. Sur les décombres d'un régime décomposé, il crée, fort d'un large soutien politique, une nouvelle république.
Michel Winock revisite ces deux moments où la France se trouve sommée de se réinventer.
Il mesure le rôle que peuvent exercer les individus dans les infléchissements de l'histoire. Il interroge également le portrait d'un homme qui conjugue sans fard un audacieux esprit de réforme avec une notion aigue de la continuité historique de la nation. Il lui est arrivé de prendre quelque licence avec la légalité, mais sans relâcher son attachement à la démocratie, seul fondement légitime d'un pouvoir enraciné dans la volonté populaire.
Comme d'autres grands hommes, le portrait de Charles de Gaulle paraît aujourd'hui irréductible à nos assimilations partisanes. Un demi-siècle après sa mort, il a fini par incarner ce qui nous unit encore.
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À l'ombre de Maurice Barrès
Collectif
- Gallimard
- L'esprit De La Cite - Des Hommes Qui Ont Fait La France
- 2 Novembre 2023
- 9782073034120
Le centenaire de la mort de Marcel Proust - «notre jeune homme», disait Maurice Barrès - a été célébré avec majesté en 2022. Et celui de Barrès, disparu en décembre 1923 ? Le «prince de la jeunesse» à la fin des années 1880, devenu durant la Grande Guerre le «rossignol du carnage», comme l'appelait Romain Rolland, ne s'est pas remis de son engagement antidreyfusard et nationaliste, de son appartenance à la Ligue de la patrie française en 1899 et de sa présidence de la Ligue des patriotes en 1914. Comment le jeune individualiste insolent et vaguement anarchiste, zélateur du Culte du Moi, est-il devenu le chantre de «La Terre et les Morts» et le propagandiste de la tradition française ? «Barrès s'éloigne», observait Montherlant dès 1925. Plus tard, Zeev Sternhell le rendra responsable de l'invention du fascisme, sentence excessive mais raison suffisante de ne pas l'oublier. Et le styliste n'aura cessé d'exercer une influence certaine sur les écrivains de l'entre-deux-guerres, Malraux, Drieu la Rochelle, Mauriac, Montherlant, et surtout Aragon, qui n'a jamais renié sa dette. L'Ennemi des lois, Les Déracinés, La Colline inspirée, avec lesquels grandirent plusieurs générations d'adolescents, sont peu disponibles en librairie aujourd'hui. Mais les historiens de l'art n'ignorent pas cet homme de lettres exceptionnel qui a tant parcouru l'Italie et l'Espagne et fait connaître leurs trésors. Un siècle après sa mort, la place de Barrès dans la littérature française ne peut pas être ignorée. Les auteurs : Antoine Compagnon, Jessica Desclaux, Grégoire Kauffmann, Alexandre de Vitry, Michel Winock, ainsi qu'Albert Thibaudet.
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Robespierre ; l'homme qui nous divise le plus
Marcel Gauchet
- Gallimard
- L'Esprit De La Cité - Des Hommes Qui Ont Fait La France
- 18 Octobre 2018
- 9782072820922
Robespierre reste une énigme, et une énigme qui soulève les passions. Il a ses admirateurs inconditionnels et ses détracteurs farouches. À la ferveur pour l' « Incorruptible » des uns répond la répulsion pour le « Tyran » sanguinaire des autres. Cette division reflète l'antagonisme des mémoires de la Révolution française. 1789 et 1793 continuent de symboliser les deux faces opposées de notre événement fondateur : le glorieux avènement de la liberté d'un côté et la dérive dans la Terreur de l'autre. Or Robespierre a pour originalité de faire le lien entre ces deux visages. Le champion des droits du peuple à la Constituante est aussi le pourvoyeur de la guillotine de la Convention montagnarde. Comment passe-t-on de l'un à l'autre ? Rupture ou continuité ?
C'est cette question classique que reprend ce livre. Il s'efforce d'y répondre en scrutant minutieusement l'itinéraire de pensée que l'abondant discours robespierriste permet de reconstituer. Un parcours qui éclaire le sens de l'événement révolutionnaire lui-même.
Robespierre apparaît dans cette lumière comme l'homme qui a le plus intimement épousé le principe de la « révolution des droits de l'homme » qu'a été la Révolution française. Il est également celui qui a échoué, dans la tourmente terroriste de 1793-1794, à procurer une fondation durable au régime politique que les droits de l'homme appelaient comme leur traduction.
En quoi ce parcours donne exemplairement à comprendre le problème que la Révolution a légué à la France et que, plus de deux siècles après, elle n'a toujours pas fini de résoudre.
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Philippe Le Bel : la puissance et la grandeur
Jacques Krynen
- Gallimard
- L'esprit De La Cite - Des Hommes Qui Ont Fait La France,
- 6 Octobre 2022
- 9782072696572
Attentat d'Anagni, persécution des templiers, expulsion des Juifs du royaume, manipulations de la monnaie..., ou, au contraire, première réunion des états généraux. Dans notre mémoire nationale, la figure de Philippe le Bel reste attachée à une dérive autoritaire de la monarchie capétienne. Ce roi a pourtant fait la France à plus d'un titre, et c'est cette oeuvre de fondation que ce livre s'attache à restituer.Il donne à comprendre comment, sous l'autorité d'un monarque encore médiéval, a été opéré un véritable modelage idéologique et politique de la France. Le petit-fils de Saint Louis n'a pas seulement «fait la France» par une régénération des moyens et des méthodes d'action de l'État en formation. Son gouvernement antiféodal, ses guerres, sa diplomatie, ses rapports à l'Église, tous participent de la même ambition:instaurer sur le monde chrétien une domination de la France, une domination perpétuelle. Ce dessein n'a pas eu pour seul foyer le Conseil du roi. Il a été secondé sur le terrain doctrinal par de grands universitaires, propagé par d'ardents prédicateurs, mis en oeuvre à travers le pays par les officiers royaux et avalisé par les représentants des trois ordres.Autour des années 1300, c'est une remarquable poussée d'orgueil «nationale» qui prend forme, savamment enracinée dans la religion, l'histoire, le sentiment dynastique et le droit. La marque insigne de ce naissant complexe de supériorité du royaume est qu'il ne s'éteindra guère:jusqu'au XX? siècle, la France ne pourra plus se passer de l'idée élective de se voir, et de se vouloir, différente.