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Galaade
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Amsterdam, 1656. Spinoza s'apprête à révolutionner le monde et à en payer le prix. Mais qui était donc ce philosophe excommunié par la communauté juive d'Amsterdam et banni de sa propre famille ?
1940. Rosenberg confisque les archives du musée Spinoza et note dans son rapport : " pour l'examen du "problème Spinoza" ". Quelle fascination Spinoza exerce-t-il, trois siècles plus tard, sur l'officiel nazi Rosenberg ? Pourquoi ce dernier confisque-t-il la bibliothèque de Spinoza ? L'oeuvre du philosophe juif met-elle en péril les convictions antisémites de l'idéologue nazi ?
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« Docteur Breuer, Je dois absolument vous voir pour une affaire urgente. L'avenir de la philosophie allemande est en jeu. Voyons-nous demain matin, à neuf heures, au Café Sorrento.
Lou Salomé. » Venise, 1882. La belle et impétueuse Lou Salomé somme le Dr Breuer de rencontrer Friedrich Nietzsche. Encore inconnu du grand public, le philosophe traverse une crise profonde due à ses relations orageuses avec Lou Salomé et à l'échec de leur ménage à trois avec Paul Rée.
Friedrich Nietzsche ou le désespoir d'un philosophe. Le Dr Breuer, l'un des fondateurs de la psychanalyse. Un pacte secret, orchestré par Lou Salomé, sous le regard du jeune Sigmund Freud.
Tout est là pour une magistrale partie d'échecs entre un patient extraordinaire et son talentueux médecin. Mais qui est le maître ? Qui est l'élève ? Qui soigne qui ?
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" Les sermons sur la vie et sur la mort, Julius les connaissait aussi bien que n'importe qui. Il était d'accord avec les stoïciens, pour qui "dès notre naissance, nous commençons à mourir", et avec Épicure, qui disait : "La mort n'est rien pour nous, car, quand nous sommes, la mort n'est pas là et, quand la mort est là, nous ne sommes plus.".
Bien qu'il ait susurré ces mêmes paroles de consolation aux oreilles de mourants, jamais il n'avait envisagé qu'elles pussent le concerner lui. " Quand Julius Hertzfeld, célèbre psychothérapeute de San Francisco, apprend qu'il n'en a plus que pour quelques mois à vivre, que fait-il ? Il contacte l'un de ses anciens patients, l'arrogant Philip Slate, accro au sexe, grand échec de sa carrière, devenu depuis psychothérapeute. Au centre de cette relation : Schopenhauer.
Cette plongée dans l'univers de la thérapie de groupe, menée de main de maître par Irvin Yalom nous fait voyager dans le temps, dans l'espace, mais surtout au plus profond de l'âme humaine.
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" Deviens qui tu es. " " Je me souviens qu'à la fin de la séance vous ne vouliez pas lâcher ma main quand j'ai essayé de déguerpir de votre cabinet. Je vais vous dire une chose, je vous suis reconnaissante de ne pas avoir lancé d'ultimatum. Je vous aurais quitté. " Quand Amelia, SDF accro à l'héroïne et prostituée, choisit d'entamer une nouvelle et rencontre le docteur Yalom, qu'arrive-t-il ?
À travers Amelia, James, Mark ou Alice, de récits en analyses mémorables, Irvin Yalom dévoile à chacun de nous comment affronter les défis d'une vie tout en savourant ce que chaque instant a de précieux. Alliant une fois encore l'art du conteur à celui du médecin, Irvin Yalom, auteur de best-sellers tels que Le Bourreau de l'amour ou Et Nietzsche a pleuré, nous offre un texte d'une grande générosité et d'une rare ferveur.
Dans la lignée du Bourreau de l'amour, La Malédiction du chat hongrois ou Dans le secret des miroirs, Le Jardin d'Épicure est le fruit de toute une vie passée à explorer l'existence humaine.
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Dans l'histoire de l'humanité, l'homme s'est toujours battu pour sa liberté.
Pourtant, la liberté fait peur. Elle nous rend responsables de notre projet de vie, de nos choix et de nos actes. II arrive qu'alors nous ayons l'impression que le sol se dérobe sous nos pieds. Et, si nous devons mourir, si nous constituons notre propre monde, si chacun de nous est seul dans un univers indifférent, quel sens a la vie ? pourquoi vivons-nous ? comment vivre? La mort, la liberté, la solitude ou l'absence de sens sont autant d'enjeux auxquels chacun de nous s'est confronté un jour.
Dans cet essai, Irvin Yalom convie Freud ou Spinoza, Tolsto , Sartre ou Camus, pour nous aider, entre philosophie, littérature et psychothérapie, à penser ces questions qui se trouvent au coeur de notre existence. Irvin Yalom, l'auteur du Bourreau de l'amour et d'Et Nietzsche a pleuré, nous livre ainsi ses secrets : ces " petits plus " qui constituent les ingrédients essentiels d'une thérapie réussie et qui changent tout.
Thérapie existentielle ou apprendre à vivre.
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Kenya, 1899. Il est apparu à l'aube comme une figure de légende avant de s'effondrer aux pieds d'Hassanali, le marchand, sur le chemin de la mosquée. Martin Pearce, écrivain britannique, a été battu, volé et abandonné par ses guides dans le désert. Recueilli par Hassanali, il tombe amoureux fou de Rehana, la soeur de son hôte. Une relation interdite et scandaleuse s'initie, dont les conséquences se répercuteront sur les générations suivantes.Zanzibar, années 1950. Amin, Rashid et leur soeur Farida sont chacun en proie aux difficultés du secret. Farida vit un amour caché que ses parents désapprouveraient. Amin, lui, s'éprend d'une femme plus âgée, Jamila, la propre petite-fille de Rehana et de Pearce, enfant de la honte et objet de mille rumeurs scabreuses. Quant à Rashid, le narrateur, il part étudier à Londres dans un univers glacial et raciste, alors que Zanzibar, au lendemain de l'indépendance, bascule dans la violence et le chaos.
Londres, années 1960. Les parents de Rashid sont morts et les secrets ont été déliés. Dans un contexte social et racial apaisé, Rashid, devenu enseignant, rencontre par hasard la blanche Barbara, une lointaine cousine de Jamila. Ils s'aiment librement et décident de partir à la recherche de leurs racines communes et de Jamila à Zanzibar.
Formant un patchwork de cultures et de points de vue extraordinairement divers mais harmonieux en dépit des conflits sous-jacents, Abdulrazak Gurnah est aussi à l'aise chez les uns que chez les autres - Noirs, Blancs, Indiens, Arabes -, de la case africaine la plus simple à la mosquée aux portes bleues, du marchand indien négociant ses épices dans la lumière dorée du soleil brûlant à l'ombre à peine fraîche de la véranda de l'administrateur anglais sirotant son gin tout en philosophant sur les bienfaits de l'Empire de Sa Majesté britannique.De la fable poétique au témoignage désenchanté, Abdulrazak Gurnah raconte aussi les illusions dissipées avec un humour féroce et un réalisme désabusé. Mais Gurnah n'est ni cynique ni entièrement pessimiste, et les unions symboliques entre Noirs et Blancs tissent autant d'histoires dans une tapisserie délicate d'ombre et de lumière.
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Après Le Bourreau de l'amour (Galaade, 2005), Irvin Yalom convoque une nouvelle fois tous ses talents de conteur pour explorer l'âme humaine et le lien entre patients et thérapeutes.
Six récits, six patients attachants et surprenants, tels que Paula, la « courtisane de la mort » qui se bat contre le cancer, Irene, le talentueux chirurgien aux peurs irrationnelles, Magnolia, à qui Irvin Yalom rêve de confier ses propres tourments, ou encore Momma, mère dominatrice et gardienne de l'inconscient du thérapeute.
C'est aussi l'occasion pour Irvin Yalom - qui n'a jamais eu peur, pour le meilleur et pour le pire, de s'impliquer auprès de ses patients - de se révéler comme jamais. Plongeant au coeur de l'expérience thérapeutique, Irvin Yalom exorcise brillamment nos angoisses communes face à l'existence.
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Angleterre, 1994. Saleh Omar, 65 ans, est demandeur d'asile. Il a fui Zanzibar et les violences qui ont suivi l'indépendance, un coffret d'encens rare pour tout bien précieux, et se présente à la douane de l'aéroport de Gatwick avec un faux passeport, sous le nom d'emprunt de Rajab Shaaban. Sur recommandations du passeur, il prétend ne comprendre que le kiswahili. Rachel Howard, la travailleuse sociale qui suit son cas, fait appel à Latif Mahmud, lui-même natif de Zanzibar et spécialiste de la région, afin qu'il soit leur interprète. Mais Omar finit par avouer à Rachel qu'il parle anglais et que Latif Mahmud ne lui est pas inconnu : le nom d'emprunt choisi par Omar, Rajab Shaaban, est le propre nom du père de Mahmud. Dès lors, le récit mêle deux voix, deux versants d'une même histoire dont l'écheveau s'est tissé trente ans plus tôt à partir d'un pacte liant les deux familles d'Omar et de Mahmud au marchand Hussein. Histoire d'honneur, de trahison et de vengeance, Près de la mer nous invite à redécouvrir l'histoire d'une Afrique où les destins individuels se confondent avec l'Histoire passée ou présente. Ce sont aussi tous les mythes de l'océan Indien qui jaillissent de la mémoire collective. De Zanzibar à la péninsule arabique et jusqu'à l'Occident, Omar et Mahmud égrainent leurs souvenirs malgré eux, réinventant le passé à force d'oubli et dans le souci de leur propre vérité. Apprentissage de la perte, quête d'identité en terre d'exil, Près de la mer est une histoire d'amour et de haine.
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Livre d'amour et de transmission traversé par des personnages inoubliables, Créatures d'un jour interroge, dans la lignée du Bourreau de l'amour ou d'Et Nietzsche a pleuré, ce qui reste à la fin d'une vie et explore les liens qui unissent celui qui souffre et celui qui le soigne.
Février 2015 : Parution du Jardin d'Épicure au Livre de Poche (deuxième et troisième de couverture dédiées à la nouveauté Galaade et à la sortie du film La Thérapie du Bonheur) Salon du livre de Paris : marque-page Galaade / La Thérapie du Bonheur / Livre de Poche affiche du film La Thérapie du Bonheur disponible 20 mai 2015 : sortie en salles de Irvin Yalom. La Thérapie du Bonheur (Sophie Dulac Distribution : 100 copies / France ; 10 copies / Paris).
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Gazâ, neuf ans, vit avec Ahad, son père, sur les bords de la mer Égée. Ahad gagne sa vie en transportant des clandestins entre l'Est de la Turquie et la Grèce. En attendant qu'ils soient acheminés par bateau, il les parque chez lui, dans une cave : le « dépôt ». Et c'est Gazâ qui est chargé de s'en occuper. Gazâ grandit dans cet univers brutal. Il devient le tortionnaire des migrants du « dépôt », qui se transforme pour lui en un véritable terrain d'observation des dynamiques de domination. Mais cela, c'est avant qu'il ne soit rattrapé par le trauma, avant le sulfate de morphine. Avec Encore , on retrouve l'immense talent de conteur et l'insolence de ton au vitriol qu'Hakan Günday a révélé dans D'un extrême l'autre .
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UN ROMAN AMBITIEUX ET SAISISSANT SUR LE DESTIN DE LA GRÈCE CONTEMPORAINE.
Deux femmes à la retraite, une prof de lettres avec des dons de prophétesse et une prof d'arts plastiques abandonnée par son mari et remplie d'amour pour son fils Oreste, cohabitent dans un « foyer », résidence sociale située dans un quartier défavorisé du centre d'Athènes.
Elles ont pris la décision de vivre ensemble en plein coeur de la capitale et ont décidé de profiter pleinement de leur nouvelle vie, sous un nouveau prénom : Tirésia, en référence au devin antique ayant averti oedipe des maux qui le menaçaient, et Nymphe, par allusion aux divinités des ondes et des forêts dans la mythologie grecque.
Mais le changement de vie des deux vieilles dames ne se réduit pas à cette métamorphose identitaire. Apprenant que le gouvernement grec s'apprête à fermer les foyers sociaux du pays ? mesure qui risque de les conduire de nouveau à l'asile ?, Tirésia et Nymphe décident de participer elles aussi à la grande manifestation organisée à Athènes contre le deuxième mémorandum imposé par la « Troïka », le 12 février 2012.
Elles projettent ainsi d'échapper à la vigilance de leur entourage : Danaé, une assistante sociale qui vient souvent leur rendre visite en compagnie de sa fille, Sonia ; Catherine, leur femme à tout faire originaire d'un petit village de Crète, qui est folle d'inquiétude pour l'avenir de son fils, Takis ; Yasmine, une femme de ménage égyptienne, souvent accompagnée de son petit garçon, Ismaël ; le « patriarche », un médecin à la retraite, de mèche avec un politicien véreux qui n'est autre que l'ex-mari de Nymphe.
Contre toute attente, les deux vieilles dames réussissent à prendre le large. Commence alors pour elles une extraordinaire odyssée dans une Athènes en pleine guerre où elles retrouvent opposés, dans un face-à-face vertigineux, Takis, le fils de Catherine, qui a rejoint les rangs des néo-nazis de l'Aube dorée, et l'anarchiste Oreste, qui proteste contre les mesures mises en oeuvre par les créanciers de la « Troïka » présidant désormais à la destinée du pays.
Au terme d'un voyage initiatique pendant lequel, après avoir perdu leur chemin, les deux vieilles dames auront été réduites à l'état de mendiantes et de sans-abris, Tirésia et Nymphe retrouveront leurs pénates et apprendront qu'« il n'y a pas d'autre antidote à la peur que l'amour ».
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« Shanghai - ville de magnificence et de misère, ville de l'opium et de la déchéance. Mais aussi ultime port de l'espoir, symbole d'une volonté acharnée de vivre. Car tandis que les grandes démocraties regardaient impassiblement s'accomplir le génocide tramé par Hitler, Shanghai, ville ouverte, demeurait le seul endroit au monde qui pût accueillir et offrir un salut cher payé à une vingtaine de milliers de Juifs allemands et autrichiens, ainsi qu'à trois mille huit cents coreligionnaires qui étaient parvenus de justesse à fuir d'autres pays occupés - avant que l'épaisse fumée des fours crématoires ne vienne obscurcir le ciel de l'Europe. » Dans le quartier de Hongkew, district de Shanghai, se terre toute une communauté d'exilés juifs, ayant fui in extremis l'Europe nazie. Parmi eux, Theodor Weissberg, célèbre violoniste de l'orchestre philarmonique de Dresde arrêté dans la Nuit de cristal et rescapé du camp de Dachau grâce à la détermination de son épouse Elisabeth ; la jeune et séduisante Hilde Braun, ancienne égérie des studios de cinéma berlinois et, de son vrai nom, Rachel Braunfeld ; Vladek, Tchèque mystérieux devenu espion. Tous, ils ont rejoint Shanghai bombardée par l'aviation japonaise et désormais occupée, nouvelle Babel où se mêlent les concessions internationales continuant de vivre dans le faste et l'insouciance, les quartiers chinois et les bouges où sévissent désespoir, chômage et misère sans issue, ville-monde où réside le baron Ottomar von Dammbach, représentant diplomatique du IIIe Reich.
Entre récit historique et roman d'espionnage, Angel Wagenstein entrelace dans Adieu Shanghai, avec un humour qui nous sauve de la tragédie, exils individuels et intrigues internationales, consacrant un grand livre à ce chapitre peu connu de la persécution nazie.
Adieu Shanghai a reçu le prix Jean Monet de littérature européenne 2004.
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« Le communisme s'est écroulé. Le rapport de Guéo l'aurait peut-être sauvé. Les messages de mes paupières gardent leur secret, mais j'ai la vie sauve. » Tout commence à l'hôpital du gouvernement bulgare où Alba a été admise pour une paralysie galopante. Elle a dix-sept ans et rencontre Guéo, cinquante-cinq ans, membre du Politburo. Conscient de la déroute communiste, il ne cesse de travailler sur un rapport. Là, dans ce sanatorium, puis de Sofia à Varna sur les rives de la mer Noire, ils vont s'aimer. Passionnément, absolument. Surveillés par les services secrets, dans ces jours anciens que sont les dernières années du communisme juste avant que ne tombe le mur de Berlin. Trois ans, peut-être quatre. jusqu'au moment où Guéo va trop loin : l'étau se resserre et Alba doit fuir. Ils se donnent rendez-vous à Paris pour un premier dîner en français.
Avec ce premier roman, charnel et bouleversant, qu'elle a choisi d'écrire en français et non en bulgare, Albena Dimitrova nous livre une magnifique histoire d'amour portée par une langue « avec accent », à la fois forte et poétique. Elle nous offre aussi un regard aiguisé sur la société néo-libérale d'aujourd'hui.
« J'écris en français des histoires vécues en bulgare. J'en ai gardé l'accent. » - Albena Dimitrova « Le premier roman d'Albena Dimitrova est une somptueuse histoire d'amour [.], c'est aussi la traduction d'un lien remarquablement physique et sensuel avec le français, langue dans laquelle l'auteure, née à Sofia en 1969, [.] a choisi de raconter à la première personne les souvenirs d'Alba qui a eu 20 ans en 1989. [.] Dans ce roman, le politique est consubstantiel du sentimental, et l'histoire d'amour s'inscrit dans l'intime d'un régime, d'une époque qui vit ses derniers jours. [.] Dans ce français langue d'accueil, affranchi et revitalisé, Albena Dimitrova a magnifiquement donné forme aux larmes d'Alba, pour ne laisser, haine et amertume diluées, que le goût d'un chagrin "viable" et d'une nostalgie reconnaissante. » - Livres Hebdo
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Qui était Jacques Lebaudy, héritier d'une grande fortune sucrière française, l'un des « boulevardiers » les plus excentriques dans le Paris haussmannien des débuts du xxe siècle, pour se lancer le 4 mars 1903 à la conquête du Sahara ?
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Avant le VIe siècle, il y a les Anciens seulement - sans Modernes. Puis, et jusqu'au XVIe siècle, le jeu se fait à deux : les Modernes face aux Anciens. En effet, l'invention du Moyen Age confirme le couple Anciens-Modernes. Mais la découverte du Nouveau Monde provoque l'apparition d'un nouveau terme qui bouscule tout : le Sauvage. L'ordre colonial une fois établi, le couple des Anciens et des Modernes perdure jusqu'au moment où commence le temps des grandes querelles. Des Anciens aux Modernes, des Modernes aux Sauvages, des Sauvages aux Anciens, François Hartog s'interroge sur les espaces d'entre-deux, les discordances et les interactions entre les trois termes. Aux réflexions qu'il a menées sur l'altérité et la frontière, dans l'optique d'une histoire culturelle du monde antique, et aux travaux qu'il a publiés sur l'écriture de l'histoire tant ancienne que moderne, il ajoute aujourd'hui une nouvelle question : celle des usages et des appropriations modernes de l'Antiquité. Après une vue cavalière, qui nous mène de la Grèce ancienne jusqu'au XVIIIe siècle, en nous arrêtant sur la découverte du Nouveau Monde, nous arrivons à la dernière Querelle des Anciens et des Modernes, au moment de la Révolution française. De là, nous suivrons un Moderne chez les Anciens : J. J. Winckelmann ; puis un Ancien chez les Modernes : Plutarque. Quittant alors les figures singulières, François Hartog retient les notions telles que démocratie, cité, liberté, individu, mais aussi Europe, qui, venues de l'Antiquité, ont été reprises, investies, voire ruminées par les Modernes.
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À la différence des histoires du rock écrites jusque-là, le dernier ouvrage de Greil Marcus ne rend pas hommage aux hits, icônes et événements marquants. Nombreux seront ceux qui diront : « mais ce sont les mauvaises chansons ! » Et pourtant, de Buddy Holly aux Beatles en passant par Joy Division, les plus grands sont tous là. Au travers d'une sélection inattendue, Marcus choisit de renouveler l'histoire du genre et de reconsidérer les canons en identifiant dix chansons qui pourraient bien contenir toute l'histoire du rock.
Quand il s'agit d'évoquer le rock, les références ne manquent pas, loin s'en faut, et les légendes s'écharpent sans merci pour la première place au panthéon du genre, qu'il s'agisse d'Elvis Presley, de Mick Jagger ou encore de Jimi Hendrix.
Avec ce nouvel essai, Greil Marcus prend le lecteur par surprise : oubliés les incontournables, et place aux Flamin' Groovies', à Cyndi Lauper et autres Teddy Bears, dans une sélection de dix chansons accompagnées, pour la plupart, de leurs reprises. L'histoire du rock s'en trouve entièrement revisitée. Selon Marcus, l'histoire traditionnelle est très loin de la vérité, pure invention si bien disséminée de par le monde que les gens ont fini par y croire. Au contraire, l'essence du rock se niche partout et nulle part, et c'est à partir de ce postulat que Marcus enquête. Son exploration du genre s'autorise alors des digressions fabuleuses dans un monde d'associations libres où l'assemblage devient la clé de voûte d'un édifice aussi novateur que grisant : Amy Winehouse côtoie The Drifters accompagnés de Ben E. King, et une bataille soul fait rage dans laquelle Beyoncé perd des plumes face à Etta James.
Avec son style sans pareil, Greil Marcus balaie les standards, et le lecteur s'abandonne, non sans émerveillement, à sa vision et au constat qui en découle : le rock survole les frontières, insuffle son âme partout où on l'accueille. Esprit pur, il se meut librement dans l'histoire, car ce qui lui importe n'est pas tant la chanson que la façon dont on la ressent, et dont on s'en empare.
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Au XVIe siècle, la vie de deux brillants acteurs de l'Empire ottoman sous le règne de Soliman le Magnifique : le grand vizir Bajica Sokolovic, alias Mehmed Pacha Sokullu, et Josèphe, alias Sinan Mimar, le plus grand architecte de l'Empire. Tous deux chrétiens d'origine, le premier serbe, le deuxième grec, arrachés à leurs familles au nom du fameux « impôt du sang » consistant à prélever un enfant mâle aux familles non musulmanes pour alimenter l'armée des janissaires. Ces deux hommes, grâce à leurs talents exceptionnels, vont s'élever, chacun à sa manière, au sommet du pouvoir.
Peut-on devenir un autre sans trahir ses origines ? Leur histoire nous est racontée, aujourd'hui, par un narrateur omniscient qui examine la question de l'identité tout en évoquant l'Empire ottoman avec son ami Orhan Pamuk, et en se remémorant des gens qu'il a connu : Allen Ginsberg, Alexander Genis, James Laflin, David Homel, Leonard Cohen et tant d'autres.
Entrecroisant essai, autobiographie, recherche et journalisme Hammam Balkania tisse, d'Est en Ouest et à travers les siècles, un récit ample et inoubliable.
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Tous les contes de fées se terminent par un mariage - en tout cas ceux qui ne se compliquent pas en cours de route...
Auteur à succès dans le Manhattan des années 1930, Mr Fox ne peut s'empêcher de décapiter ses héroïnes. Jusqu'au jour où sa muse, Mary, qui désapprouve le sort qu'il réserve aux femmes, prend vie. Faisant irruption dans son existence, elle le met au défi de revoir ses certitudes et l'entraîne dans une folle course-poursuite. S'incarnant tour à tour sous les traits de Mr Lustucru, de Blue et Brown, Mme de Silentio ou Yelena, à travers les époques et les lieux, l'un et l'autre mettent leurs rêves de vie à deux à l'épreuve, examinent l'amour et sa violence, et les multiples facettes d'un même récit.
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" Quand j'ai écrit Je n'écris plus, je me tapais une petite déprime après le décès de ma grand-mère. Le monde devenait trop lourd et me rendait impuissante. Pour m'en défendre, je devais comprendre, le mettre à plat : alors j'ai saisi mes tampons. " (Fabienne Yvert) Écrit (et composé) les deux pieds dans le quotidien, entre difficultés matérielles (comment créer quand on a à peine de quoi manger ?) et coup de blues existentiel (comment vivre quand tout fout le camp ?), Je n'écris plus est un livre capable de vous faire passer du rire aux larmes en deux coups de tampons.
Avec ce quasi samizdat, croisement improbable entre tract, haïku et autofiction sans concession, Fabienne Yvert vise le réel par le petit bout de la lorgnette avec le lance-pierres du dérisoire. et elle vise juste ! En capturant le temps qui passe, entre le particulier et le général, le vain et l'utile, le ridicule et le poétique, elle atteint l'universel.
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Espoir d'un printemps israélien ; à une amie palestienne
Avirama Golan
- Galaade
- Auteur De Vue
- 9782351761007
" Ma chère Nidal, plus le temps passe, plus je pense à toi. L'été touche à sa fin et la vigne se teinte de rouille dans le jardin. Tes cheveux sont-ils parsemés de fils blancs ? As-tu la nostalgie de l'odeur brûlante de la mer dans les ruelles de Saint Jean d'Acre ? [...] Les événements et le lieu nous ont éloignées l'une de l'autre, et ce moment de grâce qui a duré quelques jours pendant lesquels nous avons ri de surprise et pleuré de chagrin, de colère et d'une douce solidarité entre femmes, a plongé dans l'oubli. Il y a des moments où, au déclin du jour, il remonte dans mon souvenir, clair et beau. " - Avirama Golan Lettres d'une femme israélienne à une amie arabe rencontrée en Palestine en 1980, ce livre à la fois littéraire et grand public revient sur les fondements d'une amitié en évoquant la suspicion des premiers temps, la douceur et les traumatismes du passé, les faux espoirs ou les incertitudes face à l'avenir.
Ancrées dans le quotidien et le passage des saisons, ces missives limpides et extrêmement personnelles nous parlent d'Israël et de la Palestine au présent, disent la peur que soit rompu l'équilibre fragile entre deux peuples meurtris, émiettés en groupes hostiles, et racontent l'histoire récente de cette région devenue un tissu de ressemblances et de dépendances où voisinent la proximité humaine autant que le repli sur soi.
Mais surtout, dans une région où la peur et la haine sont autant de menaces, ces pages d'une femme à une autre femme disent la nécessité de poser chaque jour les actes d'apaisement qui, demain, permettront à tous ceux qui y habitent de vivre ensemble.
La force de ce document exceptionnel réside dans le style d'Avirama Golan. Entre le récit de la réalité vécue par les habitants du Moyen-Orient, le recours aux souvenirs, aux images et aux destins emblématiques, Lettres à ma soeur palestinienne est un témoignage indispensable sur le devenir de cette région.
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Un jeune homme effectue son service militaire dans une région reculée de la Turquie. Située dans la partie orientale de la Turquie, la caserne dans laquelle il est affecté est en territoire occupé. Au coeur d'un hiver interminable, soumis à une discipline abrutissante et confronté à l'hostilité de la population locale, son esprit tourmenté s'enfonce progressivement dans la folie. Prisonnier d'un petit bout d'enfer glacé et vide, seule sa propre lâcheté le retient de se donner la mort. Au cours d'une nuit de garde, un fantôme apparaît devant lui. Le spectre se révèle être celui de Ziya Hur?it, exécuté en 1926 pour avoir tenté d'assassiner Atatürk.
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« Madame bailla longuement. On eût dit qu'elle était là depuis des siècles, assise sur ce fauteuil. Comme si c'était là son territoire. (Mieux encore, c'était son antre. Elle se protégeait avec cet endroit. Lui seul lui permettait de trouver une place dans la vie) Elle y avait passé toutes ses longues années. (Elle avait lavé sa jeunesse et peut-être des milliers de gens) Le Hammam était pour elle un deuxième monde. Elle y avait ouvert les yeux, elle s'y était confrontée à la vie. Il y a longtemps, très longtemps, à l'époque où y venaient des Grecques, des Arméniennes. (Ces femmes étaient comme des tableaux de la Renaissance. Nues et fortes. Leur peau avait la limpidité du marbre ; l'eau y glissait tout à fait) La famille de Madame tient ce hammam depuis trois générations. Madame a en charge les problèmes de la troisième génération ».
« Ce grand bâtiment vieux de cinq siècles. Que n'a-t-il pas vu depuis toutes ces années ? Ils disent qu'il est monument historique ; ils ne peuvent pas le détruire (mais personne ne vient pour le côté historique) D'ailleurs, même s'ils le voulaient, je ne les laisserais pas le détruire ce hammam. Qu'il soit enterré avec moi, s'il doit être disparaître. [...].
Ce qui se passe à l'intérieur ?
Oui et alors ? S'ils ne venaient pas ici, ils iraient ailleurs. Mais ils trouveront toujours un endroit où aller. Qu'ils soient là où je puisse les voir, au moins ; pas trop loin ».
Suat Bey, artiste raté, pénètre dans le hammam. Dans la tièdeur et la semi-pénombre, il rêvasse et passe sa vie en revue, ses échecs, son amertume, ses souvenirs et amours passés. Peu après entre Reha, réalisateur en vue dont le métier attire à lui les plus jeunes et les plus beaux garçons. Il est suivi par le comptable Muhsin qui, docilement, l'accompagne partout. Tous passent devant Esber, musicien polyglotte et érudit, qui aujourd'hui distribue les serviettes aux visiteurs et empoche les pourboires. Esber qui observe tout, remarque tout, et voit chaque jour défiler pères de famille, directeurs de banque, retraités respectables, fonctionnaires, médecins réputés, dentistes ou juristes venus eux aussi chercher quelques instants d'abandon et de liberté.
À travers les rencontres fugaces, les mensonges que l'on se raconte et les souvenirs arrangés, c'est la manière dont une société s'impose au corps, aux affects et aux désirs que ces heures au hammam dessinent peu à peu.
Ce roman de Murathan Mungan est une pépite ! Écrit au début des années 1980, c'est l'un des premiers textes en prose de l'auteur, il contient toutes les thématiques qui lui sont chères, notamment sur les minorités. C'est ainsi le premier texte de la période républicaine à aborder ouvertement l'homosexualité. Dans une langue sensuelle et poétique, Murathan Mungan dresse ici le portrait sensible d'une Turquie invisible, et poursuit la critique sociale de son pays à travers les relations affectives.
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Amis depuis la plus tendre enfance, Annie, Jake, et Mason ont un lien spécial, exceptionnellement profond, fait de désir, mais également d'attirance et de jalousie. Le soir du mariage d'Annie et Mason, les parents d'Annie meurent dans un accident de voiture. Or, sa mère vient de donner naissance à une petite fille. Les trois amis décident d'élever ensemble le nourrisson, Opal. Mais leurs liens intimes, toujours sur le fil du triangle amoureux, se complexifient encore et s'approchent dangereusement de la ligne à ne pas franchir. Une nuit fatidique, les trois amis passent le pas. Les conséquences sont terribles.
« Quelle est la pire chose que tu aies faite aujourd'hui? » Chaque jour, Annie et Mason s'interrogent, un jeu de plus pour ce couple qui parie sur tout. Cela peut être des broutilles, mais aussi une faute grave, quelque chose d'inavouable, d'impardonnable. Le suspens reste entier, il nous faudra attendre la fin du roman pour en comprendre la portée.
La pire chose que j'ai faite est une brillante exploration du secret, des actes cachés et des désirs. Quelle est la pire chose que tu aies faite ? Quelles sont les limites de l'amour? Qu'est-ce qui ne peut être pardonné? Quelle responsabilité avons-nous vis-à-vis de ceux que nous aimons ?
Comme Annie, son personnage principal, artiste qui fait des collages avec des objets naturels, de la peinture et du papier, Hegi compose ce roman par la superposition d'images, de bribes d'informations, de points de vue et de temps. Une composition qui, tout en finesse, suggère habilement combien le passé affecte le présent. La pire chose que j'ai faite est un roman hanté qui rappelle les oeuvres de Joyce Carol Oates et de Don DeLillo, et l'oeuvre d'un écrivain à l'apogée de sa maturité.