Éditeurs
Esperluete
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Ceci n'est pas une histoire. Ceci est un livre.
Ceci est un jeu qui peut devenir histoire.
Ceci est un livre-jeu qui fait poésie.
Jouez en famille ou entre amis à ce jeu de Anne Herbauts tout en plongeant dans un livre-jeu-poétique !
Le plateau de jeu, façon jeu de l'oie, se déplie et les règles se trouvent dans les plis des pages. Au fil de la lecture, l'univers d'Anne Herbauts se décline entre objets, animaux et personnages. On y retrouve ses images emblématiques : la théière, le moineau, le géant, les cailloux, les papiers peints, la chaise... renforcés encore par le jeu de la bichromie et autant de pistes de réflexions amusantes et décalées au travers des petites phrases ritournelles qui ponctuent la découverte de chaque objet et lui rendent son usage poétique...
à quoi ça sert.
Une pomme ?
à enlever.
Sa dent de lait.
à quoi ça sert.
Un livre ?
Le livre sert.
à faire du vent.
En tournant les pages.
Et ce livre sert à jouer, lire et s'amuser... dans l'univers d'Anne Herbauts !
Ce livre-jeu est le prolongement d'une exposition-jeu conçue par Anne Herbauts et les éditions Esperluète à l'initiative du Service général des Lettres et du Livre de la Fédération Wallonie-Bruxelles qui circule dans les bibliothèques, médiathèques et autres lieux culturels. -
Ire. Lire seul ou en groupe. Lire dehors, sur un banc, assis par terre. Lire dans un hamac ou au lit. Lire debout, vite entre deux rendez-vous. Lire au petit-déjeuner ou la nuit. Lire dans une bibliothèque, dans la foule. Lire un livre, le journal ou une bande-dessinée. Lire pour un enfant. Lire pour soi... Lire !
Cette ode joyeuse aux lecteurs de tous âges et de toutes origines, aux livres de toutes natures, aux lieux de tous horizons, est le reflet du regard qu'Olivier Le Brun porte sur le monde. Un regard sensible et amusé qui capte nos habitudes, attitudes et états d'âme.
Appareil photo en bandoulière, ce belge vivant depuis longtemps en France arpente depuis plusieurs décennies les pays les plus divers, Congo, Cameroun, Haïti, Espagne, Royaume-Uni,...
Sa démarche passe par un travail de collecte, à travers le temps et l'espace, que maintenant il classe, ordonne, regroupe et dont il fait émerger des thématiques.
Comme Jouer?!*, Lire?! convoque notre capacité à la concentration, au plaisir et au partage. Comme le jeu, la lecture n'a pas d'âge, pas de frontière, pas de nationalité. Elle offre une liberté et une ouverture contenues dans ce dénominateur commun du papier et de l'encre.
Le lecture est plurielle et joyeuse, ce livre en est la démonstration?!
Les photographies d'Olivier Le Brun sont accompagnées de textes de l'auteur ainsi que de contributions de Violaine de Villers, Isabelle Bremond, Gauthier de Villers, Bernard Villers... -
Vinciane Despret, fabriquer des mondes habitables : dialogue avec Frédéric Dolphin
Frédérique Dolphijn, Vinciane Despret
- Esperluete
- Orbe
- 19 Novembre 2021
- 9782359841466
Née à Anderlecht, Vinciane Despret a grandi et vécu à Liège. Elle y habite toujours, dans l'un des endroits les plus typiques de la ville, en son coeur historique. D'abord étudiante en philosophie, elle croise rapidement l'éthologie, l'étude du comportement des animaux, et se passionne pour les humains qui travaillent avec eux. Sa grande préoccupation sera de savoir comment concilier les deux disciplines, ses deux motifs d'enthousiasme.
Elle va logiquement emprunter la voie de la philosophie des sciences et mettre ses pas dans ceux de deux grands penseurs qu'elle cite - et fréquente - souvent, aujourd'hui encore : Isabelle Stengers et Bruno Latour. Elle veut désormais suivre les scientifiques dans leur pratique, comprendre « comment ils rendent leurs objets intéressants », raconter leur oeuvre de «traduction», d'invention. Elle entend comprendre et expliquer comment ils bâtissent une théorie, quelles influences ils subissent, comment l'animal qu'ils observent devient acteur de cette création de savoir.
Auteur prolixe d'articles, de conférences et de contributions diverses - sans oublier ses divers enseignements - Vinciane Despret a assuré très récemment le commissariat de la grande exposition Bêtes et hommes, à la Grande halle de La Villette, à Paris. Elle s'est également vu décerner deux prix : le prix des humanités scientifiques octroyé par sciences Po, à Paris, en septembre 2008 et le prix du Fonds international Wernaers pour la recherche et la diffusion des connaissances.
Dans ce nouvel opus de la collection Orbe, Frédérique Dolphijn interroge le travail de Vinciane Despret et en particulier son rapport à l'écriture, à la lecture, à la transmission de savoirs et à tout ce qui entoure la recherche: le choix des sujets, la manière dont l'interaction avec le sujet influence la démarche de recherche, la vulgarisation de résultats.
Un bel entretien qui nous offre un autre regard sur le travail de longue haleine de cette philosophe-éthologue belge.
Www.vincianedespret.be
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Albane Gellé semble nous adresser une longue lettre - ou est-ce un chant ? une litanie ? cette longue liste de propositions - comme autant d'invitations à accueillir le vivant. L'eau, la montagne, le vent, le bruissement des feuilles... évoquent des sensations puissantes. Humains et animaux sont convoqués. Et grâce à eux, elle nous rappelle que nous sommes du même monde et que la nature nous habite plus profond qu'il n'y paraît. Le lecteur entre dans le paysage, tout entier, par les dessins et peintures d'Anne Leloup. Encres et crayons donnent une profondeur au minéral et au végétal. Parfois, ils se font plus abstraits, restant dans l'affleurement des émotions, pour s'approcher de l'infiniment petit ou retenir les sensations des mains plongées dans la terre mouillée...
Ces paysages se peuplent de figures hybrides qui nous tendent la main. L'homme-cheval, la femme-oiseau, les hommes-poissons,... nous rappellent ce que la mythologie sait depuis longtemps : que les mondes sont perméables et que nous pouvons les traverser. -
Lorsqu'elles quittent les flots par amour.
Les sirènes n'y retournent jamais.
Elles marchent sous la pluie.
Elles font des tas de trucs bizarres, mais jamais elles ne retournent dans l'océan, même pour tremper leurs pieds.
Être né d'une belle et grande histoire d'amour, quel bonheur?! C'est la chance de cet enfant qui nous raconte sa maman, une sirène qui quitte son océan par amour pour son papa, un grand type pas très musclé mais terriblement attachant.
Mais l'amour n'empêche pas la nostalgie, et cette femme singulière, entre deux mondes, n'est pas qu'amoureuse et mère. Car au fait, à quoi renonce-t-on pour entamer une histoire d'amour?? comment garder sa singularité dans la relation avec l'autre?? que penser du regard des autres quand on est un peu différent.e?? autant de questions posées en filigrane au travers de ce regard d'enfant, empreint de l'amour et de la fierté qu'il a de ses parents.
Le texte de Didier Lévy nous emmène avec humour et tendresse dans la tête du jeune enfant. Les peintures à l'huile d'Annabelle Guetatra jouent sur la transparence et le mystère des fonds marins. Traits de pinceaux ondulants, densité de couleurs sont rehaussés de personnages et situations qui évoluent comme en apesanteur.
Car ce qu'il transparaît de cette histoire d'amour pas banale, c'est que les sirènes et les papas peu musclés font d'excellents parents et de bien beaux couples?! -
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Fait d'hiver : une aventure de la bande de Lily
Geneviève Casterman
- Esperluete
- 20 Janvier 2023
- 9782359841664
Elle était attendue, espérée... la voilà qui arrive enfin : la neige! Aussitôt les premiers flocons tombés, les amis se préparent... mais tout ne se passera peut-être pas comme ils l'ont imaginé...!
Cette histoire est le deuxième volet d'une série d'albums «La bande à Lily», après Un nouvel ami paru en 2020. Ces histoires nous invitent dans le quotidien d'un groupe d'enfants. Ils habitent tous le même village, théâtre de leurs aventures. Chacun a son caractère qui va se révéler au fil des différentes histoires.
Ces petits albums, au format des cahiers d'écolier, nous parlent de la vie à la campagne, de l'enfance, de l'amitié, de la proximité, des petites choses qui s'assemblent pour former le terreau de l'enfance. Dans ces histoires simples, l'aventure est au détour d'un chemin ou au fond du jardin. C'est l'amitié entre les copains qui nourrit chaque épisode.
Geneviève Casterman, infatigable observatrice du quotidien, croque ces moments d'enfance.
Son dessin, trait de crayon et rendu en noir et blanc, se fait tour à tour joyeux, expressif, minutieux.
Après les accordéons, Rue de Praetere, E411, Costa Belgica ou Se jeter à l'eau, elle observe son village et dépeint une enfance tendre, simple, où les petits riens se transforment en aventures extraordinaires. -
C'est un paysage qui se déplie en accordéon. Devant nos yeux ébahis, il défile. Nous sommes sans doute à la fenêtre d'un train. On quitte une gare et l'on rêve le long de l'eau. On y voit un lac, une maison rose, une île, une forêt, le reflet des arbres... avant d'arriver à destination.
La peinture d'Anne Brouillard atteint une maturité de langage faite de finesse, de transparence, de poésie et de ce regard sur le monde qui lui appartient.
Inspiré du trajet en train Dinant-Namur, ce long accordéon nous montre la beauté des paysages d'ici. D'abord, peint à l'huile sur une longue bande de tissu, ce leporello appartient à la famille des livres que l'on regarde intensément, qui nous font rêver et qui s'impriment au plus profond de nous.
Devenu incontournable depuis sa première édition en 2013, le leporello Voyage d'hiver d'Anne Brouillard continue de nous émerveiller dans cette réédition en 2022 ! -
Un jour, sans que je sache pourquoi.
On me mit dans la cage aux singes.
Je n'étais pas un singe.
Se retrouver enfermé par erreur dans une cage au milieu de singes, sans raison apparente, devient vite angoissant quand on tente de garder une dignité que l'on associe à l'humanité. Alors que faire si ce n'est observer ses nouveaux compagnons... pour leur découvrir intelligence, sensibilité, créativité, sociabilité. Le propre de l'homme ?
Avec humour et humilité, Ludovic Flamant pointe du doigt nos liens ténus aux autres, aux animaux, et l'animalité qui sommeille en chacun de nous. Le ton de la fable, léger et malicieux, convient parfaitement à cette réflexion sur notre condition humaine.
Le point de départ de cette nouvelle est la découverte du travail graphique de l'artiste Hideki Oki dont les traits francs et colorés esquissent des singes, tour à tour avenants, curieux ou farouches. Ils incarnent des individus, deviennent rapidement personnages.
La rencontre s'est faite dans l'atelier au Creahm - lieu bruxellois emblématique dédié aux artistes en situation de handicap mental.
À mi-route entre la courte nouvelle, la fable et le livre graphique, Le sourire du singe se lit et se partage aussi en famille ! -
S'éloigner du départ et de la route goudronnée.
Tout au long du livre, il s'agit de restituer l'expérience sensorielle d'une promenade et du lien ténu qui se crée entre les marcheurs.
Car ils sont deux, reliés par la marche et la nature qu'ils traversent. En silence, ils progressent, pas à pas, page à page, fragment après fragment. Le rythme des pas s'imprime au rythme de lecture, le temps se matérialise, devient concret, une forme de lenteur se déploie. La marche les rapproche ou les éloigne, et fait poindre quelque chose de sourd, de non-dit qui perd petit à petit de son importance au fil de leur progression.
Ce livre s'inscrit dans le temps. Il se vit comme une expérience : celle d'offrir à chaque pensée (ou impression) un espace où éclore et se prolonger sans être aussitôt chassée par une autre. Celle aussi de ne pas tout dire, dans l'immédiateté du moment. Une forme de retenue à contre-courant des injonctions de notre monde.
À l'écriture précise et ciselée d'Anne Collongues répondent les dessins envoûtants de Patrick Devreux. Ancrés dans le présent, les deux expressions nous plongent dans une expérience sensible qui nous invite à la prolonger. -
Paysages domestiques, jardins potagers, fenêtres luxuriantes, lucarnes mosaïques, Rrose Sélavi, Marcel Duchamp, les fruits du marché, autant de titres de séries de photographies qui portent en eux l'esprit du voyage proposé par Jacques Vilet. Un voyage immobile ou arrêté sur un moment de vie.
À contrepied de natures mortes, le photographe, lui, préfère dire : vies silencieuses. Par son regard frontal sur ce qui l'entoure, par son cadrage soigné, il guide notre regard et nous fait part de son intention, tout en pudeur, de placer le silence au centre. Sa posture paraît quelque peu en retrait, entièrement vouée à l'observation des détails.
Loin d'occulter toute trace de vie humaine, son approche souligne au contraire les indices de la présence des hommes dans le paysage. Il se place en témoin bienveillant de la vie quotidienne, face aux objets et au temps qui passe.
Ami de longue date des éditions Esperluète, Jacques Vilet continue de nous toucher par son regard, sa précision et sa grande rigueur de photographe. -
L'esquisse, en peinture, est un dessin préparatoire, un croquis, une ébauche avant l'oeuvre définitive. Et ici, effectivement, rien de définitif dans le propos de Valérie Linder, dont la plume et le trait ébauchent une esquisse plurielle.
Ces «esquisses pour la terre» saturent l'image : elles emplissent les doubles pages, débordent du cadre ou se font multiples ; les personnages se fondent dans le paysage ; les végétaux sont luxuriants.
Le texte commence par tutoyer le lecteur, pour entrer dans le livre-paysage, avant de glisser vers un nous plus collectif, l'invitant à aimer cette terre qui nous porte, à s'en étonner, s'en nourrir par les expériences du quotidien. Curiosité, humilité et simplicité guident le lecteur tout au long du livre. Car une fois encore, Valérie Linder nous invite à poser des gestes et des regards clairs - à nos pieds ou en levant les yeux. Le sol, le jardin, le potager, les graines, la montagne, le paysage... autant de thèmes qu'elle aborde dans chacun de ses livres, en gardant une sensibilité aiguisée et un souci de transmission.
Cette terre qui nous entoure est revisitée par l'auteure dans un émerveillement conscient qui, par sa capacité à amener du beau et du bon sous nos yeux, nous aide à réfléchir à notre bien commun.
Esquisser la terre devient alors une nécessité à la portée de toutes et tous. -
C'est le premier jour des grandes vacances. Lily, Basile et Claire passent l'été au village. Bientôt, un nouvel ami va faire son apparition, pour leur plus grand bonheur...
Cette histoire est le premier volet d'une série d'albums «?La bande à Lily?» qui nous invite dans le quotidien d'un groupe d'enfants. Ils habitent tous le même village, théâtre de leurs aventures. Chacun a son caractère qui va se révéler au fil des différentes histoires.
Ces petits albums, au format des cahiers d'écolier, nous parlent de la vie à la campagne, de l'enfance, de l'amitié, de la proximité, des petites choses qui s'assemblent pour former le terreau de l'enfance. Dans ces histoires simples, l'aventure est au détour d'un chemin ou au fond du jardin. C'est l'amitié entre les copains qui nourrit chaque épisode.
Geneviève Casterman, infatigable observatrice du quotidien, croque ces moments d'enfance. Son dessin, trait de crayon et rendu en noir et blanc où seuls les enfants ont une couleur distinctive, se fait tour à tour joyeux, expressif, minutieux.
Après les accordéons, Rue de Praetere, E411, Costa Belgica ou Se jeter à l'eau, elle observe son village et dépeint une enfance tendre, simple, où les petits riens se transforment en aventures extraordinaires. -
Une arbre parle :
Je pousse.
Je continue de pousser malgré moi.
Quelque chose de plus fort que moi.
Me prolonge jusqu'au ciel.
J'ai fait mes chemins de terre, j'ai fait mes chemins de ciel.
Une arbre, car oui, ici, il s'agit bien d'une arbre parce que l'auteure s'y identifie ; et cette arbre parle et raconte le jour où l'une de ses branches s'est brisée et est tombée sans faire de bruit. Cette arbre traverse une épreuve, elle lui fait face, la surmonte et se reconstruit.
C'est avec pudeur que Sara Gréselle aborde la question de l'avortement. Texte et images font appel à nos sens, plus qu'à notre raison, pour questionner ce ressenti intime du choix, de la perte et de la solitude. Mais aussi, et surtout, ils nous rappellent que nous faisons partie du vivant, de quelque chose de plus grand et de plus fort.
Les femmes sont des forêts...
Les femmes sont de vivants piliers dit, le poète, et ces femmes-arbres sont autant de voix de femmes qui s'élèvent, faisant confiance à la vie et à son éternel recommencement. -
Les gestes de la cuisine
Amandine Marembert, Valérie Linder
- Esperluete
- 10 Septembre 2021
- 9782359841404
On mélange, émiette, mouline, saupoudre, tamise, malaxe... dans la cuisine d'Amandine Marembert et Valérie Linder. Poète et illustratrice posent leurs regards attentifs et délicats dans ce lieu si commun où petits et grands se retrouvent pour composer chaque jour des menus savoureux. Elles racontent les gestes simples, appris, répétés et échangés au fil du temps.
Elles nous transmettent le plaisir de cuisiner pour soi ou pour les autres, de préparer et se régaler ensemble, reliés aux générations qui nous suivent ou nous précèdent.
Et puis, ça marine ou ça mijote dans la casserole... Et c'est tout un paysage - où se mêlent jardins, forêts et souvenirs - qui se répand dans la maison et dans les pages.
Ici, on fait sauter des crêpes, là, on sauce un saladier, on se délecte d'une purée de châtaignes, ou on partage une galette...
Ouvrir ce livre, c'est être invité chaleureusement à la table des autrices, se laissant porter par le rythme des saisons en goûtant mots et images, plaisirs simples et infinis.
Les gestes de la cuisine est le troisième volet de cette exploration des gestes du quotidien. Il fait suite aux gestes du linge et du jardin dans une trilogie qui trouve ici son aboutissement.
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Après deux hivers, chacun le sien, les ours se sont rencontrés au printemps. Un album à lire en symétrie où l'on est invité à suivre deux ours jusqu'à leur rencontre... puis à recommencer ! D'un côté papa-ours se réveille après une longue hibernation. Ravi de se retrouver à l'air libre, attentif au vol d'une libellule, d'un rouge-gorge, d'un rayon de soleil, il se met en chemin... De l'autre côté, au même moment, maman-ours se réveille et explore les paysages en fleurs qui l'entourent.
Elle aussi se met en chemin... En symétrie, de part et d'autre de ce double livre (qui se commence d'un côté ou de l'autre), de pirouette en cabriole, les ours cheminent et se rapprochent petit à petit. Leur progression l'un vers l'autre est égrenée par une comptine marabout-bout-d'ficelle qui bien vite nous emmène dans la poésie joueuse de la rencontre amoureuse. Le tête-à-tête deviendra peau-à-peau au coeur du livre à l'ombre d'un grand arbre, tout au centre de la reliure, qui n'aura jamais aussi bien porté son nom ! Anne Herbauts signe ici un livre tout en légèreté et facétie, d'une apparente simplicité.
La construction de la comptine et les dessins très expressifs des ours en font un récit qui réunira petits et grands autour d'un sujet universel.
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Les koalas ne lisent pas de livres. Un album en deux temps où l'on entre dans l'intimité familiale des koalas et des grizzlis. Parent et enfant se retrouvent autour des moments et des occupations de tous les jours : un jeu, un repas, un bain et au bout de la journée, une histoire... Le grand koala aimerait tant lire un livre, c'est sans compter sur l'imagination du petit koala, toujours en recherche de son attention. Le grand grizzli aimerait tant se reposer, c'est oublier l'énergie infatigable du petit grizzli. Pourtant, même si l'aspiration des uns n'est pas celle des autres, ils se retrouvent toujours. Avec deux entrées différentes, ce double album se lit d'un côté comme de l'autre. Deux lectures qui s'équilibrent et se répondent pour raconter la parentalité d'aujourd'hui.
Celle des parents qui travaillent ou exécutent les tâches ménagères, mais qui n'oublient pas de jouer et de se mettre au diapason de leurs enfants. Avec ces deux mini-fables pseudo animalières, Anne Herbauts nous dit beaucoup de ce que l'on appelle parfois sans égard « la vie de tous les jours ». Les jeux d'images et de mots s'amusent des contre ou double sens. Les images faussement simples touchent par leur justesse. Koala et grizzli sont empreints d'une belle humanité et nous offrent une histoire pleine de tendresse et de vitalité.
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L'histoire commence de manière plutôt ordinaire : une jeune fille s'apprête à vivre quelques mois au Brésil pendant ses études supérieures. Ses parents l'accompagnent pour découvrir le pays. Ce qui pourrait être le récit d'un voyage rythmé par les rencontres, la musique et la découverte d'un peuple va rapidement prendre une autre tournure...
C'est pas trop dangereux?? avaient-ils demandé à la patronne de l'auberge. Elle avait répondu, un peu vexée : Non, ici c'est pas comme à la ville, vous ne risquez rien, c'est tranquille. Je vais souvent me promener seule sur la plage le matin et je marche plusieurs kilomètres sans rencontrer personne. Nobody ! No risks !
Ils ne savaient pas s'ils devaient la croire car, dans son regard soudain oblique, ils avaient lu une hésitation affolée. Mais ils avaient décidé de lui faire confiance car ils en avaient envie, et ils avaient relâché leur vigilance.
La promenade tourne au drame lorsque le trio se retrouve face à deux bandits armés. Le temps s'accélère et semble pourtant s'arrêter, dans un double mouvement paradoxal propre aux instants décisifs. Ce qui se joue dans ces secondes est impalpable. Les pensées de chacun se déroulent : contradictions, peurs, désirs, instinct de survie sont convoqués.
Leur compréhension du monde et de ce qui se joue là, dans ce petit théâtre de fortune, va être mis à mal.
Elle se dit aussi, en pensant à mille autres choses à la fois, que c'est étrange de se faire agresser par ceux qu'on a toujours défendu, c'est vraiment trop con. Ces gamins se trompent de cibles, ils ne nous reconnaissent pas. Ils se fichent de notre compassion, de nos bonnes intentions et de nos grandes idées humanistes, ils n'y croient pas ; ils veulent du concret, tout de suite. On dirait que toutes les strates de la violence de l'histoire de ce pays, qui se répète à l'infini, se condensent en eux et s'inscrivent dans leurs corps, dans leurs gestes.
Le texte de Dominique Loreau est éminemment cinématographique : ambiance, sons, couleurs, regards... son écriture entraîne le lecteur au plus près de l'action. Le ton légèrement inquiétant de l'intrigue, la narration palpitante et le rythme du texte donnent à ce court roman des allures de thriller. Dominique Loreau nous entraîne avec elle et ne nous lâche plus jusqu'à la dernière page. Il est finalement question de rencontre, d'altérité, d'humanité, d'humilité, de vulnérabilité, de désespoir, d'injustice sociale... -
Nid. Trois petites lettres à définir.
On a changé de maison, dit le personnage dans un monologue à la fois précis et hâché. Mais pour aller où?? Clinique, maison de repos, pensionnat, prison, monastère... la définition du lieu est floue, mais ce qui est sûr, c'est qu'il est fonctionnel, cadré, défini géométriquement, identique de pièce en pièce... bref, institutionnel. Au fil des fragments poétiques, la géographie de l'espace se dessine et se répète, carrée, divisée. Tangible, elle apporte structure et apaisement. Ramène-t-elle de la sécurité dans la confusion?? ou accentue-t-elle l'impression de malaise, de perte de repères?? L'autrice nous emmène sur ce terrain glissant et, en douceur, nous ouvre les questions d'identité, de quête et de définition de soi.
Dans ce pays, toutes les constructions sont comme celle-ci. Un mur, une chambre, une salle de bain avec les toilettes. Et la douche. Les lavabos sont à l'avant-plan. Et c'est pareil jusqu'au bout de la rue, très loin. Jusqu'au bout du pays.
On reçoit à manger tous les jours. Est-ce que mes parents vont venir me chercher?? Il faudra leur téléphoner.
Le personnage, qu'on devine être un parent - un patient?? -, désorienté, cherche qui il est, qui elle est, perdu dans l'espace de ce lieu inconnu et peut-être aussi un peu perdu dans sa tête, mais chez qui la vie pulse et qui cherche à quitter cet enfermement.
Puis le texte s'ouvre sur une deuxième partie en tu qui brise la solitude du personnage. Quelqu'un est là, qui prend soin et offre un regard extérieur, bienveillant, presque admiratif de cette capacité à re-créer un monde, à faire d'un espace clos un lieu de vie. Lieu de repli, certes, mais lieu où les frontières s'abolissent et où la liberté se déploie.
Françoise Lison-Leroy nous entraîne dans un monde où les mots font corps, où l'écriture dévoile une part d'ombre. Avec la farouche volonté de ne pas tout dire, elle nous donne à voir les méandres des pensées d'un parent malade, de la vieillesse qui a parfois des sursauts de fougue de l'enfance. Elle donne au texte son propre moteur et nous laisse, comme lecteur, le soin de tisser des liens ou, mieux encore, de rassembler les fines brindilles d'un nid à construire.
Les monotypes de Pascaline Wollast accompagnent les poèmes d'un trait juste et évocateur. Elle fait affleurer la solitude, le désarroi mais aussi la rencontre et le lien qui libère. -
Dans ce rêve.
Il y a un dragon vert.
Un terrible monte-en-l'air.
Un chat qui n'est guère souriant.
Et un ours noir, à collier blanc.
Un enfant rêve et le monde s'ouvre. Sans queue ni tête, la tête à l'envers, les animaux chantent, les enfants volent, entre les arbres les lits deviennent nuages...
Dans ce rêve, tout est intense et la nuit devient plus vibrante que le jour. En entrant dans l'intimité des pensées d'un enfant, nous l'accompagnons dans ses rencontres et aventures jusqu'à la pointe du jour. Tout est possible à qui se laisse guider par ses rêves, semble nous confier ce livre finement ciselé par les deux auteurs.
Karen Hottois construit son texte comme une histoire-comptine. Elle propose une lecture qui nous emporte, avec ce brin de folie propre aux rêves et histoires inventées d'enfants. Les mots et leurs sens s'envolent et le champ des possibles s'ouvre.
Sandra Dufour donne corps au rêve, en mêlant des tissus teintés selon la technique japonaise du shibori qui servent de support à ses broderies soigneusement réalisées. Le texte, brodé lui aussi, devient image. Le travail des couleurs, le contraste entre le tissu teinté et les couleurs vives de la broderie en font un chef d'oeuvre pour les yeux?! -
Les gestes du jardin
Amandine Marembert, Valérie Linder
- Esperluete
- Cahiers
- 20 Août 2020
- 9782359841299
Après Les gestes du linge, Amandine Marembert et Valérie Linder explorent ensemble les gestes du jardin.
On retrouve avec plaisir la poésie du quotidien, la transmission familiale, le labeur du potager, la joie simple d'être ensemble les mains dans la terre que ces deux observatrices nous racontent par petites touches impressionnistes...
Le jardin, c'est surtout du travail, mais ausi la joie de la récolte ou la douceur de la rêverie et de la sieste. Le jardin devient alors échappatoire, un lieu hors du temps où les mains prennent le relais et mènent le corps.
Les mots d'Amandine Marembert et les aquarelles de Valérie Linder jouent tout cela et à leur tour transmettent ce bonheur au jour le jour et au fil des saisons.
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Reliure enveloppe : une recherche du minimal / envelope binding : a quest for the minimal
Clara Gevaert
- Esperluete
- Dans L'atelier
- 13 Janvier 2023
- 9782359841626
Cet ouvrage est consacré à un procédé de reliure souple, esthétique et réversible ayant l'avantage d'assurer une ouverture aisée du livre.
La reliure enveloppe constitue la base des recherches menées par la relieure et designer du livre Clara Gevaert. Les résultats de ses travaux proposent une technique inédite permettant de réaliser une reliure en papier « à plats rapportés » alliant rigueur et liberté créative. L'esthétique de cette reliure se caractérise par la combinaison de plis, de rencontres, de superpositions et d'insertions du papier.
Adapté à tous les niveaux, le manuel permet d'aborder les étapes de réalisation de cette reliure. Il inclut la présentation de différentes variantes permettant d'exploiter les possibilités esthétiques de la technique. -
Ce sont trente-six portraits d'arbres de nos régions et d'ailleurs qui se succèdent sous la plume d'Albane Gellé. Ce sont autant de lettres, dans lesquelles, avec rigueur et sensibilité, elle s'adresse à chacun de ces arbres choisis avec soin. Elle s'attelle à les décrire, à dresser un bref portrait de leur histoire, leur provenance, leurs vertus, les mythes ou histoires qui leur sont associés... Elle permet à chaque arbre de sortir de l'indifférenciation où notre monde moderne les a souvent plongés : la forêt, le bois... Albane Gellé invite le lecteur à la rejoindre dans cet hommage à la nature et au vivant, à ce qui nous entoure en silence.
Elle nous propose de prendre le temps de s'arrêter, de regarder, de sentir. Le temps de (re)considérer ces arbres qui nous entourent, les saluer, les remercier. Les textes d'Albane Gellé sont accompagnés des dessins en noir et blanc de Séverine Bérard.
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Entre écriture poétique et recherches graphiques, Je ne suis pas un oiseau aborde et joue sur la question du sens des mots et de la représentation de la migration, du déracinement, de la dignité, du fatum, de la destinée imposée par les catastrophes et les guerres. Bien que le sujet soit ancré dans l'actualité, Anne Herbauts lui donne un sens très large, et non connoté ou lié à des évènements précis. Le livre porte la question du sens, du regard et de la définition que l'on pose sur la migration, par ce refrain, presqu'une comptine : je ne suis pas un oiseau. Je ne suis pas un oiseau devient, par sa répétition et sa simplicité, un cri. Le jeu des images recomposées, décomposées et mises face au texte qui semble anodin, vient décaler la lecture du texte et amener plusieurs sens et strates d'écriture. L'auteur fait entrer en résonance des références à l'image et à la représentation à travers l'Art dans l'Histoire.
La lecture devient dense, multiple. On ne peut résumer le monde, l'humanité et ses mouvements, simplement. Elle met en lumière, par son écriture entre texte et image, le pouvoir des mots, du sens et du jugement par lequel un mot peut enfermer.