«En digne héritier d'Albert Londres, le grand reporter qui fut de tous les combats sur tant de scènes de guerre des trente dernières années - combats périlleux à la recherche du vrai -, le journaliste méticuleux qui regarde le réel les yeux grands ouverts, n'a cessé de tremper sa plume dans les plaies du monde. Sans une plainte, sans sensiblerie, avec humanité toujours, et d'abord un sens aigu de la précision. À travers les récits et les entretiens qui composent cet ouvrage, Patrick de Saint-Exupéry nous donne à voir, à comprendre, à méditer. Sa langue est claire, directe, abrupte parfois, pour nous dire une réalité complexe du monde et de ce qu'en font les hommes quand ils piétinent d'autres hommes au nom d'un dogme, idéologique ou religieux.»Éric Fottorinodirecteur de l'hebdomadaire Le 1Patrick de Saint-Exupéry est grand reporter et auteur. Il a cofondé la revue XXI et a reçu le prix Albert-Londres en 1991.
Théoricien de la connaissance et héros de la Résistance, dissident du stalinisme et infatigable promoteur du «principe espérance», anthropologue de la mort et sociologue du temps présent, Edgar Morin est un touche-à-tout universel. Comme l'illustrent les textes et entretiens présentés dans cet ouvrage qui reprend une partie des dialogues menés avec lui dans les colonnes du Monde, Edgar Morin a saisi son époque avec sagacité, su capter l'essence des événements, les inscrire dans la longue durée. Un siècle d'existence passé dans les arcanes de l'histoire et de la connaissance lui a appris cette chose qui, dans notre «océan d'incertitudes», est loin d'être une devise superflue : «Attends-toi à l'inattendu.» » Nicolas Truong
«?Le progrès?? Disons que c'est une vision du monde où le présent devient plus important que le passé et fait espérer en l'avenir?», nous dit le sociologue Jean Viard. C'est aussi «?un désir et une certitude?», selon le philosophe Pierre-Henri Tavoillot. Il «?crée les conditions du bonheur?», précise l'économiste Claudia Senik. Mais il est «?piégé?», nous alerte la philosophe et psychanalyste Cynthia Fleury. C'est pourquoi il nous faut «?savoir le repenser?», d'après Karine Safa, philo¬sophe. Notamment en distinguant «?le progrès comme un programme abstrait et les progrès dans la vie de tout un chacun?», suggère Nicolas Bouzou, économiste. «?Croire au progrès, c'était accepter de sacrifier du présent personnel pour fabriquer du futur collectif. En sommes-nous encore là???» s'interroge le physicien Étienne Klein.
Dans ce passionnant ouvrage, des penseurs de notre temps croisent leurs regards sur une question essentielle - celle du progrès et de sa perception dans notre société?: une lecture revigorante.
Du séparatisme au terrorisme?: état des lieux, portraits et analyses. Pierre Conesa établit dans cet ouvrage le relevé des différentes manifestations sociales de rupture et de contestation des lois républicaines dans l'espace public - depuis les refus de minutes de silence aux menaces adressées à des représentants de l'État. Le parti pris de l'auteur est de nous dire qu'à ne s'intéresser qu'aux attentats commis ou aux actes les plus relayés par les médias, nous passons à côté de l'ampleur du phénomène?: 1?547 cas de comportements séparatistes et de contestations de la loi républicaine en deux ans, 627 cas déclarés de contestation religieuse dans l'école publique pour la seule année 2021, 58 attentats déjoués depuis 2015... Pour Pierre Conesa, la question de l'islamisme radical dans notre pays est très loin d'être réglée, et elle ne le sera pas tant que nous n'aurons pas une vision claire de ce dont il s'agit.Pierre Conesahaut fonctionnaire, énarque, historien, est également spécialiste des questions stratégiques internationales et en particulier militaires. Il a notamment publié, chez le même éditeur, Vendre la guerre.
La démocratie est un combat. Nous l'avions oublié, dans l'euphorie de la chute du mur de Berlin. La montée en puissance de régimes illibéraux ou totalitaires et la guerre en Ukraine sont venus nous le rappeler. Devant le délitement de notre vie politique et les crises multiples qui sont devant nous, beaucoup commencent à penser qu'un pouvoir autoritaire serait la solution. Allons-nous préférer la soumission à la liberté?? C'est notre avenir qui est en jeu. Pour défendre la démocratie, il faut en revisiter les origines et les fondements, examiner les conditions de sa survie, en comprendre le mouvement profond. Le partage à voix égales de l'incertitude du monde - car c'est de cela qu'il s'agit - exige de nous courage et détermination. Cet essai pose les bases d'une intelligence renouvelée du seul régime capable de préserver la liberté, l'égalité et la fraternité.Jean-François Bouthorsest docteur en économie, journaliste et essayiste. Il a récemment publié, chez le même éditeur, Poutine, la logique de la force.
Pouvoir se déplacer de plus en plus rapidement grâce à la vitesse du train, de la voiture, de l'avion... a fondamentalement modifié nos modes de vie. Mais si voyager toujours plus loin, vite et à bas coût, au quotidien et pour les vacances, exauce les rêves de liberté et de découverte d'une partie croissante de la population mondiale, il y a un revers à la médaille?: pollution, fatigue, stress, inégalités, fragilité du système et congestion. La récente révolution numérique n'a permis de diminuer ni les déplacements ni le rythme de vie de nos contemporains. Est-il (encore) possible de sortir de l'emprise de la vitesse??«Inspirant et précurseur.» Les ÉchosCette réflexion est précédée d'un texte autobiographique de l'écrivain Nicolas Mathieu.Tom Dubois,Christophe Gay,Vincent Kaufmannet Sylvie Landrièvesont membres du Forum Vies Mobiles, institut de recherche sur la mobilité et les modes de vie du futur.
Qu'il est donc devenu difficile d'être soi ! Tout bouge si vite autour de nous.
Identités qui s'entrechoquent, familles qui se dé/recomposent, monde extérieur qui se fait anxiogène... : un kaléidoscope de métamorphoses, inédites, remue tout un chacun dans ce qu'il a de plus intime. L'identité sexuelle est-elle devenue politique ? En quoi les nouvelles masculinités questionnent-elles le genre ? Suis-je mieux chez moi à consommer des séries ? Mon assiette dit-elle qui je suis ? Quatre auteures nous racontent ces grandes transformations du moi et des émois, quatre facettes essentielles d'un nouveau visage en train de prendre forme - le nôtre.
Le vote populiste prolifère-t-il là où se concentrent les immigrés? Les différents partis d'extrême droite en Europe traitent-ils l'immigration de la même manière ? La France se singularise-t-elle ? Autant de questions auxquelles Hervé Le Bras répond dans cet ouvrage, à l'aide d'une étude fouillée de sept pays - Allemagne, Autriche, Espagne, France, Italie, Royaume-Uni et Suisse. Il y décrypte les mutations d'une ligne idéolo - gique inquiétante : après s'être dégagés des groupuscules nostalgiques du nazisme, du franquisme ou du fascisme, puis avoir tenté de présenter une façade respectable, les partis populistes de ces pays évoluent vers une vision identitaire, dramatisée en France par la notion de « grand remplacement ».
On verra comment, au long de cet entretien, Edgar Morin revendique la condition de touche-à-tout, mais un touche-à-tout avide d'approfondir chaque discipline qu'il aborde, se tenant informé des avancées dans tous les domaines de la pensée, et dont le souci de " reliance " fait sans cesse appel aux idées de nombreux chercheurs. Concept central dans l'oeuvre d'Edgar Morin, qu'il a enrichi et qui vise à relier de façon active des notions de différents champs de recherche, comme les gens entre eux.
Dans Itinérance, Edgar Morin fait montre d'une curiosité d'adolescent qui, alliée à une vaste culture, lui permet de relier entre eux les savoirs épars des spécialistes.
« L'épreuve de la rupture peut nous rendre étrangers à tout ce qui nous était familier, nous disloquer jusqu'à la folie. On pourrait dire que la condition humaine est faite de l'expérience des ruptures tout autant que de la capacité à y répondre en créant des manières de les intégrer à l'existence, en inventant des structures qui protègent et réparent ces ruptures, qui soutiennent ceux qui en souffrent et les secondent. Et, enfin, en gardant l'espoir que des liens résistent à la tentation de la rupture. On ne peut pas se résoudre à l'idée que toutes les relations humaines soient vouées à l'inconstance ou à la disparition. À une époque où tout paraît éphémère et incertain, les liens durables sont d'autant plus précieux ».
« Les chapitres particulièrement consacrés à la pandémie sont ceux qui touchent le plus. Tout ce qu'on a vécu s'éclaire alors d'une lumière intéressante. Un petit livre qui permet de prendre du recul sur une période qui n'en offre guère.» Paul-Joseph Bouladoux, La Croix.
Claire Marin enseigne la philosophie dans les classes préparatoires aux grandes écoles à Paris.Nicolas Truong est grand reporter au service Idées-Débats du quotidien Le Monde.
Tentations et menaces autoritaires agitent nos sociétés, tandis que les démocraties perdent du terrain?: entre 2015 et 2021, le nombre de démocraties est passé de 104 (63?% des pays de la planète) à 98 (soit 56?%). Certains refusent de nommer la dictature, d'aucuns l'appellent démocratie, d'autres encore ne savent pas la définir. Pourtant, démocratures, protototalitarismes, totalitarisme islamiste, dinosaures communistes remastérisés, autocraties néo-sultaniques ou juntes militaires - sous des formes multiples, on voit bien que la dictature reste une réalité terriblement actuelle. Comment les dictatures adviennent-elles, comment y résiste-t-on, comment cèdent-elles le pas, comment juger leurs crimes?? De façon à la fois érudite et vivante, forcément polémique parfois, Renée Fregosi nous invite à une réflexion critique sur la dictature d'aujourd'hui pour défendre la démocratie et envisager l'avenir. Ou comment regarder en face la dictature... pour sauver la démocratie.Renée Fregosiest docteure en philosophie et en science politique. Après avoir acquis une solide expérience des relations internationales «?sur le terrain?», elle a été directrice de recherche à l'université Paris-Sorbonne-Nouvelle.
"La force est là. Cachée derrière les années tragiques de la Grande Pandémie.
Quand, à cinq milliards, pour la première fois dans l'histoire humaine, c'est l'un à côté de l'autre que nous avons combattu, en Asie comme en Amérique, en Europe comme en Afrique. Jamais l'humanité n'avait vécu, et en conscience, une semblable aventure. Jamais.
Dans chacun de nos cerveaux, une trace demeure. Douloureuse souvent. La mémoire trie.
Ce moment inouï créa angoisses, incertitudes, peurs, tristesses mais aussi réflexions, plantations, innovations. L'enjeu de ce livre est de revenir sur les réflexions et débats qui ont accompagné cette aventure tragique, puis d'analyser les bases qui furent celles de ce combat pour prolonger cette lutte dans une autre lutte : celle contre le réchauffement climatique."
Réseaux sociaux, Web TV, influenceurs...
Aujourd'hui, l'extrême droite règne en maître sur la Toile grâce à une transformation digitale tous azimuts. En immersion dans ce magma numérique, l'auteur propose une enquête fouillée sur cette e-victoire qui ne doit rien au hasard. À travers plusieurs entretiens avec des leaders d'opinions et une approche pratique du phénomène, il met à jour une stratégie bien rodée et une mobilisation de chaque instant qui, par la viralité, impose les débats et les idées de la mouvance. Mais la victoire numérique de l'extrême droite peut-elle donner lieu à une victoire électorale ? Des millions de vues et de like suffisent-ils à remporter le suffrage des urnes
Qui, aujourd'hui, raconte la France ? Le constat est partagé : le pays est en panne de récit. On ne cesse de reprocher aux politiques leur incapacité à raconter la France - à savoir, porter auprès du plus grand nombre un discours cohérent sur ce qui travaille le pays en profondeur : ses idéaux, ses valeurs, son identité, mais aussi ses lignes de clivages et de tensions, ses fractures, ses contradictions. Cet essai propose de décentrer le regard, en s'intéressant à une catégorie souvent négligée lorsqu'il s'agit d'analyser la société : les marques commerciales. Au travers de leurs prises de parole, les Renault, Française des jeux, et autres SNCF contribuent à façonner la façon dont on se représente la France. De nouvelles façons de raconter la France existent, à nous les envisager.
Explosion des violences conjugales et intrafamiliales, accès à la contraception et droit à l'avortement entravés, professions du care dévalorisées, sous-représentation dans les instances de décision, santé mentale affectée... : les confinements successifs des populations, et plus généralement la crise sanitaire, ont eu et continuent d'avoir des répercussions dramatiques sur les droits des femmes en Europe.
C'est le bilan de cette forte régression, particulièrement au sein des États de l'Union européenne, et surtout les plus conservateurs, qu'Amandine Clavaud dresse dans cet essai. Analysant la portée des réponses des pouvoirs publics - quand ils ont voulu y faire face -, elle appelle à aller plus loin en intégrant, de manière urgente, la dimension du genre dans la gestion des crises.
Les auteurs de ce livre partent d'un constat clair?: il n'y a pas de problème d'intelligence artificielle, il n'y a que le problème de nos attentes à l'égard de ce que nous avons nous-mêmes créé. L'ouvrage étudie donc un enjeu sociétal actuel décisif?: notre rapport aux technologies. Mené à deux voix, il interroge notre vision de l'intelligence artificielle en tant que technologie. Il présente l'intérêt du double éclairage de la philosophie et de l'informatique. L'informaticien sait ce que fait ou ne fait pas la machine. Le philosophe interroge, par sa position délibérément «?naïve?» vis-à-vis de la technologie, le sens et la pertinence des usages que nous en faisons sur tous les plans?: personnel, économique, commercial, social, politique, etc. Ces échanges montrent que, s'il y a un sujet, il n'est pas tant relatif aux technologies elles-mêmes, mais bien aux usages que nous en faisons, à ce que nous en attendons et à ce dont nous rêvons.Laurent Bibard enseigne la philosophie politique, la sociologie et l'économie. Il est responsable de la filière Management et philosophie de l'ESSEC.Nicolas Sabouret est professeur à l'université Paris-Saclay où il dirige la graduate school d'informatique et sciences du numérique. Il enseigne l'informatique aux étudiants de l'université et de CentraleSupélec.
Entre doutes et douleurs, il arrive que le dernier parcours de l'existence soit brinquebalé par un sentiment d'urgence inconnu jusqu'alors, sentiment auquel se mêlent des surprises que l'on ne sait ni comment saisir ni même comment nommer. C'est un voyage intranquille. Ce que nous suggérons au lecteur d'observer dans ce livre est le retour d'une attention affectueuse et respectueuse pour les humains au cours de cette traversée. Ce penchant vers l'amitié ? le respect et la joie de l'instant ? nous semble contenir des promesses nouvelles pour la médecine et pour la fin de la vie et, de ce fait, être porteur d'une inflexion culturelle significative.?» Ce livre de médiation et d'enquêtes, de présence et d'immersion dans une maison d'accompagnement de fin de vie, est comme une porte lumineuse ouverte sur un monde parfois obscur. Marc Hatzfeld est sociologue et anthropologue.Mireille Destandau est psychologue clinicienne.
Gilles Vanderpooten est allé rencontrer Stéphane Hessel avant Indignez-vous !, avant qu'il ne devienne le diplomate le plus médiatisé de France.
Dans ces entretiens réalisés en 2009, Stéphane Hessel insiste sur le fait que la lutte a changé de forme depuis les temps héroïques de la Résistance. Il met l'accent sur le plus fédérateur des combats contemporains, celui pour l'environnement, réclamant par exemple la création d'une Organisation mondiale de l'Environnement. Et pose également la nécessité d'un gouvernement mondial.
En d'autres termes, il invite les jeunes... et les moins jeunes, à ne pas subir mais à s'engager, pour un monde meilleur.
«Tour à tour conquise, partagée puis occupée, l'Ukraine est aujourd'hui militairement engagée dans l'affirmation de son unité politique. Ancienne République de l'URSS, elle tire son existence des massacres qui, au xxe?siècle, l'ont martyrisée, au point qu'il est possible d'avancer que l'ennemi est attaché à cette terre et l'a engendrée alors qu'il cherchait à la détruire.» Le retour de la guerre en Europe nous oblige à reprendre notre histoire en démêlant l'ennemi de l'adversaire et le criminel de l'ennemi?: il s'agit d'admettre l'ennemi comme la boussole du politique. Dès son origine, tout territoire politique est lié au conflit, et l'Ukraine se métamorphose en unité politique à travers la guerre, suivant une territorialité opposée à celle de la Russie. Afin d'éviter une Troisième Guerre mondiale, ne faut-il pas que des pourparlers se développent entre les belligérants, en posant la «?prise de terre?» au coeur du conflit?? Ce qui suppose que la criminalité en cause ne vienne pas interdire l'examen politique des buts de guerre... Voici ce à quoi nous invite l'auteur de cet ouvrage.Jacques Beauchardprofesseur émérite de sociologie à l'université de Paris-XII, est spécialiste des questions d'aménagement politique du territoire et des conflits.
La profusion des canaux d'information a bouleversé la manière de s'informer. Les réseaux sociaux constamment nourris par les internautes côtoient le JT du soir. Chaque évènement est bousculé par un autre dans les minutes qui suivent, ne laissant ainsi plus le temps de s'en imprégner. L'attention des personnes en permanence stimulée par cette masse de nouvelles les expose à des réactions de rejet et de déprime grandissantes. Des stratégies d'évitement sont mises en place et conduisent parfois à une mise en retrait du champ informationnel, stratégie évidemment dangereuse pour la vie démocratique.
Comment se prémunir de ce nouveau syndrome de fatigue informationnelle ? Au-delà de l'analyse précise du syndrome et de son ampleur, les auteurs esquissent des solutions.
Maryna Kumeda nous raconte les grands moments de transition vécus par une famille ukrainienne - la sienne -, mais aussi par des millions de ses concitoyens, depuis la chute du régime soviétique. D'abord, avec un passage à ce que l'auteure appelle «nouvelle réalité», durant plusieurs révolutions ensuite, puis, enfin, avec la guerre actuelle. Émigration, allers-retours dans une société qui cherche à se redéfinir au gré des bouleversements... L'ouvrage offre un regard précieux sur ce pays placé bien malgré lui sous le feu des projecteurs mondiaux, des dernières années de la République socialiste soviétique d'Ukraine à aujourd'hui, alors que son peuple se bat en s'agrippant à sa terre et que l'identité ukrainienne se re-définit avec une force rarement égalée. La guerre a appris aux Ukrainiens à «faire maintenant», car demain peut ne pas avoir lieu.Maryna Kumedaa grandi en Ukraine et a suivi des études à Kyiv puis à Lyon. Aujourd'hui installée en France, elle travaille dans des organisations associatives.
Pendant cinq ans, Aliocha Wald Lasowski a arpenté le Tout-monde. À la rencontre de celles et ceux qui ont connu Édouard Glissant et échangé avec lui, ou qui s'inspirent de sa pensée, en France, en Côte d'Ivoire, au Japon, en Martinique, au Liban, au Québec, en Algérie ou au Brésil. Les entretiens réunis dans cet ouvrage permettent de partager la diversité des regards politiques, sociaux ou culturels, sur l'actualité de la créolisation. Ces personnalités de la littérature, de l'art ou de la politique témoignent de la manière dont Glissant nous permet d'affronter les défis du temps présent. Les dialogues abordent variété de thèmes : écologie, langage, universalité, mondialisme, identité, mémoire, art ou cinéma... Aliocha Wald Lasowski est universitaire et journaliste. Il a déjà publié, chez le même éditeur, un entretien avec Jacques Rancière, Penser l'émancipation.
Quelles sont aujourd'hui les continuités et discontinuités entre la première vague utopique des années 1970 et les modalités actuelles d'un « désir de campagne », devenu - et plus encore avec la pandémie de la Covid 19 - l'utopie portative d'un nombre croissant d'habitants des villes ?
Le mouvement d'émigration de jeunes urbains vers les espaces désertifiés du sud de la France, qui a marqué les années postérieures à la révolution culturelle de 1968, se prolonge et dure encore. Il a pris de nouvelles formes et trouve, dans l'urgence écologique, un nouveau moteur. Les profils sociaux et les projets de ces néo-ruraux sont toutefois différents des premiers « émigrants de l'utopie ». C'est l'ensemble de ce mouvement que cet ouvrage dépeint et interroge.