Filtrer
Rayons
Support
Éditeurs
Prix
Editions Do
-
Les poignantes mais souvent joyeuses histoires de ce livre composent la tendre chronique d'un homme qui se souvient de son père, génial représentant de commerce et grand amoureux de la pêche, géant captivant et charmeur aux yeux de l'enfant qu'il était. Elles commencent simplement, par ce regard de l'enfance, puis elles se développent pour illustrer la prise de conscience d'un garçon qui grandit et observe le monde autour de lui. Et si elles reconstituent l'histoire de sa famille, avec en arrière-plan celle de l'Europe centrale, elles sont en réalité beaucoup plus que cela :
De touchantes méditations sur la vie et la survie, la mort et la mémoire, l'humour, la justice et la compassion.
Classique de la littérature tchèque au même titre que les oeuvres de Jaroslav Hasek et Bohumil Hrabal, ce livre largement autobiographique, traduit dans de nombreux pays, de la Pologne à l'Italie, de l'Espagne aux Etats-Unis, en passant par Israël et l'Allemagne, ne l'avait encore jamais été en français. Et s'il est un des préférés des lecteurs tchèques, il l'est aussi de l'écrivain et journaliste polonais Mariusz Szczygiel (Gottland et Chacun son paradis, éd. Actes Sud), auteur du texte De la vie vécue comme une fête, qui accompagne cette édition.
-
Scarborough, c'est l'histoire d'une tante qui transmet un vieux bouquin en héritage. C'est aussi l'histoire d'une plaque d'égout qui mène vers une destination mystérieuse. Et d'un arpège entêtant, qui obsède le narrateur depuis vingt ans. Non, pardon. En fait, c'est l'histoire d'un professeur d'anglais à qui il n'arrive que des bricoles depuis qu'il a entendu un enregistrement musical ensorcelé.Mais à ce compte là, on pourrait aussi dire que c'est l'histoire d'un élève bizarre qui se promène dans sa classe et du meurtre barbare d'un chanteur connu. Non. Retenez juste que Scarborough, c'est avant tout une ville d'Angleterre où il faudra aller faire un tour pour éclaircir toute cette affaire. Rendez-vous là-bas. Après Fraternité, premier roman dédaléen déjà paru aux éditions do, Luc Dagognet persiste et signe avec ce livre fait de viraÂges multiples, de hasards messagers, de rencontres qui sauÂvent. Et toujours la même promesse d'une vie secrète plus ample, derrière l'apparente monotonie.
-
Ces nouvelles traversent la Colombie, ses villes, ses villages, sa faune et sa flore. Elles donnent voix à ses habitants, contraints d'affronter l'adversité et la violence. Sous un soleil de plomb, ils suffoquent, survivent, brûlent de désir, et trouvent souvent refuge dans la volupté des sens.
Une extraordinaire poésie imprègne ce recueil que son écriture, tour à tour sensuelle, percutante, légère, émouvante, rend intimement colombien et profondément universel.
Née en 1986 à Bogota, en Colombie, Laura Ortiz Gómez a étudié la littérature à l'université avant de travailler, il y a quelques années, comme médiatrice pour la promotion de la lecture et de l'écriture sur tout le territoire colombien. Coup de chaud, son premier livre très remarqué, se nourrit
en grande partie de cette expérience. -
Après en avoir terminé avec le métier d'actrice, Anne Roussel a choisi des petits boulots afin de se ménager un temps conséquent pour l'écriture. Différentes expériences l'ont confrontée au monde du travail d'une manière plus abrupte que son premier métier. Elle a commencé à penser les rapports à la tâche, à la domination / soumission, à l'effacement, à la vacuité. Plier la langue est constitué de huit récits dans lesquels huit femmes, toujours accompagnées d'une Alicia qui n'est jamais la même, basculent. Elles sont vulnérables à la perte de soi, humiliées au travail, confrontées à la hiérarchie ou à l'abnégation. Leurs voix évoquent des épopées sociétales plus ou moins tragiques, mais aussi un élan qui fait (parfois) office de renaissance ou de réappropriation. Plier la langue rend compte de séparations par rapport à la parole, à l'identité, aux valeurs sacrées, au nous, aux faux-semblants. Anne Roussel vit dans le Sud-Ouest. Elle a longÂtemps été comédienne. Avec Plier la langue, elle est publiée pour la première fois.
-
Comment réussir un cocktail à l'équilibre parfait ? Il faut une pointe fruitée, une touche acidulée et les saveurs conjuguées de deux alcools. Il faut en avoir ingéré des mélanges (trop sans doute), s'être trompé (souvent), avoir des regrets (qui n'en a pas?) et continuer à espérer (malgré tout). Il faut avoir écouté les histoires des clients qui parlent en buvant et boivent en parlant, avoir noté pour soi la liste des ingrédients (loquaces), avoir été visité par la main heureuse du hasard (un soir). Le plus vieux chant du monde est l'histoire de ce cocktail. Adrien Zaposky est un étudiant en droit plutôt mal parti dans la vie, à qui les bars offriront à la fois une place et une fenêtre sur le monde. Dans ces lieux privilégiés, les clients racontent leurs illusions et leurs désillusions, quand ils racontent on les écoute et, à force de les écouter, on s'échappe. Le plus vieux chant du monde est une odyssée parfaitement composée, qui entremêle plusieurs récits dans une grande variété de genres. Elle se déguste d'une traite. Sans modération. David Agrech, né en 1978, est professeur documentaliste. Le plus vieux chant du monde est son deuxième roman.
-
Mes deux mondes est la chronique d'un promeneur désenchanté, sorte de double fictif de l'auteur, invité en tant qu'écrivain dans une métropole brésilienne anonyme pour un salon du livre et qui profite de son temps libre pour se rendre dans un parc au milieu de la ville. Le récit s'articule entièrement autour de cette promenade de quelques heures et du spectacle assez ordinaire qu'elle lui offre, ainsi que des nombreuses réflexions et réminiscences qu'elle suscite. Si cette déambulation semble stimuler sa pensée et sa mémoire, le narrateur n'aura pourtant de cesse de dévaluer cette expérience de la promenade. Peu à peu, il va s'apercevoir que ce sont ses propres impressions et pensées, peu flatteuses, qui personnalisent le paysage et ses habitants. Ce qui était au départ une expérience d'hyper-perception, visant avant tout la précision et la nuance, devient un exercice oscillant entre lassitude, confusion, déception et peur.
-
À la fin de l'hiver, sur la mer Baltique encore en partie gelée, un banc de glace se détache et part à la dérive au large de la Courlande. Un groupe de pêcheurs lettons, leurs deux chevaux et leurs traîneaux se trouvent pris au piège, sans moyen de rejoindre la côte. Dans ces conditions extrêmes, les journées sont interminables, hantées par le froid, le manque de nourriture et d'eau douce. Avec le terrible compte à rebours de la glace qui fond. Partis quatorze, ils ne seront bientôt plus que treize, puis dix, puis enfin, combien?? Dans ce huis clos fatal, les hiérarchies sont bousculées, les tempéraments se révèlent, les bassesses éclatent au grand jour. Quel prix est-on prêt à payer pour sauver sa peau alors que chaque geste, chaque décision nous laisse seuls face à la responsabilité de nos actes??
Inspiré d'un fait divers réel, Blaumanis pose dans ce texte bref écrit en 1899 des questions humaines universelles essentielles. À l'ombre de la mort est un des chefs-d'oeuvre de la littérature lettone. -
N'entre pas docilement dans cette nuit paisible
Ricardo Menéndez Salmón
- Editions Do
- 21 Mars 2024
- 9791095434511
"N'entre pas docilement dans cette nuit paisible" tente de reconstruire une existence qui avance vers la maturité, celle de l'écrivain, à travers une existence qui s'est épuisée sans remède, celle de son père. Comme Philip Roth dans "Patrimoine", Amoz Oz dans "Une histoire d'amour et de ténèbres", Ricardo Menéndez Salmón explore l'histoire familiale pour se comprendre à partir des zones d'ombre et de lumière paternelles.
Le résultat est un texte qui traverse les domaines de l'héroïsme et de la misère, de la bonté et du mépris, de la joie et de la maladie, et qui livre un document d'une émotion contenue et d'une brûlante honnêteté. -
Comment une simple balle de tennis, plutôt molle, peut-elle avoir un effet aussi dévastateur sur la tranquille existence d'un parisien misophone ? Pourquoi son voisin tonitruant décide-t-il de se comporter en psychopathe et de lui pourrir la vie ? Tout cela a-t-il quelque chose à voir avec cet individu malade qui tente de forer les tympans des usagers du métro avec une perceuse ?
S'il commence comme un film d'action, Fraternité se poursuit en une valse joyeuse, pleine de rebondissements, de courses-poursuites et de rencontres étonnantes, de portes dérobées et de souterrains mystérieux. On y croise des publicitaires à l'imagination sans limite et un chat au nez bouché, un lecteur qui a du flair et des fourmis-fantômes, un tricycle à wagonnets, des dizaines de films d'épouvante et deux amis fêlés. On y apprend que le hasard peut même avoir son musée. Et surtout, surtout, qu'il est impossible de haïr quelqu'un une fois qu'on le connaît. À de rares exceptions près. -
Dans un petit village, Mario, quinze ans, épouse le jeune Fotis, futur prêtre. Elle donne bientôt naissance à un premier enfant. Un garçon. Ce qu'elle a fait ensuite est impardonnable. Elle y a pourtant trouvé joie et illumination. Alors elle a recommencé. Au début on l'a traitée de folle. Et puis on l'a appelée la Sainte Blanche. « Certains trouvent Dieu et d'autres le perdent » est-il écrit dans ce livre.
Bonne nuit mes doudous dépeint la Grèce rurale avec un réalisme que ne contredisent ni l'ambiance mystique ni l'atmosphère surnaturelle dont il est baigné. Cette histoire pleine de folie et de superstition, non dénuée d'ironie vis-à-vis de la religion et de son opportunisme, oscille sans cesse entre une description brutale du quotidien et l'incursion d'éléments fantastiques. Derrière son titre faussement naïf, c'est un conte cruel, à mi-chemin entre les motifs d'Alexandros Papadiamandis et ceux d'Edgar Allan Poe. Il est vraiment à ne pas lire aux enfants. -
Une jeune femme portant la burka sous la pression de son mari découvre peu à peu son libre-arbitre. C'est le début d'une lente métamorphose vécue de l'intérieur... Une ode à la liberté émancipatrice qu'offrent le savoir et la raison face à l'ignorance et aux discours rétrogrades, mais également une ode à la féminité reconquise, à travers le symbole d'une petite robe rouge érigée en obscur objet du désir. Sous le regard des autres et reconnectée enfin au sien, Aminata chemine en tant que femme, épouse et mère, mue par l'audace nouvelle de ce rouge-cri qui vient bouleverser le cours de sa vie. Fruit d'un brassage d'origines multiples, Lamia Berrada-Berca est née en 1970 à Casablanca et vit aujourd'hui à Paris. Chasser les ombres a paru début 2021 aux éditions do. La première édition de Kant et la petite robe rouge a été publiée aux éditions La Cheminante.
-
Dans un monde où, à force d'être pervertis, les mots ont perdu leur sens, les enfants se sont emparés du pouvoir et ont instauré le silence comme norme. En même temps que cette obligation, ils ont créé une religion de l'image, matérialisée par un dispositif monumental qui émet sans répit des stimuli visuels, et ils persécutent toute manifestation verbale ou écrite. Dans cette réalité sourde et muette, quelqu'un appelé IL (il n'y a pas de noms propres dans cette fable) tente de trouver un sens à l'existence, protégé par trois singuliers compagnons : un livre, un singe et le rire. Ricardo Menéndez Salmón concentre dans ce roman les grands thèmes qui ont marqué son oeuvre tout au long des années, comme la perte du sens du discours collectif, la mort de la parole, le legs que nous transmettons à ceux qui nous survivent, et la façon dont la technologie nous transforme et nous change en une autre espèce d'humains. Intense, stimulante et impeccablement écrite, Horde est une parabole qui, comme telle, aspire à contenir une leçon morale. Né en 1971 à Gijón où il vit, Ricardo Menéndez Salmón est considéré comme un des écrivains les plus remarquables de la littérature espagnole contemporaine. Si une grande partie de son oeuvre a été publiée en France aux éditions Actes Sud et Jacqueline Chambon, La Nuit féroce a paru aux éditions do en 2020.
-
Lorsqu'il rencontre Sophie, c'est comme si elle illuminait subitement le monde. Avec elle, le passé moche s'efface : l'adolescence morose, les foirages amoureux, la sensation de n'être nulle part à sa place, les cris à la maison ... Même le quotidien semble prendre de la distance : le travail idiot, l'ennui, la ville grise dans la province à l'abandon. Quand il s'observe dans le miroir, il semble que Sophie l'illumine, lui aussi. Mais le temps passe, la romance s'effiloche, et on dirait que ça n'a cessé de germer, comme une plante toxique : la laideur, revenue au galop. Une laideur qui s'appelle violence. Qui est partout et emporte tout, autour et dedans surtout.
Baisse ton sourire est l'histoire de cet embrasement. L'histoire de cet anéantissement. -
Un homme vit dans une maison en bois rond au milieu de la forêt, un autre dans un souterrain, un troisième sur l'eau. Ils se disputent la possession du territoire et l'amour des femmes, qui servent d'appât ou deviennent puissantes à leur tour. Un roman hors du temps, angoissant, étrange, animal.
« C'est un conte, parfaitement bien tourné, mieux peut-être qu'Alice au pays des merveilles, aussi savamment truqué et à peu près de même longueur. Jos Carbone est si original dans le vrai sens du mot qu'on ne semble pas avoir compris qu'il a une portée universelle, du moins en Occident, et que de tous les ouvrages québécois, il est le seul qui devrait être publié en édition illustrée, le seul qui pourrait être traduit du jour au lendemain en cinquante-six langues. Autrement dit, c'est un classique. » Jacques Ferron, Le Petit Journal « Un monde dur et enchanté, sans éclat littéraire et pourtant captivant, aux senteurs de passion primitive, de chair, de sang, mêlés à la rosée et à la terre. » Alain Pontaut, La Presse Écrivain, scénariste, et longtemps journaliste, Jacques Benoit, né en 1941, est l'auteur de huit romans, dont Jos Carbone, son premier (prix littéraire du Québec 1968). D'abord paru au Québec en 1967, il est maintenant publié en France aux éditions do. -
Le Vol de Bostjan est le roman d´une enfance et d´une jeunesse marquées de manière indélébile par la perte. Il se déroule au fond d´une vallée isolée, au pied des montagnes, pendant l´occupation allemande, au sein d´une communauté slovène construite sur la hiérarchie et la tradition. L´histoire entremêle un enchaînement incomparable de scènes, qui se combinent pour former un ensemble bouleversant et esthétiquement fascinant : l´arrestation de la mère et sa mort dans un camp, tandis que le père est à la guerre le retour au pays du père et son second mariage la disparition de la grand-mère malade la rencontre de Bo?tjan avec son premier amour, qui lui redonne vie et le remplit d´espérance. Le Vol de Bo?tjan est, selon Peter Handke : « Une histoire d´amour sauvage et tendre comme je n´en ai lu aucune dans ma vie. (.) langage qui vole, qui rythme, qui cherche, qui traverse les frontières extérieures et intérieures (de l´être). » « Une des plus belles de la littérature mondiale. »
-
Tous les matins, avant l'aube, une femme sort d'une maison de cantonnier située sur la rive d'un fleuve, parcourt douze kilomètres sur une voie ferrée désaffectée et se couche juste après le tournant trop serré, en attendant le train « qui fera rouler sa tête en bas de la digue, dans le fleuve ». Tous les matins, un homme, promenant son nuage d'expiations amères tenu en laisse, parcourt ces mêmes douze kilomètres pour ramener sa femme à la maison. Sept jours durant, face au regard morne d'Elisa, dans un monologue rythmé, obsessionnel, envoûtant, Augusto dévoile progressivement les fantômes de son passé, laissant apparaître ses secrets, ses failles, ses culpabilités. Le chant d'une vie consumée, la litanie d'une tragédie familiale aux accents bibliques, l'histoire d'une damnation, une allégorie du dernier siècle de l'Italie, et aussi, peut-être, un manuel de résistance pour devenir braconniers, clandestins de la pensée à l'heure de la banalité.
-
Récit métaphorique sur la ségrégation, le totalitarisme et l'insoumission, cette fable morale décrit la servitude imposée à un peuple pour le plaisir d'un autre. Sous la discipline impitoyable de Capitaines, des détenus soumis à l'autorité de Sentinelles et de Surveillants tentent de survivre dans les Limites d'un Camp. Après plusieurs tentatives, un seul prisonnier réussira cependant à s'échapper, mais pour quel destin ?
La Colonie migratoire est un récit d'une subtile ambiguïté en même temps que d'une implacable lucidité dramaturgique magnifiée par le style et la langue de Rudefoucauld. Une surprenante leçon de littérature. -
Les enfants s'ennuient le dimanche » réunit quelques-unes des nouvelles les plus caractéristiques et les plus célèbres de Jean Stafford. Elle en a écrit plus de quarante, publiées dans de prestigieuses revues, qui ont fait l'essentiel de sa réputation. « The Collected Stories of Jean Stafford » fut d'ailleurs un des rares recueils à recevoir le prix Pulitzer de la fiction, en 1970. La plupart de ses textes s'intéressent aux différentes périodes de la vie de jeunes filles et de femmes, de l'enfance à la vieillesse, cartographiant les peurs, les angoisses et les compromis auxquels elles doivent faire face. Les questions de quête de l'identité féminine, de marginalité et d'impuissance apparaissent dans toutes ses histoires, et l'ironie abonde dans ses contes d'amours perdus, de rêves brisés et d'occasions manquées. Son style alterne entre le langage familier et rustique de Mark Twain et la prose élégante et raffinée d'Henry James, ses deux écrivains favoris.
-
Italia Donati était une jeune femme, originaire de Cintolese, devenue institutrice à Porciano, petits villages de Toscane. Grâce à son intelligence et à son travail, elle a échappé à la pauvreté de sa famille paysanne, en essayant de s'émanciper, même si, au XIXe siècle, les femmes étaient toujours moralement et pratiquement dépendantes de l'homme. Arrivée à Porciano en septembre 1883, Italia Donati était pleine d'espoir et d'attentes pour sa première expérience professionnelle. Pourtant, en acceptant l'hospitalité du maire, qui l'avait recrutée comme enseignante, et auprès duquel elle pensait trouver le soutien et la protection dont une femme seule à cette époque avait encore besoin, elle n'avait pas conscience que cette proximité serait à l'origine d'une vague de calomnies infâmes, qu'elle ne parviendrait jamais à faire taire. Peu à peu submergée et complètement isolée, incapable de parvenir à rétablir sa réputation, elle perdit également l'estime de ses collègues et de ses élèves, qui en vinrent même à lui reprocher les turpitudes qu'elle n'avait pas commises.
Alors, un matin de juin 1886, pour prouver son innocence et réhabiliter l'honneur perdu, Italia Donati écrivit une lettre et mit son tablier rouge...
Cet événement fit la une des journaux de l'époque. Un célèbre article du Corriere della Sera eut pour titre « Comment meurent les institutrices ». Italia Donati devint ainsi une figure féminine emblématique de la fin du XIXe siècle et son cas s'est ajouté à la longue liste des cas des femmes dont l'émancipation tentait de s'opposer au système de la domination masculine.
Est-il nécessaire de dire l'urgence de raconter une fois encore la vie d'une femme dont la fin n'est pas heureuse ; est-il utile de dire à quel point cette histoire est actuelle ; est-il indispensable de dire combien il est important de la faire connaître.
-
Le délire d'un espion convaincu que son travail refusé aurait changé le sens de l'Histoire ; l'occasion trahie d'une seconde vie dans une colonie africaine ; les équivoques relations de pouvoir dans le sexe ; les malédictions de l'Europe ; le remplacement de l'amour par la botanique exotique ; une restauratrice d'oeuvres d'art qui évoque sa passion lesbienne ; l'art comme métaphore de l'échec amoureux ; Dickens et Jivago dans un nouveau conte de Noël ; une nouvelle qui est toutes les nouvelles publiées dans le monde...
-
Les vingt journées de Turin
Giorgio De maria, Angela Calaprice
- Editions Do
- 7 Avril 2022
- 9791095434399
Un détective passionné d'histoire décide d'enquêter sur le mystérieux phénomène survenu dix ans plus tôt, la grande « psychose » collective liée à une série d'horribles meurtres qui a affecté les habitants de Turin pendant vingt jours, ou plutôt vingt nuits. Au cÅ«ur, et à l'origine, de ces mystérieux événements, il y a la Bibliothèque, née pour inciter les hommes et les femmes à s'ouvrir les uns aux autres, une collection misérable et effrayante de confessions, d'écrits et de manifestes, rassemblés par de jeunes individus étrangement propres et souriants, et conservés dans un sanatorium administré par une église. Pas de fiction. Aucune littérature. Des sujets populaires. Et tous ceux qui le souhaitent peuvent aussi aller lire ce qu'ils veulentâ€- Paru en 1977, traduit pour la première fois en français, ce roman, dont l'intrigue est digne d'un parfait thriller, a d'étonnantes résonances avec la société contemporaine, en particulier son anticipation d'internet et des réseaux sociaux.
-
Que transmet-on en héritage ? Souvent, un certain nombre d'objets plus ou moins précieux quand ils ne sont pas purement utilitaires. Mais il arrive aussi que rien ne subsiste de ce qui comptait pour les absents, sauf dans la mémoire de celles et ceux qui restent. C'est le cas de ces Objets perdus, où l'histoire familiale et les réminiscences personnelles passent par des images de choses évanouies, avec le regret, le rejet ou l'ironie dont le recul dans le temps les a teintées.
En dix-neuf chapitres, Denitza Bantcheva évoque avec tendresse, et liquide avec humour, son histoire intime dans une gamme qui va de l'élégie à la satire en passant par le poème en prose métaphysique.
De la pitié pour les chaussures à la haine des parapluies, des boutons de manteaux à la gamme des rouges à lèvres, d'un fabuleux sac jaune au goût des cigarettes, elle tente une nouvelle fois, en écrivant, de conjurer la perte. Ce qu'elle avait commencé de faire avec l'émouvant portrait de sa mère, Visions d'elle, paru en 2021 aux éditions do.
Née en 1969 à Sofia (Bulgarie), en France depuis 1991, Denitza Bantcheva a publié des romans ("La Traversée des Alpes", "À la rigueur", "Feu de sarments", aux éditions du Revif), un récit ("Visions d'elle", éditions do, 2021), des nouvelles, des poèmes et des monographies consacrées aux cinéastes et au cinéma : "René Clément", "Jean-Pierre Melville : de l'oeuvre à l'homme", "Un florilège de Joseph Losey", "Le Film noir français" ; le plus récent, "Alain Delon : amours et mémoires", éditions de la Martinière, 2023.
Elle donne des conférences d'histoire du cinéma et fait partie du comité de rédaction de la revue Positif. -
Dans des villages espagnols des années 30, trop isolés pour qu´un instituteur y fût nommé, les maîtres d´école étaient recrutés par des villageois au moment des foires. Ils avaient un salaire mais prenaient leurs repas chez les habitants qui les recevaient à tour de rôle. On les appelait catapote, « pique-au-pot ». La Nuit féroce se déroule à cette époque, dans un de ces villages au nom étrange. Le maître d´école est invité à partager une table dans une des maisons du lieu. Mais le terrible meurtre d´une jeune fille fige cette scène et libère la brutalité qui sous-tend ce bourg perdu lorsqu´un groupe d´hommes part à la chasse au meurtrier. Deux innocents fuient, bientôt persécutés par la colère aveugle. Un mal profond, enraciné dans le passé, irréfutable et impassible, gouverne le temps et l´espace dans ce conte noir et métaphysique aux résonances de tragédie grecque.
-
Chacune de ces histoires est un voyage novateur, poétique, subversif, absurde, tendre et étonnamment drôle à travers les relations - souvent familiales -, les émotions et l´expérience humaine. Chacune de ces histoires permet de regarder le monde dans une perspective vraiment nouvelle. Il vaut d´ailleurs mieux aborder chacune de ces histoires avec une sorte d´esprit malléable. Certains ont aussi conseillé de ne pas lire Lait sauvage en une seule fois. Après chaque histoire ils pensent qu´il est préférable de se réunir autour d´une table pleine de souris pour discuter de l´histoire du jour et de faire circuler les pages comme un apéritif pour dévorer lentement chacune d´entre elles et décrire le goût qu´elle laisse sur la langue. Certains sont même allés jusqu´à écrire à propos de ces histoires : elles sont comme si les frères Grimm rencontraient Samuel Beckett dans son maillot de bain à la plage. Ou bien peut-être Franz Kafka, serait-on tenté de rajouter.